contact presse :
Anne-Karen Nancey - CHRU de Tours - 02 47 47 37 57
www.chu-tours.fr
En 2015, si l’AVC touche autant les hommes que les femmes, il apparait plus sévère chez ces
dernières : il est même la première cause de décès chez les françaises devant les cancers.
En effet, si les deux sexes partagent les mêmes facteurs de risques (hypertension artérielle, dia-
bète et tabac), les femmes présentent également des risques liés à leur vie hormonale tels que la
pré éclampsie (sorte d’hypertension liée à la grossesse), le diabète gestationnel, les traitements
liés à la ménopause.
Quant aux facteurs de risques extérieurs, notamment le stress, la dépression, les migraines, il
semblent être plus importants et préjudiciables chez la femme, tout comme le sont le diabète ou
le tabac.
Autre inégalité entre les hommes et les femmes face à l’AVC, le pronostic en terme de handicap et
de qualité de vie est moins bon chez les femmes, dont les AVC sont souvent plus sévères, peut-
être à cause de l’arythmie cardiaque.
On note également une augmentation de l’incidence de l’AVC chez les femmes jeunes, probable-
ment à cause du tabac, de l’obésité et du cholestérol, alors que les femmes plus âgées, l’une des
causes principales serait l’arythmie cardiaque.
En revanche, le taux de mortalité est identique et stable, chez les hommes et chez les femmes.
ZOOM 2015 :
Femme & AVC
Le CHRU de Tours : centre de référence régional de la prise en charge des AVC
Chaque année, plus de 6000 AVC et AIT sont hospitalisés en région Centre.
L’Unité Neuro-Vasculaire (UNV), ouverte depuis 2009 dans le service de Neurologie à l’hôpital Bretonneau,
accueille directement, 24 h/24 et 7j/7, les patients suspects d’AVC, généralement adressés par le SAMU. Ils
bénécient d’un examen neurologique et d’une IRM cérébrale en urgence à leur arrivée, ce qui permet de leur
administrer le plus rapidement possible le traitement adapté.
En 2014, le CHRU de Tours a accueilli 1420 patients ayant un AVC ou un AIT, dont 856 dans l’unité neuro-vas-
culaire (60%).
Le fait d’être directement admis dans une UNV, avec une surveillance cardio-respiratoire pendant les 48 pre-
mières heures, des protocoles standardisés et une équipe spécialisée, diminue le risque de complications liées
aux AVC par 3, même en l’absence de traitement spécique.
Pour l’ischémie cérébrale, la thrombolyse intra-veineuse a été scientiquement validée : il s’agit d’une injection
dans une veine d’un produit brinolytique pour dissoudre le caillot. Elle n’est utilisable que dans les 4h30 qui
suivent le début des symptômes et à certaines conditions. Elle diminue spectaculairement le risque de décès et
de handicap, surtout lorsqu’elle est administrée le plus tôt possible. En 2014, 17% des patients adressés dans
l’UNV pour infarctus cérébral ont bénécié de ce traitement (contre 5% en moyenne en France).
Un second traitement vient de démontrer son efcacité : la thrombectomie mécanique. Lorsque l’artère occluse
est un gros vaisseau du cerveau, en complément d’une thrombolyse ou lorsque le délai est dépassé, il est pos-
sible d’aller chercher le caillot à l’intérieur même du vaisseau, jusqu’à la 6è heure après le début des symptômes.
Ce geste est effectué par les neuroradiologues interventionnels, la plupart du temps sous anesthésie locale. Une
sonde exible est montée au travers d’un vaisseau du pli de l’aine jusqu’à l’artère occluse, et un petit ressort
est déplié au travers du caillot pour le retirer. Cette procédure est remarquablement efcace, mais nécessite un
plateau technique important (salle d’angiographie spécialisée) et de lourds moyens humains (neuroradiologue,
anesthésiste…). En 2015, une soixantaine de ces procédures ont été effectuées. Le CHRU a la vocation de de-
venir le centre régional de référence pour cette thérapeutique, et le nombre de ces procédures pourrait atteindre
plusieurs centaines dans les années qui viennent.
Dans tous les cas, le délai d’arrivée est le facteur conditionnant la réussite des thérapeutiques.
Le plus tôt possible sont débutées la rééducation motrice et orthophonique si besoin, ainsi que l’évaluation de
la récupération du patient et sa prise en charge psycho-sociale, an de l’orienter vers un centre de rééducation
(les principaux étant BEL AIR et LE CLOS SAINT VICTOR) si nécessaire, ou vers une autre structure s’il ne
peut regagner son domicile. Le rôle des associations à ce stade est essentiel (France AVC, association des
aphasiques de Touraine…), ainsi que tous les éléments permettant de faire le lien entre l’hospitalisation et le
retour au domicile, où le suivi en rééducation sera souvent long. La mise en place d’une consultation post – AVC
pluri-professionnelle, dans les 6 mois après l’évènement, permettant de rassembler les conclusions de tous les
professionnels de santé ayant suivi le patient au cours de son parcours de soins, qu’ils soient hospitaliers ou
libéraux, est l’une des priorités de l’année 2016, ce qui devrait favoriser le suivi des patients et leur retour au
domicile ou dans un milieu de vie adapté.