Sexualité féminine - F. Bianchi

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SEXUALITE FEMININE
F. Bianchi-Demicheli
Clinique de Stérilité et Endocrinologie gynécologique
Département de gynécologie et obstétrique
HUG Genève
BIBLIOGRAPHIE
•
ICD-10 International Statistical Classification of Diseases and
Related Health Problems. Paris: Masson; 1993.
•
DSM IV. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders.
Paris: Masson; 1996.
•
Pasini W. La force du désir. Paris: Editions Odile Jacobs; 1999.
QUELQUES NOTES SUR LA SEXUALITE
•
La sexualité normale est difficile à définir, il est plus facile
définir la sexualité anormale.
•
Sexualité anormale: comportement sexuel qui est destructeur
pour une personne ou des gens, qui peut ne pas être dirigée
vers un partenaire, qui peut exclure la stimulation des
organes sexuels, qui est associée de façon inappropriée avec
sentiments de culpabilité ou d’anxiété ou elle est
compulsive.
PSYCHOSEXUALITE
La sexualité et la totalité de la personnalité sont tellement
entrelacées, que parler de sexualité comme entité séparée est
virtuellement impossible.
Le terme psychosexuel est donc utilisé pour décrire le
développement et le fonctionnement de la personnalité ainsi
que son interaction avec la sexualité.
Il s’applique donc plus que seulement aux sentiments et au
comportement sexuels et n’est pas synonyme de libido dans le
sens freudien.
FACTEURS PSYCHOSEXUELS
La sexualité dépend de 4 facteurs psychosexuels en connexion un
avec l’autre:
•
•
•
•
identité sexuelle
identité de genre
orientation sexuelle
réponse sexuelle
REPONSE SEXUELLE
Séquence de évènements physiologiques et
émotionnels qui
impliquent le désir sexuel, l’excitation centrale et
périphérique et les réponses génitales.
•
modèle 4 phases
Masters and Johnson (1966)
excitation, plateau, orgasme, résolution
focalisation sur la réponse périphérique
•
modèle 3 phases
Kaplan (1977, 1979)
désir, excitation et orgasme
Elle focalise l’accent sur les aspects psychiques et
centraux de la réponse sexuelle en conceptualisant
une première phase dans le désir.
REPONSE SEXUELLE
La réponse sexuelle est une vraie expérience psychophysiologique.
L’excitation est déclenchée par des stimuli psychologiques
et physiques, les niveaux de tension sont ressentis physiquement et
émotionnellement.
Dans le DSM-IV le cycle de la réponse sexuelle de la femme
et de l’homme sont décrits en 4 phases:
1. Désir
2. Excitation
3. Orgasme
4. Résolution
REPONSE SEXUELLE CHEZ LA FEMME
1- DESIR
Fantaisies sexuelles et désir d’avoir des relations sexuelles
2. EXCITATION
Cette phase est déclenchée par des stimulations physiques,
psychologiques ou les 2 ensemble et s’exprime par un
subjectif sens de plaisir.
Si la stimulation continue, il y a apparition de lubrification
vaginale, érection des mamelons, le volume des seins
augmente, tumescence du clitoris, les lèvres deviennent plus épaisses
cause de l’engorgement veineux, augmentation de la fréquence
cardiaque et respiratoire.
3. ORGASME
La phase de l’orgasme correspond au pic du plaisir sexuel avec
déclenchement de la tension sexuelle et des contractions rythmiques
des muscles périnéaux et des organes pelviens liés à la reproduction
Chez la femme l’orgasme est caractérisé par 3-15 contractions
involontaires du troisième externe du vagin et par des fortes
contractions de l’utérus, partant du fundus vers le col, contractions
involontaires des sphincter interne et externe de l’anus.
4. RESOLUTION
Cette phase consiste dans le détumescence des génitaux, qui
amène le corps à l’état de repos.
Les femmes n’ont pas de période réfractaire et peuvent avoir
des orgasmes multiples et successives.
TYPES D’ORGASME
•
Pendant des décennies les psychanalystes ont cru que la
femme adulte devait réagir avec l’orgasme à l’introduction du
pénis dans le vagin et que les femmes qui avaient des
orgasmes par stimulation clitoridienne étaient fixées au stade
phallique avec une envie de pénis.
•
C’est avec Master and Johnson qu’il fut découvert que le site de
stimulation était le clitoris et que par la suite les contractions se
propageaient dans le vagin. Leur idée a fait supprimer la notion
d’un double orgasme clitoridien et vaginal.
•
Pourtant différentes recherches et l’expérience des femmes
continuait à distinguer l’orgasme clitoridien et vaginal.
•
Les recherches actuelles concordent sur le fait qu’il existe une
autre zone que le clitoris capable de déclencher l’orgasme.
•
Une étude faite sur des femmes paraplégiques en 1979, montre
que l’orgasme féminin répond à 2 entités différentes:
orgasme superficiel (clitoridien) et profond (vaginal)
POINT G
•
Grafenberg décrit en 1950 l’érogénéité dans la partie antérieure
du vagin, dans une zone bien localisé : Point G.
•
Ce point qui correspond en fait à une zone, correspond à la fascia
de Halban.
•
La fascia d’Halban se trouve dans la moitié supérieure de la face
antérieure du vagin, où la vessie entre en rapport avec la paroi
vaginale. L’orgasme profond serait en relation avec la stimulation
de cette zone érogène
EJACULATION FEMININE
INTRODUCTION
•
•
•
•
Plusieurs femmes ont signalé l’expulsion d’une quantité
importante de liquide pendant l’orgasme.
L’ensemble de données anecdotiques a fait supposer qu’il
s’agissait d’urine.
Pourtant Grafenberg (1950) a examiné le fluide et a observé
qu’il n’avait pas les caractéristiques de l’urine.
Des recherches urologiques ont montré que des glandes
situées dans la portion postérieure de l’urètre féminine, un peu
l’homologue de la glande prostatique, produisent et secrètent un
fluide.
•
Plus tard des recherches auraient montré qu’il avait des
corrélations entre l’expulsion de fluide et orgasme: ce qui
correspond à l’éjaculation féminine
•
Beaucoup de controverses ont été soulevées par ces
observations.
•
Toutefois il semblerait effectivement que chez un nombre
indéterminé de femmes il y aurait l’expulsion de fluide pendant
l’orgasme.
•
Le fluide de la lubrification vaginale abondante n’explique que
partiellement l’éjaculation féminine.
•
L’éjaculât des femmes différerait de ce fluide et de l’urine par
l’important taux en phosphatase acide prostatique, substance
sécrétée que par la prostate de l’homme.
DYSFONCTIONS SEXUELLES
Définition:
Troubles du cycle de la réponse sexuelle ou
douleurs pendant les activités sexuelles (DSM-IV
Troubles ne permettant pas d’avoir des relations
sexuelles satisfaisantes (CIM 10)
•
•
•
•
•
•
•
Troubles du désir sexuel
Troubles de l’excitation
Troubles de l’orgasme
Troubles sexuels avec douleur
Dysfonction sexuelle due à une affection médicale
Dysfonction sexuelle induite par une substance
Dysfonction sexuelle non spécifiée
DYSFONCTIONS SEXUELLES
FEMININES (DSM IV)
TROUBLES DU DESIR SEXUEL
Trouble: baisse du désir sexuel (F52.0)
Trouble: aversion sexuelle (F52.10)
DYSFONCTIONNEMENT SEXUEL
CHEZ LA FEMME (CIM 10)
Absence ou perte du désir sexuel (F52.0)
Aversion sexuelle (F52.10) et absence du
plaisir sexuel (F52.11)
TROUBLES DE L’EXCITATION SEXUELLE
Trouble de l’excitation sexuelle chez la femme (F52.2)
Échec de la réponse génitale (F52.2)
TROUBLES DE L’ORGASME
Trouble de l’orgasme chez la femme (F52.3)
Dysfonctionnement orgasmique (F52.3)
TROUBLES SEXUELS AVEC DOULEUR
Vaginisme (non due à une affection médicale
générale (F52.5)
Dyspareunie (non due à une affection médicale
générale) (F52.6)
Vaginisme non organique (F52.5)
Dyspareunie non organique (F52.6)
ETIOLOGIE DES DYSFONCTIONS SEXUELLES
CHEZ LA FEMME
•
Causes organiques
•
Causes toxiques (drogues, OH, poisons)
•
Causes médicamenteuses
•
Causes psychiques
•
Causes relationnelles
FACTEURS ORGANIQUES (liste pas exhaustive)
•
Affections gynécologiques
•
Maladies génétiques
•
Troubles endocriniens
•
Troubles cardiovasculaires
•
Troubles neurologiques
•
Maladies infectieuses
•
Malnutrition
TROUBLES DU DESIR SEXUEL CHEZ LA FEMME
3 classes:
•
•
•
baisse ou absence du désir sexuel
aversion sexuelle
exacerbation du désir sexuel (sexual addiction)
EPIDEMIOLOGIE
•
•
F>H
environ 30% des femmes baisse du désir sexuel
ETIOLOGIE
La présence du désir sexuel dépend de différents facteurs
(Kaplan&Sadock’s):
•
•
•
•
•
biologiques et hormonaux
une self-estime adéquate
la capacité d’acceptation d’être une personne sexuelle
des expériences passées positives avec la sexualité
un partenaire approprié et attractif
⟨
La perturbation ou l’absence de quelques uns de ces facteurs peut
provoquer la baisse du désir sexuel.
•
anxiété
dépression
stress
•
•
Bibliographie: La force du désir. W Pasini, 1999
TROUBLES DE L’EXCITATION CHEZ LA FEMME
•
Incapacité répétée et persistante d’atteindre ou de maintenir
une vasocongestion suffisante.
•
Chez la femme ce trouble est caractérisé par l’absence ou
l’insuffisance, persistante ou récurrente, complète ou partielle,
de lubrification vaginale comme réponse à la stimulation
sexuelle.
ETIOLOGIE
CAUSES PSYCHOLOGIQUES
•
•
•
•
•
anxiété
culpabilité
peur
dyspareunie
troubles du désir
CAUSES ORGANIQUES
•
troubles hormonaux: testostérone, prolactine, thyroxine
MEDICAMENTS
•
antihistaminiques, anticholinergiques
TROUBLES DE L’ORGASME CHEZ LA FEMME
DEFINITION
Inhibition ou absence récurrente ou persistante de l’orgasme après un
phase d’excitation sexuelle que les cliniciens jugent adéquate dans le
intensité et durée; ou plus brièvement l’incapacité d’atteindre l’orgasm
après masturbation ou coït.
•
•
primaire
secondaire
ETIOLOGIE
•
ANORGASMIES ORGANIQUES
•
ANORGASMIES PRIMAIRES
•
ANORGASMIES SECONDAIRES
•
ANORGASMIES CIRCONSTANCIELLES
TROUBLES SEXUELS AVEC DOULEUR
DYSPAREUNIE
DEFINITION
Douleurs génitales persistantes ou récurrentes associées au coït chez
la femme et chez l’homme.
CLINIQUE
Douleurs parfois brûlures, démangeaisons, irritations pendant le coït e
parfois après. Le tableau se complique parfois avec une sécheresse
vaginale, une baisse du désir sexuel.
VAGINISME
Contraction involontaire des muscles vulvoperineaux (muscle
pubococcygien qui entoure le tiers inférieur du vagin) qui s’oppose à
toute tentative de pénétration vaginale.
FREQUENCE
Difficile à évaluer car beaucoup de patientes ne le disent pas.
La contraction des muscles vulvopérineaux est involontaire et incoercible.
Elle est déclenchée par une perturbation émotionnelle, débutant par peur
panique, qui se déclare devant toute perspective de pénétration.
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