Intervention CRDP Reims 17 mai 2006
Faire la classe à des enfants ou adolescents présentant des troubles du comportement
Jacqueline Liégeois
INS HEA
2006
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Conférence Jacqueline Liégeois
INS HEA
Conférence au CRDP/CDDP de la Marne
Reims le 17 mai 2006
Faire la classe à des enfants ou adolescents présentant des troubles du comportement
Plan de l’intervention
Réflexion sur la notion de troubles du comportement
La question spécifique de l’hyperactivi
Des éléments de contexte : historique, réglementaire..
Proposition de quelques lignes de compréhension
Des besoins éducatifs aux adaptations scolaires et pédagogiques
Bibliographie
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Faire la classe à des enfants ou adolescents présentant des troubles du comportement
Jacqueline Liégeois
INS HEA
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Réflexion sur la notion de troubles du comportement
! La notion de « troubles du comportement » est une notion controversée.
Une particularité des enfants et adolescents présentant des troubles du comportement. est la difficulté
qu’éprouvent à l’appréhender, à la comprendre, autant les institutions que les conceptualisations. Le
rapport sur les IR (Ministère de l’Emploi et de la Solidarité – IGAS Gagneux et Soutou 1999)
consacre dailleurs toute une longue première partie à ce quil intitule « la définition introuvable des
TC » se tournant successivement vers l’administration (les Nouvelles Annexes XXIV ne fournissent
pas d’éléments sur la nature de ces troubles), vers la psychiatrie (ce ne sont pas des maladies mentales,
ni des structures psychiques constituées), vers l’école (ils se désintéressent, se placent dans des
spirales d’échec, dans une logique de l’exclusion et mettent à mal le système scolaire), la justice (il
faut les admonester et leur fournir une tutelle).
Lessentiel du conflit se joue entre le sujet et la socté et questionne autant l’école que la justice, les
services sociaux et la psychiatrie. Les troubles sexpriment par des actes anti-sociaux à la limite de la
délinquance ou franchissant cette limite (on parle alors de psychopathie).
Au carrefour flou des institutions, ils sont aussi au carrefour non moins fluctuant de la terminologie et
ils ont reçu bon nombre de dénominations : pré-délinquants, caractériel, troubles de la conduite et du
comportement.
A l’instar du texte sur les ITEP1, nous lui prérons la notion de difficultés psychologiques à
manifestations comportementales. L’inscription possible, dans un processus handicapant nous amène
à éclairer plus précisément ce processus afin de permettre à l’enfant ou l’adolescent concerné de ne
pas s’y engager.
« des enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont
l'expression, notamment l'intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la
socialisation et l'accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent,
malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus
handicapant. »
retenons :
l’impact : perturbation de la socialisation et de l’accès aux apprentissages
la potentialité intellectuelle et cognitive
le processus handicapant
La loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapés ; Titre 1 art.2 inséré dans le Code de laction sociale et des familles,
art.L114
« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de
participation à la vie en société subie dans un environnement par une personne en raison d’une
altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant »2
1cret 2005-11 du 6 janvier 2005 fixant les conditions techniques d’organisation et de fonctionnement des instituts
thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques.
2 La loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapés ;
Titre 1 art.2 inséré dans le Code de l’action sociale et des familles, art.L114
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! une mise au point classificatoire
Il existe plusieurs classifications (CFTMEA, CIM 10, DSM IV) de référence médicale pour
catégoriser les difficultés psychologiques à manifestations comportementales, et un essai de
transcodification nous montre toute la complexité terminologique et le recouvrement partiel dune
me réalité clinique.
La majorité des enfants ou adolescents accueillis en ITEP reve des pathologies limites (CFTMEA),
et l’émergence actuelle d’une entité telle que l’hyperactivité nous amène à préciser sa spécificité.
Les classifications
La rérence classificatoire utilisée est la classification française des troubles mentaux chez l’enfant et
l’adolescent (CFTMEA, version 2000).
Nous nous sommes intéressés aux états limites chez l’enfant ou l’adolescent plus précisément aux
dysharmonies à expression comportementale en référence à la classification française des troubles
mentaux chez l’enfant et l’adolescent.
Les pathologies limites (CFTMEA)
Au point de vue clinique et psychopathologique, on relève les éléments suivants :
- des défauts précoces d'étayage doù résultent des failles et des distorsions dans l'organisation de la
vie mentale ; cependant l'enfant met en oeuvre des capacités adaptatives notables, en s'appuyant sur
des fonctionnements en faux-self.
- des défaillances portant sur l'abord du champ transitionnel et sur les supports de la pensée : en
découle une dominance des expressions par le corps et par les agirs.
- des atteintes portées au travail de séparation et à l'élaboration de la position dépressive : elles ne
permettent pas l'intégration des angoisses dépressives ; elles entraînent une extrême vulnérabilité à la
perte d'objet ; néanmoins l'enfant accède à une différenciation soi - non soi où se marque l'écart vis-à-
vis des psychoses.
- des failles narcissiques constantes : elles peuvent inclure une représentation de soi inacceptable, au
point de porter atteinte au sentiment d'identi ; à titrefensif, l'enfant est souvent conduit à
développer des réactions de prestance qui mènent à des affrontements répétitifs avec le milieu.
En dépit de ces composantes péjoratives, des ouvertures de type névrotique se dessinent, mais sans
permettre un véritable affrontement aux conflits de désir et d'identification. En résulte une
hétérogénéité structurelle, soutenue par des clivages, de sorte que, d'unté, se développent des
capacités d'adaptation, tandis que, sur un autre versant, persistent des modalités archaïques de
symbolisation et de fonctionnement mental.
Les sous-catégories proposées ci-dessous constituent des regroupements syndromiques parmi les plus
fréquents.
Dysharmonies évolutives
Classer ici des troubles à symptomatologie variable et dont les traits et mécanismes caractéristiques
s'inscrivent dans une perturbation évolutive multi-factorielle d'instauration précoce, toujours avant six
ans, qui entraîne un développement dysharmonique.
. Les troubles du langage, de la psychomotricité, des fonctions cognitives se présentent principalement
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comme des dysharmonies fonctionnelles en rapport avec des défauts d'investissement, des
insuffisances d'apprentissage, des modes d'échanges inadaptés avec l'environnement mais ils peuvent
progressivement conduire à une restriction durable des potentialités.
. Les troubles de la personnalité pris dans ce processus s'expriment principalement par l'insécurité de
fond, l'immaturité, l'existence d'angoisses dépressives et de séparation liées aux difficultés
d'individuation. La composante dépressive tient une place importante, qu'elle s'exprime ouvertement
ou qu'elle soit recouverte par des troubles dominants des conduites.
Pathologie limite à dominante comportementale
Classer ici les troubles dominés par la tendance à l'agir, les troubles des conduites dans les échanges
avec autrui, le défaut de contle, le déni des règles sociales, la répétition des échecs, le défaut
d'influence des sanctions.
Les traits de la personnalité sous-jacents incluent les défauts de maturité affective, l'altération du
sentiment de soi, la pauvreté de la vie intérieure, l'incapacité à nouer des investissements stables. La
tonalité dépressive est souvent recouverte par des constructions mégalomaniaques et par les
affrontements au milieu. Elle se relie parfois à des conduites addictives.
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! La transcodification CFTMEA et CIM 10 (classification internationale des maladies)
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