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Gériatrie, psychogériatrie, gérontopsychiatrie ?
Rôles et approches thérapeutiques du psychomotricien
Séverine Michel, Psychomotricienne, Résidence Bellan (EHPAD et FAM), Septeuil,
Yvelines
Il nous semble important de vous définir notre champ de travail , c’est pourquoi nous
mettons l’accent sur les termes Gériatrie, Psychogériatrie et Gérontopsychiatrie, ceci afin
de bien cibler les rôles et approches thérapeutiques de notre pratique psychomotrice au
regard de la population accueillie au sein de notre établissement.
En premier point la Gériatrie est la Médecine de la vieillesse qui se réfère au terme
Gérontologie, étude des phénomènes liés au vieillissement de l’organisme humain.
En second lieu la Psychogériatrie recouvre la psychiatrie des personnes âgées. Les
troubles psychiatriques quant à eux se divisent en trois approches :
• les maladies psychiatriques apparues depuis l’enfance, l’adolescence ou durant
la vie adulte d’une part et celles survenues au-delà de soixante cinq ans
d’autre part, ce que l’on nomme trouble d’involution (ou d’apparition tardive),
• les épisodes confusionnels (donc réversibles) de cause somatique,
• les états démentiels induits par des lésions cérébrales irréversibles donc
neurodégénératives (DTA, …).
En troisième point la Gérontopsychiatrie, est en réalité un terme alternatif à la
Psychogériatrie car ce dernier ne met pas en exergue le terme « Psychiatrie » (en
opposition à la Pédopsychiatrie). On peut retrouver dans la littérature l’évocation à la
Psychiatrie Gériatrique mais plus rarement dans le langage commun.
Ainsi J.C. Monfort applique comme définition à la Psychogériatrie, « la pratique
multidisciplinaire qui a pour objectif de soigner, d’apaiser et d’accompagner les
personnes âgées qui souffrent de difficultés psychologiques, de troubles psychiatriques,
qu’elles aient ou non un état démentiel » (Monfort, 1998, p.8).
Après avoir défini ces termes utilisés en abondance mais pas toujours à bon escient,
nous pouvons donc évoquer le fait que notre pratique se situe dans le champ de la
Psychogériatrie puisque le profil de nos patients se scinde en :
• maladies psychiatriques telles que psychose infantile, schizophrénie, PHC,
PMD, …
• patients déments suite à un AVC, DTA, syndrome de Korsakoff, syndrome
frontal,
Le propos de ce jour concernera les rôles et les approches thérapeutiques possibles
chez ces patients, soit les différentes modalités de prise en charge du patient âgé en
institution spécialisée. Tout d’abord nous aimerions préciser que le terme « prise en
charge » n’a rien de lourd au sens de charge.
En effet « prendre en charge » un patient âgé à visée thérapeutique de type
stimulation, rééducation ou d’accompagnement est pour nous le reflet d’un engagement
chaque jour renouvelé. Renouvelé grâce à l’étayage pourrions nous dire, fournit par la
personnalisation de ces fameuses prises en charge d’une part et renouvelé par la
spécificité et la richesse des différentes modalités d’approche(s) psychomotrice(s).
Rappelons brièvement que notre pratique est une thérapie destinée à agir par
l’intermédiaire du corps sur les fonctions mentales, comportementales (affectives) et
instrumentales perturbées. Au sein de l’EHPAD (Etablissement d’Hébergement de
Personnes Agées Dépendantes) et du FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) où nous
pratiquons, la prise en charge en psychomotricité se fait sur prescription médicale par le
gériatre ou le psychiatre, individuellement ou en groupe restreint. Elle est toujours
précédée par un bilan psychomoteur qui établit un projet thérapeutique détaillé dont la
finalité tentera une action globale de la personne âgée dans son individualité, à l’aide de
diverses techniques, en utilisant toutes les possibilités de mouvement du corps, d’action
et de détente, d’expression et de relation pour essayer de restaurer l’ensemble de la