Association des maladies auto-immunes
Une invalidité réduite de moitié en 20 ans
De grands progrès ont cependant été réalisés ces dernières années pour diminuer les conséquences
de l’affection. Une étude hollandaise très complète, publiée fin 2013, a bien confirmée cette
évolution positive.
Elle a été effectuée sur une population de 1 151 patients entre 1990 et 2011 : des personnes
âgées de 17 à 86 ans ont été évaluées au moment du diagnostic et durant trois à cinq ans. Il en
est ressorti que le pourcentage des personnes atteintes d’anxiété, de dépression et de handicap
physique est passé respectivement de 23%, 25% et 53%, il y a vingt ans, à 12%, 14% et 31%
maintenant. Les souffrances de tous ordres des malades ont donc été réduites de moitié ces vingt
dernières années.
Ont contribué à ce phénomène, selon les chercheurs, un diagnostic plus précoce, des traitements
plus agressifs employés dès le stade initial de la maladie avec notamment le développement des
médicaments immunosuppresseurs et de nouveaux produits biologiques – les biothérapies – ainsi
qu’un meilleur encadrement des malades faisant appel aux psychothérapies et à l’incitation à un
bon équilibre diététique (et pourquoi pas à la phytothérapie) et à la pratique d’activités
physiques (et même leTai-chi !)
A partir de cette étude, on peut même estimer que les personnes atteintes auront dans vingt ans
une qualité de vie similaire à n’importe quel individu en bonne santé, si les avancées scientifiques
continuent à progresser de la même façon.
VII/LA SITUATION AU MAROC : UN FREIN AUX SOINS, LE COUT DES TRAITEMENTS
Au Maroc, les patients bénéficient aussi de l’amélioration de cette prise en charge même si ces
bons résultats ne sont pas au même niveau qu’en Europe. Le seul souci, et il est de taille, réside
dans l’accès pour tous à ces thérapies, auxquelles bon nombre doit encore renoncer, en partie ou
en totalité, faute de moyens financiers.
Si environ 200 000 marocains sont touchés par la maladie, moins de 20% d’entre eux bénéficient
réellement d’une prise en charge adaptée et efficace. La thérapie en début de maladie coûte
1 500 dirhams (environ 140 Euros) par patient et par an sous Méthotrexate (un traitement
remboursé par la CNSS) alors qu’à un stade plus tardif et/ou critique, le recours à la biothérapie
est bien plus cher : entre 60 000 et 250 000 dirhams (entre plus de 5 000 Euros et 23 000 Euro
par an et par patient, non remboursés par les organismes de santé). D’où l’intérêt d’un dépistage
précoce qui permet de mieux contrôler la maladie.
VIII/ LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE DANS LA GALAXIE DES MALADIES AUTO-
IMMUNES
Les maladies auto-immunes ou l’auto-destruction de l’organisme
Le système immunitaire a pour fonction de nous protéger des substances étrangères
(bactéries, virus, parasites, cellules tumorales, aliments, produits chimiques, etc.). Ce système se
dérègle parfois et attaque nos cellules, menant à une inflammation et à une destruction de tissus.
On appelle ce dysfonctionnement une réaction auto-immune.
Une maladie auto-immune comme la polyarthrite est provoquée par un mauvais fonctionnement
du système immunitaire : des cellules spécialisées et des substances, les anticorps, sont sensées
normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions des virus, bactéries,
champignons... Pour des raisons encore non élucidés, ces éléments se trompent d’ennemi et se
mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis s’appellent
alors « auto-anticorps ». Ils vont être fabriqués par l’organisme pour agresser différents éléments
de notre corps selon la maladie en cause (les articulations dans le cas de la polyarthrite
rhumatoïde).
Parmi ces pathologies (plus d’une centaine), les plus connues sont : la maladie de Basedow
(hyperthyroïdie), la thyroïdite de Hashimoto (hypothyroïdie), le lupus, la myasthénie, la Sclérose en