MIE – Maturation et Vulnérabilité MT3/2
ECN’s 32-41-289 - Troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent Année Universitaire 2009 - 2010
Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes
(Mise ligne 09/10/09 – LIPCOM)
Hélène Denis
Troubles anxieux de l’enfant
et adolescent
Dr Hélène DENIS
MPEA Peyre Plantade
Item 32 41 289
Les troubles anxieux
de l’enfant et adolescent
¾anxiété de séparation le plus fréquent
3 à 4% des enfants d’âge scolaire
¾trouble anxieux généralisé
3%, 3,7% des adolescents
¾phobie sociale 1%
¾phobies simples 2,4%
¾trouble panique 0,6% des adolescents
¾TOC 2% des enfants d’age scolaire
CRISE D’ANGOISSE AIGUE CHEZ L’ENFANT
OBJECTIFS
·Savoir reconnaître une crise d’angoisse aiguë
·Savoir analyser
- la sémiologie
- les circonstances déclenchantes dans l’histoire de l’enfant
- l’évolution dans le temps
·Savoir rechercher les facteurs prédisposants
·Eliminer une pathologie organique
·Savoir mettre en place les mesures thérapeutiques
1. Symptomatologie
Survenue brutale chez l’enfant ou l’adolescent d’un état de
malaise
Caractérisé par des signes psychiques :
- tantôt une peur sans objet, indéfinissable
- tantôt plus précisément la peur de mourir, la peur de
perdre le contrôle sur soi, de devenir fou, la peur de perdre
le contrôle sur l’environnement qui peut être plus reconnu
(perte des repères spatio-temporaux), de se transformer
(hallucinations), ou de devenir dangereux (persécution)
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Hélène Denis
1.1 accompagnée de signes physiques
- agitation ou sidération motrice
- signes neuro-végétatifs, palpitations, étouffement, sueurs
- douleurs (céphaliques, abdominales)
Son début et sa fin sont brutaux, ainsi elle est limitée dans
le temps (de quelques minutes à quelques heures).
Son déclenchement est réactionnel à un événement
extérieur, à une circonstance plus ou moins clairement
identifiée, actuelle ou réactivant un événement plus ou moins
ancien (cf angoisse de
séparation, d’abandon), ou à un stress post-traumatique.
Sa résolution est spontanée ou liée aux réactions adoptées.
Cette crise d’angoisse aiguë peut survenir dès l’enfance où
prédominent les symptômes physiques ; elle est fréquente
aussi au moment de l’adolescence, notamment chez les filles
; elle peut se compliquer, si elle se répète, surtout chez le
garçon
d’intoxications (alcool, médicaments, drogue) et, chez la fille,
plutôt de crises tétaniques ou boulimiques.
1.2 Il peut exister des facteurs organiques
- malaise lié à une maladie organique à rechercher par un
examen soigneux
- hyperthyroïdie
- intoxication ou sevrage, notamment médicamenteux
2 Conduite à tenir
2.1 Immédiate
- rassurer l’enfant et son entourage
- si besoin, l’isoler en milieu sécurisant, contenant affectivement
- si échec, prescrire momentanément des tranquillisants de l’enfant et de
l’adolescent (très rarement)
2.2 A plus long terme si répétition
- traiter le facteur déclenchant, le terrain
- engager un travail psychothérapique individuel : cognitivo-
comportemental et/ou d’inspiration psychanalytique, et familial
- et/ou prescrire un médicament au long cours pour prévenir les
récidives : antidépresseurs plutôt que tranquillisants
- selon l âge de l’enfant (guère avant 7 ans), proposer une
technique d’auto-apprentissage de la maîtrise du corps :
relaxation
Pour en savoir plus …
MOUREN SIMEONI MC, VILA G , VERAL L. (1993) – Troubles anxieux
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Hélène Denis
Anxiété de séparation
Anxiété excessive concernant la séparation du domicile ou des
personnes à qui l’enfant est attaché.
Au moins pendant 4 semaines
Avant 18 ans
Doit causer une détresse ou une perturbation significative dans
d’importants domaines de fonctionnement
Anxiété de séparation normale à un certain degré
À 1 an: peur de l’étranger
A l’entrée à l’école
Anxiété excessive ou inappropriée par rapport à la période de
développement
Au moins 3 symptômes liés à des préoccupations excessives concernant la
séparation d’avec la figure d’attachement
Refus de l’école, peur au moment de la séparation, plaintes variées,
cauchemars à thème de séparation
Epidémio :
Plus fréquent chez l’enfant que l’adolescent
Autant de filles que de garçons
Début possible en période préscolaire, le plus souvent à 7-8 ans
Etiologie
-facteurs psychosociaux
Jeunes enfants immatures et dépendants d’une figure maternelle
sont prédisposés
Enfants timides
Qualité de l’attachement maternel (mère souffrant d’un trouble
anxieux – attachement peu ferme, préoccupations parentales
anxieuses,…)
Apparition lors d’un évènement stressant : DC d’un membre de la
famille, maladie, déménagement, changement d’école,…
-Facteurs d’apprentissage:
Anxiété transmise par les parents par modelage (mode d’adaptation phobique
aux situations nouvelles comme l’école), hyperprotection des éventuels
dangers.
-facteurs génétiques:
La descendance directe d’adultes présentant des troubles anxieux a une
prédisposition à souffrir d’une anxiété de séparation dans l’enfance. Le risque
le plus élevé est pour les parents présentant un trouble panique avec
agoraphobie.
Diagnostic : Au moins 3 symptômes suivants
-détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation d’avec la
maison ou les principales figures d’attachement, ou en anticipation de telles
situations
- crainte excessive et persistante concernant la disparition des principales
figures d’attachement ou un malheur pouvant leur arriver
- crainte qu’un évènement malheureux ne vienne les séparer
- réticence persistante ou refus d’aller à l’école ou ailleurs an raison de la peur
de la séparation
- appréhension ou réticence à rester à la maison seul ou ailleurs sans des
adultes de confiance
- réticence ou refus d’aller dormir sans être à proximité de l’une des principales
figures d’attachement ou d’aller dormir en dehors de la maison
- cauchemars répétés à thème de séparation
- plaintes somatiques répétées lors des séparations ou en anticipation
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Hélène Denis
Histoire du patient :
Importants épisodes de séparation (maladie, hospitalisations, DC,
déplacement géographique,…)
Dans la petite enfance, trouble de la séparation-individuation ou absence de
figure maternelle adéquate
Evolution et pronostic :
Variables, liés à l’âge de début, à la durée des symptômes, à la comorbidité
Meilleur pronostic pour les plus jeunes qui vont encore à l’école que pour les
ados qui ne vont plus à l’école depuis longtemps
90% récupèrent lors de la première année de prise en charge
Prédisposition pour d’autres troubles anxieux ou troubles dépressifs
Traitement :
Psychothérapie individuelle, réassurance de l’entourage, mesures pour
rassurer l’enfant dans la vie quotidienne
Education familiale voire une thérapie familiale
TCC (relaxation, exposition en imagination ou in vivo, restructuration
cognitive,…)
Chimiothérapie (antidépresseurs (AD), anxiolytiques (BZD),…)
Refus scolaire associé est une urgence psychiatrique :
Programme de réinsertion scolaire adapté ou hospitalisation
Objectifs de l’hospitalisation :
-expositions à une séparation
- lieux protégés et sécurisants
- reprise progressive d’une scolarité
- contacts avec le milieu scolaire
- travail avec la famille
Phobie spécifique de l’enfant
Peur persistante ou répétée, d’objet ou de situation anormale par son
intensité qui s’accompagne d’une altération significative du fonctionnement
social, scolaire ou familial, pendant au moins 6 mois.
Peur irrationnelle conduisant à un évitement conscient de l’objet, de
l’activité ou de la situation. La présence ou l’anticipation provoque une
angoisse sévère.
Le sujet reconnaît le caractère excessif ou irrationnelle de sa peur
Epidémio : 5 à 10% de la population générale
Complications : dépression, alcool, toxiques, autres troubles anxieux
Début entre 5 et 9 ans
Les plus fréquents : animaux, orages, hauteur, maladie, blessures, mort
Etiologies : multifactorielles, facteurs biologiques, génétiques,
environnementaux, psychologiques
Traitement : réassurance de l’entourage, apprentissage de méthodes de
réassurance, thérapie individuelle de différents types
Anxiété sociale de l’enfance
-Anxiété persistante dans des situations sociales où l’enfant est exposé à des
personnes non familières, y compris des enfants de son âge, se manifestant
par un comportement d’évitement social
- l’enfant est gêné, embarrassé, ou se fait trop de soucis concernant le
caractère approprié de son comportement quand il se trouve en relation avec
des personnes inconnues
- le trouble interfère de façon significative avec les relations sociales
entraînant une restriction de ces dernières; les situations sociales nouvelles
ou imposées provoquent un désarroi avec crise de larmes, absence de
parole spontanée, ou retrait de la situation
- l’enfant entretient des relations sociales satisfaisantes avec des personnes
connues
- au moins 4 semaines, avant 6 ans
Complications : dépression, isolement social, régression
développementale,…
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(Mise ligne 09/10/09 – LIPCOM)
Hélène Denis
Traitement : travail sur la dynamique familiale, thérapies individuelles de
différents types, possibilité d’association médicaments (ISRS) + Thérapie
(TCC)
Principes : affirmation de soi, relaxation, expositions, jeux de rôle, …
HdJ: milieu rassurant, resocialisation, scolarisation, verbalisation,
expositions, échanges avec la famille, valorisation ou renforcements
positifs,…
Anxiété généralisée de l’enfance
-Anxiété et inquiétudes marquées présentes pendant au moins un jour sur
deux, pendant une période d’au moins 6 mois; l’anxiété et la performance
concernent plusieurs évènements ou activités
- difficultés à contrôler son inquiétude
- au moins 3 symptômes associés: fébrilité, sensation d’être survolté ou à
bout, fatigue, épuisement, fatigabilité, difficultés de concentration,
impression de tête vide, irritabilité, tension musculaire, perturbation du
sommeil
- degré cliniquement significatif de détresse et de dysfonctionnement
social, professionnel, scolaire,…
Prévalence 3 à 8% sur 1 an dans une population adulte.
Très souvent associé à un autre trouble anxieux.
Plus souvent chez les femmes, début souvent précoce
Traitement : travail sur la dynamique familial, réassurance de l’entourage
et méthode d’accompagnement de l’enfant, psychothérapies, possibilité de
traitement médicamenteux (BZD, AD)
Trouble panique avec ou sans agoraphobie
Epidémio : 3 à 5% des adultes, 3x plus de femmes
surtout autour de 25 ans, possible chez les enfants et ados
Etiologies :
Facteurs biologiques : (anomalies cérébrales fonctionnelles ou
structurelles), hyperactivité sympathique, implication de la sérotonine,
noradrénaline, GABA.Anomalies en imagerie des lobes temporaux,
hippocampe,…
Facteurs génétiques : 4 à8x plus chez les parents du premier degré,
étude de jumeaux
Facteurs psychosociaux : anxiété est une réponse émotionnelle apprise
au cours d’expériences ou d’observations de modèles. Hypersensibilité
aux sensations corporelles.
Définition :
Crise aigüe d’angoisse
Période bien délimitée de crainte ou malaise intense ou surviennent
de façon brutale des symptômes comme palpitations, sueurs,
transpiration, tremblement, sensation de souffle coupé, sensation
d’étranglement, douleur thoracique, nausée, vertiges, déréalisation,
peur de perdre le contrôle de soi, de devenir fou, de mourir,
paresthésies, frissons, bouffées de chaleur
Trouble panique :
Attaques de panique récurrentes et inattendues avec la crainte d’en
avoir d’autres, préoccupations des implications possible de l’AP,
changement de comportement important. (évitement)
Agoraphobie : (évitement)
Anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou des situations
d’où il pourrait être difficile de s’échapper ou on pourrait ne pas trouver
de secours.
(en dehors du domicile, dans une foule, sur un pont, dans un train,…)
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