Immunité générale et buccale Table des matières 1ère partie : Immunité générale ................................................................................................... 3 Chapitre 1 : Introduction ................................................ Ошибка! Закладка не определена. A. DEFINITION ..................................................................................................................... 3 B. ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE .... Ошибка! Закладка не определена. I-Les organes du Système immunitaire .................................................................................. 3 II-Les cellules ......................................................................................................................... 3 III-Les molécules .................................................................................................................... 4 C- Les différents types d’immunité ............................ Ошибка! Закладка не определена. 1-L’immunité innée, non spécifique ou naturelle ............................................................... 4 2-l’immunité adaptative ...................................................................................................... 4 Chapitre 2 : immunité innée ........................................... Ошибка! Закладка не определена. -Barrières superficielle : la peau et les muqueuses ................................................................. 5 -Le système du complément ................................................................................................... 6 -Les récepteurs de reconnaissance des motifs microbiens solubles .Ошибка! Закладка не определена. -Les cellules de l’immunité innée ............................... Ошибка! Закладка не определена. -Les granulocytes .................................................... Ошибка! Закладка не определена. -Les macrophages ................................................... Ошибка! Закладка не определена. -Les cellules dendritiques ....................................... Ошибка! Закладка не определена. -Les cellules Natural Killers NK ............................. Ошибка! Закладка не определена. -Les mastocytes ....................................................... Ошибка! Закладка не определена. -L’inflammation...................................................................................................................... 8 -inflammation aigue ................................................ Ошибка! Закладка не определена. Chapitre 3 : l’interface immunité innée -immunité adaptative................................................. 10 Chapitre 4 : L’immunité adaptative .............................. Ошибка! Закладка не определена. - Réponse immunitaire à médiation cellulaire : LT .............................................................. 11 1-Les étapes de l’immunité cellulaire : réponses cellulaires des lymphocytes ThОшибка! Закладка не определена. 2-les lymphocytes cytotoxiques : Mode d’action ... Ошибка! Закладка не определена. -les cytokines .......................................................... Ошибка! Закладка не определена. -Immunité spécifique à médiation humorale :LB ....... Ошибка! Закладка не определена. 1 Etapes de l’immunité à médiation humorale .......... Ошибка! Закладка не определена. -Chapitre 5 :Régulation du système immunitaire .......... Ошибка! Закладка не определена. La mort cellulaire programmée ............................................................................................ 22 Chapitre 6 : Mécanismes de la réponse immunitaire .... Ошибка! Закладка не определена. 1-L’infection ............................................................... Ошибка! Закладка не определена. 1-1-Résistance à l’infection ........................................ Ошибка! Закладка не определена. 1-2-infection virale et réponse immunitaire ............... Ошибка! Закладка не определена. 1-3-Infections bactériennes .................................... Ошибка! Закладка не определена. 1-4-Infections mycotiques ...................................... Ошибка! Закладка не определена. 2-Les maladies auto-immunes .................................... Ошибка! Закладка не определена. 2ème partie : Immunité de la cavité buccale .............................................................................. 23 1-Intruduction ............................................................. Ошибка! Закладка не определена. 2- Protection non spécifique des muqueuses ........................................................................ 23 2-1- BARRIÈRES PHYSICOCHIMIQUES : .................................................................. 23 2-2- MOLÉCULES ANTIBACTÉRIENNES .................................................................. 23 3-Exclusion immune spécifique .............................. Ошибка! Закладка не определена. Implications cliniques : ......................................................................................................... 30 - IMMUNITÉ ET MALADIES PARODONTALES ....................................................... 30 -Caries et infections endodontiques .................................................................................. 30 Pathologies des muqueuses .................................................................................................. 31 -Atteintes virales ............................................................................................................... 31 -Atteintes bactériennes ...................................................................................................... 32 -Maladies fongiques .......................................................................................................... 33 Conclusion ................................................................................................................................ 33 2 1ère partie : Immunité générale INTRODUCTION : L’immunité est la propriété que possède un organisme de se défendre contre un agent pathogène. Le système immunitaire est l'ensemble des organes et tissus, cellules et mécanismes impliqués dans l'immunité. Le rôle principal de l'immunité est de lutter contre les infections et parasites, mais le système immunitaire contrôle également l'intégrité générale de l'organisme (destruction des cellules tumorales, rejet des greffes, contrôle de la relation foeto-maternelle..) La réponse immunitaire fait intervenir 2 types de mécanismes qui sont d'apparitions successives au cours de l'évolution des espèces : l'immunité naturelle non spécifique et l'immunité acquise spécifique adaptative. I. LES ELEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE Le système immunitaire (SI) est constitué d’organes, de tissus , de cellules et de molécules qui s’opposent à la pénétration et à la prolifération des substances étrangères (antigènes) et luttent contre les cellules tumorales. Les organes et tissus lymphoïdes sont disséminés dans l’organisme , les cellules circulent autour et à travers ces organes via le sang et la lymphe. Les cellules communiquent entre elles soit par contact direct (Récepteur-ligand) , soit à distance par le biais de cytokines (molécules solubles sécrétée). La réaction coordonnée de ces cellules et molécules constitue la réponse immunitaire qui est remarquable par sa capacité d’adaptation . 1. Les organes du Système immunitaire Ils sont divisés en deux catégories : - Les organes lymphoïdes primaires (moelle osseuse et thymus) qui sont le lieu de production et de maturation des cellules de l’immunité. - Les organes lymphoïdes secondaires (ganglions, rate, tissus lymphoïdes associés aux muqueuses) qui constituent le lieu de rencontre entre l’Ag et les cellules de l’immunité adaptative aboutissant à l’activation et la différentiation des cellules. 2. Les cellules Elles peuvent être classées selon leur fonction dans le système immunitaire : Les lymphocytes : Ce sont les principales cellules de l’immunité elles sont produites par la moelle osseuse. On distingue les lymphocytes T qui interviennent dans l’immunité à médiation cellulaire, les lymphocytes B qui produisent les immunoglobulines et qui interviennent dans l’immunité à médiation humorale. Les cellules présentatrices d’antigène (CPA) : Principalement, les macrophages et les cellules dendritiques qui ont pour fonction la capture de l’antigène, son apprêtement et sa présentation aux lymphocytes. Les phagocytes : formés essentiellement par les macrophages et neutrophiles. 3 3. Les molécules A. Les molécules de reconnaissance de l’Antigène : -le récepteur de l’antigène sur les phagocytes : TLR , (Toll Like récepteur) reconnaissent des structures particulières sur les microorganismes , ils sont au nombre de 11. Le récepteur de l’antigène sur les lymphocytes B : BCR formé essentiellement par une immunoglobuline de membrane. Le récepteur de l’antigène sur les lymphocytes T : TCR qui ne reconnait les Ag que s’ils sont apprêtés et présentés par les CPA via les molécules HLA. B. Autres molécules : II. Les cytokines : Ce sont des molécules de communication qui sont sécrétées par différentes cellules et qui jouent le rôle de médiateurs dans les actions intercellulaires . Le complexe majeur d’histocompatibilité C’est l’ensemble de gènes qui codent pour des molécules présentes à la surface des cellules (HLA1 et HLA2). Le complément : C’est l’ensemble de protéines circulant dans le sang à l’état inactif. Elles s’activent en cascade et participent à différentes actions effectrices du système immunitaire. LES TYPES D’IMMUNITE : 1. L’immunité innée, non spécifique ou naturelle C’est l’ensemble de mécanismes de résistance responsables de la protection initiale de l’organisme. Le premier composant de l’immunité naturelle est la barrière épithéliale de la peau et des muqueuses qui bloque la pénétration de la majorité des substances étrangères. Lorsque le pathogène réussi à traverser ces barrières et pénètre dans les tissus , il est pris en charge d’une part par les cellules phagocytaires (macrophages et neutrophiles) qui reconnaissent par l’intermédiaire de leur TLR . D’autre part le pathogène est attaqué par les cellules tueuses NK et par les nombreuses protéines plasmatiques telle que le système du complément. 2. L’immunité adaptative Elle est plus tardive et plus spécifique . L’antigène arrive au niveau des organes lymphoïdes périphériques (secondaires) soit seul par la circulation lymphatique ou sanguine , soit il est amené par les cellules dendritiques présentatrices d’antigène. L’antigène est alors reconnu par les récepteurs de l’Ag des lymphocytes T et B : TCR et BCR. Il en résulte une activation , une prolifération et une différenciation des lymphocytes . Ceci aboutit d’une part à une réponse à médiation humorale avec sécrétion d’Ig (Ac) et d’autres part à une réponse à médiation cellulaire avec des lymphocytes T effecteurs. L’immunité adaptative est caractérisée par sa spécificité, sa diversité , sa mémoire immunitaire. Les deux types d’immunité sont interdépendantes. 4 III. IMMUNITE INNEE L’immunité innée mise en jeu lors d’une réponse inflammatoire, correspond à un ensemble de mécanismes de défense activés immédiatement et de façon aspécifique par une agression physique, chimique ou encore par des micro-organismes tels que les bactéries. Elle ne possède pas de mémoire ni de spécificité (même action en réponse à toute stimulation). Elle fait intervenir des barrières physiques (peau intacte et muqueuse), des barrières chimiques (acide gastrique, enzymes digestives, acides gras bactérostatiques de la peau), les cellules phagocytaires et le système du complément. 1. Barrières superficielle : la peau et les muqueuses La première ligne de défense de l'organisme est constituée par la peau et les muqueuses ainsi que par les sécrétions que ces dernières produisent. 1. L'acidité des sécrétions cutanées (pH de 3 à 5) inhibe la croissance bactérienne, et les substances chimiques contenues dans le sébum sont toxiques pour les bactéries. Les sécrétions vaginales chez la femme adulte sont aussi très acides. 2. La muqueuse gastrique sécrète une solution concentrée d'acide chlorhydrique et des enzymes qui hydrolysent les protéines. Ces deux types de substances tuent les microorganismes. 3. La salive, et les larmes contiennent du lysozyme, une enzyme qui détruit les bactéries. 4. Le mucus, une sécrétion collante, emprisonne un grand nombre de microorganismes qui pénètrent dans les voies digestives et respiratoires. 5. Les poils du nez, toux et éternuements filtrent et retiennent les microorganismes. Même si les barrières superficielles sont tout à fait efficaces , elles sont parfois percées de petites entailles et de coupures causées, par exemple, par le brossage des dents ou le rasage de la barbe. Lorsque cela se produit, les mécanismes innées internes (la deuxième lignée de défense) entrent en jeu. 2. Défenses internes : cellules et molécules : Ce sont en particulier les phagocytes, les cellules NK, les protéines antimicrobiennes. 2.1.Phagocytes : Les agents pathogènes qui pénètrent dans le tissu conjonctif sous-jacent à la peau et aux muqueuses font face aux phagocytes. Les principaux phagocytes sont les macrophagocytes encore appelées macrophages. Leurs précurseurs sont les monocytes, des globules blancs qui quittent la circulation sanguine et pénètrent dans les tissus où ils se transforment en macrophagocytes. On trouve : Les macrophagocytes libres : - Macrophagocytes alvéolaires dans les poumons - Macrophagocytes intradermiques 5 Les macrophagocytes fixes : - Macrophagocytes stellaires dans le foie - Microglies dans l’encéphale Les granulocytes (polynucléaires) neutrophiles, qui sont les leucocytes les plus abondants, deviennent phagocytaires lorsqu’ils rencontrent des agents infectieux dans les tissus. Ils sont capable d’agir en milieu anaérobie (plaie par exemple). Les granulocytes éosinophiles, un autre type de leucocyte, ne sont que légèrement phagocytaires. On a récemment découvert que les mastocytes, mieux connu pour leur rôle dans les allergies, ont l’étonnant capacité de se lier à un large éventail de bactéries, puis de les ingérer et de les tuer. Ces cellules seraient elles aussi à compter parmi les phagocytes. Ils sont responsables de la phagocytose qui se déroule classiquement en 3 phases : - Phase d’adhésion : favorisée par les opsonines et les Ac cytophiles - Phase d’injection - Phase de digestion ou dans certains cas de multiplication du micro-organisme. 2.2.Cellules tueuses naturelles : Ou cellules NK, font partie d’un petit groupe de grands lymphocytes granuleux. Elles sont capables de tuer les cellules tumorales et les cellules infectées par des virus avant que le système de défense adaptatif entre en action. Ces cellules ne sont pas phagocytaires. Leur façon de tuer consiste à attaquer la membrane de la cellule cible et à libérer plusieurs substances cytolytiques, dont la perforine et les granzymes. Peu après la libération des perforines, les monomères de ces molécules se polymérisent et il se forme de canaux dans la membrane de la cellule cible, ce qui permet aux granzymes d’y pénétrer et de déclencher l’apoptose. Les cellules NK sécrètent également des substances chimiques puissantes qui accentuent la réaction inflammatoire. 2.3.Protéines antimicrobiennes : Diverses protéines antimicrobiennes accentuent les défenses innées de l’organisme en attaquant directement les microorganismes ou en les empêchant de se reproduire. Les plus importantes sont l’interféron et les protéines du complément. Interféron : Bien que les cellules infectées par les virus soient impuissantes à se défendre, certaines peuvent sécréter de petites protéines appelées interféron et contribuer ainsi à la protection des cellules qui n’ont pas encore été touchées. Les molécules d’interféron diffusent vers les cellules voisines pour y stimuler la synthèse de protéines qui elles, « interfèrent » avec la réplication virale. Le système du complément 6 Le complément, ou système du complément, est un groupe d'au moins vingt protéines plasmatiques synthétisées par le foie et normalement présentes dans le sang sous forme inactive. Il comprend les protéines (ou facteurs) Cl à C9, les facteurs B, D et P (le facteur P est aussi appelé properdine), ainsi que quelques protéines régulatrices. Sa découverte est attribuée à Jules Bordet qui , en 1895 , l’a défini comme un composant thermolabile du plasma sanguin normal ayant la capacité d’augmenter l’opsonisation et la lyse des bactéries par les anticorps . Cette activité complétant l’effet antibactérien des anticorps a pris le nom de « complément ». Le complément peut être activé principalement par l’une des 2 voies : - - La voie classique : fait intervenir les anticorps, ces protéines hydrosolubles produites par le système de défense adaptatif pour combattre les corps étrangers qui s’introduisent dans l’organisme. Elle est déclenchée par la fixation des anticorps sur les agents pathogènes envahisseurs et la fixation subséquente du facteur C1 aux complexes microorganismes-anticorps. La voie alternative : est habituellement amorcée, en l’absence d’Ac, lorsque les facteurs B,D, et P interagissent avec les molécules de polysaccharides présentes à la surface de certains microorganismes. Dans chacune des voies intervient une cascade de réactions conduisant à l’activation séquentielle des facteurs protéiques du complément. Les voies classique et alterne agissent toutes deux sur le facteur C3 pour le cliver, grâce à l’enzyme C3-convertase, en 2 fragments protéiques ; C3a et C3b. Cette étape amorce une voie terminale commune qui provoque la cytolyse, favorise la phagocytose et accentue la réaction inflammatoire. Principales fonctions du système du complément o Accentue l’inflammation : active et attire diverses cellules de l’immunité. o Accentue l’opsonisation : se lie à l’agent pathogène et agit comme opsonine. o Élimine les bactéries et certaines autres types de cellules par cytolyse. Le processus cytolytique débute par la fixation du C3b, grâce à des liaisons covalentes, à la surface de la cellule cible ; cette fixation entraine l’insertion dans la membrane plasmique de la cellule cible, d’un groupe de protéines du complément nommé complexe d’attaque membranaire. Le MAC forme un trou dans la membrane et le maintient ouvert pour assurer la lyse de la cellule cible en favorisant une entrée massive d’ions Ca2+. Les molécules du C3b deviennent des sites de fixation auxquels les récepteurs de la membrane plasmique des macrophagocytes et des granulocytes neutrophiles peuvent adhérer, ce qui leur permet d’englober l’élément étranger plus rapidement, c’est l’opsonisation. Le C3a et les autres produits de clivages élaborés au cours de la fixation du complément accentuent la réaction inflammatoire en stimulant la libération d’histamine par les mastocytes et les granulocytes basophiles et en attirant les granulocytes neutrophiles et d’autres cellules inflammatoires vers le siège de l’infection. 7 2.4.L’inflammation La réaction, ou réponse, inflammatoire est déclenchée dès que les tissus sont atteints par un traumatisme physique (un coup), une chaleur intense, une irritation due à des substances chimiques ou une infection causée par des virus, des bactéries ou des mycètes. - Elle empêche la propagation des agents toxiques dans les tissus environnants Elle élimine les débris cellulaires et les agents pathogènes Elle amorce les premières étapes du processus de réparation. 2.4.1. Vasodilatation et accroissement de la perméabilité vasculaire : La réaction inflammatoire débute par une « alerte » chimique déclenchée par un déversement considérable de substances chimiques dans le liquide interstitiel. Les macrophagocytes (et les cellules de certains tissus qui servent de barrière telles que les cellules épithéliales tapissant le tube digestif et les voies respiratoires) portent à leur surface des récepteurs membranaires, appelés récepteurs TLR (« toll-like receptors »), qui jouent un rôle clé dans le déclenchement de la réaction immunitaire. Jusqu'ici, on a répertorié dix types de récepteurs TLR chez l'humain qui reconnaissent chacun une classe particulière de microbe envahisseur. L'activation des récepteurs TLR provoque la libération de substances chimiques appelées cytokines qui alimentent l'inflammation et attirent les leucocytes. Toutefois, les macrophagocytes ne sont pas les seuls éléments du système inné capables de reconnaître un corps étranger. Les cellules des tissus lésés ou stressés — phagocytes, lymphocytes, mastocytes — et les protéines plasmatiques sont aussi la source de médiateurs de la réaction inflammatoire, dont les plus importants, outre les cytokines, sont l'histamine, les kinines, les prostaglandines et leucotriènes, et les protéines du complément. Bien que quelques-uns de ces médiateurs jouent également un rôle individuel dans l'inflammation, ils contribuent tous à la dilatation des artérioles situées près du siège de la lésion. L'augmentation du débit sanguin vers cette région est accompagnée d'hypérémie locale (congestion), d'où la rougeur et la chaleur des tissus enflammés. Les médiateurs augmentent aussi la perméabilité des capillaires de la région. En conséquence, l'exsudat — liquide contenant des facteurs de coagulation et des anticorps — s'échappe de la circulation sanguine vers l'espace interstitiel. L'exsudat est la cause d'un oedème localisé (tuméfaction) qui à son tour comprime les terminaisons nerveuses et détermine ainsi une sensation de douleur. La douleur résulte également de la libération de toxines bactériennes, du manque d'apport de nutriments aux cellules dans la région touchée par l'oedème et des effets sensibilisants des prostaglandines et de la bradykinine. L'oedème peut sembler nuisible, mais tel n'est pas le cas. En effet, l'afflux de liquides riches en protéines dans l'espace interstitiel: - contribue à la dilution des substances toxiques éventuellement présentes; apporte les grandes quantités d'oxygène et de nutriments nécessaires au processus de réparation; et 8 - permet l'entrée de protéines de coagulation dans l'espace interstitiel. Les protéines de coagulation élaborent un réseau de fibrine (caillot) semblable à de la gelée et forment de la sorte la structure qui permettra la réparation de la lésion. Leur action isole le siège de la lésion (y compris les capillaires lymphatiques) et empêche ainsi la propagation des bactéries et autres agents pathogènes dans les tissus environnants. 2.4.2. Mobilisation phagocytaire : Dès le début de l'inflammation, le siège de la lésion est envahi par de nombreux phagocytes — granulocytes neutrophiles d'abord, puis macrophagocytes. Lorsque l'inflammation est provoquée par des agents pathogènes, les protéines de complément sont activées et des composantes du système de défense adaptatif — lymphocytes et anticorps — gagnent aussi la région lésée. 1. Leucocytose. Des substances chimiques appelées facteurs inducteurs de leucocytose provenant des cellules lésées favorisent la libération rapide de granulocytes neutrophiles par la moelle osseuse rouge et, en quelques heures, le nombre de granulocytes neutrophiles dans la circulation sanguine peut quadrupler ou quintupler. Cette augmentation du nombre de leucocytes, appelée leucocytose, est un signe caractéristique de l'inflammation. 2. Margination. L'énorme quantité de liquide qui s'écoule du sang vers le siège de la lésion entraîne un ralentissement de la circulation sanguine dans cette région ; les granulocytes neutrophiles, qui se trouvent surtout au centre du vaisseau sanguin quand la circulation se fait à vitesse normale, commencent alors à s'accoler à la face interne des parois capillaires. Dans les régions enflammées, la surface des cellules endothéliales se met à exprimer des molécules d'adhérence cellulaire (CAM – cell adhesion molecule) appelées sélectines. Ces protéines donnent à d'autres CAM (intégrines) situées à la surface des granulocytes neutrophiles le signal indiquant qu'il s'agit bien de la région touchée. Lorsque les CAM complémentaires se lient entre elles, les granulocytes neutrophiles s'accrochent aux parois internes des capillaires et des veinules post-capillaires qui les terminent. Ce phénomène porte le nom de margination. 3. Diapédèse. Les déformations de la membrane plasmique des granulocytes neutrophiles (mouvement amiboïde) leur permettent de s'insinuer entre les cellules endothéliales des capillaires et des veinules post-capillaires pour passer du sang vers le liquide interstitiel ; ce processus est appelé diapédèse. 4. Chimiotactisme. Habituellement les granulocytes neutrophiles migrent au hasard, mais les substances chimiques sécrétées au cours de l'inflammation (un des fragments du complément principalement) jouent le rôle d'agents chimiotactiques, qui les attirent, ainsi que d'autres leucocytes, vers le foyer inflammatoire. Moins d'une heure après le début de la réaction inflammatoire, les granulocytes neutrophiles sont accumulés au siège de la lésion. 9 Des monocytes se joignent aux granulocytes neutrophiles dans la région de la lésion. Ils sont les principaux agents de l'élimination finale des débris cellulaires au cours d'une inflammation aiguë. Ils prédominent également au siège d'une inflammation prolongée (chronique). L'objectif ultime de la réaction inflammatoire est de débarrasser la région lésée des agents pathogènes, des cellules mortes et des débris de toute sorte en vue de la réparation des tissus. IV. L’INTERFACE IMMUNITE INNE-IMMUNITE ADAPTATIVE Le comwplexe majeur d’histocompatibilité. Le complexe majeur d’’histocompatibilité (CMH) code un ensemble de molécules de classe I ,II et III spécialisées dans la reconnaissance du soi et du non soi . Toute cellule nucléée de l’organisme présente des antigènes du non-soi via les molécules de classe II aux lymphocytes CD8+ et cellules NK. Les cellules présentatrices d’antigènes (CPA) se rapportent à un groupe de cellules dont la fonction est de présenter des antigènes du non-soi via les molécules de classe II au lymphocytes T CD4+ . Ces CPA se caractérisent par l’expression de molécules de classe II du CMH et de signaux de costimulation . Les protéines de costimulation sont capitales pour permettre aux lymphocytes T stimulés de proliférer et de s’amplifier . Les principales fonctions des molécules du CMH sont : Présentation de l’antigène : Les molécules CMH classe I présentent les peptides dérivés de protéines endogènes (peptides du soi synthétisées par les cellules ou protéines virales) aux lymphocytes T CD8. Alors que les molécules CMH classe II présentent des peptides provenant de la dégradation de protéines exogènes (telles que les bactéries) aux lymphocytes T CD4. Sélection des lymphocytes T : Au cours de leur maturation dans le thymus, les lymphocytes T subissent deux types de sélections orchestrées par le CMH. La sélection positive qui permet aux seuls lymphocytes T dont le TCR reconnaît le CMH de survivre. Les autres sont éliminés. La deuxième sélection qui concerne les T survivants est la sélection négative qui élimine tous les lymphocytes T qui reconnaissent de façon exagérée le CMH et ceci pour éviter les maladies auto immunes. Ces deux processus génèrent des lymphocytes T matures restreints au CMH du soi et auto tolérants : tolérants au soi. Toute cellule nucléée de l’organisme présente des antigènes de l’hôte par ses molécules de classe I aux lymphocytes CD8+ et cellules NK. -Les cellules présentatrices d’antigène : Les cellules présentatrices d’antigène (CPA) se rapportent à un groupe de cellule dont la fonction est de présenter des antigènes de non-soi via les molécules de classe II aux lymphocytes CD4+ . Ces CPA se caractérisent par l’expression de molécules de classe II 10 du CMH et de signaux de costimulation. Les protéines de costimulation sont capitales pour permettre aux lymphocytes T stimulés de proliférer et de s’amplifier. IL existe trois types de CPA : les cellules dendritiques, les macrophages et les lymphocytes B. Seules les deux 1ères sont impliquées dans la transition de la réponse immunitaire innée à la réponse immunitaire acquise. V. IMMUNITE ADAPTATIVE : Ensemble des mécanismes de défense impliquant le système lymphoïde (les lymphocytes), qui sont mis en place en réponse à un ou plusieurs antigènes. Elle emploie le système HLA qui définit l’identité du soi et par opposition le non soi. A la différence des mécanismes de défense non spécifiques, les systèmes de défense spécifiques ne sont pas entièrement fonctionnels à la naissance et il leur faut du temps pour se développer après exposition à l’agent infectieux ou à ses antigènes. L’immunité spécifique peut s’acquérir naturellement par l’infection ou artificiellement par la vaccination. Elle présente trois aspects essentiels : 1. Elle est spécifique: le système immunitaire reconnaît des substances étrangères ou des agents pathogènes particuliers et dirige son attaque contre eux. 2. Elle est systémique : l'immunité n'est pas restreinte au siège initial de l'infection. 3. Elle possède une «mémoire»: après une première exposition, le système immunitaire reconnaît les agents pathogènes déjà rencontrés et il élabore contre eux des attaques encore plus énergiques et plus rapides. L’immunité spécifique se divise en deux composantes, l’une faisant intervenir les anticorps (immunité à médiation humorale) et l’autre des cellules (L’immunité à médiation cellulaire). 1. Les cellules du système immunitaire adaptatif : caractéristiques générales : Les trois principaux types de cellules du système immunitaire adaptatif sont constitués par deux populations distinctes de lymphocytes (LB et LT), ainsi que par les cellules présentatrices d'antigènes (CPA). 1.1. Lymphocytes : Lorsqu'ils sont libérés par la moelle osseuse, les lymphocytes immatures sont essentiellement identiques. La maturation d'un lymphocyte en lymphocyte B ou en lymphocyte T dépend de la région de l'organisme où il acquiert son immunocompétence. - Les lymphocytes T (T pour thymus) subissent ce processus de maturation dans le thymus - Les lymphocytes B acquièrent l'immunocompétence et l'autotolérance dans la moelle osseuse. 11 Les organes lymphatiques dans lesquels les lymphocytes deviennent immunocompétents (thymus et moelle osseuse) sont appelés organes lymphatiques primaires. Tous les autres sont appelés organes lymphatiques secondaires. Après être devenus immunocompétents, les lymphocytes T et B naïfs (encore immatures) se dispersent dans les ganglions lymphatiques, la rate et les autres organes lymphatiques secondaires où aura lieu la rencontre avec les antigènes. Puis, lorsque les lymphocytes se lient aux antigènes reconnus, ils achèvent leur différenciation en lymphocytes T et B matures et complètement fonctionnels. 1.2. CPA : La principale fonction des cellules présentatrices d'antigènes (CPA) dans l'immunité consiste à digérer, dans leur phagolysosome, des antigènes étrangers et à présenter des fragments de ces antigènes associés à une protéine du CMH aux cellules qui ont pour tâche de les détruire. Les principaux types de cellules qui jouent le rôle de présentatrices d'antigènes sont les cellules dendritiques, les macrophagocytes intraépidermiques et autres macrophagocytes ainsi que les lymphocytes B activés. - Les cellules dendritiques sont spécialisées dans la présentation d'antigènes provenant des virus ; - les macrophagocytes, dans celle des antigènes particulaires (bactéries et virus); - les lymphocytes B, dans celle des antigènes solubles (toxines). Remarquez que tous ces types de cellules sont stratégiquement bien placés dans l'organisme pour rencontrer les antigènes et y réagir. Les cellules dendritiques sont situées près des « frontières » de l'organisme (peau, muqueuses). Les macrophagocytes sont très répandus dans les organes lymphatiques et les tissus conjonctifs de tous les organes. 2. Réaction immunitaire humorale : L’immunité humorale est la réaction qui se produit lorsque des lymphocytes B actives se différencient en clone de plasmocytes sécrétant les anticorps (AC) et le complément qui agissent directement sur les antigènes libres circulant dans le sang et la lymphe. Les anticorps, effecteurs de l’immunité humorale, participent à la défense anti-infectieuse par plusieurs mécanismes. 2.1.Sélection clonale et différenciation des lymphocytes B : Un lymphocyte B immunocompétent mais naïf est activé lorsque des antigènes se lient aux récepteurs membranaires appelés BCR (B cell receptor) ( Le BCR permet : de reconnaître directement les antigènes natifs, en solution ou à la surface des CPA et l’internalisation de l'antigène et sa présentation par les molécules HLA de classe II, ce qui confère au lymphocyte B le statut de CPA). Il en résulte un clone, soit une famille de cellules identiques qui sont toutes issues de la même cellule souche possédant les mêmes récepteurs spécifiques de l'antigène qui a déclenché le processus, la plupart des cellules du clone deviennent des plasmocytes (durée de vie 4 à 5 j), les cellules effectrices de la réaction humorale qui sécrètent les anticorps. 12 Les anticorps sécrétés, circulent dans le sang ou la lymphe, où ils se lient aux antigènes libres pour former le complexe antigène-anticorps. Les antigènes ainsi marqués sont détruits grâce à d'autres mécanismes spécifiques ou non spécifiques. Certains lymphocytes du clone ne se transforment pas en plasmocytes et deviennent des cellules mémoires à durée de vie prolongée qui peuvent entraîner une réaction humorale quasi immédiate si elles rencontrent de nouveau le même antigène. 2.2.Anticorps : Fig : Sélection clonale d'un lymphocyte B. La prolifération et la différenciation cellulaires décrites ci-dessus constituent la réaction immunitaire primaire; cette réponse se met en place lors de la toute première exposition à un antigène particulier. Elle comporte habituellement une phase de latence de trois à six jours après 13 la stimulation antigénique. Cette phase représente le temps nécessaire pour la prolifération des quelques lymphocytes B spécifiques de cet antigène et pour la différenciation de leurs descendants en plasmocytes. Après cette phase, la concentration plasmatique d'anticorps augmente et atteint une concentration maximale vers le dixième jour: c'est la phase de croissance. La phase de décroissance s'engage lorsque la synthèse des anticorps commence à diminuer. Une nouvelle exposition au même antigène, déclenche une réaction immunitaire secondaire. Ce type de réaction est plus rapide, plus efficace et plus prolongé que la réponse initiale parce que le système immunitaire a déjà été sensibilisé à l'antigène et que les LB et plasmocytes mémoires sont en place et « en état d'alerte ». Ces cellules mémoires assurent ce qui est communément appelé la mémoire immunitaire. 2.2.Anticorps : Les immunoglobulines (Ig) sont des glycoprotéines douées d'activité anticorps, c'est- à-dire capables de se lier spécifiquement à un déterminant antigénique unique, ou épitope. Elles sont présentes dans le plasma, les liquides extra-vasculaires et les sécrétions. Elles sont les médiateurs de l'immunité humorale, responsable de : o La neutralisation des micro-organismes et de leurs toxines o L’opsonisation, facilitant la phagocytose o L’activation du complément, conduisant à l'opsonisation et parfois la lyse des microorganismes par le complexe d'attaque membranaire. Les Ig sont des gammaglobulines divisées en 5classes : IgG, IgA, IgM, IgD et IgE, par ordre de concentration sérique décroissant. 2.2.1. Structure de base des Ac : Les immunoglobulines sont formées sur le même model : 4 chaînes polypeptidiques groupées en deux paires identiques : o 2 chaînes légères L (Light). o 2 chaînes légères H (Heavy) Les chaînes légères sont unies aux chaînes lourdes par des ponts dissulfures S-S, de même les chaînes lourdes entre elles. Les chaînes légères sont communes à l'ensemble des classes d'Ig : on distingue 2 types kappa ( ) et lambda ()) Les chaînes lourdes sont au contraire spécifiques pour chaque classe d'Ig : gamma [], alpha [ ], mu [], delta [] et epsilon []) définissent respectivement IgG, IgA, IgM, IgD et IgE. Chaque chaîne polypeptidique est formée de plusieurs domaines : o la chaîne légère contient : 14 Une région variable (V) : qui diffère d'un anticorps à l'autre, et constitue le site de fixation à l’antigène, par conséquent, chaque monomère d'anticorps possède deux sites de fixation à l'antigène. Une région constante (C) : beaucoup plus grosse, identique dans différents anticorps de la même classe. o la chaîne lourde contient : - un domaine variable VH - 3 ou 4 domaines constants : CH1, CH2, CH3… Au sein des régions VH et VL existent 3 régions hypervariables ou CDR (région déterminant la complémentarité) : l'association des 3 CDR du VH et des 3 CDR du VL constitue le site de liaison à l'antigène, appelé paratope Fig : Structure des anticorps. 2.2.2. Classes des Ac : Les cinq principales classes (ou isotypes) d'immunoglobulines sont désignées par les abréviations IgM, IgA, IgD, IgG et IgE, selon la structure des régions C de leurs chaînes lourdes. L'IgD, l'IgG et l'IgE ont la même structure de base en Y et sont donc des monomères. Ig G : - Les plus abondantes dans le plasma, et seules capables de franchir le placenta et par conséquent la protection du foetus et du nouveau-né - Constitue l'isotype sérique majeur de la réponse secondaire à la plupart des antigènes - Agit comme opsonine pour favoriser la phagocytose, activer le complément et faciliter la cytotoxicité cellulaire : 15 - Les macrophages et les neutrophiles possédant des récepteurs pour le fragment Fc des IgG, captent les complexes Ag-Ac et les phagocytent (opsonisation) - Les cellules NK possèdent des récepteurs pour le fragment Fc, elles fixent le complexe formé par les Ig fixée sur des cellules infectées et les tuent par apoptose. IgM : Les IgM existent sous deux formes moléculaires : o pentamère sérique - sécrété par les plasmocytes (formé de 5 unités reliées par une chaîne J) - constitue l'isotype majeur de la réponse primaire - forte activité agglutinante et un fort pouvoir hémolytique par activation du complément o monomère à la surface du lymphocyte B Ig A : Il existe 2 types des IgA : o IgA sérique monomériques. o IgA sécrétoire formée de 2 sous unités monomériques reliés par une chaîne J et une pièce S Présente dans les sécrétions muqueuses comme la salive, le colostrum, le lait… Exercent surtout une fonction neutralisante Ig D : Elle a surtout une fonction de récepteur à la surface du lymphocyte B où elle est le plus souvent co-exprimée avec l'IgM Ig E : - Elle constitue l’isotype le moins représenté dans le sérum . - Dégranulation des basophiles et des mastocytes qui possèdent des récepteurs pour le fragment Fc des IgE - Important dans la lutte antiparasitaire et l’hypersensibilité immédiate. 2.2.3. Cibles et mécanismes d’action des Ac : 16 Les anticorps ne possèdent pas la capacité de détruire directement les antigènes, mais ils peuvent les inactiver et les marquer pour qu'ils soient détruits par les macrophagocytes. L'événement commun à toutes les interactions entre un anticorps et un antigène est la formation des complexes antigène-anticorps, ou complexes immuns. Les mécanismes de défense employés par les anticorps sont la fixation du complément, la neutralisation, l'agglutination et la précipitation. Parmi ces mécanismes, les deux premiers sont les plus importants. La fixation et l'activation du complément : Lorsque les anticorps se fixent à des cellules, ils changent de forme pour exposer les sites de fixation du complément sur leurs Fc (voir la figure 12a). Ce phénomène déclenche la fixation de certains facteurs du complément à la surface de la cellule portant l'antigène, suivie de la lyse de sa membrane plasmique. De plus, comme nous l'avons vu précédemment, les molécules libérées au cours de l'activation du complément amplifient la réaction inflammatoire et déclenchent le processus d'opsonisation, lequel favorise la phagocytose. La neutralisation : Le mécanisme effecteur le plus simple, est mise en oeuvre lorsque les anticorps bloquent les sites spécifiques situés sur les virus ou les exotoxines bactériennes. Le virus ou l'exotoxine perdent alors leur toxicité parce qu'ils ne peuvent plus se fixer aux récepteurs de la membrane plasmique de nos cellules et causer le dysfonctionnement ou la mort de ces dernières. Les complexes antigène-anticorps finissent par être détruits par les phagocytes. Parce que les anticorps possèdent au moins deux sites de fixation à l'antigène, un anticorps peut s'attacher à des déterminants antigéniques identiques portés par plusieurs molécules d'antigène provoquant ainsi l’apparition d’agglutination. L'IgM, qui est un pentamère et est donc munie de dix sites de fixation à l'antigène, est un agent agglutinant particulièrement puissant. La précipitation est le mécanisme par lequel des molécules solubles sont réunies pour former de gros complexes qui se déposent et ne font plus partie de la solution. À l'instar des cellules et des bactéries agglutinées, ces molécules d'antigène précipitées sont beaucoup plus facilement capturées et englobées par les phagocytes que ne le sont les antigènes libres. 3. Réaction immunitaire à médiation cellulaire : L’immunité cellulaire est la réaction qui combat les agents pathogènes déjà en intracellulaires. La communication entre les cellules immunitaires ce fait grâce aux cytokines produites principalement par les lymphocytes T CD4+. Il existe deux populations principales de lymphocytes T effecteurs : 17 - les lymphocytes T4, ou CD4, exprimant l'antigène (ou marqueur de surface) CD4 et les lymphocytes T8, ou CD8, exprimant l'antigène CD8 Les lymphocytes CD4, aussi appelés cellules T4, sont surtout des lymphocytes T auxiliaires (TH, ou lymphocytes T «helper»), alors que la plupart des lymphocytes CD8, ou cellules T8, sont des lymphocytes T cytotoxiques (Tc), dont le rôle consiste à détruire toute cellule de l'organisme qui porte un élément étranger. Outre ces deux grandes catégories de lymphocytes T, il existe les lymphocytes T suppresseurs (Ts), et les lymphocytes T mémoires. Les lymphocytes T sont mieux adaptés aux interactions intercellulaires, et la plupart des attaques directes contre les antigènes visent les cellules de l'organisme infectées par des virus ou certaines bactéries, les cellules de l'organisme anormales ou cancéreuses ainsi que les cellules de tissus injectés ou greffés. Fig : Principaux types de lymphocytes T. 18 3.1.Sélection clonale et différenciation des lymphocytes T : Le facteur déclencheur de la sélection clonale et de la différenciation est le même pour les lymphocytes B et les lymphocytes T: il s'agit de la fixation à l'antigène. 3.1.1. Reconnaissance de l'antigène et restriction du CMH : À l'instar des lymphocytes B, les lymphocytes T immuno-compétents sont activés lorsque les régions variables de leurs récepteurs membranaires (TCR) se lient à un antigène «reconnu». Cependant, les lymphocytes T doivent accomplir une double reconnaissance, c'est-à-dire une reconnaissance simultanée du non-soi (l'antigène) et du soi (protéine du CMH d'une cellule de l'organisme). 3.1.2. Activation des lymphocytes T : L'activation des lymphocytes T est en réalité un processus à deux étapes qui fait intervenir la liaison à l'antigène et la costimulation. Liaison à l'antigène La première étape comporte essentiellement La liaison des récepteurs d'antigènes du lymphocyte T (RLT, ou encore TCR ou TcR) à un complexe du CMH-antigène à la surface d'une cellule de l'organisme. Les lymphocytes T auxiliaires (CD4) ont la capacité de se fixer seulement aux antigènes liés aux protéines du CMH de classe II Les lymphocytes T CD8 cytotoxiques (Tc), quant à eux, sont activés par des fragments d'antigène associés aux protéines du CMH de classe I Parce que toutes les cellules nucléées de l'organisme portent des protéines du CMH de classe I, les lymphocytes Tc n'ont pas besoin de cellules présentatrices d'antigènes spécialisées, Néanmoins, les cellules qui présentent ainsi l'antigène produisent des molécules de costimulation qui sont nécessaires à l'activation des lymphocytes Tc. Un lymphocyte T qui se lie à un antigène sans recevoir de signal de costimulation devient tolérant à cet antigène et est incapable de se diviser ou de sécréter des cytokines. Cet « assoupissement » face à l'antigène est appelé anergie. Une fois qu'un lymphocyte T a été activé, il grossit et prolifère pour former un clone de cellules qui se différencient et remplissent les fonctions réservées à leur classe de lymphocytes T, Des milliers de descendants du clone deviennent des cellules mémoires. La mémoire est telle qu'elle peut persister longtemps, voire le restant de la vie ; il se constitue ainsi un réservoir de lymphocytes T ayant la capacité de déclencher, au besoin, les réactions secondaires au même antigène. 3.1.3. Cytokines : Les cytokines sont les médiateurs solubles qui servent à la communication entre les cellules immunitaires sur des modes autocrine, paracrine, voire endocrine. Ce sont des glycoprotéines produites de novo pendant les phases effectrices de l'immunité naturelle et spécifique et servent à médier et réguler les réponses immunitaires et inflammatoires. 19 Bien qu’elles soient sécrétées en réponse à une stimulation antigénique spécifique, elles n’ont aucune spécificité antigénique, elles peuvent avoir une ou plusieurs sources cellulaires et une ou plusieurs cibles. Les lymphocytes T activés sécrètent une ou plusieurs cytokines qui contribuent à l'accroissement et à la régulation des réactions immunitaires innée et adaptative. Certaines cytokines (telles que le facteur nécrosant des tumeurs, TNF) sont des toxines cellulaires attaquant les cellules tumorales ; d'autres (l'interféron, par exemple) augmentent l'activité phagocytaire des macrophagocytes; d'autres encore sont des facteurs de l'inflammation. Enfin, les chimiokines sont de petites protéines sécrétées par une grande diversité de cellules qui agissent comme facteurs de recrutement et de migration des leucocytes sur les lieux d'une infection ou d'une lésion. les principales cytokines qui interviennent dans la réponse immunitaire sont : o IL-1 : - issue des macrophages activés, - agent de costimulation de la prolifération des LB et LT, - favorise l’inflammation. o IL-2 : - issue des lymphocytes Th, - stimule la prolifération des LT et LB, - active les cellules NK. o IL-4 et IL-5 : - produites par les lymphocytes Th, - agissent sur la prolifération et la différenciation des lymphocytes B et sur la production d’Ig. o IL-6 : - principalement produite par les monocytes, mais aussi par les lymphocytes T et B, les cellules endothéliales et les fibroblastes. - facteur de différenciation terminale et de maturation des lymphocytes B. - active aussi les lymphocytes T, et participe à l'hématopoïèse précoce - stimule la synthèse de plusieurs protéines de l’inflammation par les hépatocytes. o TNF : - produite par les monocytes, les macrophages et les lymphocytes T - action nécrosante anti-tumorale et pro inflammatoire. o IFN-alpha : 20 - Sécrété par la plupart des leucocytes ; - effets antiviraux ; a - ctivation des macrophages et des cellules NK. 3.1.4. Rôle des lymphocytes T : Les lymphocytes T CD4+ = T auxilliaires ou helper : o assure la sécrétion de cytokines et la régulation de la réponse immunitaire (fonction amplificatrice) o les T CD4+ naïfs seront différenciés en T CD4+Th2 qui produisent essentiellement les interleukines 4, 5, 6, 10 ou en T CD4+Th1 qui produisent l’IL2 et l’IFN- : - Th2 participent à l’immunité humorale en apportant une aide aux lymphocytes B. - Th1 induisent des réponses immunitaires à médiations cellulaires mettant en jeu les T cytotoxiques, les natural killer NK et les macrophages Les lymphocytes T CD8+ : participent uniquement à la réponse cellulaire. o les T CD8 naïfs seront différenciés en T CD8 effecteurs cytotoxiques qui ont la capacité de lyser les cellules portant l’antigène dont elles sont spécifiques, ceci grâce a la libération des cytotoxines : perforine et granzymes une fraction des lymphocytes T activés va devenir une fois l’infection éradiquée, des lymphocytes T mémoires. Les lymphocytes T suppresseurs (Ts) : atténuent ou arrêtent l’activité des lymphocytes B et T une fois que l’infection a été maitrisée. VI. REGULATION DU SYSTÈME IMMUNITAIRE : Toute dérégulation de la réponse immunitaire peut entraîner une réponse inadaptée à l’agent agresseur . Cette inadaptation de la réponse de l’hôte peut conduire à des phénomènes d’autolyse ( maladies auto-immunes) ou de dérégulations physiopathologiques (syndromes immunoprolifératifs) . Une balance finement contrôlée existe donc entre l’activation du système immunitaire et la tolérance immunitaire. Cette tolérance est régulée par délétion des cellules non nécessaires (apoptose) et par l’induction de lymphocyte T régulateurs , chargés d’orchestrer la réponse immunitaire . Ainsi l’immunotolérance permet une tolérance pour les antigènes du soi et donc une anergie des cellules immunitaires vis-à-vis des cellules du soi. Lorsque la réponse immunitaire a été efficace et que l’agent agresseur a été éliminé, une contraction clonale signe l’extinction de la réponse immunitaire. 21 La mort cellulaire programmée Les mécanismes de sélection clonale et d’arrêt de la réponse immunitaire demandent un contrôle de la quantité et de la qualité des cellules effectrices mises en jeu . De plus une destruction cellulaire dirigée est nécessaire lors de la détection par le système immunitaire de la présence de cellules anormales ou infectées. Ces processus feront intervenir un mécanisme physiologique de mort cellulaire programmée : l’apoptose. Ce mécanisme physiologique est à opposer à la nécrose qui, elle, correspond à un processus dégénératif intervenant chez des cellules ayant subi des dommages physiques, chimiques ou osmotiques de forte ampleur. Au contraire, l’apoptose se met en place lorsqu’une cellule se retrouve privée de ses facteurs de croissance ou de ses facteurs hormonaux spécifique, lorsqu’elle subit un stress important, lorsqu’elle présente une lésion de l’ADN non réparable, ou lorsqu’elle est stimulée par des facteurs pro-apoptotiques (Fas, TNG-α, perforine et granzyme, etc.). Le signal apoptotique est régulé par une série de gènes pro-apoptotique (BAX, etc.) ou anti-apoptotique (Bcl-2, etc.) qui aboutiront au déclenchement ou non de l’apoptose qui répondra alors à un programme bien caractéristique, où il apparaîtra successivement une compaction et une marginalis6ation de la chromatine nucléaire, une convolution des membranes nucléaires et cytoplasmique suivie d’une condensation de ce dernier. Le noyau se fragmente ensuite et il se forme alors des corps apoptotiques qui seront phagocytés sans entraîner de réaction inflammatoire en raison de la présence à leur surface de signaux spécifiques entraînant leur phagocytose sans inflammation. La mort par apoptose est une mort « propre » très peu immunogène, au contraire de la nécrose qui peut avoir lieu lorsqu’une infection entraîne la lyse nécrotique d’une cellule et qui est, elle, hyperimmunogène. CONCLUSION : L’organisme possède des mécanismes de défense complexes. Constamment agressé par les microbes présents dans l’environnement, il se défend contre les infections par divers mécanismes spécifiques et non spécifiques qui agissent de manière complémentaire, ainsi les pathogènes détectés par les cellules de l’immunité non spécifique commandent la maturation des lymphocytes T CD4+ et initient la réponse immune spécifique. 22 2ème partie : Immunité de la cavité buccale INTRODUCTION : La cavité buccale est un espace ouvert sur l’extérieur, humide, de température stable (3436°C) et d’un pH avoisinant la neutralité. Chez l’adulte sain, deux types de tissus sont présents dans cette cavité : des muqueuses plus ou moins kératinisées selon leur localisation (langue, joues, gencive, lèvres, vestibule…) et un tissu dur minéralisé, l’émail dentaire. Ces surfaces baignent dans le fluide buccal et sont colonisées par une flore microbienne commensale. L’écosystème buccal est donc constitué d’une flore buccale diversifiée vivant dans un environnement donné, la cavité buccale. L’intégrité des tissus de la cavité buccale dépend du maintien de l’équilibre de l’écosystème. Cette homéostasie repose sur divers mécanismes de compensation, qui agissent pour maintenir un état stable en s’opposant aux perturbations qui induiraient un déséquilibre. I. PROTECTION NON SPECIFIQUE DES MUQUEUSES : 1. Barrières physico-chimiques : Les tissus buccodentaires sont protégés par des mécanismes physiques et chimiques contribuant à l’élimination des microorganismes présents. Ainsi, la desquamation des couches superficielles des muqueuses buccales élimine les bactéries fixées sur ces tissus. Par ailleurs, le flux salivaire permet d’entraîner les microorganismes en suspension vers l’estomac lors de la déglutition. Les mucines salivaires jouent un rôle particulièrement important par leurs propriétés viscoélastiques et lubrifiantes, en modulant la clairance bactérienne. De plus, elles participent à la formation de la pellicule exogène acquise (film salivaire recouvrant l’émail des dents) et ainsi influencent la colonisation bactérienne sélective des surfaces dentaires. 2. Molécules antibactériennes : 2.1. Lysozyme Le lysozyme est une protéine (enzyme) qui possède une action bactériolytique par hydrolyse du peptidoglycane de paroi. 2.2. Lactoferrine La lactoferrine inhibe la croissance bactérienne par déprivation nutritionnelle en fer. 2.3. Défensines Le terme de « défensine » a été utilisé pour désigner des peptides antimicrobiens isolés à partir de polynucléaires humains ou de lapin. Chez l’homme, deux familles ont été identifiées : les a-défensines et les b-défensines. Les adéfensines sont des peptides de 35 acides aminés riches en arginine et donc fortement cationiques. Les polynucléaires neutrophiles humains produisent quatre a-défensines, alors 23 que certaines cellules épithéliales de l’intestin grêle, les cellules de Paneth, en produisent deux autres. Les b-défensines humaines sont au nombre de deux : HBD1 et HBD2. Le mode d’action de ces peptides antibactériens est encore incomplètement connu. Certains résultats montrent que la formation de pores dans la membrane externe de la paroi des bactéries à Gram négatif ou dans la membrane plasmique aurait une importance majeure. Par ailleurs, certaines études indiquent que la synthèse protéique et/ou d’acide désoxyribonucléique (ADN) serait affectée. Il est difficile de savoir quel est le mécanisme responsable de la mort bactérienne, d’autant qu’il n’a pas été établi pourquoi certaines bactéries sont plus ou moins sensibles à l’action des défensines. II. EXCLUSION IMMUNE SPECIFIQUE: L’exclusion immune est un système de protection périphérique non inflammatoire, permettant de limiter la colonisation des tissus par les micro-organismes. L’exclusion immune spécifique est essentiellement due à des IgAs propres au système muqueux. Les IgAs sont des anticorps (Ac) spécifiques capables de limiter l’adhésion des micro-organismes et notamment des bactéries en les agglutinant et en se fixant sur leurs adhésines. Cependant, certains auteurs insistent sur l’existence, dans la salive et d’autres sécrétions, d’auto-Ac sous forme d’IgAs polyréactives. Ces IgAs préexisteraient à tout contact avec un Ag exogène et seraient susceptibles de se lier à des auto-Ag, mais également à une grande diversité d’Ag, en particulier bactériens. Elles constitueraient donc une première barrière contre l’infection des surfaces muqueuses pendant la période pré-immune. 1. Structure des IgAs : Les IgAs sont des polymères dont 90 % sont des dimères et 10 % des tétramères. Elles sont donc le plus souvent constituées de deux molécules d’IgA monomérique identiques associées à une chaîne J et un composant sécrétoire (CS). Le polymère (IgA)2J est synthétisé et assemblé dans les plasmocytes, puis libéré dans le tissu conjonctif périglandulaire. Le composant sécrétoire CS est associé secondairement au dimère lors de la transcytose. Les différentes molécules (IgA, J, CS) sont liées entre elles par des liaisons covalentes, formant ainsi un complexe moléculaire stable. Composant sécrétoire Le CS est une glycoprotéine produite par différents types de cellules épithéliales, dont les cellules acineuses et canalaires des glandes salivaires. Il est constitué par la partie extracellulaire du récepteur aux Ig polymérisées et il est obtenu après clivage enzymatique de l’ancrage membranaire du récepteur et libération dans le canal excréteur des glandes salivaires de la partie extracellulaire. Dans la salive, le CS est retrouvé lié à des polymères d’IgA, constituant ainsi une molécule d’IgAs, mais également sous une forme libre. 24 Figure : structure d’une IgA sécrétoire 2. Mode de production des IgAs salivaires : L’ensemble de tissus lymphoïdes impliqués dans la protection muqueuse du carrefour aérodigestif est regroupé sous le terme d’ « anneau de Waldeyer » et comprend les amygdales palatines, les amas lymphoïdes situées en arrière du V lingual, les amygdales nasales (ou végétations) et les amas lymphoïdes associées à la trompe d’Eustache. Le système muqueux se caractérise par l’existence de sites inducteurs et producteurs distincts. Ainsi, les coopérations cellulaires nécessaires à la stimulation des lymphocytes B et à leur commutation isotypique vers les IgA, se déroulent dans les organes lymphoïdes associés aux muqueuses (amygdales, plaques de Peyer…), alors que la différenciation plasmocytaire et la sécrétion d’IgA ont lieu à proximité des sites de sécrétion (glandes salivaires pour la cavité buccale, mais aussi muqueuse intestinale, glandes lacrymales, glandes mammaires…). Cette organisation fonctionnelle implique l’existence d’un système d’adressage (homing) des cellules stimulées dans les sites inducteurs vers les sites de production. Ainsi, la production d’IgAs salivaires implique : la stimulation par l’Ag de lymphocytes T et B dans les amygdales palatines ou les plaques de Peyer ; la migration des cellules stimulées vers le tissu conjonctif situé autour des glandes salivaires; la différenciation plasmocytaire et la sécrétion de polymères d’IgA dans le conjonctif périglandulaire ; le transport des pIgA du conjonctif vers la lumière de l’acinus ou du canal (transcytose). 2.1.Organes lymphoïdes impliqués dans la production d’IgAs salivaires : 2.1.1. Plaques de Peyer : Les plaques de Peyer sont des formations lymphoïdes localisées préférentiellement dans l’iléon terminal. Les follicules lymphoïdes lymphoïdes sont recouverts d’un épithélium appelé « épithélium associé aux follicules » qui contient environ 10% de cellules M. Les cellules M sont spécialisées dans la capture et le transfert de macromolécules, de microorganismes ou de petites particules de la lumière intestinale vers les CPA auxquelles elles sont étroitement associées. 25 Les plaques de Payer contiennent 3 zones distinctes selon leur contenu cellulaire : La zone du dôme qui contient des lymphocytes T et B et des macrophages Les follicules proprement dits, majoritairement composés de lymphocytes B Les zones interfolliculaires contenant principalement des lymphocytes T Les plaques de Peyer possèdent un réseau lymphatique efférent qui conduit les médiateurs immunitaires vers les ganglions mésentériques et le canal thoracique. 2.1.2. Amygdales palatines : Les amygdales palatines sont des formations lymphoïdes recouvertes d’un épithélium squameux stratifié non kératinisé. Dans la zone lymphoïde, on retrouve l’organisation classique des organes lymphoïdes secondaires, avec des follicules contenant une majorité de lymphocytes B et des zones parafolliculaires contenant des lymphocytes T. L’épithélium de recouvrement s’invagine pour former des cryptes amygdaliennes. Les amygdales sont drainées par un réseau lymphatique efférent analogue à celui des plaques de Peyer. Ce réseau est constitué de vaisseaux lymphatiques sous-folliculaires et interfolliculaires, mais on ne trouve pas de vaisseaux lymphatiques intrafolliculaires ou sous-épithéliaux . 2.2.Stimulation antigénique La première étape de la stimulation est la capture et le transfert des Ag vers les follicules lymphoïdes. Les amygdales et les plaques de Peyer ne possèdent pas de vaisseaux lymphatiques afférents, le transport des Ag se fait donc par une voie transépithéliale. Les cellules M sont des cellules épithéliales associées aux follicules, et spécialisées dans les fonctions de capture et de transfert de macromolécules, de micro-organismes ou de petites particules. Les cellules M endocytent les Ag par leur pôle apical, et les transfèrent vers des vésicules d’exocytose sans passer par le compartiment lysosomal. Ainsi, la structure des molécules ne semble pas subir d’altération majeure au cours du transport, même si certaines modifications mineures dues à l’environnement acide des vésicules de transport peuvent être observées. Une fois libérées dans la zone folliculaire, les molécules à pouvoir antigénique vont stimuler des lymphocytes T et B. Un lymphocyte B est capable de reconnaître spécifiquement un Ag par ses récepteurs membranaires que sont les IgM et IgD. En revanche, les lymphocytes T ne reconnaissent l’Ag que si celui-ci leur est présenté par des CPA. L’activation de lymphocytes B dans les centres germinatifs et leur transformation en lymphoblastes à IgA nécessitent deux voies de stimulation complémentaires : la reconnaissance spécifique de l’Ag par les Ig membranaires, et la coopération directe avec des lymphocytes T helper (Th) exprimant le CD40L (CD154). La stimulation de lymphocytes T naïfs exprimant le marqueur CD4 (T CD4+) par des CPA, et leur différenciation en Th spécifiques de l’Ag, est donc un préalable indispensable à une stimulation B efficace. Les interactions séquentielles et réciproques entre lymphocytes Th et B se font directement par des molécules membranaires (CD154/CD40, CD28/B7) et indirectement par des facteurs solubles synthétisés par les Th. La commutation isotypique est sous la dépendance d’une coopération Th/B efficace. Les Ig sécrétoires salivaires sont très majoritairement des IgA. 26 La stimulation des lymphocytes B à l’origine de la production d’Ig salivaires induit donc une commutation préférentielle vers les IgA. L’ensemble de ces données expérimentales montre que la production d’un isotype d’Ig donné dépend d’un équilibre entre différentes cytokines agissant à différents niveaux du cycle de stimulation des lymphocytes B. Pour atteindre leur stade terminal de différenciation, les lymphocytes B stimulés par l’Ag doivent coopérer avec les lymphocytes Th par un contact direct entre leurs molécules membranaires et indirectement par les cytokines synthétisées par les Th. Dans le système sécrétoire, il faut prendre en compte le fait que les premières étapes de la stimulation qui nécessitent le contact direct Th/B, ainsi que les cytokines responsables de la commutation et de l’expansion clonale, ne se déroulent pas dans le même site anatomique que la différenciation plasmocytaire et la sécrétion d’Ig. Pour obtenir des IgAs salivaires, les cytokines nécessaires à la différenciation plasmocytaire et à la sécrétion d’[IgA]2J par les plasmocytes sont donc requises dans le conjonctif périglandulaire. 3-2-2- Adressage des cellules stimulées Après leur stimulation dans les organes associés au tube digestif, les lymphocytes T activés et les lymphoblastes B IgA+ vont migrer vers les sites sécréteurs : lamina propria de la muqueuse intestinale ou glandes exocrines (salivaires, mammaires…). Ces cellules vont quitter leur site de stimulation par les vaisseaux lymphatiques, transiter par le canal thoracique, puis rejoindre la circulation sanguine. Les cellules lymphoïdes quittent la circulation sanguine au niveau des veinules à endothélium haut (VEH) dont les cellules endothéliales spécialisées expriment des molécules membranaires qui permettent le recrutement de leucocytes circulants. Les VEH sont retrouvées dans les organes lymphoïdes périphériques tels que les ganglions lymphatiques, les plaques de Peyer ou les amygdales, et permettent la colonisation de ces organes par des lymphocytes naïfs. La circulation permanente de lymphocytes naïfs ou stimulés permet une surveillance optimale de l’ensemble de l’organisme par les cellules immunitaires. Le recrutement de lymphocytes par les VEH passe par des interactions de molécules membranaires, permettant de fixer les lymphocytes circulants (ralentissement puis arrêt par rapport au flux sanguin) et d’induire leur diapédèse. L’expression membranaire des molécules d’adhésion, sur la cellule endothéliale comme sur les leucocytes, peut être constitutive et/ou inductible (par exemple en cas d’inflammation tissulaire). Différentes chimiokines jouent un rôle important dans l’activation du recrutement leucocytaire. L’adhésion des lymphocytes aux cellules endothéliales se fait en plusieurs étapes successives: un attachement initial par des interactions sélectine/sucre qui permet le rolling des lymphocytes sur l’endothélium, puis l’établissement de liaisons plus fortes entre des intégrines exprimées par les lymphocytes et des molécules d’adhésion appartenant à la superfamille des Ig exprimées par la cellule endothéliale ; ces interactions fortes permettent l’arrêt des cellules par rapport au flux sanguin. Des molécules chimiotactiques induisent ensuite la diapédèse des cellules fixées. Les molécules membranaires classiquement impliquées dans les interactions fortes lymphocytes/cellules endothéliales sont les suivantes : l’intégrine leucocytaire lie les molécules intercellular adhesion molecule-1 exprimées par les cellules endothéliales, l’intégrine very late antigen-4 exprimée par les lymphocytes lie la molécule vascular cell 27 adhesion molecule-1 exprimée par les cellules endothéliales. De plus, la molécule CD44, protéoglycan membranaire exprimé par les lymphocytes, est capable de lier l’acide hyaluronique, la fibronectine et le collagène, ainsi que d’autres molécules et pourrait donc jouer un rôle dans l’adhésion à la matrice extracellulaire après la diapédèse. Le système décrit ci-dessus fait intervenir des molécules largement exprimées par différents types de VEH. Or, il a été montré qu’il existait un système d’adressage (homing) lymphocytaire conduisant à une migration préférentielle vers tel ou tel organe. Par exemple, des lymphoblastes stimulés dans les plaques de Peyer migrent préférentiellement vers la lamina propria intestinale, même s’ils peuvent également rejoindre d’autres sites sécréteurs. 3-2-3- Différenciation plasmocytaire, production d’IgA et transcytose Après avoir rejoint le conjonctif périglandulaire, les lymphoblastes IgA+ vont se différencier en plasmocytes et sécréter des IgA polymérisées (pIgA), majoritairement dimériques. La différenciation plasmocytaire et la sécrétion d’IgA sont sous la dépendance des cytokines produites localement (cf supra). Une fois libérées dans le conjonctif, les pIgA sont transférées vers la salive par les cellules acineuses ou canalaires. Les cellules des glandes salivaires capables d’effectuer cette transcytose sont celles qui expriment un récepteur spécifique pour les Ig polymérisées (RpIg). Ce récepteur est une glycoprotéine de 100 kD appartenant à la superfamille des Ig. La fixation de pIgA sur le RpIg induit l’endocytose du complexe et son transport vers le pôle apical dans des vésicules à surface lisse. Au cours du transport, le RpIg s’enroule autour du dimère d’IgA, et il se forme un pont disulfure entre les domaines D5 et Ca2. Au pôle apical, la fusion de la membrane vésiculaire avec la membrane plasmique, et le clivage du RpIg à la base de son ancrage membranaire, libèrent l’IgAs dans la lumière de l’acinus ou du canal. Le RpIg n’est pas spécifique d’isotype, toute Ig polymérisée associée à une pièce J est donc susceptible de se fixer au récepteur et d’être sécrétée. Ainsi, les IgM peuvent subir une transcytose épithéliale. La sécrétion d’IgM est fonctionnellement importante dans les premiers mois de la vie, avant l’obtention d’un taux optimal d’IgA et chez les individus qui présentent un déficit en IgA, chez lesquels les IgM se substituent aux IgA pour assurer la protection périphérique des muqueuses. 3-3- FONCTIONS DES IgAs Les IgAs sont les principaux acteurs de l’exclusion immune, c’est-à dire qu’elles permettent l’élimination spécifique, non inflammatoire, des Ag présents sur les surfaces muqueuses. Dans la cavité buccale, les IgAs permettent de maintenir l’équilibre écologique par différents mécanismes : La fixation des IgAs sur les adhésines bactériennes limite les capacités d’adhésion et de colonisation tissulaire des bactéries ; Les IgAs possèdent quatre sites Ac, et sont donc douées d’un pouvoir agglutinant important. L’agrégation des bactéries favorise leur clairance salivaire ; Les IgAs sont susceptibles de neutraliser les toxines bactériennes par formation de complexes immuns. 28 Dans un cadre plus général, il a également été montré que les IgAs pouvaient neutraliser les virus infectant les cellules épithéliales. la tolérance orale : La tolérance orale se définit comme la capacité de diminuer ou d’abolir la réponse immunitaire systémique par l’administration orale préalable de l’Ag. Cette tolérance est spécifique de l’Ag. On constate en effet quotidiennement que le système immunitaire associé au tube digestif maintient un état d’équilibre permettant de contrôler l’invasion par des pathogènes, tout en tolérant les Ag alimentaires et ceux de la flore digestive commensale. Les modalités exactes de l’induction de tolérance sont encore mal connues. La nature et la dose de l’Ag, le fond génétique ou l’âge du sujet, la composition de la flore digestive, sont autant de facteurs qui vont influencer la réponse muqueuse. Cependant, différentes données expérimentales indiquent que les lymphocytes T CD4+ joueraient un rôle primordial dans la tolérance à un Ag. En effet, les Th différenciés à partir des T CD4+ sont les principaux activateurs de la réponse immunitaire. Il a été suggéré que les conditions de présentation des Ag à ces lymphocytes T CD4+ induiraient leur activation ou leur blocage. Ainsi, les cellules dendritiques présentes dans les formations lymphoïdes associées au tube digestif joueraient un rôle déterminant dans l’induction d’une réponse active ou d’une tolérance. Les CPA sont capables de stimuler les lymphocytes T CD4+ en leur présentant un Ag associé aux molécules de classe II du CMH. Le cosignal délivré par l’interaction B7.1/B7.2-CD28 est nécessaire à l’activation des T. En cas d’absence ou d’insuffisance de ce cosignal, les lymphocytes T CD4+ seraient orientés vers une voie tolérogène plutôt qu’activatrice. L’expression membranaire de B7.1/B7.2 par les CPA serait dépendante de l’environnement en cytokines ou en d’autres facteurs inflammatoires. La tolérance T peut être due à une délétion, une anergie ou une suppression active des cellules. Le mécanisme de la tolérance dépend de la dose d’Ag : de fortes doses induisent une délétion ou une anergie, alors que de faibles doses induisent une suppression active par des cellules T régulatrices. Il est intéressant de noter qu’un facteur comme le TGFb est à la fois considéré comme un immunosuppresseur et un activateur de la commutation vers IgA, et donc de la réponse sécrétoire. L’hypothèse selon laquelle la voie buccale peut en même temps induire une réponse protectrice périphérique muqueuse et une tolérance systémique pourrait être particulièrement intéressante, puisque cette voie permettrait à la fois de protéger l’hôte contre la colonisation et l’invasion par les pathogènes, et de limiter le développement d’une réponse immunitaire générale potentiellement dangereuse. L’utilisation de la voie buccale est envisagée pour traiter des pathologies immunitaires comme les maladies auto-immunes ou les hypersensibilités, mais également pour le développement de nouveaux vaccins anti-infectieux. 29 Implications cliniques : - IMMUNITÉ ET MALADIES PARODONTALES -La maladies parodontale se traduit par une destruction de l’os alvéolaire et une diminution de l’attache qui peut aller jusqu’à perte de la dent . -Les facteurs déclenchants: _ La présence de bactéries virulentes et leurs toxines _la persistance d’une réponse inflammatoire de l’hôte, en réponse à l’infection bactérienne. La réponse inflammatoire est une réponse normale qui tend à circonscrire l’infection et à éliminer les pathogènes, mais qui peut aussi entraîner une destruction locale des tissus infectés. Ainsi, chez des individus immunocompétents, les atteintes parodontales sont rarement associées à une altération de l’état général, mais peuvent se traduire par une destruction importante de l’os alvéolaire. La résorption osseuse est un phénomène physiologique normalement compensé par une apposition. L’os alvéolaire est normalement remanié avec une alternance des phases de résorption ostéoclastique et d’apposition ostéoblastique. Ces mécanismes physiologiques sont largement contrôlés par différentes hormones et des cytokines dont certaines sont directement synthétisées par des cellules immunitaires spécifiques et non spécifiques. L’IL1, l’IL6 et le TNFa ont été clairement associés à l’activation de la résorption osseuse. Le TNFa et l’IL1 n’agissent pas directement sur la résorption osseuse mais modulent l’expression de chimiokines et de molécules d’adhérence. Ainsi, la production de la chimiokine macrophage chemoattractant protein 1 (MCP-1) est activée par le TNFa et l’IL1. Cette chimiokine est produite par des monocytes, des cellules endothéliales et des ostéoblastes stimulés par certaines infections bactériennes ; elle active le recrutement tissulaire de monocytes circulants et pourrait donc contribuer à l’inflammation locale et à la destruction de l’os alvéolaire. Les cellules de la lignée monocyte/macrophages joueraient donc un rôle important en produisant de l’IL1 et du TNFa. Les polynucléaires neutrophiles sont considérés comme protecteurs car ils permettent l’élimination des bactéries pathogènes. Cependant, ils sont aussi capables de sécréter de l’IL1 et du TNFa. Les lymphocytes Th participent à la régulation de la réponse inflammatoire par leur sécrétion de cytokines. L’IL6 sécrétée par les Th2 est un activateur de la résorption osseuse. De plus, les lymphocytes T activés peuvent exprimer le RANKligand, une protéine normalement exprimée par les ostéoblastes, et qui participe au recrutement des précurseurs des ostéoclastes en se liant à la protéine RANK. Les lymphocytes T pourraient donc participer à la résorption osseuse, indirectement par la sécrétion d’IL6, et directement par le recrutement de précurseurs ostéoclastiques. Les parodontites sont associées à une augmentation du taux d’IgG sériques contre P. gingivalis et/ou A. actinomycetemcomitans qui est corrélé avec celui du fluide gingival, ce qui traduit l’existence d’une réponse humorale systémique à l’infection bactérienne. Il a été montré que des cellules sécrétant des Ac spécifiques pouvaient également être isolées de la gencive enflammée. Ces Ac ont un rôle protecteur en participant aux mécanismes de défense antibactérienne. Cependant, une activation polyclonale de lymphocytes B a été décrite dans l’infiltrat inflammatoire, sans que le rôle exact de cette activation non spécifique soit déterminé. -Caries et infections endodontiques 30 Les principales habitats orales sont les surfaces muqueuses, les dents, la salive le fluide gingival et le dos de la langue a des structures papillaires qui constituent une niche pour les bactéries qui seraient autrement éliminées par le flux salivaire. Cet habitat a également un faible potentiel d'oxydoréduction qui convient aux bactéries à Gram négatif, obligatoirement anaérobies, impliquées dans les maladies parodontales et les mauvaises odeurs (halitose). 1-Caries : La carie dentaire est une destruction des tissus dentaires minéralisés d’origine bactérienne. Les bactéries cariogènes sont capables d’adhérer à la surface dentaire et/ou à la plaque dentaire, et possèdent un métabolisme fermentaire qui conduit à la libération d’acide lactique par fermentation des sucres d’origine alimentaire. D’un point de vue immunitaire, la protection contre la carie dentaire relève avant tout de l’exclusion immune. En effet, la déminéralisation des tissus dentaires commence en périphérie, par une atteinte amélaire, pour se propager dans la dentine et finalement atteindre la pulpe. La première protection contre la carie est donc représentée par l’ensemble des facteurs limitant la colonisation des tissus dentaires par les bactéries cariogènes. Nous avons vu que ces facteurs sont non spécifiques et spécifiques, et que les acteurs les plus puissants de l’immunité spécifique buccale sont les IgAs. Il a également été suggéré que des IgG d’origine sérique pourraient jouer un rôle. Dans la salive, les IgG sont en quantité beaucoup moins importante que les IgAs, et ont un pouvoir agglutinant plus faible ; leur efficacité est donc très limitée. Cependant, ces Ig pourraient moduler la colonisation bactérienne pendant l’éruption, lorsque la couronne émerge de la gencive et qu’elle est donc en contact direct avec l’exsudat gingival d’origine sérique . La présence d’IgG dans les canalicules dentinaires a été montrée, mais la possibilité que ces Ig puissent limiter l’invasion bactérienne de la dentine en limitant l’adhésion sur le collagène n’a pas été évaluée. 2- infections endodontiques et dento-alvéolaires Les bactéries impliquées dans les maladies endodontiques sont des agents pathogènes systémiques faisant partie de la flore buccale normale qui ont accès au tissu pulpaire par ailleurs stérile et provoquent des réactions inflammatoires. Les tubules dentinaires peuvent être exposés à une invasion bactérienne après une atteinte à l'intégrité de l'émail ou du cément. Les molécules bactériennes qui se diffusent dans la pulpe à travers les tubules dentinaires induisent une réaction inflammatoire pouvant éventuellement éliminer les bactéries. L'incapacité de bloquer l'invasion bactérienne entraîne une infection du système canalaire, une pulpite, une nécrose pulpaire et des maladies périapicales . Pathologies des muqueuses -Atteintes virales -Virus Herpes Simplex 31 Le HSV pénètre dans le corps par les muqueuses ou par des fractures de la peau. Le virus se réplique dans les cellules et les neurones. Le virus provoque une cytopathologie au site d'infection et conduit à une infection persistante des lymphocytes et des macrophages. Une infection latente s'ensuit dans les neurones. Le virus peut être réactivé par divers facteurs , notamment le stress émotionnel, les traumatismes , maux d'estomac, fièvre, rhume, cycle menstruel et suppression immunitaire. l'infection s'accompagne de modifications de la structure nucléaire, de la formation de bourgeons à inclusion intranucléaires acidophiles et de la formation de syncytium. Il n'y a pas de dommages détectables dans les neurones, qui ne contiennent probablement qu'une copie du génome. L'activation conduit à la production d'un nombre limité de virions et ne tue pas la cellule. -Virus varicelle-zona L’infection commence dans la muqueuse des voies respiratoires. Il se propage via les ganglions lymphatiques régionaux et la virémie primaire vers le foie, la rate et le reste du système réticulo-endothélial. La virémie secondaire implique des lymphocytes T et conduit à une infection de la peau qui se poursuit par la formation d'une éruption cutanée vésiculopustuleuse. Des cellules géantes multinucléées avec des inclusions intranucléaires sont visibles à la base des lésions. Le virus devient latent dans les ganglions de la racine dorsale. Il est réactivé chez les personnes âgées ou chez les patients immunodéprimés et migre du nerf sensoriel vers la peau. -Epstein-Barr Virus L'EBV établit une infection productive des cellules épithéliales de l'oropharynx et du nasopharynx. Le virus se répand dans la salive et accède aux cellules B du tissu lymphatique et du sang. Il agit comme un mitogène des cellules B et prévient l'apoptose. Les cellules T peuvent limiter la prolifération de ces cellules B. La mononucléose infectieuse résulte de l'activation et de la prolifération de cellules immunitaires effectrices, en particulier de cellules CD8 suppressives qui se présentent sous la forme de lymphocytes atypiques appelées cellules de Downey. La réponse des cellules T à l'infection provoque l'enflure des ganglions lymphatiques, de la rate et du foie, caractéristiques de la maladie et facilitant le diagnostic. -Atteintes bactériennes -Exemple des Spirochètes Les spirochètes virulentes produisent de la hyaluronidase, susceptible de faciliter l'infiltration périvasculaire. Les protéines de la membrane externe favorisent l'adhérence aux cellules hôtes. L'enrobage du microorganisme par la fibronectine le protège contre la phagocytose. On pense que la destruction des tissus et les lésions de la syphilis sont le résultat de la réponse immunitaire à l'infection. Lorsqu'elles sont exposées à la bactérie, les cellules humaines expriment des molécules d'adhésion intercellulaire qui peuvent faciliter l'adhérence des cellules immunitaires et ainsi améliorer l'inflammation locale. 32 -Maladies fongiques Les principaux agents pathogènes fongiques peuvent coloniser des hôtes immunocompétents, éviter le système immunitaire et créer un environnement propice à la nutrition. Ils ont tous une phase saprobique quand ils se présentent sous la forme d’hyphes septaux et filamenteux. Dans la phase parasitaire, ils se reproduisent de manière asexuée à la température du corps. Conclusion L’organisme possède des mécanismes de défense complexes. Constamment agressé par les microbes présents dans l’environnement, il se défend contre les infections par divers mécanismes spécifiques et non spécifiques qui agissent de manière complémentaires. 33