CM Linguistique morphologie et syntaxe

Telechargé par Melanie Cameron
UFR Langues et Civilisations
Pays anglophones
Année Universitaire 2011-2012
Licence :
d’Anglais
Année de licence :
2
ème
Année
Semestre :
1
er
semestre
Code de UE :
L3IAU2
Nom de l’UE :
Linguistique
Linguistique
Morphologie - Syntaxe
Auteur :
Catherine MOREAU
Année de création :
2006
Année de mise à jour :
Les cours sont strictement réservés à l’usage privé des étudiants inscrits à l’UFR Langues et
Civilisations de l’université Michel de Montaigne de Bordeaux 3.
Toute personne qui utiliserait ce document à d’autres usages ou qui en ferait une reproduction
intégrale ou partielle sans le consentement de l’UFR Langues et Civilisations de l’université
s’exposerait aux poursuites judiciaires et sanctions prévues par la loi.
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UE1 Linguistique
C. Moreau
Ce cours de linguistique s’adresse à des étudiants débutants possédant une bonne
maîtrise des règles grammaticales qui régissent la langue anglaise. Il fait suite au
cours de année qui remet en place ces principes fondamentaux. Vous devrez, tout
au long du programme de l’année, vous appuyer sur une grammaire explicative de
l’anglais. La référence, qui est proposée dans le guide de l’étudiant, est la suivante :
Larreya, P. Rivière, C., Grammaire explicative de l’anglais, Pearson Longman, 2005.
La première partie de ce semestre traite de la morphologie. L’ouvrage suivant, qui
est une présentation détaillée des principes fondamentaux, pourra vous aider à
approfondir le cours :
Bassac, C., Principes de morphologie anglaise, Presses Universitaires de Bordeaux,
2004.
La deuxième partie du semestre traite de la syntaxe. Vous pourrez vous appuyer sur
l’ouvrage suivant :
Rivière, C., Pour une syntaxe simple à l’usage des anglicistes, Ophrys.
Vous y trouverez des exercices corrigés.
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INTRODUCTION A LA LINGUISTIQUE
I/ La grammaire et la linguistique
.
Elles n’ont pas la même optique. La grammaire a une visée normative car elle
prescrit des règles à ne pas transgresser. La perspective de la linguistique est
différente : c’est « l’étude systématique des éléments constitutifs d’une langue, sons,
formes, mots, procédés » (Le Robert). Elle a une visée descriptive et explicative.
C’est une démarche scientifique, qui n’est pas fondée sur un jugement esthétique ou
éthique, mais sur l’observation et l’explication des faits de langue.
Selon le linguiste suisse Ferdinand de Saussure (1857-1923), la linguistique « a pour
objet unique et véritable la langue envisagée en elle-même et pour elle-même ». Il
distinguait le concept de langue (« un tout en soi ») de celui de parole (les
phénomènes liés à son utilisation).
L’objet de notre étude est le langage humain, qui se différencie du langage de la
musique, des fleurs ou des abeilles, car c’est un système organisé différent.
En effet, on organise la langue en procédant à des découpages, à des
regroupements, à des ponctuations.
Le langage humain a la capacité à produire, à partir d’un nombre fini d’éléments, un
nombre infini de séquences grammaticales interprétables.
II/ La langue est une activité symbolique
.
En effet, toute langue est constituée d’un système de signes. Le signe linguistique
est un élément double, constitué du signifiant et du signifié.
Le signifiant est l’enveloppe sonore, l’image acoustique, l’expression phonique. Le
signifié est le concept évoqué, son contenu sémantique.
Par exemple, le signe CAT est constitué du signifiant, analysable en phonèmes (/k/
/a/ /t/), et du signifié : ‘animal félin domestique qui miaule’.
Ce signe est associé à un élément du réel auquel il renvoie : son référent. Selon les
cas, le référent sera spécifique (s’il renvoie à un élément identifiable dans une
situation particulière) ou générique (s’il renvoie à une classe).
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Le contexte donnera une idée du référent :
My cat has blue eyes (spécifique)
Cats can see in the dark (générique)
Le rapport qui existe entre signifiant et signifié est arbitraire.
Saussure (1969 : 100) : "Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou
encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un
signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe est arbitraire."
On dira que le signe est immotivé car il n’entretient pas d’attache naturelle avec la
langue. Le rapport entre le signifiant et le signifié est arbitraire puisqu’il varie d’une
langue à l’autre. Ce rapport est nécessaire pour que le signe fonctionne et il est
conventionnel puisque fondé sur l’entente d’une communauté linguistique.
Il y a cependant quelques limites à l’arbitraire du signe, si on tient compte (entre
autres) de la motivation par iconicité (correspondance partielle entre la forme et ce
qu'elle représente) : par exemple les onomatopées (fr. cocorico, angl. cock-a-doodle-
doo).
Cependant, comme le souligne Milner (1989 : 339) : "En aucun cas, la signification
lexicale n'est entièrement déterminée par la forme phonologique, en aucun cas, la
forme phonologique n'est entièrement déterminée par la signification lexicale."
Du rapport entre signifiant et signifié on peut aussi remarquer des phénomènes
différents liés au fait que la langue n’est pas le reflet de la réalité :
- à un signifiant correspond un signifié : monosémie. Par exemple : table.
- à un signifiant correspondent plusieurs signifiés : polysémie / homonymie. Par
exemple: mean (mesquin) / mean (signifier). Aussi book/book, write/right.
- à plusieurs signifiants ne correspond qu’un seul et même signifié : synonymie. Par
exemple : amuse / entertain (amuser, divertir).
Lordre des mots aussi esr signifiant : she has arrived / has she arrived ? Les
signifiants suprasegmentaux (accentuation, intonation) entrent également en jeu.
On constate que chaque langue découpe la réalité à sa façon. Par exemple, on
pourra trouver un seul vocable en français pour deux en anglais :
bœuf–beef,ox
mouton-mutton,sheep
veau-veal,calf
Enfin, on constate une distorsion entre les signes graphiques (langue écrite) et les
sons (langue orale). Par exemple, différents sons pour une même graphie : ‘ou’ dans
rough, cough, though, bought. Ou encore le cas de lead ([i :] )/ lead ([e]). Ceci nous
poussera, du point de vue thodologique, à différencier forme et valeur. Par
exemple, dissocier les deux valeurs du prétérit dans : we left yesterday et it’s high
time we left now.
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III/ Un système organisé.
La langue est un système organisé. Ce système est un code qui comprend une
double articulation correspondant aux mots (morphèmes) et aux sons (phonèmes).
Les éléments de première articulation, les morphèmes, sont des unités
significatives ; elles sont en nombre illimité, et peuvent engendrer un nombre illimité
de messages. Ces unités, qui ont un sens, sont elles-mêmes constituées d’éléments
qui constituent la deuxième articulation : les phonèmes. Ce sont des unités
phoniques, dénuées de signification. Cependant elles ont une fonction distinctive,
discriminante (cf. [k] dans cat permettant la distinction avec bat) ; là aussi, un nombre
limité engendrant un nombre illimité de sons organisés.
Partant de cette double articulation, on pourra mettre en évidence les niveaux
d’analyse suivants :
- phonologie : étude des unités du langage oral. La phonétique décrit les unités
sonores de base (application pratique) ; la phonologie étudie l’organisation des
sons (théorie).
- morphologique : étude de la structure interne des mots.
- lexicologie : étude du vocabulaire qui compose le lexique d’une langue.
- syntaxe : étude de l’organisation des mots en séquences grammaticalement bien
formées. Comment les mots se combinent-ils pour former des syntagmes (suites)
et des phrases ? L’énoncé proposé par le linguiste Noam Chomsky : Colourless
green ideas sleep furiously nous montre que cette séquence respecte les règles
(génératives) de bonne formation de la phrase mais elle est dénuée de sens. Ce
niveau est donc indissociable du suivant :
- sémantique : étude de la signification, du sens. L’interprétation se fait à partir de
la combinaison des significations des mots.
- pragmatique : une linguistique du discours, qui met en relation les formes
linguistiques avec le contexte dans lequel elles interviennent. Elle intègre les
situations et les contextes de communication. La pragmatique a été développée
par John Searle à partir des travaux du logicien John L. Austin sur les actes de
langage (Speech Acts 1969). Cette conception du discours montre que l’activité
langagière ne se limite pas à l’information.
Pour Austin, produire un énoncé, c’est réaliser trois types d’acte de parole :
- un acte locutoire (produire)
- un acte illocutoire, car la production a une force dirigée dans un certain sens. Par
exemple, l’énoncé It’s stifling hot in here ! n’est pas dénué d’intention. Cela revient à
demander par exemple d’ouvrir la fenêtre. Ainsi le locuteur peut constater, ordonner,
conseiller, promettre, interdire…
- un acte perlocutoire car la parole peut provoquer chez le destinataire un effet plus
ou moins prévisible comme l’émotion, la colère, elle peut intimider, convaincre…
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