• JARDIN
TOUT L’IMMOBILIER • NO 842 • 30 JANVIER 2017
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Les fougères d’extérieur
persistantes
Elles sont cryptogames, c’est-à-dire qu’elles ne produisent ni fleurs ni graines. Pour autant, elles n’en sont
pas moins magnifiques et totalement indispensables dans l’aménagement des jardins ombragés. Portraits
de quelques unes de ces belles résistantes.
Au jardin, dès que l’hiver
est installé, un grand
nombre de plantes vi-
vaces perdent de leur splendeur.
Il en est cependant quelques
unes qui résistent et bravent hé-
roïquement froid et intempéries.
Parmi ces plantes, les fougères.
Particulièrement celles d’exté-
rieur qui persistent et, contrai-
rement à certaines espèces ca-
duques qui perdent leurs feuilles
l‘hiver, celles-ci conservent
leurs frondes en permanence.
Toujours belles et vertes, elles
s’étoffent d’année en année pour
former de beaux couvre-sol et
animer les endroits ombragés.
Elles se plaisent aussi bien dans
les jardins urbains qu’à la cam-
pagne.
L’Aspidie (Cyrtomium falca-
tum) est une fougère au port
hérissé et aux larges frondes
coriaces (de 60 cm à 1 m 20 de
large) d’un très beau vert foncé
et luisant. Sans souci, rustique
jusqu’à environ moins 7°C, elle
prend vite de l’ampleur. Elle
se cultive en sol léger et frais,
humifère, acide ou neutre. Elle
s’adapte aussi très bien aux
terres de bruyère. Son emplace-
ment de prédilection: l’ombrage
des grands arbres, dans l’ombre
portée des murs, palissades et
façades exposés au nord ou à
l’est. L’Aspidie s’adapte donc
parfaitement bien aux jardins
urbains coincés entre les im-
meubles.
Particulièrement originale, la
fougère «scolopendre» (Asp-
lenium scolopendrium) sur-
nommée «langue de cerf» ou
«langue de bœuf» possède des
frondes entières (40 à 60 cm)
plissées, vert vif, et coriaces,
très larges, en forme de langue.
Rustique jusqu’à environ moins
15°C, elle se plait au bord des ta-
lus, dans les murets humides, au
bord des bassins, à mi-ombre,
en sol léger, humifère, même
calcaire. On peut également les
installer partout où il y a très peu
de terre.
Nommée «patte d’ours» ou
aspidie du Japon, la Polystichum
polyblepharum est une très jolie
fougère aux longues frondes
(50-60 cm) brillantes, très cise-
lées, vert foncé, qui pousse en
touffes épaisses mais en port
évasé. Le genre Polystichum
compte environ 120 espèces
(voire beaucoup plus selon cer-
tains auteurs) parmi lesquelles
la Fougère de Noël (polysti-
chum acrostichoides) facile de
culture, de croissance rapide et
dont les frondes luisantes vert
foncé peuvent être utilisées en
fleurs séchées. S’épanouis-
sant en bouquets très touffus,
Polystichum aculeatum est
idéale pour tapisser de grandes
surfaces. Elle s’apprivoise très
bien en ville pour former de lon-
gues bordures. Particulièrement
graphique, l’espèce Polysti-
chum setiferum et sa variété
‘Plumosum densum’ ou Aspidie
à cils raides possède un feuil-
lage dense qui ressemble à de
grandes plumes, douces au tou-
cher. Ce type de fougères, rus-
tiques jusqu’à moins 15°C, se
met en valeur avec des arbustes
nains ou des vivaces tapissantes
genre helxine par exemple.
Fougère au port très dense sur
quelque 30 centimètres de haut,
la fougère polypode (Polypo-
dium vulgare) se développe à
partir d’une souche rhizoma-
teuse et peut donc se multiplier
seule pour servir de couvre-sol,
sous les arbres mais aussi en
situation un peu plus ensoleillée.
Rustique jusqu’à moins 20° C
voire 25° C , elle supporte tous
les sols, même pauvres, pier-
reux, éventuellement même sur
la roche si celle-ci est recou-
verte d’une fine couche d’hu-
mus. Le rhizome du polypode
vulgaire, nommé aussi «réglisse
des bois» peut être mâchonné
pour sa saveur de réglisse. C‘est
un vermifuge et un expectorant
qui a aussi des propriétés laxa-
tives. ■
Denise Filippi