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La contraception
hormonale
Stratégie thérapeutique
Choix de la méthode
=> Le choix d’une méthode de contraception tient compte :
du risque d’effets indésirables graves (notamment du risque thromboembolique)
de la situation physiopathologique et des contre-indications éventuelles (antécédents
thromboemboliques, post-partum, dyslipidémie sévère…)
de l’observance : pour favoriser l’adhésion et limiter les risques d’échec, les préférences
individuelles doivent être prises en compte.
=>La prescription se fait après évaluation du risque vasculaire global (tabagisme, dyslipidémie,
hypertension artérielle, âge…).
=>L’augmentation du risque thromboembolique veineux lié aux estroprogestatifs de 3e et 4e
génération doit être pris en compte afin de limiter leur prescription aux réelles indications.
Première intention
En l’absence de contre-indications : contraception estroprogestative (EP) en raison de son
efficacité et de sa bonne tolérance.
En l’absence de critères particuliers : EP de 2ème génération en raison d’un risque
thromboembolique moindre.
Deuxième intention
Hors contre-indications, les EP de 3e et 4e génération sont proposés en cas d’effets indésirables
gênants sous EP de 2ème génération.
Une contraception microprogestative peut être proposée en cas de contre-indications aux
estrogènes (risque de thrombose veineuse, post-partum…), de mauvaise tolérance des
estroprogestatifs, pour faciliter l’observance (implant, DIU hormonal), en cas de norragies
(DIU)...
Glossaire
norragie : règles abondantes et prolongées
Demandes spécifiques
Oublis : les formes non orales ou pilules avec comprimés placebo permettent une prise
continue simplifiée.
Troubles des règles : les EP peuvent diminuer l’abondance des règles et les dysménorrhées, le
DIU au lévonorgestrel provoque fréquemment une oligoménorrhée, (diminution du volume et de
la durée des règles) voire une aménorrhée.
Acné : en cas d’aggravation sous EP de 2ème génération, le choix s’oriente vers une pilule de
3ème ou 4ème génération dont le progestatif est faiblement ou non androgénique.
Post-partum : les microprogestatifs peuvent être proposés à partir du 21ème jour suivant
l’accouchement ; les estroprogestatifs à partir du 42ème jour (soit 6 semaines après) si la mère
n’allaite pas et pas avant 6 mois chez la femme qui allaite.
Glossaire
norragie : règles abondantes et prolongées
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La contraception
hormonale!
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Début d’une contraception hormonale
Estroprogestatifs, pilules microprogestatives, implant
Classiquement le premier jour des règles (entre le 1er et le 5ème jour pour l’implant) ou à
n’importe quel moment du cycle (méthode dite Quick Start) à condition d’avoir exclu un risque
de grossesse et d’utiliser une contraception complémentaire les 7 premiers jours de prise.
DIU hormonal
Mise en place au cours des 7 jours qui suivent le début des règles ou aussitôt après un IVG du
1er trimestre ou au plus tôt 4 semaines après l’accouchement. Remplacement par un nouveau
dispositif à n’importe quelle période du cycle.
Contraceptifs hormonaux
Estroprogestatifs (EP) ou contraceptifs hormonaux combinés (CHC)
> L’estrogène
Ethinylestradiol (EE) : estrogène de synthèse utilisé à la dose de 15 à 40 µg (pilules
minidosées).
Estrogène naturel (17-taestradiol ou valérate d’estradiol) : d’utilisation plus récente, dans le
but (non démontré) de diminuer les risques thrombotiques et cardiovasculaires en général.
> Le progestatif
Iltermine la génération des contraceptifs oraux.
1ère génération : noréthistérone. Arrêt de commercialisation prévu en 2016.
2e génération : norgestrel et lévonorgestrel, plus fortement antigonadotropes.
3e génération : désogestrel, gestodène, norgestimate, plus fortement antigonadotropes que
les progestatifs de 2e génération et faiblement ou non androgéniques.
Autres ou 4e génération : chlormadinone, drospirénone, diénogest, nomégestrol, qui sont
antiandrogéniques et modérément antiminéralocorticoïdes (drospirénone uniquement).
Glossaire
Antigonadotrope : qui s’oppose à l’action des gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH).
Voies d’administration
orale : dosage quotidien en estrogène et en progestatifs fixes (pilules monophasiques) ou
variables (pilules biphasiques, triphasiques ou séquentielle lorsque certains comprimés ne
renferment que le progestatif), administrés sur 21 ou 28 jours (21 à 26 comprimés actifs ;
vaginale : anneau (Nuvaring), association d’EE et d’étonogestrel (métabolite actif du
sogestrel);
transdermique : patch (Evra, Lisvy), association d’EE et de norelgestromine (métabolite
principal du norgestimate) ou gestodène.
Effets indésirables
Principalement : nausées, phalées banales, irritabilité, jambes lourdes, tension mammaire.
Saignements intermenstruels, oligoménorrhée voire aménorrhée possibles si dose d’EE 20
µg.
Propres à la drospirénone : risque d’hyperkaliémie, notamment en association à d’autres
hyperkaliémiants (amiloride, spironolactone, IEC, sartans…).
Propres à l’anneau : prurit génital, +/- infections vaginales, expulsion de l’anneau, ne locale.
Propres au patch : réactions au site d’application.
Glossaire
Antigonadotrope : qui s’oppose à l’action des gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH).!
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Rares mais potentiellement graves : accidents thromboemboliques veineux (phlébite, embolie
pulmonaire) et artériels (infarctus du myocarde, accidents ischémique transitoire…).
-> Risque thromboembolique veineux : environ 2 fois plus important sous EP de 3e et 4e
génération (sauf le norgestimate) par rapport aux EP de 2ème génération.
Risque majoré pendant la première année d’utilisation puis qui diminue avec le temps mais la
différence entre les générations de contraceptifs persiste. Risque à nouveau augmenté lors de la
reprise de la contraception après une interruption de plus de 4 semaines.
-> Risque de thrombose artérielle : du même ordre pour tous les contraceptifs estroprogestatifs.
Interactions médicamenteuses
Association contre-indiquée avec le millepertuis.
Association déconseillée avec les autres inducteurs enzymatiques (ritonavir, nelfinavir,
rifampicine, rifabutine, phénytoïne, carbamazépine, oxcarbazépine, modafinil, pérampanel,
topiramate, ulipristal, murafenib).
A noter : les estroprogestatifs peuvent diminuer les concentrations de la lamotrigine : une
contraception hormonale continue (pour éviter les jours sans prise de pilule et les variations de
concentration de la lamotrigine) peut être préférable.
En cas de diarrhées sévères sous orlistat, unethode de contraception complémentaire est
recommandée.
Progestatifs
- Micropilules : lévonorgestrel (Microval) et sogestrel (Cerazette Optimizette)
- Implant sous-cutané : étonorgestrel (Nexplanon).
- DIU progestatif : lévonorgestrel (Mirena, Jaydess).
- Suspension injectable IM : acétate dedroxyprogestérone (Dépo-Provera).
Effets indésirables
- Les plus fréquents : troubles du cycle menstruel (spotting, diminution de l’abondance voire
aménorrhée). Plus rarement : prise de poids modérée, mastodynies, phalées, nausées, troubles
de l’humeur, baisse de libido, acné.
- Spécifiques :
DIU : douleurs pelviennes dans les semaines suivant la pose, risque d’expulsion (3,4% des
femmes au cours de la première année d’utilisation), leucorrhées, vulvo-vaginites.
Implant : infections vaginales.
Injectable : diminution de la densité mirale osseuse.
Glossaire
Spotting : survenue, en dehors des règles, de saignements peu abondants mais currents
Mastodynie : douleur mammaire uni ou bilatérale
Interactions médicamenteuses
- contre-indiquées : millepertuis.
- déconseillés : autres inducteurs enzymatiques.
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Glossaire
Spotting : survenue, en dehors des règles, de saignements peu abondants mais currents
Mastodynie : douleur mammaire uni ou bilatérale!
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Contraception d’urgence
thode occasionnelle moins efficace qu’une contraception régulière.
vonorgestrel (Norlevo)
Prescription médicale facultative, délivrance anonyme et gratuite pour les mineures.
Modalités de prise
Un comprimé unique à 1,5 mg à prendre le plus tôt possible, si possible dans les 12 heures
après le rapport sexuel non protégé, et au plus tard dans les 72 heures (3 jours) après le
rapport, à n'importe quelle période du cycle.
Effets indésirables
Principalement vertiges, phalées, nausées, diarrhées, vomissements, douleurs
abdominales, tension mammaire, règles retardées et/ou abondantes, trorragies, fatigue.
Interactions médicamenteuses
Risque d’efficacité diminuée avec les inducteurs enzymatiques : phénobarbital,
phénytoïne, primidone, carbamazépine, rifabutine, rifampicine, ritonavir; millepertuis….
Ulipristal (Ellaone)
Prescription médicale facultative, délivrance anonyme et gratuite pour les mineures.
Modalités de prise
Un comprimé unique dosé à 30 mg à prendre le plus tôt possible et au maximum dans les
5 jours après le rapport à risque, à n’importe quel moment du cycle. Préservatifs pendant
14 à 21 jours
Effets indésirables
Principalement maux de tête, nausées, douleurs abdominales et/ou pelviennes,
dysménorrhée, troubles de l’humeur, sensibilité des seins, fatigue
DIU au cuivre
Sur prescription dicale
A savoir : un DIU au cuivre peut être posé jusqu’à 5 jours après un rapport à risque avec
une efficacité supérieure à celle de la contraception d’urgence hormonale.
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