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RESUME EXECUTIF
Haïti gaspille, dans tous les domaines. La production de déchets est énorme, faute d'entreprises de
récupération / transformation suffisantes, d'une législation environnementale appliquée, que ce soit au
niveau agricole ou industriel, faute d'une absence de savoir-être chez nombre de citoyens. Même réparé,
tout équipement a une durée de vie limitée et finira tôt ou tard à la décharge publique… ou dans la rue.
L'économie circulaire se donne comme objectif de ne rien gaspiller, et par des processus de
transformation, de valoriser les déchets qu'ils soient agricoles ou industriels mais de valoriser aussi les
ressources naturelles.
Cette économie circulaire ne pourra se mettre en place que si le tri des déchets
est organisé et respecté, si
des lois sont conçues pour réglementer les importations des produits polluants, leur utilisationet punir les
contrevenants, si des entreprises de valorisation des déchets agricoles ou autres sont encouragées au
niveau métropolitain et décentralisé, si une politique de formation et d'éducation de grande ampleur sur
l'environnement est menée dans le pays.
En agriculture, qui a un grand potentiel de ressources inutilisées, il sera nécessaire de créer partout dans le
pays des bio fabriques
qui récupéreront les déchets (noyaux d'avocats, pépins et graines, coquilles d'œufs
et d'huitres, bagasse, paille de riz, carcasses de crustacés, peaux, sabots et cornes des animaux, pelures
d'agrumes, etc.) pour les transformer en huiles végétales, vinaigres, pesticides naturels, compost, aliments
de bétail et engrais, sous produits d'autres industries tels que la tannerie et transformer ce qui peut l'être
en semences du futur. Les processus de transformation sont simples et ne nécessitent pas des équipements
lourds. Même les excréments humains se recyclent en compost via des toilettes sèches, installation
indispensable en Haïti où le réseau d'assainissement a de grandes faiblesses. Tout est affaire d'organisation
pour récupérer ce qui est appelé, de manière péjorative, les déchets
.
Dans l'artisanat, les produits récupérables sont les déchets de production tels que les copeaux et la sciure
de bois, le métal découpé, les déchets de corne ou de cuir. Les premiers serviront au paillage et à
l'enrichissement des sols ; les déchets de métal découpé pourront servir à la fabrication de petits objets
décoratifs ou être refondus, les déchets de cuir, comme les peaux entières seront utilisables par la
maroquinerie, la cordonnerie. Enfin les déchets de corne deviendront de la corne broyée ou torréfiée pour
fertiliser les sols. Rien de compliqué non plus dans les processus de transformation.
Le travail devient plus complexe quand il s'agit de transformer les produits issus de l'industrie : bouteilles,
composants électroniques, cartons et papier, batteries et piles, pneus, palettes, cartouches d'encre,
banderoles publicitaires et autres tissus imprimés, huiles de vidange usagées, les huiles de cuisine usagées
et les huiles de vidange, les "foam", les plastiques. Un travail de transformation de ces produits est pourtant
indispensable si l'administration veut mettre un frein à la pollution des sols, des rivières, des mers, ce
capital qui sera l'héritage des enfants de la nation. Les matières non traitées sont un danger pour la santé
publique. Mais seulement les collecter pour les exporter sur le marché international comme cela se fait
/ Deux sites intéressants sur le tri des déchets : http://www.preservonslaplanete.com/articles/trier_ses_dechets.html
et http://www.recreer.ca/quoi-recuperer/
/ Voir la proposition dans :
Tant qu’ils ne sont pas mélangés, les résidus sont valorisables. Après mélange, ils sont souillés et deviennent des
déchets.