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I- Aperçu succinct des manifestations du réchauffement climatique sur la sécurité
alimentaire en Afrique
1.1- Origines et impacts des changements climatiques
1.1.1- Origines
L’effet de serre est un phénomène naturel par lequel l’atmosphère de la terre retient la chaleur
émise par notre planète chauffée par le soleil. Sans ce phénomène naturel, les conditions de
vie sur notre planète ne seraient pas viables (Thiombiano, 2004 ; Bürgenmeier, 2008). Mais,
depuis l’ère industrielle, l’Homme renforce cet effet et déstabilise ainsi l’équilibre naturel de
ce processus. Par l’utilisation abondante d’énergies fossiles, la déforestation, l’agriculture
intensive et d’autres activités humaines en effet, nous contribuons de manière extensive à
augmenter les concentrations des GES dans l’atmosphère. Ce qui accentue l’effet de serre (on
parle d’effet de serre additionnel). En effet, les GES contribuent à intercepter les infrarouges
émis par la surface terrestre. Ces gaz n’empêchent pas le rayonnement solaire d’atteindre le
sol, mais empêchent le rayonnement infrarouge émis par le sol de répartir vers l’espace.
L’énergie de ces infrarouges supplémentaires retenus prisonniers va chauffer le système
atmosphérique et la surface terrestre. Plus la présence de ces gaz est importante, plus la
chaleur reste captive. La conséquence principale est l’augmentation de la température c'est-à-
dire, le réchauffement de la terre (UNFCCC, 2003).
Dans son troisième rapport déjà, le GIEC (IPCC, en anglais) a présenté la preuve, à travers
des indices, que les activités humaines sont la principale cause du réchauffement de la terre au
cours des cinquante dernières années (IPCC, 2001). Il précise actuellement, avec 95% de
certitude, que la plus grande part de la croissance moyenne globale de températures (depuis le
milieu du XX
e
siècle) est due à l’augmentation des émissions anthropiques des GES
observées (GIEC, 2007). Le principal GES anthropique est le dioxyde de carbone (CO
2
) ou
gaz carbonique. Entre 1970 et 2004, par exemple, les rejets annuels de CO
2
sont passés de 21
à 38 gigatonnes, soit une progression d’environ 80%, et représentaient 76,7% des émissions
totales de GES anthropiques en 2004 (GIEC, 2007). La combustion d’énergies fossiles (gaz,
pétrole et charbon) constitue la principale source d’émission (56,6%) du CO
2
(GIEC, 2007),
avec environ 20 milliards de tonnes dans le monde (Thiombiano, 2004, op. Cit.). Après le
CO
2
, vient le méthane (CH
4
) qui représente 14,3% des émissions (GIEC, 2007), et dont les
sources sont dues aux activités humaines de production : agriculture intensive, décharge
d’ordures, élevage de bovins …etc. Le troisième type de gaz est l'oxyde de nitrate (N
2
0) qui