Tenter de définir la philosophie, c'est déjà philosopher. Tout homme est un
philosophe potentiel : nul besoin de s'appeler Socrate, Platon ou Aristote pour
philosopher, seul compte l'amour de la réflexion et du questionnement. À la
différence des sciences humaines, des sciences naturelles et des sciences
formelles qui ont chacune un objet d’étude et une démarche propre, la
philosophie, elle, n’a pas d’objet d’étude propre. Elle s’intéresse à tout, mais elle
a toutefois une préférence pour certains domaines tels que la métaphysique,
l’anthropologie et l’axiologie.
A la question « Qu’est-ce que la philosophie ? », on ne saurait répondre avec
exactitude. La définition de la philosophie demeure un sujet controversé, car il y
a autant de philosophes que de définitions, ce qui rend impossible une définition
unanime, acceptée par tous. C’est ce qui pousse le philosophe allemand
Emmanuel Kant à dire que chaque philosophie est bâtie sur les ruines de la
précédente et elle sera à son tour critiquée. Même si en philosophie nul n’a le
monopole de la vérité et même s’il est difficile de dire ce qu’est la philosophie,
on peut néanmoins donner quelques considérations générales pour avoir une
idée sur ce qu’elle est.
Selon une certaine tradition, c’est Pythagore qui a utilisé le mot philosophie
pour la première fois. De passage à Phliente, Pythagore a eu de nombreux
échanges avec le souverain de cette ville, Léon. Ce dernier, impressionné par
Pythagore, lui demandait sur quel art il s’appuyait. Pythagore répond qu’il ne
connaît pas un seul art mais qu’il est philosophe. Le souverain lui demanda de
lui indiquer les traits à partir desquels il est possible d’identifier un philosophe,
Pythagore de répondre que ce sont ceux qui « observent avec soin la nature, ce
sont ceux-là qu’on appelle amis de la sagesse c’est à dire philosophes ». En fait,
Pythagore se présentait en « philosophos » (amoureux du savoir) et non
en « sophos » (savant). Pour mieux se faire comprendre, il compare la vie à une
foire et dit : « La vie des hommes est semblable à ces grandes assemblées qui se
réunissent à l’occasion des grands jeux publics de la Grèce où les uns se rendent