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français réalise dans ce nouveau Code un véritable compromis entre
plusieurs systèmes possibles. Car dans le nouveau régime qu’il
consacre trois distinctions s’imposent : les nullités de fond peuvent être
sanctionnées même sans texte et même sans grief, et peuvent être
invoquées en tout état de cause (1ère distinction) ; les nullités de forme
substantielles ou d’ordre public peuvent soulevées sans texte mais pas
sans grief (2ème distinction) ; les nullités de forme qui ne sont ni
substantielles, ni d’ordre public, obéissent au double principe " pas de
nullité sans texte " et " pas de nullité sans grief " ; le grief apparaissant
comme le préjudice que l’irrégularité cause à l’adversaire et que celui-ci
a la charge de prouver.
Le droit positif jusque-là applicable dans les Etats de l’OHADA est à
l’image de ce droit positif français, car jusqu’à la réforme OHADA, il
n’existe véritablement pas de théorie des nullités spécifique au contexte
africain. Et c’est pour cette raison que chaque pays de l’OHADA se
cantonnait à adapter dans son contexte, cette législation héritée du droit
français. L’on peut citer à cet effet : le Code de Procédure Civile,
Commerciale et Administrative Ivoirien issu de la loi n°72-0833 du 21
décembre 1972 plusieurs fois modifiée, le décret n°99-254 du
15/09/1999 portant Code de Procédure Civile, Commerciale et Sociale
au Mali (texte récent mais inspiré des textes français), le Code de
Procédure Civile Sénégalais issu du décret n°64-572 du 30 juillet 1964,
le Code de Procédure Civile Gabonais issu de l’ordonnance n°1/77/PR
du 2 février 1977, l’article 23 du vieux décret du 22 juillet 1939 rendant
applicable au Niger, le Code métropolitain de procédure civile en Afrique
Occidentale française, ou encore l’Arrêté n°6750 du 16 décembre 1954
portant Code de Procédure Civile au Cameroun.
L’avènement de l’Acte uniforme portant Organisation des Procédures
Simplifiées de Recouvrement et des Voies d’Exécution, entré en vigueur
le 10 juillet 1998 dans cet environnement d’un régime des nullités
décalqué à quelques adaptations près du droit français, a suscité
beaucoup d’espoir.
A priori, l’analyse des dispositions de ce texte de droit communautaire
laisse penser que le nouveau législateur n’a pas crée comme on l’aurait