bénigne, avec trois grades dont le troisième correspond
à une forme sarcomateuse [21,22]. Le carcinome squirrheux,
affectant le plus souvent les femmes âgées, représente environ
1 à 3 % des tumeurs mammaires malignes [16,23].
Les fréquences des différentes formes tumorales obtenues
dans notre travail vontdans le même sens que celles retrouvées
dans les études précédentes, c’est-à-dire une prédominance du
carcinome canalaire infiltrant avec un pourcentage de 76,54 %
des cas, suivi du carcinome lobulaire infiltrant avec 7,40 %
des cas, du carcinome squirrheux et du carcinome médullaire
avec 4,94 % chacun. Le carcinome colloïde et la tumeur
phyllode présentent le même pourcentage (2,47 %) et le
carcinome papillaire avec 1,23 % des cas.
Notre analyse des curages ganglionnaires indique que
plus de 80 % des ganglions prélevés étaient envahis, et sur
l’ensemble des cas qui ont pu être typés histologiquement,
presque les deux tiers présentaient un carcinome canalaire
infiltrant [13,16] avec un grade III de SBR. Ces résultats
concordent avec ceux obtenus par Keita [16] et Raharisolo
et al. [13].
Conclusion
Le cancer du sein, premier cancer de la femme dans notre
pays, demeure encore une pathologie redoutable par sa
fréquence et surtout son âge de survenue. À ce jour, les
médecins diagnostiquent le cancer, le classent morphologi-
quement à partir de l’analyse de certains critères, à savoir
le type histologique, la taille de la tumeur et l’éventuel
envahissement ganglionnaire.
La répartition selon le groupe histologique a décelé une
nette prédominance des tumeurs d’origine épithéliale. Le
rôle que joue l’histopathologie est crucial dans le diagnostic
du cancer mammaire. Elle demeure le moyen fondamental
d’examen de la tumeur, puisque de son diagnostic va affirmer
avec certitude la malignité des tumeurs et l’attitude
thérapeutique adéquate.
Pour une meilleure évaluation du pronostic de ces
tumeurs, il est recommandé de les répertorier selon le
nombre de ganglions envahis. L’envahissement ganglion-
naire axillaire constitue le critère pronostique le plus
essentiel. La classification histopronostique de SBR est le
second facteur fondamental du pronostic. L’amélioration
du pronostic de cette pathologie passe indispensablement
par un diagnostic précoce, car son évolution, relativement
lente, est dominée par le risque d’apparition de métastases.
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