Jeudi 29 octobre 2015, à Bretonneau et à

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Communiqué de presse, le 22 octobre 2015
Jeudi 29 octobre 2015,
à Bretonneau et à Trousseau,
les neurologues du CHRU
se mobilisent contre l’AVC
Le jeudi 29 Octobre, l’équipe soignante de l’unité neurovasculaire et les bénévoles de France
AVC 37 seront présents dans le hall de l’hôpital Bretonneau et dans celui de l’hôpital Trousseau,
de 10h à 16h, pour sensibiliser le grand public aux facteurs de risques vasculaires (place de
l’excès de tension artérielle et de cholestérol, du diabète, du tabac, prise de tension artérielle…
etc) et aux maladies cérébro-vasculaires.
Mais au fait, c’est quoi un AVC ?
C’est un trouble circulatoire affectant les vaisseaux qui se distribuent aux différentes régions du cerveau.
Il existe 2 types d’AVC :
• les AVC ischémiques ou infarctus cérébraux (80% des AVC) : l’artère est bouchée par un caillot de
sang, ce qui bloque la circulation sanguine : les cellules cérébrales de la région concernée, privées
d’oxygène et de glucose, meurent en quelques heures en l’absence de traitement.
Lorsque le vaisseau se débouche spontanément, les symptômes peuvent régresser en quelques
minutes et on parle d’accident ischémique transitoire (AIT), qui peut annoncer la survenue d’un accident constitué.
• les AVC hémorragiques (20% des AVC) : la rupture d’une artère déclenchant une hémorragie intracérébrale ou rupture d’un anévrysme (malformation vasculaire congénitale), entraînant une hémorragie méningée, entraînant une hyperpression dans le cerveau et des lésions des cellules nerveuses.
C’est un problème majeur de santé publique !
En France, 1 AVC survient toutes les 4 minutes. Parmi les 880 000 patients concernés, dont un quart
ont moins de 65 ans, on estime que 550 000 conservent des séquelles définitives.
L’AVC est donc la première cause de handicap physique de l’adulte en France. Les séquelles peuvent
être lourdes, l’accident pouvant toucher des grandes fonctions neurologiques, telles que la motricité (hémiplégie), la sensibilité (anesthésie, douleurs), le langage (aphasie), la vision, ainsi qu’une
dépression dans près de la moitié des cas, ce qui entraîne de nombreuses difficultés de réinsertion
socio-professionnelle et de retour à la vie quotidienne dans l’entourage familial.
Un seul moyen pour diminuer les séquelles : faire le diagnostic en urgence !
Le diagnostic repose sur 3 signes cliniques essentiels (score FAST) :
-
l’asymétrie du visage avec la « bouche de travers »
-
l’impossibilité de soulever les 2 bras à la même hauteur (paralysie d’un côté)
-
Les troubles du langage (parole impossible ou incompréhensible)
Si une personne ou son entourage constate ces signes, il est faut noter l’heure de début des
signes et appeler immédiatement le Centre 15 qui transférera le patient dans une unité spécialisée : CHAQUE MINUTE COMPTE !
.../...
ZOOM 2015 :
Femme & AVC
En 2015, si l’AVC touche autant les hommes que les femmes, il apparait plus sévère chez ces
dernières : il est même la première cause de décès chez les françaises devant les cancers.
En effet, si les deux sexes partagent les mêmes facteurs de risques (hypertension artérielle, diabète et tabac), les femmes présentent également des risques liés à leur vie hormonale tels que la
pré éclampsie (sorte d’hypertension liée à la grossesse), le diabète gestationnel, les traitements
liés à la ménopause.
Quant aux facteurs de risques extérieurs, notamment le stress, la dépression, les migraines, il
semblent être plus importants et préjudiciables chez la femme, tout comme le sont le diabète ou
le tabac.
Autre inégalité entre les hommes et les femmes face à l’AVC, le pronostic en terme de handicap et
de qualité de vie est moins bon chez les femmes, dont les AVC sont souvent plus sévères, peutêtre à cause de l’arythmie cardiaque.
On note également une augmentation de l’incidence de l’AVC chez les femmes jeunes, probablement à cause du tabac, de l’obésité et du cholestérol, alors que les femmes plus âgées, l’une des
causes principales serait l’arythmie cardiaque.
En revanche, le taux de mortalité est identique et stable, chez les hommes et chez les femmes.
Le CHRU de Tours : centre de référence régional de la prise en charge des AVC
Chaque année, plus de 6000 AVC et AIT sont hospitalisés en région Centre.
L’Unité Neuro-Vasculaire (UNV), ouverte depuis 2009 dans le service de Neurologie à l’hôpital Bretonneau,
accueille directement, 24 h/24 et 7j/7, les patients suspects d’AVC, généralement adressés par le SAMU. Ils
bénéficient d’un examen neurologique et d’une IRM cérébrale en urgence à leur arrivée, ce qui permet de leur
administrer le plus rapidement possible le traitement adapté.
En 2014, le CHRU de Tours a accueilli 1420 patients ayant un AVC ou un AIT, dont 856 dans l’unité neuro-vasculaire (60%).
Le fait d’être directement admis dans une UNV, avec une surveillance cardio-respiratoire pendant les 48 premières heures, des protocoles standardisés et une équipe spécialisée, diminue le risque de complications liées
aux AVC par 3, même en l’absence de traitement spécifique.
Pour l’ischémie cérébrale, la thrombolyse intra-veineuse a été scientifiquement validée : il s’agit d’une injection
dans une veine d’un produit fibrinolytique pour dissoudre le caillot. Elle n’est utilisable que dans les 4h30 qui
suivent le début des symptômes et à certaines conditions. Elle diminue spectaculairement le risque de décès et
de handicap, surtout lorsqu’elle est administrée le plus tôt possible. En 2014, 17% des patients adressés dans
l’UNV pour infarctus cérébral ont bénéficié de ce traitement (contre 5% en moyenne en France).
Un second traitement vient de démontrer son efficacité : la thrombectomie mécanique. Lorsque l’artère occluse
est un gros vaisseau du cerveau, en complément d’une thrombolyse ou lorsque le délai est dépassé, il est possible d’aller chercher le caillot à l’intérieur même du vaisseau, jusqu’à la 6è heure après le début des symptômes.
Ce geste est effectué par les neuroradiologues interventionnels, la plupart du temps sous anesthésie locale. Une
sonde flexible est montée au travers d’un vaisseau du pli de l’aine jusqu’à l’artère occluse, et un petit ressort
est déplié au travers du caillot pour le retirer. Cette procédure est remarquablement efficace, mais nécessite un
plateau technique important (salle d’angiographie spécialisée) et de lourds moyens humains (neuroradiologue,
anesthésiste…). En 2015, une soixantaine de ces procédures ont été effectuées. Le CHRU a la vocation de devenir le centre régional de référence pour cette thérapeutique, et le nombre de ces procédures pourrait atteindre
plusieurs centaines dans les années qui viennent.
Dans tous les cas, le délai d’arrivée est le facteur conditionnant la réussite des thérapeutiques.
Le plus tôt possible sont débutées la rééducation motrice et orthophonique si besoin, ainsi que l’évaluation de
la récupération du patient et sa prise en charge psycho-sociale, afin de l’orienter vers un centre de rééducation
(les principaux étant BEL AIR et LE CLOS SAINT VICTOR) si nécessaire, ou vers une autre structure s’il ne
peut regagner son domicile. Le rôle des associations à ce stade est essentiel (France AVC, association des
aphasiques de Touraine…), ainsi que tous les éléments permettant de faire le lien entre l’hospitalisation et le
retour au domicile, où le suivi en rééducation sera souvent long. La mise en place d’une consultation post – AVC
pluri-professionnelle, dans les 6 mois après l’évènement, permettant de rassembler les conclusions de tous les
professionnels de santé ayant suivi le patient au cours de son parcours de soins, qu’ils soient hospitaliers ou
libéraux, est l’une des priorités de l’année 2016, ce qui devrait favoriser le suivi des patients et leur retour au
domicile ou dans un milieu de vie adapté.
contact presse :
Anne-Karen Nancey - CHRU de Tours - 02 47 47 37 57
www.chu-tours.fr
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