◈ analogie entre l’homme sauvage et le fruit sauvage
→ il renverse le sens du terme “sauvage” pour faire apparaître ses connotations mélioratives afin
construire son argumentation sur le sens positif du mot “sauvage”
◈ “il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation”
“ces nations me semblent donc ainsi barbares”
→ antithèse : le sens de barbare a été modifié entretemps
Une leçon de relativisme
◈ “chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage”
→ présent de vérité générale + “chacun” : volonté de définir, le “chacun” permet de faire naître le
relativisme puisque chacun juge les autres sociétés selon ce qu’il connaît, sa propre société
◈ “parfait”
→ répétition ironique de “parfait” : Montaigne dénonce les préjugés ethnocentriques de ses
contemporains, il cherche à faire comprendre au lecteur que c’est ridicule de penser cela
◈ “parfait”, “sauvage”
→ contraste entre “parfait” et “sauvage” : critique ironique de la vision de ses contemporains
◈ “nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple [...] du pays où nous sommes”
→ restriction : marque le caractère partiel de la vision du monde des européens + “la vérité” et “la
raison” sont des concepts universels alors que “l’exemple” n’est qu’une application
Un éloge paradoxal
◈ “Des Cannibales”
→ à la lecture du titre, on pense qu’il va critiquer ce peuple
◈ “il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation”
→ tournure négative : montre qu’il va à l’encontre des idées reçues de ses contemporains, puisque
la défense du cannibalisme est un parti-pris très subversifs, cette pratique est difficilement
défendable, et surtout extrêmement choquante. De plus, elle s’inscrit en opposition face à l’Église
qui sacralise la vie humaine. Cette affirmation liminaire devient ainsi provocatrice qui sert de
captatio benevolentiae
◈ “cette nation”, “ces nations”, “une nation”
→ manière très vague de nommer ce peuple : les autres aspects civilisationnels ne l’intéresse pas, il
ne retient que l’aspect le plus subversif. Le pluriel de “ces nations” marque encore plus l’imprécision
ethnographique. Ce qui compte aussi, c’est que Montaigne confère à ces peuples le rang de “nation”
◈ “il n’y a rien”, “nul”
→ répétition du “nul” : la “nation” est définie par ce qu’elle n’a pas, il n’y a rien de ce qui pervertit nos
civilisations
L’éloge de la Nature
◈ “merveilleuse honte”
→ oxymore : même la honte que fait la Nature sur les européens est décrite comme “merveilleuse”
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