9ème Journée Toulousaine
de Psychomotricité
12 mai 2007
Faculté de médecine Toulouse-Rangueil
133, route de Narbonne
31062 Toulouse cedex 04
Organisée par
l'Association Toulousaine des Etudiants en Psychomotricité
l'Institut de Formation en Psychomotricité de Toulouse
avec le concours de
le Crédit Lyonnais
les Editions du Centre de Psychologie Appliquée
les Editions Solal
le magasin Le Passe Temps
30 rue
des Lois
9ème Journée Toulousaine de Psychomotricité
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Prise en charge de groupe des parents d'enfants hyperactifs : exemple du
programme de Barkley
Stéphanie Bioulac, Praticien hospitalier, Service Universitaire Psychiatrie de l'Enfant et
l'Adolescent, Bordeaux
Il existe différentes techniques pour aider les parents d’enfants hyperactifs. Nous
utilisons les techniques cognitivo-comportementales et, plus précisément, le programme
développé par Barkley (1987). Il est destiné aux parents d’enfants hyperactifs afin de les
aider à mieux gérer les problèmes de comportement de leur enfant.
L’objectif du programme est d’entraîner les parents à faire face aux situations
difficiles qu’ils rencontrent, leur apprendre des stratégies de contrôles, cohérentes et
adaptées aux comportements déviants de l’enfant.
Elles permettront de diminuer l’intensité des répercussions du trouble au sein de la
famille.
La condition indispensable à la réalisation de ces objectifs est l’amélioration des
relations parents-enfant, l’amélioration de l’image que l’enfant a de lui-même, que les
parents ont d’eux-mêmes, l’amélioration du fonctionnement du couple et de la famille.
Les programmes d’entraînement des parents améliorent les habiletés parentales et
réduisent le stress parental.
Ces dimensions positives dans la prise en charge des parents s’accompagnent d’une
réduction de l’opposition, de l’agressivité et des comportements de défi.
Le problème essentiel des thérapies congnitivo-comportementales est celui de la
généralisation des effets : généralisation à d’autres situations, généralisation à d’autres
domaines de fonctionnement et généralisation dans le temps ou maintien des effets. Ces
interventions doivent être longues, réintroduites régulièrement au cours du
développement de l’enfant pour faire en sorte que l’efficacité persiste.
Ce groupe est un groupe fermé comprenant 6 à 8 familles (parents d’enfants
hyperactifs). Il comprend 10 séances de 90 minutes qui ont lieu tous les 15 jours. La
durée d’un groupe est donc d’environ quatre mois.
Le groupe permet aux parents non seulement d’acquérir des compétences pour mieux
gérer le comportement de leur enfant, d’obtenir des informations sur le trouble, mais
aussi de partager leurs difficultés et d’échanger leurs expériences, leurs ressources et
leurs idées avec d’autres parents qui font face aux mêmes difficultés.
Références bibliographiques
Barkley, R.A. (1987). Defiant Children : A clinician’s manual for parent training. New York :
Guilford Press.
Barkley, R.A. (1997). Defiant Children : A clinician’s manual for parent training. New York : Guilford
Press.
Bouvard, M.P., Le Heuzey, M.F., Mouren-Simeoni, M.C. et al. (2002). L’hyperactivité de l’enfance à
l’âge adulte. Paris : Doin.
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Gériatrie, psychogériatrie, gérontopsychiatrie ?
Rôles et approches thérapeutiques du psychomotricien
Séverine Michel, Psychomotricienne, Résidence Bellan (EHPAD et FAM), Septeuil,
Yvelines
Il nous semble important de vous définir notre champ de travail , c’est pourquoi nous
mettons l’accent sur les termes Gériatrie, Psychogériatrie et Gérontopsychiatrie, ceci afin
de bien cibler les rôles et approches thérapeutiques de notre pratique psychomotrice au
regard de la population accueillie au sein de notre établissement.
En premier point la Gériatrie est la Médecine de la vieillesse qui se réfère au terme
Gérontologie, étude des phénomènes liés au vieillissement de l’organisme humain.
En second lieu la Psychogériatrie recouvre la psychiatrie des personnes âgées. Les
troubles psychiatriques quant à eux se divisent en trois approches :
les maladies psychiatriques apparues depuis l’enfance, l’adolescence ou durant
la vie adulte d’une part et celles survenues au-delà de soixante cinq ans
d’autre part, ce que l’on nomme trouble d’involution (ou d’apparition tardive),
les épisodes confusionnels (donc réversibles) de cause somatique,
les états démentiels induits par des lésions cérébrales irréversibles donc
neurodégénératives (DTA, …).
En troisième point la Gérontopsychiatrie, est en réalité un terme alternatif à la
Psychogériatrie car ce dernier ne met pas en exergue le terme « Psychiatrie » (en
opposition à la Pédopsychiatrie). On peut retrouver dans la littérature l’évocation à la
Psychiatrie Gériatrique mais plus rarement dans le langage commun.
Ainsi J.C. Monfort applique comme définition à la Psychogériatrie, « la pratique
multidisciplinaire qui a pour objectif de soigner, d’apaiser et d’accompagner les
personnes âgées qui souffrent de difficultés psychologiques, de troubles psychiatriques,
qu’elles aient ou non un état démentiel » (Monfort, 1998, p.8).
Après avoir défini ces termes utilisés en abondance mais pas toujours à bon escient,
nous pouvons donc évoquer le fait que notre pratique se situe dans le champ de la
Psychogériatrie puisque le profil de nos patients se scinde en :
maladies psychiatriques telles que psychose infantile, schizophrénie, PHC,
PMD, …
patients déments suite à un AVC, DTA, syndrome de Korsakoff, syndrome
frontal,
Le propos de ce jour concernera les rôles et les approches thérapeutiques possibles
chez ces patients, soit les différentes modalités de prise en charge du patient âgé en
institution spécialisée. Tout d’abord nous aimerions préciser que le terme « prise en
charge » n’a rien de lourd au sens de charge.
En effet « prendre en charge » un patient âgé à visée thérapeutique de type
stimulation, rééducation ou d’accompagnement est pour nous le reflet d’un engagement
chaque jour renouvelé. Renouvelé grâce à l’étayage pourrions nous dire, fournit par la
personnalisation de ces fameuses prises en charge d’une part et renouvelé par la
spécificité et la richesse des différentes modalités d’approche(s) psychomotrice(s).
Rappelons brièvement que notre pratique est une thérapie destinée à agir par
l’intermédiaire du corps sur les fonctions mentales, comportementales (affectives) et
instrumentales perturbées. Au sein de l’EHPAD (Etablissement d’Hébergement de
Personnes Agées Dépendantes) et du FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé) où nous
pratiquons, la prise en charge en psychomotricité se fait sur prescription médicale par le
gériatre ou le psychiatre, individuellement ou en groupe restreint. Elle est toujours
précédée par un bilan psychomoteur qui établit un projet thérapeutique détaillé dont la
finalité tentera une action globale de la personne âgée dans son individualité, à l’aide de
diverses techniques, en utilisant toutes les possibilités de mouvement du corps, d’action
et de détente, d’expression et de relation pour essayer de restaurer l’ensemble de la
9ème Journée Toulousaine de Psychomotricité
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personnalité en vue d’une meilleure adaptation du sujet à son milieu, en l’occurrence
l’institution.
Pour ce faire la thérapie psychomotrice utilise des médiations multiples dont la
terminologie souvent changeante fait référence à un contenu commun pour les
psychomotriciens.
Nous-nous proposons maintenant de vous présenter nos principales approches
thérapeutiques tout en spécifiant notre rôle qui diffère pour les patients de l’EHPAD et du
FAM.
Références bibliographiques
Aubert, E., & Albaret, J.-M. (2001). Vieillissement et psychomotricité. Marseille : Solal.
Bohomme, P., & Pras, P. (1998). La dépression du sujet âgé. Ardix Médical – Editorial Assistance :
Levallois-Perret.
Charazac, P. (2001). Introduction aux soins géronto-psychiatriques. Dunod : Paris.
Dupont, R. (2000). Premières journées de la Psychomotricité en Gérontologie. Editions
Vernazobres-Grégo : Paris.
Evolution psychomotrice : n°35 (le vieillissement)
Feil, N. (2005). Validation mode d’emploi. Paris : Editions Lamarre.
Le Goues, G. (2000). L’âge et le principe de plaisir. Dunod : Paris.
Lemaire, P. (1999). Le vieillissement cognitif. Paris : PUF.
Lemoine, P., & Ferry, M. (1996). Vieillissement du sommeil. Ardix Médical – Editorial Assistance :
Levallois-Perret.
Monfort, J.C. (1998). La psychogériatrie. Paris : PUF.
Personne, M. (1994). Le corps du sujet âgé. Pathologie de la vieillesse et relation de soins. Paris :
Privat Dunod.
Pinoit J.M., & Gaudet M. (1996). Syndrome confusionnel chez le sujet âgé – Ardix Médical –
Editorial Assistance : Levallois-Perret.
Pitteri F. (2000). Psychomotricité et personnes âgées. In C. Potel (Ed.), Psychomotricité : entre
théorie et pratique. Paris : In Press Edition.
Sebbane G., & Perilliat J.G. (1999). Attitude pratique en Gérontologie (Tomes 1& 2). Maisons-
Alfort : Laboratoire Lafon.
Thomas P., & Roche J. (1997). L’anxiété du sujet âgé. Ardix Médical – Editorial Assistance :
Levallois-Perret.
Unités de soins Alzheimer (2000). Maladie d’Alzheimer, Recherche Pratique et Clinique, Vol. 4.
Paris : Serdi Edition.
van der Linden, M., & Hupet, M. (1994). Le vieillissement cognitif. PUF : Paris.
Wildlocher, D. (1983). Le ralentissement dépressif. PUF : Paris.
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Traitement local et global des informations visuelles chez les enfants
avec autisme : faible cohérence centrale ou trouble exécutif
Patrice Gillet, Psychologue, CRA & Service Universitaire de Pédopsychiatrie, CHRU
Bretonneau, 37044 Tours cedex - [email protected]
L’autisme infantile caractérise un trouble du développement des relations sociales et de
la communication verbale et non verbale associé à des activités stéréotypées et des
centres d’intérêt restreints (voir Lenoir & al. 2003 ; Rogé, 2003). Les observations
cliniques montrent que les enfants avec autisme ont un comportement visuel particulier
non seulement envers les personnes qu’ils évitent du regard, mais aussi envers les
objets. Les comportements d’utilisation des objets des enfants avec autisme sont souvent
décrits comme « atypiques » basés sur la recherche d’auto-stimulations sensorielles
ou/et sur l’exploration visuelle d’un détail saillant comme la roue d’une voiture miniature,
ou l’œil coloré d’un ours en peluche que l’enfant peut alors manipuler de manière
répétitive. Cette attirance pour les détails qui guide l’action suggère que les enfants avec
autisme traitent les informations visuelles de manière fragmentée, autrement dit qu’ils
traitent les informations perceptives sur un mode « local », axé sur la prise en compte
d’un détail, au détriment d’un traitement global ou holistique des informations axé sur la
prise en compte d’une configuration ou d’un contexte signifiant. De nombreuses études
se sont intéressées au style cognitif des personnes avec autisme pour montrer une
préférence pour le traitement perceptif « local » des informations visuelles. Celles-ci
peuvent être argumentées par l’analyse des mouvements oculaires durant l’exploration
des visages (Joseph & Tanaka, 2003), par aussi la facilitation exercée, lors d’activités
constructives par des modèles dessinés fragmentés (Shah & Frith, 1984) et par les
procédures graphiques utilisées lors de la copie de dessins géométriques ou d’objets
(Mottron & al., 1999 ).
Cette préférence pour le « local » rendrait compte des îlots d’aptitude souvent
notés dans le domaine visuo-spatial et de « talents » dans le domaine graphique et
architectural. Cette préférence rendrait compte aussi de difficultés, en particulier pour
extraire des émotions assignées aux visages et « succomber » aux illusions visuelles
(Happé, 1996)
Pour Frith & Happé (1994) ce style cognitif privilégiant le traitement local des
informations perceptives traduit une « faible cohérence centrale » : une difficulté à traiter
les informations disparate dans un cadre représentatif unifié. Cette hypothèse partage
des similitudes avec celle proposée par Goldstein (1947) concernant les effets de lésions
préfrontales sur la cognition et le comportement : « Difficultés à dégager d’un ensemble
disparate d’éléments des propriétés communes ou vues d’ensemble,…, des réactions
dépendantes des impressions sensorielles avec un attachement à certains aspects des
stimuli,.., une perte de l’attitude abstraite, une impossibilité de mise à distance par
rapport au réel avec des difficultés à passer volontairement d’une activité à une autre ».
Ainsi, le style cognitif des personnes avec autisme qui privilégie le traitement local des
informations traduirait un manque de flexibilité cognitive et les difficultés d’attention
sélective que l’on abordera en présentant des résultats obtenus chez des enfants avec
autisme, aux tests visuo-perceptifs (ex : Copie de la Figure de Rey, tests d’illusion
perceptive, test de Navon utilisés pour aborder la distinction entre traitement local et
traitement global), aux tests exécutifs extraits de la NEPSY et aux échelles d’observation
des comportements autistiques, pour pouvoir discuter des possibles relations entre le
style cognitif axé sur le local, le fonctionnement exécutif et les signes comportementaux
autistiques.
Références bibliographiques
Gillet, P., Hommet, C., & Billard, C. (2000). Neuropsychologie de l’enfant : Une introduction. Solal :
Marseille
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