POLYARTHRITE RHUMATOÏDE DES TRAITEMENTS DE PLUS EN PLUS EFFICACES

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POLYARTHRITE RHUMATOÏDE :
DES TRAITEMENTS DE PLUS EN PLUS EFFICACES
Le diagnostic initial comme le traitement de la polyarthrite rhumatoïde sont
souvent complexes. Elle atteint surtout les femmes et se révèle souvent très
invalidante en rendant pénible les gestes élémentaires de la vie quotidienne.
L’amélioration de sa prise en charge a cependant réduit de moitié en 20 ans
ses conséquences douloureuses. Des thérapeutiques, récentes mais encore
coûteuses, permettent d’envisager une vie quasi normale dans un avenir assez
proche.
SOMMAIRE :
- SYMPTOMES
- PRISE EN CHARGE
- DIAGNOSTIC
- EVOLUTION DE LA
PATHOLOGIE
- TRAITEMENTS
- AMELIORATION DE
LA QUALITE DE VIE
- SITUATION AU
MAROC : LA CHERTE
DES TRAITEMENTS
- LA POLYARTHRITE
DANS LA GALAXIE
DES MALADIES
AUTO-IMMUNES
POUR EN SAVOIR PLUS EN ANNEXES : 1/ LES TRATEMENTS IMMUNOSUPPRESSEURS 2/
LES BIOTHERAPIES 3/ BIBLIOGRAPHIE 4/ What about Autoimmune diseases and the
Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association 5/
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La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique d’origine auto-immune où
le système immunitaire s’attaque principalement aux articulations. Tout le monde peut être touché
mais elle est beaucoup plus fréquente chez les femmes (dans une proportion de presque 3
femmes pour seulement 1 homme). Elle survient entre 35 et 50 ans en général.
I/ LES SYMPTOMES D’ALERTE DE LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
Les premiers signes qui permettent d'évoquer la maladie se manifestent notamment par des
gonflements douloureux au niveau des mains, poignets et genoux. La personne est également
réveillée par des douleurs articulaires et ressent, le matin, un engourdissement et une raideur de
ces articulations pendant un certain temps.
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II/ LA PRISE EN CHARGE SPECIFIQUE
Outre un médecin généraliste, la prise en charge du malade est assurée généralement soit par :
- un rhumatologue (spécialiste des articulations et des os) ;
- un spécialiste en médecine interne, encore appelé « interniste », une spéciali méconnue en
France comme au Maroc : il soigne notamment les patients qui présentent plusieurs organes
malades, ou atteints simultanément de plusieurs maladies ; les maladies auto-immunes sont au cœur
de ses compétences) ;
- un pédiatre chez les enfants pour une forme différente, l’arthrite juvénile, susceptible d’évoluer
plus tard en polyarthrite rhumatoïde.
III/LE DIAGNOSTIC : UN EXAMEN CLINIQUE, UN BILAN BIOLOGIQUE ET DES
RADIOGRAPHIES OSSEUSES
Le diagnostic se fonde sur un ensemble de preuves obtenues par :
- l’examen clinique et l’interrogatoire permettant de suspecter la maladie par la localisation des
atteintes et leur caractère chronique ;
- un bilan sanguin mettant ensuite en évidence la présence de substances spécifiques: les anticorps
anti CCP ;
- une échographie pour confirmer l’inflammation et une radiographie enfin laissant voir des
érosions osseuses et un pincement des lignes articulaires.
IV/ L'EVOLUTION DE LA PATHOLOGIE : LONGUE, IMPREVISIBLE ET DOULOUREUSE
Son évolution est imprévisible. Elle se fait sur des décennies, avec des périodes de poussées (des
crises douloureuses) et de rémission (au cours de laquelle les symptômes sont moins intenses et
peuvent même disparaître).
En règle générale, la maladie tend à s’aggraver, à atteindre et endommager de plus en plus
d’articulations qui finissent par se déformer. Les doigts dévient sur le côté et se replient sur eux-
mêmes. À un stade avancé, des atteintes peuvent toucher d’autres organes tels que les poumons,
les yeux et le cœur. Si elle n’est pas correctement traitée, la polyarthrite rhumatoïde peut devenir
très invalidante et douloureuse.
V/ DES TRAITEMENTS DE PLUS EN PLUS PERFORMANTS
Commencé le plus tôt possible, ils permettent de ralentir et de contrôler la progression de la
maladie.
Outre la cortisone, deux types de thérapeutiques :
- les médicaments classiques, des immunosuppresseurs (qui diminuent l’hyperactivité de notre
système immunitaire) dont un des plus utilisés est le Méthotrexate ;
- les biothérapies qui sont de nouveaux traitements ayant révolutionné la prise en charge de cette
pathologie en réduisant ou même stoppant momentanément non seulement les symptômes
douloureux mais aussi la destruction articulaire. Les biothérapies sont un ensemble de
thérapeutiques produites à l’aide de méthodes biotechnologiques et reposant sur l’emploi
d’organismes vivants (tissus, cellules, certains microbes). Elles s’opposent aux médicaments
traditionnels obtenus par synthèse chimiques.
VI/ LAMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE DE GRANDS ESPOIRS AU MILIEU DES
SOUFFRANCES
Une vie difficile au quotidien
La maladie empêche les personnes qui en sont atteintes d’accomplir des gestes simples de la vie
de tous les jours comme se brosser les dents, se coiffer, faire sa toilette, ouvrir une bouteille d’eau,
éplucher un légume, verser du thé... Elle est aussi responsable de longs congés de maladie et même
de l’arrêt de l’activité professionnelle.
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Une invalidité réduite de moitié en 20 ans
De grands progrès ont cependant été réalisés ces dernières années pour diminuer les conséquences
de l’affection. Une étude hollandaise très complète, publiée fin 2013, a bien confirmée cette
évolution positive.
Elle a été effectuée sur une population de 1 151 patients entre 1990 et 2011 : des personnes
âgées de 17 à 86 ans ont été évaluées au moment du diagnostic et durant trois à cinq ans. Il en
est ressorti que le pourcentage des personnes atteintes d’anxiété, de dépression et de handicap
physique est passé respectivement de 23%, 25% et 53%, il y a vingt ans, à 12%, 14% et 31%
maintenant. Les souffrances de tous ordres des malades ont donc été réduites de moitié ces vingt
dernières années.
Ont contribué à ce phénomène, selon les chercheurs, un diagnostic plus précoce, des traitements
plus agressifs employés dès le stade initial de la maladie avec notamment le développement des
médicaments immunosuppresseurs et de nouveaux produits biologiques les biothérapies ainsi
qu’un meilleur encadrement des malades faisant appel aux psychothérapies et à l’incitation à un
bon équilibre diététique (et pourquoi pas à la phytothérapie) et à la pratique d’activités
physiques (et même leTai-chi !)
A partir de cette étude, on peut même estimer que les personnes atteintes auront dans vingt ans
une qualité de vie similaire à n’importe quel individu en bonne santé, si les avancées scientifiques
continuent à progresser de la même façon.
VII/LA SITUATION AU MAROC : UN FREIN AUX SOINS, LE COUT DES TRAITEMENTS
Au Maroc, les patients bénéficient aussi de l’amélioration de cette prise en charge même si ces
bons résultats ne sont pas au même niveau qu’en Europe. Le seul souci, et il est de taille, réside
dans l’accès pour tous à ces thérapies, auxquelles bon nombre doit encore renoncer, en partie ou
en totalité, faute de moyens financiers.
Si environ 200 000 marocains sont touchés par la maladie, moins de 20% d’entre eux bénéficient
réellement d’une prise en charge adaptée et efficace. La thérapie en début de maladie coûte
1 500 dirhams (environ 140 Euros) par patient et par an sous Méthotrexate (un traitement
remboursé par la CNSS) alors qu’à un stade plus tardif et/ou critique, le recours à la biothérapie
est bien plus cher : entre 60 000 et 250 000 dirhams (entre plus de 5 000 Euros et 23 000 Euro
par an et par patient, non remboursés par les organismes de santé). D’où l’intérêt d’un dépistage
précoce qui permet de mieux contrôler la maladie.
VIII/ LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE DANS LA GALAXIE DES MALADIES AUTO-
IMMUNES
Les maladies auto-immunes ou l’auto-destruction de l’organisme
Le système immunitaire a pour fonction de nous protéger des substances étrangères
(bactéries, virus, parasites, cellules tumorales, aliments, produits chimiques, etc.). Ce système se
dérègle parfois et attaque nos cellules, menant à une inflammation et à une destruction de tissus.
On appelle ce dysfonctionnement une réaction auto-immune.
Une maladie auto-immune comme la polyarthrite est provoquée par un mauvais fonctionnement
du système immunitaire : des cellules spécialisées et des substances, les anticorps, sont sensées
normalement protéger nos organes, tissus et cellules des agressions des virus, bactéries,
champignons... Pour des raisons encore non élucidés, ces éléments se trompent dennemi et se
mettent à attaquer nos propres organes et cellules. Ces anticorps devenus nos ennemis sappellent
alors « auto-anticorps ». Ils vont être fabriqués par l’organisme pour agresser différents éléments
de notre corps selon la maladie en cause (les articulations dans le cas de la polyarthrite
rhumatoïde).
Parmi ces pathologies (plus d’une centaine), les plus connues sont : la maladie de Basedow
(hyperthyroïdie), la thyroïdite de Hashimoto (hypothyroïdie), le lupus, la myasthénie, la Sclérose en
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plaques, le diabète de type 1, la spondylarthrite, la maladie liaque (intolérance au gluten), la
maladie de Crohn, le psoriasis
Et d’autres sont des maladies rares et peu connues : le syndrome des antiphospholipides, le
syndrome de Goodpasture, le pemphigus, l'anémie hémolytique auto-immune, le purpura
thrombocytopénique auto-immun, la polymyosite et dermatomyosite, la sclérodermie, l'anémie de
Biermer, la maladie de Gougerot-Sjögren, la glomérulonéphrite, l’uvéite
Casablanca, le 03/04/2019
Dr MOUSSAYER KHADIJA   
      Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie
Présidente de l’association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS)
      
Chairwoman of the Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association
Vice-présidente de l’association marocaine des intolérants et allergiques au gluten (AMIAG)
Secrétaire générale de l'association des médecins internistes du grand Casablanca (AMICA).
Vice-présidente de l'association marocaine de la fièvre méditerranéenne familiale (AMFMF)
POUR EN SAVOIR PLUS : 1/ LES TRATEMENTS IMMUNOSUPPRESSEURS 2/ LES
BIOTHERAPIES 3/ BIBLIOGRAPHIE 4/ What about Autoimmune diseases and the
Moroccan Autoimmune and Systemic Diseases Association
5/
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1/ Les traitements immunosuppresseurs
Outre un éventuel traitement des symptômes (la cortisone employée massivement depuis plus de
60 ans), le traitement de la maladie auto-immune consiste à contrôler et à diminuer les défenses
immunitaires. À cet effet, on utilise des immunosuppresseurs, mais ces médicaments affectent en
même temps la capacité de l’organisme à se défendre contre les substances étrangères, ce qui
augmente le risque d’infections et de maladies. Contre l’inflammation, on recourt parfois en plus à
des corticoïdes, mais eux aussi exposent à des effets secondaires.
le cyclophosphamide : prescrit dans les formes graves de pathologies systémiques qui
menacent le pronostic vital ou le fonctionnement d’un organe noble (cœur, rein, cerveau,
poumon) ou en seconde intention lorsque la maladie ne répond pas aux corticoïdes ou en
devient dépendante (réapparition de la maladie dès la baisse d’une certaine dose à
laquelle la maladie est contrôlée). Le cyclophosphamide agit directement sur l’ADN des
cellules et a aussi une action immunodépressive, il agit sur l’immunité à médiation cellulaire
et humorale ; il diminue ainsi les fonctions du lymphocyte T ainsi que la synthèse
d’anticorps par les lymphocytes B. Parmi ses effets secondaires, on observe une diminution
transitoire du nombre des globules blancs maximale entre le 7ème et le 14ème jour après
l’administration ; mais sa principale toxicité concerne la vessie à l’origine d’une cystite
hémorragique qui doit être prévenue par des boissons abondantes et des médicaments
protecteurs de la vessie.
le méthotrexate : utilisé à forte dose en hématologie, et à des doses moindres au cours de
certaines maladies auto-immunes surtout la polyarthrite rhumatoïde et les myopathies
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inflammatoires. Son utilisation, par voie orale ou intramusculaire, nécessite une
contraception rigoureuse qui doit être poursuivie 3 mois après l’arrêt du traitement chez les
femmes et 5 mois chez les hommes. La grossesse est contre-indiquée au cours du traitement.
l’azathioprine : initialement utilisée en transplantation d’organes. Les doses sont moindres
dans les maladies auto-immunes que pour la prévention du rejet de greffe.
Habituellement bien tolérée, sa toxicité est principalement hématologique, hépatique et
pancatique. Son intérêt réside dans son utilisation possible au cours de la grossesse.
la ciclosporine : largement utilisée en transplantation d’organes. Son principal effet
secondaire est une toxicité rénale. Elle peut être responsable d’un développement trop
important des gencives et de la formation excessive de poils sur une partie ou sur la
totalité du corps.
Le Mycophénolate Mofétil : (Cellcept) inhibe sélectivement l’ADN des lymphocytes, utilisé
en premier lieu en transplantation rénale et de plus en plus dans les maladies auto-
immunes surtout l’atteinte rénale au cours du lupus.
2/ La biothérapie : une révolution thérapeutique
Méthode thérapeutique issue de la biotechnologie et basée sur l'utilisation de molécules
biologiques naturelles dérivés d'organismes vivants (levures, ferments, certains microbes) ou de
substances prélevées sur des organismes vivants (hormones, extraits d'organes ou de tissus).Les
biothérapies s’opposent ainsi aux chimiothérapies qui utilisent uniquement des substances
synthétisées chimiquement.
Les biothérapies regroupent les thérapies géniques utilisées dans les maladies génétiques ;
les thérapies cellulaires des cellules souches ou des cellules spécialisées sont transférées
d’un donneur compatible (ou prélevées sur le patient lui-même) afin de remplacer les cellules
malades ou stimuler ses défenses immunitaires contre les cellules tumorales ou contre certains types
d’infections.
La biothérapie utilisée dans les maladies auto-immunes contient des molécules solubles, ce sont des
thérapeutiques dites « ciblées » ou immunologiques c’est à dire qui vont interférer avec des
fonctions précises de la réponse immunitaire, elles ciblent très précisément et spécifiquement une
molécule ou une cellule clé intervenant dans le processus de la maladie. Ces médicaments
représentent une avancée importante dans le traitement de certaines maladies auto-immunes,
notamment dans les formes sévères et comptent parmi les plus grands progrès thérapeutiques du
début du XXIe siècle.
Les biothérapies ciblées sont dirigées notamment contre :
le TNF alpha (facteur de nécrose tumorale) est une des principales cytokines
(molécules polypeptidiques produites en réponse à différents stimulus). Elles sont
impliquées dans la gulation des fonctions immunitaires, mais aussi dans
l'hématopoïèse, l'hémostase), la polyarthrite rhumatoïde ;
l'interleukine 1 qui a un rôle clé dans le développement de l'inflammation et la
destruction de l'articulation dans la polyarthrite rhumatoïde ;
l’interleukine 6 une autre protéine clé de l’inflammation.
3/BIBLIOGRAPHIE
- Cécile L. Overman, Maud S. Jurgens, Ercolie R. Bossema, Johannes W.G. Jacobs MD PhD,
Johannes W.J. Bijlsma MD, Rinie Geenen - Patients with rheumatoid arthritis nowadays are less
psychologically distressed and physically disabled than patients two decades ago - DOI:
10.1002/acr.22211 - online December 3, 2013.
http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/acr.22211/pdf
-Rhumatismes Inflammatoires un large choix de traitements - Que Choisir Santé avril2014
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