L’ORCHIDOPHILE connaître, cultiver et protéger les orchidées www.sfo-asso.com L’Orchidophile 204 - Mars 2015 - 46 (1) n° 204 - 2015 Vol. 46 (1) Numéro spécial Cattleya SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE SOMMAIRE L'ORCHIDOPHILE n° 204 - 2015 - vol. 46 (1) Présidents d’honneur † Georges MOREL (1970-1972) - Marcel LECOUFLE - (1972-1981 ) - † Dr Jean CAMARD (1981-1982) † Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) - † Roger BARBIER (1995-1998) - Janine BOURNÉRIAS (1998-2002) Alain JOUY (2002-2008) Composition du Bureau Président : Pierre LAURENCHET Vice-Président : Jean-Michel HERVOUET Secrétaire Générale : Agnès MÉTIVIER Trésorier : Robert BORDES Trésorier adjoint : Jean-Louis LAURENCIN Rédacteur L’Orchidophile : David LAFARGE Responsable des expositions : Michel LE ROY Relations extérieures : Charlotte DUPONT Protection : Pascal DESCOURVIÈRES Recherche de financements : Philippe FELDMANN Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET Culture : Alain BENOÎT Composition du Conseil d’Administration Jean-Pierre AMARDEILH, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Robert BORDES, Michel DEMARES, Pascal DESCOURVIÈRES, Charlotte DUPONT, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET, Jean-Claude GOORIS, Monique GUESNÉ, Jean-Michel HERVOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE, Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LECARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE, Daniel PRAT, Michel SÉRET, Ofélia TÉQUI Bibliothécaire : Michel GIRAUD Associations régionales, Groupements et Sections 83 115 5 61 43 ORCHIDÉES EXOTIQUES Quelles évolutions de la taxinomie et de la classification du genre Cattleya ? William CAVESTRO –––––––––––––––––––––––––– 5 Le genre Guarianthe Wesley E. HIGGINS ––––––––––––––––––––––––– 13 Cultiver les laelias rupicoles Greg ALLIKAS–––––––––––––––––––––––––––––– 19 Cattleya maxima Lindl. Alberto GROSSI –––––––––––––––––––––––––––– 39 L’hybridation des cattleyas : passé, présent et avenir Gene CROCKER –––––––––––––––––––––––––––– 43 Isabelia Barb. Rodr. l’histoire complexe d’un petit genre dans la sous-tribu des Laeliinae William CAVESTRO ––––––––––––––––––––––––– 53 Laelia purpurata et sa sélection Carlos GOMES ––––––––––––––––––––––––––––– 61 SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Présidente : Solange ESNAUT, avenue des Combarelles, LA BLAQUIÈRE, 34 600 LE PRADAL – [email protected] www.sfoaquitaine.com SFO AUVERGNE (03-15-23-43-63) – Présidente : Chantal RIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected] - www.sfo-auvergne.org SFO BOURGOGNE (21-58-71-89) – Président : Vincent GILLET, 11 rue de Belle-vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON – [email protected] SFO CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : JeanClaude ROBERDEAU, 681 route d'Arian, 41 250 FONTAINES-ENSOLOGNE - [email protected] - http://sfocl.free.fr/ SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-78-91-92-93-94 et 95) – Président : Alain BENOÎT, 33 rue des Maraîchers, 75020 PARIS – [email protected] - www.sfo-idf.com SFO LANGUEDOC (12-30-34-48) – Président : Francis DABONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30000 NÎMES – [email protected] - perso.orange.fr/michel.nicole SFO LORRAINE ALSACE (54-55-57-67-68-88) – Présidente : Monique GUESNÉ, 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE – [email protected] - sfola.fr SFO NORD (02-59-60-62-80) – Président : Frédéric DEBRUILLE, 18 boulevard Louise Michel, 59490 SOMAIN – [email protected] - www.orchid-nord.com SFO NORMANDIE (14-27-61-76) – Présidente : Georgette LECARPENTIER, 15 rue Beaudouin, 27700 LES ANDÉLYS – [email protected] SFO PACA (04-05-06-13-83-84) – Président : Pierre-Michel BLAIS, Les Douvelles, route de Salernes, 83570 ENTRECASTEAUX – [email protected] sfoprovence-alpes-cotedazur.jimdo.com SFO POITOU-CHARENTES VENDÉE (16-17-79-85-86) – Président : Jean-Claude GUÉRIN, 45 Grand’Rue, 79200 LA PEYRATTE – [email protected] www.orchidee-poitou-charentes.org SFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : Roselyne BUSCAIL, 12 allée des Argelats, 66180 VILLENEUVE-DE-LARAHO – [email protected] - sfopyreneeest.jimdo.com SFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73-74) – Président Michel SÉRET, 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS – [email protected] - sfo.rhonealpes.free.fr SFO STRASBOURG – AROS – Présidente : Brigitte REDONNET, 12bis Le Canal, 67120 WOLXHEIM – [email protected] - aros.asso.fr Sociétés adhérentes et correspondantes ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO) Président : Albert FALCINELLI - 1 rue du Bastion Montmorency, 11370 LEUCATE - [email protected] - www.afjo.org ASSOCIATION PIXIFLORE Présidente : Caroline LAHMEK - 11 rue Pierre Curie, 94120 FONTENAY-SOUS-BOIS [email protected] - www.pixiflore.com GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO) Présidente : Denise ROUCOULE - 37 rue de l’Autan blanc, 31214 L’UNION - [email protected] - http://www.gmpao.org ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA) Présidente : Christiane MERLO - Maison des Associations, 33520 BRUGES - [email protected] - opea.free.fr SOCIÉTÉ MÉDITERRANÉENNE D’ORCHIDOLOGIE Président: Roland MARTIN - 04250 LA-MOTTE-DU-CAIRE SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCÉAN (SOLO) www.orchidees-loire-ocean.fr 99 Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986 Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France. © SFO – Paris – Dépôt légal mars 2015 – ISSN : 0750-0386 ORCHIDÉES EXOTIQUE (SUITE) Cattleya walkeriana (fiche de culture) Michel GIRAUD –––––––––––––––––––––––––––––– 81 ORCHIDÉES D’EUROPE SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIE Association sans but lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901 Agréée par le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable Adhérente à : – l’EOC (European Orchid Council) ; – la FFSN (Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles) ; – la SNHF (Société Nationale d’Horticulture de France). Siège social: 17, quai de la Seine, 75019 PARIS, Tél. 01 40 37 36 46 (répondeur) [email protected] www.sfo-asso.com Quatre numéros par an Directeur de la publication Pierre LAURENCHET Rédacteur David LAFARGE Rédacteur adjoint Jean-Pierre AMARDEILH Comité de rédaction Pierre AUTHIER Nicole BORDES Jean-Michel HERVOUET Hélène RODRIGUEZ Rémi TOURNEBIZE Les orchidées des collines de Marseille Bernard GINÉSY –––––––––––––––––––––––––––––– 83 Voyage en Italie du sud-est Adrien CHATEIGNIER ––––––––––––––––––––––––– 99 Deux hybrides intergénériques de la Drôme Guy LAMAURT –––––––––––––––––––––––––––––– 115 COIN DES ARTISTES Le genre Cattleya Jacqueline DEVIN (aquarelle), Nicole BORDES & David LAFARGE (textes) –––––––––– 73 VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS Informations –––––––––––––––––––––––––––––––––––– 2 Éditorial–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––3 Vient de paraître––––––––––––––––––––––––––––18, 38, 98 Notes de lecture–––––––––––––––––––––––––––––– 60, 125 Table annuelle 2014 ––––––––––––––––––––––––––––––133 Activités 2015 des SFO locales et régionales–––––––––––137 Orchisauvage –––––––––––––––––––––––––––––––––––138 EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS Mille et une orchidées d’Asie ––––––––––––––––––––––128 Calendrier Michel LE ROY ––––––––––––––––––––––––––––––– 129 Wild Orchid workshop––––––––––––––––––––––––––– 140 Publicités––––––––––––––––––––––––––12, 52, 72, 114, 124 La préparation de L’Orchidophile, la rédaction des articles et leur illustration (cartes, photographies, dessins…) sont entièrement assurées par des bénévoles. Les articles publiés engagent exclusivement la responsabilité de leurs auteurs. Les insertions publicitaires n’engagent pas la responsabilité de la rédaction. La rédaction est libre d’accepter, d’amender ou de refuser les manuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenée à remplacer ou supprimer les clichés ou illustrations de qualité insufPhotographie de première de couverture : Cattleya Tokyo Magic (Photo Greg ALLIKAS). fisante. La reproduction partielle ou totale des articles publiés dans L’Orchidophile n’est autorisée que sous réserve de l’accord préalable des auteurs et de la rédaction. 1 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) INFOS BONNE ANNÉE Le Comité de Rédaction adresse à tous les lecteurs ses meilleurs vœux pour l’année 2015. Nous vous souhaitons de nombreuses découvertes, beaucoup de bonheur et de partage autour des orchidées. Nous espérons également que les numéros de cette année vous apporteront une grande satisfaction, notamment ce premier numéro à la pagination augmentée, et particulièrement consacré au genre Cattleya et aux genres alliés. RENCONTREZ-NOUS La SFO sera présente, en ce début d’année, sur plusieurs manifestations : Festival des orchidées du Muséum National d’Histoire Naturelle ou Exposition internationale de Vaucelles. L’occasion de rencontrer des membres de notre association et d’échanger avec eux ! REMERCIEMENTS Nous remercions les personnes qui nous accompagnent et nous soutiennent tout au long de l’année. 2 Un remerciement particulier à Janine BOURNÉRIAS, qui relit consciencieusement les textes à la recherche des coquilles. Un hommage particulier a été rendu à cette importante personnalité de notre Société lors de la dernière réunion du Comité de Rédaction. Nous remercions également Charlotte DUPONT, qui fait elle aussi un grand travail de relecture. Nous n’oublions pas nos soutiens, dont vous trouvez régulièrement les annonces dans nos pages. COLLECTIONNEURS Si vous souhaitez compléter votre collection de numéros de l’Orchidophile, Alain JOUY, ancien président de la SFO, se sépare d’une partie de sa bibliothèque. Si vous êtes intéressés, contactez la Rédaction, qui transmettra. NOUVEAU SITE Comme nous l’avions déjà annoncé, nous allons améliorer notre site Internet au cours de cette année, pour vous apporter de nouvelles informations et une navigation facilitée. Les réflexions sont en cours et nous devrions lancer ce site « lifté » au printemps. L’éditorial Par Pierre Laurenchet 2014 a été une année riche pour la SFO 2014 a été une année riche en activités et nouvelles initiatives pour notre Société. Notre Président tenait à revenir sur ces petits ou grands dossiers, ainsi que sur ceux qui nous occuperons en 2015. L e 15 janvier 2014, nous ouvrions orchisauv age.fr, site participatif de collecte de données d’observation concernant les orchidées françaises. Après un peu moins d’une année, nous pouvons considérer que ce lancement est un succès : plus de 72 000 données enregistrées par 1 000 inscrits sur 4 600 communes. Ces chiffres sont éloquents et donnent l’ampleur de l’engouement qu’il suscite. Il me faut remercier tous nos membres qui ont abondé leur cotisation pour nous aider à faire vivre ce site (et qui le feront encore pour les années à venir). Votre soutien nous permet de conserver un fonctionnement indépendant et démontre que notre société est innovante et à l’écoute des attentes des amateurs. Déjà, avec l’édition de « l’Atlas des Orchidées de France », nous étions la première société botanique à éditer un atlas. Aujourd’hui nous sommes les seuls à offrir aux passionnés un site participatif. Début mars, Blois nous accueillait dans sa Halle aux Grains pour notre 16e colloque. Organisé par la commission scientifique sur le thème « Quel avenir pour les orchidées dans leur milieu ? », il a bénéficié du soutien de la Société Botanique de France et d’autres sponsors. Les conférenciers au nombre de quatorze, se sont succédé devant une centaine de participants attentifs. Parallèlement, une magnifique exposition d’orchidées, organisée avec succès par la SFO Centre-Loire, présentait des plantes d’exception issues de collections particulières ou des producteurs. Cet événement nous valait la une du quotidien régional, « La Nouvelle République » et un reportage diffusé à 20 h 00 sur TF1. En deux jours, plus de 3 000 visiteurs sont venus découvrir les stands, la décoration réalisée par nos membres ou les conférences ouvertes au grand public. Une participation active aux expositions de l’Abbaye de Vaucelles et de la Grande serre du Muséum au Jardin des Plantes nous a permis de nous faire connaître du grand public et de gagner quelques adhérents. Nous avons lancé des cours de culture des orchidées exotiques ouverts à des amateurs confirmés de la SFO et des autres associations, notamment à travers la section Orchidées de la SNHF. Ce cursus présente des méthodes de cultures actuelles et éprouvées. Il devrait permettre aux cultivateurs amateurs de maîtriser ces techniques, devenant les relais de leur transmission. Après bien des années d’interruption, la première session de formation des juges lancée avec la FFAO et la SNHF, puis harmonisée avec la formation parallèle de l’AFJO, a permis de certifier, à l’issue d’un examen de fin d’étude, une première promotion de douze juges. Une nouvelle session vient de démarrer, les volontaires peuvent encore adresser leur candidature aux responsables des formations, dispensées à Paris, mais également à Bordeaux et à Leucate, pour se rapprocher, autant que possible, de nos adhérents de province. Notre site Internet a plus de six ans, ce qui est vieux pour un site. La SFO a décidé de le moderniser afin de le rendre plus convivial et de l’adapter aux attentes des utilisateurs : réseaux sociaux, paiement en ligne etc. Un groupe de travail a élaboré un cahier des 3 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) charges qui nous a permis de consulter quatre sociétés. Après comparaison des offres et mises au point avec les deux sociétés pré-sélectionnées, nous avons passé commande au Studio DADA (Bordeaux). Vous pourrez découvrir notre nouveau site à la fin du premier semestre 2015. Autre réforme, la commission scientifique change de nom et son mode de fonctionnement. Ce nouveau « Conseil scientifique », fonctionnera en mode projet, autour de cinq thèmes principaux : la taxinomie, la biologie des orchidées, la cartographie, les relations orchidées/insectes et la culture des orchidées. Chaque adhérent est libre de proposer un sujet inscrit dans ces thèmes et de participer au projet qu’il va ainsi initier. Un groupe de travail sera alors constitué pour répondre à chaque question retenue, groupe qui pourra faire appel à des expertises extérieures. Nous attendons donc vos suggestions pour lancer le premier projet. Depuis la parution de « l’Atlas des orchidées de France » en novembre 2010, la cartographie avait besoin d’un nouveau souffle. C’est maintenant chose faite, nous avons repensé son but et redéfini le rôle des cartographes. Une première étape a permis l’accréditation par le bureau d’une soixantaine de cartographes et lorsque vous lirez cet édito, nous aurons validé le choix de l’animateur qui sera chargé de coordonner, au niveau national, l’activité des cartographes départementaux sous la supervision du nouveau Conseil Scientifique. Et dans les SRO me direz-vous, que se passet-il ? Les activités, là aussi, sont nombreuses : expositions, sorties sur le terrain, opérations de protection, rédactions de bulletins régionaux et d’ouvrages. Un Orchidophile ne suffirait pas pour tout rapporter. Aussi, je vous propose de vous reporter aux annonces publiées dans ce numéro ou sur les sites Internet des SROs, mais surtout, n’hésitez pas à demander si vous le souhaitez, communication des bulletins régionaux auprès des responsables de leur publication. La SFO bouge, elle avance. Elle peut s’enorgueillir d’être toujours en phase avec les attentes de ses adhérents et de rester, en France, la référence dans le domaine des orchidées européennes et exotiques. Notre objectif est de maintenir ce rang privilégié dans le monde de l’orchidée. Nous allons maintenant avoir d’autres défis de taille à affronter : EOCCE 2018, analyses des données d’orchisauvage etc. Pour y répondre la SFO doit être forte, et elle puise sa force de ses membres. Par votre dynamisme et votre dévouement à la cause de l’orchidée, vous donnez, depuis des années, une image forte de notre société. Je vous en remercie et vous encourage à poursuivre notre marche qui a débuté il y a maintenant 47 ans. Pierre LAURENCHET Président de la SFO Quelles évolutions de la taxinomie et de la classification du genre Cattleya ? William CAVESTRO* CAVESTRO W., 2015.- Evolutions of taxonomy and classification in cattleyas, what’s up? L’Orchidophile 204: 5-12. William CAVESTRO est bien connu de nos lecteurs. Auteur d’un ouvrage sur le genre Cattleya, il se penche aujourd’hui, pour notre journal, sur ce genre et, plus précisément, sur son évolution. En effet, ce groupe de plantes a connu de grands bouleversements au niveau de son périmètre et de sa définition. Plusieurs genres ont ainsi été regroupés ou séparés pour aboutir à une situation que les amateurs ont parfois du mal à démêler. Cet article vous permettra, nous l’espérons, d’y voir un peu plus clair. Résumé.– Le genre Cattleya a fait l’objet de nombreuses modifications systématiques et taxinomiques au cours des dernières années. Cet article fait le point sur ces différentes évolutions et permet de mieux comprendre les changements opérés. Mots clés.– Cattleya ; Laelia ; Sophronitis ; systématique ; taxinomie ; phylogénétique. Abstract.– During the last decades, the genus Cattleya has been profundly modified at systematic and taxonomical levels. Such dramatic modifications are still confusing for orchid amateurs, or even professionals. Therefore, this paper deals with past and actual classifications and perimeters of the genus Cattleya, as well as newly established genera. This review should be helpful to everyone that is interested in Cattleya and allied genera. Key words.– Cattleya; Laelia; Sophronitis; systematics; taxonomy; phylogeny. La classification des espèces du genre Cattleya a connu de nombreuses évolutions depuis sa création par LINDLEY en 1821 dans Collectanea Botanica. LINDLEY a distingué le genre Cattleya du genre Laelia à partir du nombre de pollinies (quatre pour Cattleya et huit pour Laelia). Depuis LINDLEY, le genre Cattleya a connu de profondes modifications qui ont 4 permis une compréhension plus précise mais aussi plus complexe des liens entre les espèces au fur et à mesure de leur découverte. Le nombre de pollinies a longtemps été retenu comme un critère déterminant pour distinguer les genres Laelia et Cattleya dans la tribu des Epidendreae et la sous-tribu des Laeliinae. Cependant ce critère a posé nombre de problèmes aux taxinomistes. Certaines espèces, pourtant classées dans l’un ou l’autre de ces genres, sont morphologiquement très proches si l’on compare la structure des fleurs. Une espèce comme C. dormaniana, avec quatre pollinies apparentes et quatre autres rudimentaires, reste difficile à classer à partir de ce critère. Elle a ainsi été classée alternativement dans les genres Cattleya ou Laelia, selon que l’on considère seulement les pollinies apparentes ou bien l’ensemble des pollinies. Ce caractère s’est donc avéré trop restrictif, provoquant ainsi ce que DRESSLER (1993) a appelé une « classification artificielle ». De même, selon la classification proposée par BRIEGER, MAATSCH et SENGHAS (1981), la section Cattleyodes du genre Laelia paraît plus proche du genre Cattleya que du genre Laelia (WITHNER, 1990: 15). Pour DRESSLER (1993), il serait même plus naturel d’inclure les espèces des genres Laelia et Schomburgkia dans le genre 5 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) PABST G. & DUNGS F., 1975.– Orchidaceae Brasi- BIBLIOGRAPHIE BRAEM G., 1984.– The Brazilian Bifloliate Cattleyas. Brück-Verlag Kurt Schmersow, Hildesheim, 96 p. BRAEM G., 1986.– The Unifoliate Cattleyas. Brück- liensis, vol. 1. Brück-Verlag Kurt Schmersow, Hildesheim, 408 p. PABST G. & DUNGS F., 1977.– Orchidaceae Le genre Guarianthe Wesley E. HIGGINS* HIGGINS W., 2015.- The genus Guarianthe. L’Orchidophile 204: 13-17. BRIEGER F.G., MAATSCH R. & SENGHAS K., 1981.– Brasiliensis, vol. 2. Brück-Verlag Kurt Schmersow, Hildesheim, 418 p. PRIDGEON A.M. et al., 2005.– Genera Orchida- Schlechter’s Die Orchideen. 3e édition. Feddes Repertorium 103(1-2): 48. cearum, 4. Epidendroideae (part one). Oxford University Press, New York, 696 p. Si les amateurs ont parfois du mal à comprendre la nouvelle répartition des espèces dans Verlag Kurt Schmersow, Hildesheim, 96 p. CAVESTRO W., 2000.– Le monde des Cattleya. Rhône-Alpes Orchidées, Lyon, 176 p. ROLFE R.A., 1895.– Cattleya. What constitutes a species ? The Orchid Review 3 : 266-270. COGNIAUX A., 1898.– Orchidaceae II, Tribu VII. VAN DEN BERG C., HIGGINS W.E. et al., 2000.– A Laeliinae. In Martius Flora Brasiliensis. Enumeratio Plantarum in Brasilia, Vol. 3., part 5. Fleischer F., Leipzig. phylogenetic analysis of Laeliinae (Orchidaceae) based on sequence data from internal transcribed spacers (ITS) of nuclear ribosomal DNA. Lindleyana 15 : 96-114. DRESSLER R., 1993.– Phylogeny and Classification of the Orchid Family. Dioscorides Press, Porland, Oregon, 321 p. FOWLIE J.A., 1977.– The Brazilian bifoliate cattleyas and their color varieties. Azul Quinta Press, Pomona, California, 132 p. VAN DEN BERG C., 2008.– New combinations in the genus Cattleya Lindl. (Orchidaceae). Neodiversity 3 : 3-12. WITHNER, C., 1990.– The cattleyas and their relatives, 2. The Laelias. Timber Press, Portland, 160 p. LINDLEY J., 1821.– Collectanea Botanica, Figures WITHNER, C., 1995.– The cattleyas and their relatives, and botanical illustrations of rare and curious exotic plants, t. 33. R. & A. Taylor, London. 1. The cattleyas. 2e ed. Timber Press, Portland, Oregon, 148 p. *William CAVESTRO [email protected] le groupe des cattleyas, c’est principalement en raison des genres nouvellement créés. Qui mieux que le créateur d’un de ces genres pour en parler ? Wesley HIGGINS, qui a érigé Guarianthe (avec R. L. DRESSLER) pour y placer quelques espèces bifoliées initialement rangées dans le genre Cattleya, explique ici ce qui fait la spécificité de ce genre et justifie son maintien en tant qu’entité indépendante, tout en présentant les différentes espèces. Résumé.– Le genre Guarianthe, ses caractéristiques et ses spécificités sont présentés, de façon à mieux comprendre les différences ou les points communs avec les genres voisins. Les différents taxons qui composent ce genre sont également étudiés et détaillés dans ce travail. Mots clés.– Guarianthe ; Cattleya ; Cattleyella ; Laelinae ; systématique ; taxinomie. Abstract.– The genus Guarianthe, its characteristics and specificities are presented, in order to get a better understanding of the differences and matches between this genus and closely related genera (Cattleya and Cattleyella). The different taxa that are included in the genus are also presented and studied in this work by one of the authors of Guarianthe. Key words.– Guarianthe; Cattleya; Cattleyella; Laelinae; systematics; taxonomy. C’est en découvrant le gros titre (“Guaria cambio de nombre”) à la une du quotidien La Nación S.A. (23 mai 2003) que les costariciens ont découvert que leur fleur nationale avait reçu un nouveau nom. Le taxinomiste Robert Louis DRESSLER venait alors d’annoncer que la Guaria morada (la fleur nationale) s’appellerait Guarianthe skinneri, à l’occasion de la première Conférence d’Orchidologie Néotropicale de San José. Dès la fin de la conférence, les journalistes de la presse et de la télévision se sont rués autour de lui, excités d’en savoir plus. Les Ticos (surnom affectueux que se donnent les costariciens eux-mêmes) ont chaleureusement accueilli le nouveau nom de leur plante nationale, appréciant qu’il soit dérivé du terme local signifiant orchidée, « Guaria ». 12 Le Dr. DRESSLER et moi avons publié le genre Guarianthe (Gur.) en y plaçant quatre espèces originaires d’Amérique centrale précédemment classées dans le genre Cattleya. Ce changement était basé sur les résultats d’une étude moléculaire révélant de nouvelles relations évolutives entre les taxons concernés. En effet, il y a actuellement un relatif consensus parmi les botanistes, qui préfèrent créer des genres monophylétiques (qui dérivent d’un seul ancêtre commun), plutôt que des genres qui regroupent des espèces descendant d’ancêtre différents. Le nom choisi pour ce nouveau genre a donc été choisi en hommage au nom populaire et générique que les habitants d’Amérique centrale donnent aux orchidées : Guarianthe. Le genre comprend, encore aujourd’hui, les quatre espèces qui y étaient initialement placées ainsi qu’un hybride naturel, décrit plus loin. Les plantes sont épiphytes (ou lithophytes), avec une croissance sympodiale. Tous les taxons du genre possèdent de nombreux pseudobulbes, qui poussent serrés, avec une base renflée et qui portent deux (parfois trois) feuilles elliptiques à oblongues à leur apex. La diagnose est la suivante : Épiphytes, pseudobulbes spatulés, bifoliés ; inflorescence apicale en racème émergeant d’une bractée proéminente ; sépales et pétales similaires ; labelle infundibuliforme entourant la colonne ; colonne spatulée de 10 à 12 mm de long ; anthère inclinée vers le bas ; quatre pollinies portant des caudicules. 13 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) VIENT DE PARAÎTRE Cultiver les laelias rupicoles Aerangis - Exquisite African Orchids to discover identify & grow par Isobyl LACROIX. Greg ALLIKAS* ALLIKAS G., 2015.- Growing rupicolous Laelias. L’Orchidophile 204: 19-37. Éditeur : Timber Press - 2014 - 200 pages -Texte en anglais – Prix £50/$95 – Édition limitée en vente en ligne, www.aerangisbook.com et dans les librairies spécialisées. Les laelias rupicoles sont de véritables joyaux colorés parmi les orchidées. Si les Cette monographie fera, sans aucun doute, le bonheur de nombreux orchidophiles passionnés de culture. Toutes les espèces du genre sont très appréciées pour leurs magnifiques fleurs, généralement blanches, longuement éperonnées, au charme si attachant et justifié. L’auteur, Isobyl LA CROIX, nous présente donc cette monographie du genre Aerangis qui totalise 58 espèces dont 31 sont connues de l’Afrique et 27 de Madagascar et des îles de l’océan Indien. À noter qu’aucune espèce n’est commune aux deux domaines, contrairement à certains genres de la sous-tribu des Angraecinae qui ont des espèces communes sur le continent africain et à Madagascar (Polystachya par exemple). Seule une espèce est connue hors des deux zones décrites, il s’agit d’Aerangis hologlottis présent en Afrique de l’est (Kenya, Tanzanie et Mozambique) mais également au Sri Lanka. Le genre Aerangis a été créé par H.G. REICHENBACH en 1865, puis il a sombré dans l’oubli jusqu’à ce qu’un botaniste allemand, Rudolf SCHLECHTER, le ressuscite en 1918. L’espèce type du genre était Aerangis flabellifolia aujourd’hui connu sous le nom d’Aerangis brachycarpa. Le genre Aerangis est très bien caractérisé et homogène et les diviseurs les plus acharnés n’ont pas réussi à le faire éclater. La classification de SCHLECHTER reste donc essentiellement acceptée de nos jours avec, bien entendu, des apports plus récents au fur et à mesure de la découverte de nouvelles espèces. Mais, comme le fait remarquer Isobyl LACROIX, qui a longuement vécu en Afrique (et qui a étudié le genre Aerangis in situ), il y a des parties de ce continent qui n’ont pas été inventoriées correctement, généralement à cause de l’instabilité politique et qui pourraient encore révéler de belles 18 découvertes. Cependant l’espoir se fragilise du fait qu’en de nombreux endroits, de vastes parties de forêts sont détruites pour l’utilisation commerciale du bois. Le livre que nous offre Isobyl LACROIX est un ouvrage aussi élégant que les orchidées dont il est le sujet. Le volume s’ouvre avec une présentation très détaillée du genre, retraçant son histoire depuis sa création (en 1865) jusqu’au dernier remaniement proposé par la recherche génétique (inclusion du genre Microterangis parmi les Aerangis). Suit un important chapitre réservé aux divers habitats, climats et distribution de ces orchidées. Ce chapitre est en fait un guide de culture. Les espèces étant dispersées dans des milieux très variés, ces connaissances sont décisives pour cultiver correctement des Aerangis. Un autre chapitre décrit les mesures de protection, les stratégies de conservation et les dispositifs pris pour protéger ces orchidées. Un chapitre est réservé à la culture et des clés sont disponibles: celle du genre et celle des espèces réparties en deux groupes. D’un côté les Aerangis présents sur le continent africain et de l’autre les Aerangis de Madagascar et des îles de l’océan Indien. Enfin vient le traitement des espèces, chacune bénéficiant d’une fiche individuelle. Le tout classé par ordre alphabétique, mais toujours en respectant les deux domaines de distribution. La fin du volume présente quelques beaux hybrides intergénériques. Chaque présentation est illustrée par d’excellents clichés et par un certain nombre de dessins au trait. Certains Aerangis sont des espèces difficiles à identifier correctement, il est donc important de se familiariser avec leurs habitats naturels. L’ouvrage y parviendra certainement. Cet excellent livre est dédié à la mémoire de Joyce STEWART, autre grande passionnée du genre Aerangis. Michel GIRAUD [email protected] récents chamboulements taxinomiques ont entraîné beaucoup de confusion autour de ce groupe de plantes, elles n’en forment pas moins un ensemble cohérent et bien caractérisé, avec notamment une grande homogénéité des conditions environnementales d’origine des plantes. Greg ALLIKAS, bien connu des lecteurs de magazines américains pour ses photos, nous propose ici de partager l’expérience qu’il a pu accumuler à propos de ces plantes, que ce soit en les cultivant ou en allant les observer sur le terrain. Résumé.– Les laelias rupicoles sont parmi les plus charmantes des orchidées. Leur habitat, très particulier, est décrit par l’auteur. De l’étude de cet habitat et des conditions climatiques de l’environnement d’origine, l’auteur tire des conclusions qui lui permettent de proposer des conditions de culture éprouvées. Plusieurs espèces sont décrites, ainsi que certains des hybrides descendants de ces taxons. Les modifications taxinomiques concernant ce groupe de plantes sont également évoquées. Mots clés.– Laelia ; rupicole ; Cattleya ; Sophronitis ; Hoffmannseggella ; culture ; hybrides. Abstract.– Rupiculous laelias are of the most charming orchid species. Their rugged and highly specific habitat is described here. Study of habitat and environmental conditions allow the author to indicate culture conditions that have been tested. Several species cultivated by the author are described, as well as some of their hybrid progeny. Taxonomic changes of this group are also treated. Key words.– Laelia; rupiculous; Cattleya; Sophronitis; Hoffmannseggella; cultivation; hybrids. Même si ils ont la réputation d’être difficiles à cultiver, les laelias rupicoles originaires du Brésil ont beaucoup à offrir à l’amateur d’orchidées. Les plantes sont compactes ou miniatures et produisent des fleurs assez grandes à la forme étoilée parfaite, avec une palette de couleurs éclatantes. On trouve dans ce groupe assez de diversité pour faire de ces petits joyaux un thème de collection à part entière. Certains « orchidifilos » brésiliens n’ont d’ailleurs pas hésité à le faire. Certaines espèces fleurissent seulement une fois par an à une période bien précise alors que d’autres fleurissent dès qu’une nouvelle pousse atteint la maturité, sur une longue période de l’année. Certains taxons produisent des hampes qui émergent à peine des feuilles et qui ne portent que quelques fleurs alors que d’autres donnent des inflorescences très floribondes d’une trentaine de centimètres ou plus. Ces dernières peuvent mesurer de 1,5 à 7 cm de diamètre. De récents chamboulements taxinomiques, basés sur des études moléculaires, ont entraîné une grande pagaille dans l’alliance Cattleya et aucun des laelias brésiliens n’a échappé à la controverse. Francisco MIRANDA a décrit plusieurs nouveaux laelias rupicoles dans le genre Hoffmannseggella avant de proposer également de transférer toutes les espèces préexistantes, alors rangées dans la section Parviflorae du genre Laelia, vers ce nouveau genre. Par la suite et pendant quelques années, des botanistes ont suggéré d’intégrer tous les taxons au genre Sophronitis. D’autres taxinomistes brésiliens ont également proposé que les laelias cattleoides (L. purpurata, L. lobata, L. tenebrosa, etc.) soient, eux, placés dans un nouveau genre, Brasilaelia. Après toutes ces hésitations, aujourd’hui tous les laelias brésiliens sont placés 19 Cultiver les laelias rupicoles L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) dans le genre Cattleya. Cependant, dans cet article, nous conserverons l’appellation « laelias rupicoles » à laquelle les amateurs sont habitués. Les noms d’espèces du genre Laelia seront aussi conservés pour éviter d’alourdir le texte de longues listes de synonymes (une liste de correspondance des noms est donnée en fin d’article ndlr). Après la lecture, revoyez vos étiquettes si cela vous semble utile ! Le centre géographique de l’aire de répartition des laelias rupicoles est l’état du Minas Gerais, qui abrite également le plus grand nombre d’espèces. D’autres taxons se développent dans les états d’Espirito Santo, Bahia et Rio de Janeiro. Les plantes peuvent pousser à des altitudes comprises entre 400 et 1 700 m. Quelques espèces sont connues depuis le milieu du XIXe siècle, mais la plupart ont été découvertes en l’espace d’une génération humaine, ce qui est très excitant. L. alvaroana, par exemple, a été décrit il y a seulement dix-sept ans ! Qui plus est, je suis certain que des espèces aux fleurs chatoyantes restent à découvrir dans les zones les plus reculées du Minas Gerais ou des états voisins. Le terme rupicole signifie « poussant sur la roche ». En dépit des différences de taille ou d’origine des plantes, les espèces de la section Parviflorae (Laelia) ont une chose en commun, elles poussent sur les rochers. Deux espèces généralement incluses dans cette section sont cependant épiphytes : L. harpophylla et L. kautskyana. La structure de leurs fleurs est similaire à celle des autres laelias rupicoles et la parenté avec L. cinnabarina est évidente. Les laelias rupicoles transmettent facilement leurs couleurs éclatantes, la taille compacte, la forme symétrique et la floribondité à leurs hybrides. Un rapide passage en revue des hybrides les plus connus fait apparaître des noms familiers des amateurs : Slc. Kauai Starbright, Lc. Trick or Treat, Slc. Stacy Miyamoto, Lc. Magic Bell (Laelia flava) ; Lctna. Flying Colors, Slc. Barefoot Mailman, Lc. Tokyo Magic (Fig. 1), Slc. Orglades Early Harvest (L. briegeri) ; Lc. Tiny Treasure, Slc. Mini-Beau, Slc. Savilla Quick (L. lucasiana) ou encore Bc. Richard Mueller (Fig. 2), Lc. Rojo (Fig. 3), Sl. Jinn, Blc. Golden Tang et Slc. Rocket Burst (L. milleri). Fig. 1.– Lc. Tokyo Magic. Fig. 2.– C. Richard Mueller. 20 Fig. 3.– Lc. Rojo. Le « grand-père » de tous ces hybrides est Laelia cinnabarina, dont la couleur flamboyante a été transmise à de nombreux hybrides modernes de cattleyas, tels que Lc. Chit Chat, Lc. Red Gold ou Slc. Hazel Boyd. Depuis sa description en 1838, L. cinnabarina a engendré plus de 8 000 hybrides, sur plus de quatorze générations. La plupart des espèces récemment décrites ont en revanche rarement été utilisées comme parents. Un potentiel gigantesque existe donc pour créer des hybrides de cattleyas miniatures avec des espèces comme L. angereri, L. bradei, L. ghillanyi ou L. liliputana. Quand j’ai essayé de cultiver ces plantes pour la première fois il y a près de vingt ans, j’ai lamentablement échoué, imaginant que les rochers ne retenant pas d’eau, une culture sèche serait bénéfique aux plantes. J’avais essayé monter les plantes sur du calcaire de Floride. Je suppose que certains pourraient réussir ainsi, mais ça n’a pas été mon cas. Dans la nature, les plantes endurent des conditions très rudes, même si elles se sont adaptées pour survivre. Les feuilles des plantes qui s’accrochent sur le flanc d’un rocher ou d’une falaise peuvent être brûlées par le soleil et dévorées par des animaux. Les fleurs peuvent être mangées par des scarabées avant qu’un pollinisateur ne vienne les visiter. Les feux de broussaille peuvent rapidement progresser, détruisant les laelias sur leur passage, épargnant seulement quelques jeunes pousses encore enfouies dans le sable. Notre but devrait toujours être de donner les meilleures conditions de culture possibles à nos plantes, pas nécessairement de recréer les conditions du milieu d’origine (évitez de mettre le feu à votre serre !). Dans cet article, je veux donc donner des indications sur les méthodes qui donnent, chez moi, les meilleurs résultats. Je souhaite partager la beauté de certaines espèces qui peuvent être rencontrées assez souvent sur le marché des orchidées et, ensuite, expliquer comment j’ai réussi leur culture. Je restreindrai cet article à des aspects populaires, accessibles à tous les amateurs et non scientifiques. Les noms d’espèces utilisés sont les plus courants. Les problèmes de taxinomie seront évités et simplement commentés dans certains cas. LES ESPÈCES On compte une trentaine d’espèces dans la section Parviflorae du genre Laelia. En voici quelques-unes que j’ai cultivées. Fig. 4.– Laelia alvaroana ‘KG’s Gold Trinket’ CBR-AOS. 21 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) VIENT DE PARAÎTRE Orchidées du bout du monde par Catherine VADON, 2014, Editions de La Martinière, 224 pages, 45,00 €. ISBN-9782732456959. C’est un très beau volume que cette nouvelle publication des Éditions de La Martinière, travail de Catherine VADON , maître de conférences et chargée de projet au Muséum National d’Histoire Naturelle. Autant le dire tout de suite, si vos proches connaissent votre passion pour les orchidées, vous avez sûrement trouvé un exemplaire sous votre sapin ! Le grand format annonce tout de suite qu’il s’agit d’un « coffee-table book ». Dès qu’on soulève la couverture, ornée d’une belle reproduction de gravure ancienne d’un Paphiopedilum rothschildianum (avec la légende originale de la planche, Cypripedium rothschildianum var. platytaenium), on confirme cette opinion. Le livre est très richement illustré, qu’il s’agisse de photographies de plantes, de reproduction de photos historiques des grands orchidophiles ou de reproductions de planches et autres gravures représentant les magnifiques serres des grands collectionneurs. Le texte ambitionne de nous faire revivre l’épopée de l’orchidophilie. Pour cela, l’ouvrage est divisé en plusieurs chapitres : les plantes mythiques, la « chasse » aux orchidées, les grands importateurs et grandes collections du XIXe siècle et enfin, un chapitre consacré aux collections d’aujourd’hui. On voyage donc des premières cultures d’orchidées en Asie (Chine et Japon) à l’horticulture contemporaine en passant par les balbutiements de la culture et les collecteurs intrépides parcourant les tropiques. C’est donc un menu alléchant pour tout amateur d’orchidées, ou, plus largement, de récits d’aventure. On peut regretter que ce qui fait l’attrait initial, à savoir la richesse des illustrations et le grand format, rende plus difficile la lecture du texte, qui se révèle relativement léger et ne va pas au bout des histoires relatées. Cela laisse une impression de survol, mais peut-être que cela ne perturbera pas les 38 néophytes (ou les lecteurs qui ont reçu ce livre pour les fêtes de fin d’année) et que les orchidophiles acharnés sont invariablement difficiles à satisfaire (même quand on leur fait un cadeau) ! Il n’en reste pas moins qu’un tel recueil d’anecdotes fait défaut à la bibliographie et viendra donc utilement compléter les bibliothèques orchidophiles. On s’étonne en revanche de la légèreté du traitement des légendes. Si certaines sont approximatives, une bonne vingtaine d’entre elles est tout simplement erronée ! Que dire de la photo d’un très décoratif hybride de Cymbidium, légendée « Cattleya, dans les serres du Sénat ». D’autres photos sont seulement légendées « Orchidées sauvages en Thaïlande » (quand ce n’est pas « Coelogyne », qui décrit pourtant la même photo, utilisée à une autre page), là où un amateur peut rapidement identifier un Dendrobium (en l’occurrence, Den. lindleyi). Les erreurs sont donc plutôt grossières, au point qu’on se demande si l’auteur (dont on ne remet pas les compétences en doute) ou un spécialiste des orchidées a eu l’occasion de relire les épreuves avant l’impression. Si des coquilles échappent toujours aux correcteurs (à commencer par notre revue), certaines erreurs paraissent ici flagrantes. Plus grave surtout, la caution de l’auteur et de son appartenance au Muséum risquent d’introduire une grande confusion pour les néophytes. Nos auteurs bénévoles, souvent sans titres et sans prétentions, auront bien du mal à dissiper de telles méprises. Un conseil pour l’équipe à l’origine de cet ouvrage donc : n’hésitez pas, la prochaine fois, à solliciter l’une des associations citées à la fin du livre, liste qui est loin d’être exhaustive… Néanmoins, pour le plaisir des yeux, ce livre reste un très beau cadeau, à faire, donc, à des orchidophiles suffisamment avertis pour débusquer les erreurs. Il donne, à plusieurs reprises, l’envie d’approfondir les différents sujets traités, ce que permet, au moins en partie, la bibliographie fournie. David LAFARGE [email protected] Cattleya maxima Lindl. Alberto GROSSI* GROSSI A., 2015.- Cattleya maxima Lindl. L’Orchidophile 204: 39-42. Qui n’a pas voulu connaître l’histoire des plantes qu’il cultive et qu’il bichonne ? Alberto GROSSI, amateur italien d’orchidées et de belles pages, s’est lancé dans une véritable chasse au trésor pour découvrir les dessous de l’histoire de Cattleya maxima. Résumé.– Historique de la description de Cattleya maxima et des spécimens utilisés pour cette description. Mots clés.– Cattleya ; Cattleya maxima ; taxinomie ; types. Abstract.– History of the description and typification of Cattleya maxima. Key words.– Cattleya; Cattleya maxima; taxonomy; typification. J’ai été victime du coup de foudre au moins une fois dans ma vie : la plante (Cattleya maxima Lindl.) était présentée en exposition, portant fièrement ses fleurs, attendant d’être jugée et reconnue pour ses qualités. Séduit, j’ai marché droit jusqu’à elle et le parfum, même léger, a fini de me convaincre de partir en quête d’un spécimen à cultiver, pour ainsi profiter égoïstement d’une floraison dans l’intimité de ma serre. Près d’un an devait passer avant que je n’obtienne des fleurs, mais, finalement les boutons s’ouvraient, pâles d’abord puis de plus en plus sombres chaque jour, les marques jaune d’or du labelle bien nettes dès le départ. Satisfait, je n’avais pourtant pas fini de me poser des questions avec une idée en tête : connaître l’histoire de cette espèce. Mon premier reflexe a été de me pencher sur la description originale de LINDLEY (1799-1865) dans Genera and Species of Orchidaceous Plants (1831). L’absence d’illustration de référence, comme c’est normalement l’habitude, m’a surpris. En relisant attentivement la notice, je découvrais que la description se basait en fait sur un spécimen desséché. Voilà le point de départ d’une chasse au trésor ! Aylmer Bourke LAMBERT (1761-1842) est un botaniste britannique principalement reconnu pour son œuvre A description of the genus Pinus, mais également pour avoir été un collecteur zélé, un bibliophile averti et un collectionneur de planches d’herbier. Sa collection (aujourd’hui connue en tant qu’Herbier LAMBERT) était, ainsi, l’une des plus considérables de son temps. Parmi ces planches, une fleur très spéciale attira l’attention de LAMBERT, qui décida de la soumettre à l’avis John LINDLEY, spécialiste des orchidées. Ce dernier finira par la décrire dans le genre Cattleya, sous l’épithète maxima, en raison de sa taille, alors qu’on ne connaissait à l’époque que C. labiata. LAMBERT avait acheté cette planche parmi d’autres réalisées par José Antonio PAVÓN. Ce dernier, avec Hipolito RUIZ (décédé au moment de la cession de l’herbier), avait mené une expédition scientifique au Chili et au Pérou d’une dizaine d’années à partir de 1778, dont les découvertes et les résultats sont compilés dans les différents volumes de Flora Peruviana et Chilensis. Leurs recherches botaniques en Amérique du Sud (Pérou et Équateur), ont été prolongées par le botaniste Juan Jose TAFALLA, assisté de J.A. MANZANILLA, avec l’ambition de compléter la série de Flora Peruviana et Chilensis par huit volumes supplémentaires envisagés par les auteurs initiaux. À partir de 1793, TAFALLA a donc commencé à préparer les descriptions et les dessins pour compléter la Flora Peruviana, avant de s’attaquer à son autre grand projet, Flora Huayaquilensis. L’essentiel du matériel de RUIZ & PAVÓN ou de TAFALLA a longtemps été considéré comme 39 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) accès au spécimen conservé à Paris pour déterminer précisément son statut. Alors que le problème du dessin et du spécimen d’herbier originaux était réglé, deux questions restaient posées. LINDLEY écrit que le spécimen décrit provient de Huayaquil, mais aucune carte ne fait apparaître cette localité. Mes recherches m’ont appris que les habitants de Guayaquil appelaient leur cité ainsi aux alentours de 1700. Cette ville, alors située au Pérou, est aujourd’hui localisée en Équateur, après les modifications des frontières successives à l’effondrement de la Grande Colombie en 1831. Ce problème étant résolu, il ne reste que la question de l’identité du type : pseudobulbes courts ou longs ? La feuille oblique, la spathe allongée, le nombre de fleurs et l’origine géographique (zone de faible altitude sur la côte pacifique), j’en déduis qu’il s’agit du type à longs pseudobulbes. La réponse est plus évident pour les deux isotypes conservés à Madrid : le grand nombre de fleurs et l’insertion de la feuilles sont caractéristiques. Je me demande si un autre dessin viendra un jour conduire à une conclusion différente ! Laurence LOZE (Herbarium secretary, Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève), Dr. Laurent GAULTIER (Head Curator, Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève), Dr. Fred STAUFFER (Conservateur, Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève). Gene CROCKER* BIBLIOGRAPHIE BRENT E., 2004.– The Royal Horticultural Society, A History 1804-2004. 128 p. BAUDRAND M., 1705.– Grand Dictionnaire géogra- phique, historique et critique. A.-A. de la Martinière. 1151 p. CEULEMANS N., 2007.– Jean LINDEN. Explorer-Master of the Orchid. MercartorFonds. 240 p. CEVALLOS I. C., 1991.– Flora Huayaquilensis : la ex- pedicion botanica de Juan TAFALLA a la real audiencia de Quito, 1799-1808. Cultural Artes. 103 p. CHADWICK A.A. & CHADWICK A.E., 2006.– The clas- sic Cattleyas. Timber Press. 251 p. DODSON C.H. & LUER C.A., 2005.– Orchidaceae, Genera Aa – Cyrtidiorchis. 347 p. In G. HARLING & L. ANDERSSON (eds.), Flora of Ecuador 76 : 1347. TAFALLA J. & ESTRELLA E., 1989.– Flora Huayaquilensis sive Descriptiones et icones plantarum Huayaquilensium secundum systema Linnaeanum digestae.. Icona and Real Jardin Botanico, Madrid. 283 p. Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé au cours de mes recherches : Pr. Franco PUPULIN (Senior Research Professor, University of Costa Rica), Dr. Rudolf JENNY (Secrétaire général de l’EOC, Suisse), Dr. John DAVID (RHS Chief Scientist, London), Christine BARTRAM (Chief Technician, Cambridge University Herbarium), Francesca CAGNANI (Biblioteca di Scienze, Botanica, Firenze, Italie), Dr. Marc PIGNAL (Chargé de conservation, Herbier National, Paris), Dr. Jonathan GREGSON (Collection Manager, General Herbarium, Natural History Museum, London), Dr. Jacek WAJER (Curator Seeds Plants, Natural History Museum, London), Dr. Mark SPENCER (Senior Curator, British and Irish Herbarium, Natural History Museum, London), CROCKER G., 2015.- Hybridizing Cattleya Orchid: Past, Present, and Future. L’Orchidophile 204: 43-52. Apprendre des plantes et de ses aînés. Telle est la leçon qu’a rapidement apprise l’auteur de cet article. Visiblement, la leçon était bonne puisque Gene CROCKER a été récompensé de l’Award for Excellence in Hybridizing par l’American Orchid Society en 2014 pour sa contribution à l’hybridation des cattleyas. Alors, faîtes comme lui, hissez-vous sur les épaules des géants qui vous précèdent pour, pourquoi pas, apporter à votre tour une contribution majeure à l’orchidophilie moderne. Et même si vous n’allez pas jusque là, profitez de son expérience pour mieux comprendre ce genre et le travail des obtenteurs d’hybrides. Résumé.– Historique de l’hybridation du genre Cattleya, principalement aux États-Unis. Les principales espèces utilisées et les grandes lignées d’hybrides de ces orchidées sont décrites et commentées. Mots clés.– Cattleya ; hybridation ; sélection ; génétique ; horticulture ; histoire. MILLER H.S., 1970.- The Herbarium of Aylmer Bourke LAMBERT. Taxon 19 : 489-553. Abstract.– History of hybridizing in Cattleya orchids, mainly in the United States. The major parents, as well as influencial hybrid lines are presented and illustrated in this article. PAVON’s « Flora Peruviana et Chilensis ». A taxonomic study. Anales del Jardin Botanico de Madrid. 69(1): 21-79. Key words.– Cattleya; hybridizing; selection; genetics; horticulture; history. PUPULIN F., 2012.– The Orchidaceae of RUIZ & REINIKKA M.A., 1995.– A history of the Orchid. Timber Press. 324 p. RUIZ H., 2007.– Relación del viaje hecho a los rei- nos de Perú y Chile por los botánicos y dibujantes enviados por el Rey para aquella expedición, extractada de los diarios por el orden que llevó en éstos su autor. Introdución, transcripción y notas de Raúl RODRÍGUEZ NOZAL y Antonio GONZÁLEZ BUENO. Madrid, Los Libros de la Catarata. 368 p. *Alberto GROSSI [email protected] 42 (toutes les photographies, sauf mention contraire, sont de l’auteur) LINDLEY J., 1831.– Genera and Species of Orchidaceous Plants. Ridgways, London. 554 p. REMERCIEMENTS L’hybridation des cattleyas : passé, présent et avenir Pour les obtenteurs d’hybrides d’orchidées du monde entier, la Sander’s List des hybrides d’orchidées est un outil des plus essentiels. L’enregistrement des nouveaux hybrides se poursuit avec l’International Registrar of Orchid Hybrids et chaque nouvelle entrée est un nouvel atout pour le développement de nouvelles créations dans tous les genres d’orchidées, en particulier pour le genre Cattleya. Le temps nécessaire pour obtenir une première floraison à partir de la pollinisation de la plante mère peut atteindre sept ans, ce qui implique que chaque hybride doit être réfléchi en fonction des atouts génétiques de ses parents. Les bases de données Fig. 1.– Cattleya lueddemanniana ‘Mendenhall’. en ligne et les programmes informatiques disponibles dans le commerce sont également d’une grande aide dans l’utilisation du registre international d’hybrides. Il y a eu plusieurs croisements originaux dès les débuts de l’utilisation du genre Cattleya en horticulture, mais la majorité des hybrides obtenus à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle résultaient de croisements entre les espèces à grandes fleurs ou de leur descendance. 43 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) clones d’individus sélectionnés sont devenus une part majeure du marché des orchidées, réduisant la demande pour les semis dans tous les genres. Les plantes issues de culture de tissus sont identiques à la plante dont elles sont issues et de nombreuses plantes rares et extraordinaires ont été multipliées de cette façon. De nombreuses maisons historiques qui ont produit les hybrides modernes de Cattleya ont basculé vers la méthode de la culture des tissus, au détriment de leurs programmes de fécondation et de semis. Aux États-Unis, des grandes quantités d’orchidées sont vendues dans les magasins de décoration et les supermarchés ont également contribué à la popularisation des orchidées, mais ces plantes sont importées de pays étrangers. L’industrie locale de l’orchidée a traversé une période difficile face à l’afflux de plantes originaires des pays asiatiques et tropicaux. Beaucoup d’entreprises ont dû mettre la clé sous la porte, particulièrement ceux qui continuaient à produire des semis d’hybrides. Heureusement, il y a toujours des cultivateurs pour travailler à l’amélioration de la qualité des cattleyas à travers l’hybridation. Il est important, pour les amateurs d’orchidées, de soutenir ce travail en cultivant des plantes issues de semis. Rien ne surpasse le plaisir de faire fleurir une plante pour la première fois et de découvrir ce que la nature avait préservé caché pendant des années. Ce sera votre plante, aucune au monde n’étant semblable. *Gene CROCKER [email protected] Isabelia Barb. Rodr. : l’histoire complexe d’un petit genre dans la sous-tribu des Laeliinae William CAVESTRO* CAVESTRO W., 2015.- Isabelia Barb. Rodr.: the complex history of a small genus in subtribe Laeliinae L’Orchidophile 204: 53-59. William CAVESTRO a publié plusieurs ouvrages sur les orchidées, en particulier Le genre Paphiopedilum et Le monde des Cattleya. Il a décrit de nombreuses orchidées asiatiques, notamment Paphiopedilum parnatanum, P. intaniae, P. sugiyamanum et plus récemment P. robinsonianum. Il a publié nombre d’articles dans L’Orchidophile, Die Orchidee, Orchid Digest, Journal für den Orchideenfreund, The Orchid Review, Rhône-Alpes Orchidées et Orchids. Le genre Isabelia est un petit groupe d’orchidées qui fait partie de la tribu des Laeliinae. Si les genres Laelia ou Cattleya sont très connus, Isabelia est peu traité dans la littérature orchidophile. William CAVESTRO nous propose de revenir sur l’histoire de ce genre qui a connu de nombreux changements depuis sa création en 1877 par le botaniste brésilien João BARBOSA RODRIGUES. Résumé.– Le petit genre Isabelia a une histoire complexe au niveau de sa classification. Un rappel des différentes évolutions est fait ici, avec une clé de détermination des genres les plus proches. Ensuite, une description du genre et des espèces qui le composent est faite. Pour finir, des conseils de culture permettent aux orchidophiles de profiter de ces plantes chez eux. Mots clés.– Isabelia ; Laeliinae ; Orchidaceae ; Epidendroideae ; Epidendreae ; culture. Abstract.– The small genus Isabelia has a very complicated systematic history. The different evolutions are exposed here, giving a precious insight about orchid taxonomy at large. A key to the closely allied genera is also given. The three species of this genus are also described. Cultivation advices are finally given. Key words.– Isabelia; Laeliinae; Orchidaceae; Epidendroideae; Epidendreae; cultivation. Le genre Isabelia dans la classification des Epidendroideae et des Epidendreae: aperçu d’une histoire complexe Les récents travaux en biologie moléculaire entraînent d’importants changements dans la classification des genres et des espèces de la sous-famille des Epidendroideae, de la tribu des Epidendreae et de la sous-tribu des Laeliinae, auxquelles appartient le genre Isabelia. La sous-famille des Epidendroideae, la plus importante dans la famille des Orchidaceae, comprend environ 18 000 espèces réparties 52 dans 650 genres dont les frontières ont profondément évolué depuis une quinzaine d’années. Ces espèces sont essentiellement présentes dans les régions tropicales et subtropicales mais aussi dans les zones tempérées, du cercle arctique à l’Argentine, la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande (PRIDGEON et al., 2005). Selon DRESSLER (1993), la sous-famille des Epidendroideae est l’une des cinq sous-familles des Orchidaceae (les quatre autres étant Apostasioideae, Cypripedioideae, Spiranthoideae, Orchidoideae). Les Epidendroideae constituent 53 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Laelia purpurata et sa sélection NOTES DE LECTURE Renziana n°4 - Cattleya La Fondation Suisse pour les Orchidées (SOF) publie, chaque année depuis quatre ans, un numéro consacré à un genre particulier d’orchidées. Après Paphiopedilum, Phalaenopsis et Vanda, c’est cette année au tour du genre Cattleya. Fidèle à sa ligne éditoriale, Renziana confie à un auteur principal, scientifique et spécialiste du genre traité, la rédaction de la majorité des articles. Pour ce numéro, c’est Cassio VAN DEN BERG qui a été retenu. Cet auteur a mené une étude approfondie de ce groupe de plantes et il est à l’origine de la nouvelle classification du genre. Ce numéro commence par une préface de Phillip CRIBB, botaniste bien connu des orchidophiles et qui collabore régulièrement à la revue. CRIBB s’associe à VAN DEN BERG pour une présentation générale de la morphologie des cattleyas. VAN DEN BERG est ensuite l’auteur unique d’un premier article, très bref, sur la nouvelle classification du genre, avec une liste complète qui suit la classification infragénérique. Si le texte est très synthétique, l’iconographie est très riche, qui propose une illustration de chacune des 114 espèces du genre dans sa nouvelle définition. Cette illustration s’appuie sur le très impressionnant travail de collecte de photographies d’orchidées entamé par la SOF depuis plusieurs années. Ainsi, il s’agit d’un véritable catalogue illustré qui est proposé, permettant d’identifier les différents taxons, parfois proches. VAN DEN BERG revient ensuite sur la contribution des études moléculaires à sa nouvelle classification. C’est là un article plus scientifique que les précédents, avec la présentation des données qui ont conduit l’auteur à réviser la taxinomie du genre. Le même auteur décrit également la biogéographie et l’écologie des espèces du genre Cattleya, en insistant sur l’importance de la diversification génétique selon les zones géographiques, sans oublier une synthèse des pollinisateurs actuellement connus. Pour aller plus loin sur le sujet de l’écologie, Francisco MIRANDA décrit les différents habitats dans lesquels on trouve les espèces. Les différents écosystèmes sont décrits, de la pampa à l’amazonie en 60 passant par le Pantanal. De belles photographies de plantes dans leur milieu naturel illustrent ce travail et donnent une idée de la diversité d’environnements qui peuvent accueillir les cattleyas. Ensuite, Cassio VAN DEN BERG et Phillip CRIBB reprennent la plume pour nous raconter l’histoire du genre, avec des aspects taxinomiques, historiques, mais aussi la prise en compte de l’avènement du commerce et de l’engouement européen puis américain pour ces fleurs, avant de terminer par la situation actuelle. VAN DEN BERG signe encore deux articles en son seul nom. Le premier traite de l’importance de l’hybridation naturelle dans l’évolution du genre, mettant en évidence, au moyen de méticuleuses analyses moléculaires, l’existence d’une spéciation issue de croisement entre différentes espèces. Le second article est consacré aux menaces qui pèsent sur les cattleyas dans la nature, avec, comme souvent, la destruction du milieu naturel en tête, mais également le pillage de certaines populations pour alimenter le commerce international. Cette dernière menace est particulièrement importante pour deux espèces : C. walkeriana et C. nobilior, intensivement collectées pour créer de nouvelles sélections ou simplement pour alimenter les collectionneurs brésiliens et japonais qui se passionnent pour ces deux espèces. En parlant de Japon, l’avant-dernier article de la revue traite de l’hybridation et de la sélection des cattleyas au Pays du Soleil Levant. Rédigé par Munekazu EJIRI, vice-président de la JOGA (Japan Orchid Growers Association) et propriétaire de Suwada Orchid Nursery, cet article donne un bon aperçu des nouvelles pistes explorées par les orchidophiles japonais et du soin qu’ils mettent à perfectionner les lignées de plantes. Enfin, la revue se clôture sur un article consacré à la culture de ces plantes (Gene CROCKER), qui permettra à tous les lecteurs alléchés par les nombreuses photographies de succomber à la beauté des fleurs de cattleyas à la maison. Une bibliographie complète permettra, par la suite, d’approfondir les connaissances sur ce genre toujours intéressant et plein de surprises, même si c’est l’un des plus connus. C’est, à mon avis, le numéro le plus réussi de la série et, bien entendu, une addition indispensable à nos bibliothèques. David LAFARGE Carlos GOMES* (toutes les photos sont de l’auteur) GOMES C., 2015.- Laelia purpurata and its selection. L’Orchidophile 204: 61-72. Les amateurs d’orchidées brésiliens collectionnent très souvent des plantes qui pous- sent naturellement autour de chez eux. Plutôt que de chercher à multiplier les taxons exotiques, ils préfèrent accumuler les différentes formes de ces espèces locales. L’un des exemples les plus frappants est celui de Laelia purpurata, qui a été largement sélectionné et amélioré au cours du temps. Carlos GOMES, un producteur brésilien, nous relate son expérience avec cette espèce. Résumé.– Historique de la sélection des différentes variétés de Laelia purpurata. « Reine des orchidées ! Pour nous, producteurs d’orchidées dans le sud du Brésil, les autres seront toujours «les autres» ! Captivante, passionnante, asservissante ! Qui, pour elle se passionne, jamais ne pourra l’abandonner! Imposante, majestueuse, unique ! C’est Laelia purpurata ! » Key words.– Laelia; Laelia purpurata; selection; hybrids; cultivation. Le texte ci-dessus publié en en-tête de mon article dans le magazine Brasil Orquídeas en 2002, montre clairement que parler de L. purpurata, pour nous, est davantage une marque de passion plus qu’un travail de raison. C’est assez facile à comprendre. Espèce naturellement présente au sud du Brésil, elle a trouvé à Santa Catarina un habitat idéal. Ce taxon est ici diversifié en de nombreuses variétés, qui diffèrent tant par leurs couleurs que par les dessins des pétales et du labelle. Les premiers producteurs d’orchidées, au début du XXème siècle, étaient en fait des « purpurateiros » (cultivateurs de purpurata - ndlr) ! Les collections et les expositions étaient uniquement constituées de L. purpurata. Et, bien sûr, toutes les plantes ont été collectées dans la pépinière naturelle abondante que constituaient les forêts côtières de Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Cette pratique a perduré jusqu’à la fin des années 1970. Dans les années 1980, les premières plantes « de laboratoire » ont fait leur apparition, objets de mépris pour certains, d’inquiétude pour d’autres. Mépris de la part de ceux qui préféraient avoir accès à des plantes chères et rares pour en profiter égoïstement dans de petits cercles d’initiés, les seconds inquiets de voir leurs célèbres collections rapidement surpassées. Pourtant, le progrès est une force inexorable ! En quelques années, on a vu apparaître des centaines de plantes de qualité inespérée, surmontant tout ce que la nature avait pu offrir, surclassant les collections les plus célèbres. J’ai eu la chance de suivre cette évolution tout au long des trente dernières années, en y participant même activement. Je suis, depuis lors, passionné par L. purpurata et, comme je l’ai dit au début de cet article, il n’est pas facile d’en parler sans un peu d’émotion. Une partie de cet « émoi » vient des formidables progrès Mots clés.– Laelia ; Laelia purpurata ; sélection ; hybrides ; culture. Abstract.– History of selection of Laelia purpurata and its various varieties. 61 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Fig. 28.– Laelia purpurata ‘Roxo Violeta’, un autre clone bien plus coloré et prometteur pour les générations à venir. 20 illustrent les descendants des plantes de notre seconde génération de plantes. On peut voir que la plupart des défauts ont été éliminés, avec l’obtention de fleurs à segments plats et dont la forme générale est arrondie, géométrique et harmonieuse, tout cela en « seulement » trois générations à partir de plantes mères, la plupart provenant directement de la nature. Ces résultats m’encouragent aujourd’hui à continuer les efforts, dans le but d’améliorer la précocité, la facilité de culture, la résistance aux ravageurs et la création de nouvelles variétés, que ce soit au niveau de la couleur ou de la forme. Si j’ai atteint mon premier objectif, je me rends compte que ce n’est que le début du travail d’amélioration de L. purpurata. Il reste encore beaucoup à faire dans plusieurs variétés (Figures 21 à 28), plus difficiles à sélectionner en raison de la rareté des plantes mères et des données les concernant, mais aussi parce que les caractéristiques les plus désirables ne sont pas faciles à fixer. Cependant, il n’est rien que la persévérance ne pourra résoudre ! *Carlos GOMES Florianopolis - 2011 Orquidario Carlos Gomes www.orquidariocarlosgomes.com LE COIN DES ARTISTES Le genre Cattleya Jacqueline DEVIN* (aquarelle), Nicole BORDES** & David LAFARGE*** (texte) DEVIN J. (watercolor), BORDES N. & LAFARGE D. (texts), 2015.The genus Cattleya. L’Orchidophile 204 : 73-80. Comment, avec un numéro spécial dédié au genre Cattleya, aurions-nous pu pas- ser à côté du plaisir d’une planche réalisée par une talentueuse artiste naturaliste ? C’est donc ce que nous avons choisi de vous présenter ici, avec, à la clé, une question pour nos lecteurs : saurez-vous identifier la plante représentée ? L’artiste l’a croisée sur son chemin lors d’une exposition et il pourrait s’agir d’un hybride. Quoi qu’il en soit, c’est une très belle plante et un bon prétexte pour compléter les différents articles déjà réunis dans ce numéro exceptionnel. Résumé.– Cet article accompagne une aquarelle réalisée par une artiste naturaliste. Le texte présente rapidement le genre Cattleya, sa position taxinomique, la classification infragénérique mais également, de façon très synthétique, les changements taxinomiques récemment intervenus. Enfin, la dernière partie du texte traite des critères de jugement des plantes de ce genre. Mots clés.– Cattleya ; taxinomie ; systématique ; jugement d’orchidées. Abstract.– This article is mainly focused on a watercolor plate, from a naturalist artist. The text quickly presents the genus Cattleya, its systematic position, infrageneric classification as well as recent taxonomical changes that have been realised in this genus. The last part of the text deals with criteria used when judging cattleyas. Key words.– Cattleya; taxonomy; systematics; orchid judging. Position taxinomique et systématique du genre Cattleya Au sein de la classification, telle qu’établie dans Genera Orchidacearum, le genre Cattleya est placé dans la sous-famille des Epidendroideae, tribu des Epidendreae, sous-tribu des Laeliinae. On parle, usuellement, d’Alliance Cattleya, petit groupe compact de genres voisins et parfois difficiles à délimiter les uns par rapport aux autres. Comme l’ont expliqué les auteurs des autres articles regroupés dans ce numéro, de nombreux changements sont intervenus au cours des dernières années au sein de cette alliance. En effet, plusieurs genres ont été profondément 72 remaniés, certains taxons passant par trois, quatre ou même davantage de genres d’adoption. Beaucoup d’amateurs se retrouvent totalement dépassés par ces multiples changements à répétition. Si les biologistes ont leurs raisons pour effectuer de tels remaniements, il faut bien avouer que les étapes intermédiaires peuvent provoquer une grande confusion. Espérons donc que la classification actuelle sera reconnue par une majorité de botanistes et apportera une stabilité bienvenue pour les amateurs de cattleyas. Parlons donc de la classification actuelle, sans revenir en détail sur les systèmes précédents, déjà 73 Le genre Cattleya L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) pourpre lilas, avec un labelle large, ovale à oblong, entier, aux marges ondulées à crispées et à pétales larges, dont les marges peuvent également être ondulées ou crispées. En regardant l’aquarelle, on est assez tenté d’attribuer la plante à ce dernier groupe, même si C. maxima pourrait être impliqué dans la parenté d’un hybride proche de notre belle inconnue. Si on en reste à chercher une espèce (ce qui, à ce stade, est nettement plus facile), on élimine, dans le groupe de C. labiata, un certain nombre de taxons : • C. eldorado a des fleurs relativement variables en couleur, mais aucune de ces variantes ne correspond à la plante qui nous intéresse ; • C. jenmanii présente un labelle dont l’extrémité est d’un rose beaucoup plus soutenu que le reste de la fleur, ce qui n’est pas du tout le cas pour notre plante ; • C. lawrenceana produit des fleurs dont les marges des pétales et du labelle sont très peu, voire pas du tout, ondulées ; • C. lueddemanniana a des fleurs dont la forme générale est beaucoup plus pleine que la plante présentée ici, avec un labelle bien étalé et des pétales très larges ; • C. mendelii est proche de C. jenmanii, avec l’extrémité du labelle toujours bien plus colorée que le reste de la fleur ; • C. mossiae présente également une zone plus colorée sur l’extrémité du labelle, plus ou moins développée ; • C. percivaliana, encore une fois, présente, à l’extrémité du labelle, une tache plus sombre ; • C. quadricolor, comme son nom l’indique, a des fleurs de quatre couleurs différentes, blanc pour les sépales et les pétales, rose à l’extérieur du labelle, pourpre foncé à l’extrémité et jaune doré dans la gorge ; • C. schroederae pourrait correspondre à de nombreux points de vue, mais le labelle est orné, dans sa gorge, d’une large macule jaune doré à orangé, beaucoup plus prononcée que dans notre cas ; • C. trianae a des fleurs majoritairement blanches, avec un labelle dont la face interne est pourpre foncé et une gorge jaune doré ; 76 • C. warscewiczii a, lui aussi, des fleurs dont l’extrémité du labelle est plus colorée que le reste de la fleur. Il nous reste donc, après ce passage en revue, seulement trois espèces qui pourraient potentiellement correspondre à notre mystérieuse orchidée. C. gaskelliana présente des fleurs blanches à rose soutenu, avec une gorge jaune et certaines formes qu’on peut observer pourraient correspondre. Cependant, la forme générale de la fleur et la coloration du labelle ne sont pas exactement identiques. C. labiata est l’un des plus sérieux candidats, avec des fleurs roses assez uniformes et la gorge du labelle jaune. De la même façon, C. warneri a une forme très proche de notre sujet d’étude, mais la coloration du labelle ne correspond pas vraiment. Jacqueline DEVIN* Dans ce numéro spécial nous publions l’aquarelle d’une artiste que nous connaissons déjà. En effet en 2013 (L’Orchidophile n° 198) nous avions publié la planche de l’Ophrys arachnitiformis qu’elle avait réalisée lors d’une sortie dans le Sud de la France. Mais grâce à ses talents d’artiste elle a su, aussi, saisir et représenter la grâce des orchidées exotiques et particulièrement de ce Cattleya. Dans ce même n° 198 nous avions déjà décrit ses parcours professionnel et artistique. Précisons qu’aujourd’hui Jacqueline DEVIN continue de réaliser de belles planches d’aquarelles botaniques et d’exposer dans les salons des environs de Cassis et de Menton. Pour contacter l’artiste : *Jacqueline DEVIN 10 Les Terres Marines 13260 Cassis Tél. 04 42 01 21 78 [email protected] Site Internet : http://jacqueline.devin.free.fr **Nicole BORDES - [email protected] 77 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) FICHE DE CULTURE Les orchidées des collines de Marseille Bernard GINÉSY* Cattleya walkeriana Gardner Fiche et photographie de Michel GIRAUD ([email protected]) HISTORIQUE ET ORIGINE DU NOM Le nom de Cattleya est un hommage à William CATTLEY (1788 - 1835) importateur d’orchidées qui a été le premier cultivateur à faire fleurir un cattleya dans ses serres (Cattleya labiata). Cattleya walkeriana a été découvert par George GARDNER en 1839 ou 1840 au Brésil dans l’état de Bahia. Il en publia la description en 1843 dans le London journal of Botany. Il dédia cette orchidée à son compagnon de voyage, Edward WALKER, qui l’accompagna dans son périple au Brésil. La première floraison réussie en culture date de 1947. Cette espèce est très proche de Cattleya nobilor, avec lequel il peut être confondu. CLASSIFICATION ET SYNONYMES Cattleya walkeriana appartient à la sous-famille des Epidendroideae, à la tribu des Epidendreae et à la sous-tribu des Laeliinae. Synonymes : Cattleya bulbosa Lindl., 1847 ; Epidendrum walkerianum (G. Gardn.) Rchb. f., 1862 ; Cattleya garnderiana Rchb. f., 1870 ; Cattleya princeps Barb. Rodr., 1877 ; Cattleya schroederiana Rchb. f., 1883. REPARTITION ET HABITAT Le Cattleya walkeriana est endémique du plateau central brésilien qui comprend les états du Minas Gerais, de Goia, de Bahia et du Mato Grosso jusqu’à São Paulo. C’est une orchidée épiphyte sur de gros arbres à écorce rugueuse mais aussi lithophyte sur les plateaux calcaires, les rochers moussus, les bords des rivières ou les falaises, où elle se comporte en xérophyte (en plein soleil, exposée à de fortes intensités lumineuses et à des températures très élevées). Il pousse du bord de la mer jusqu’à 2 000 mètres d’altitude, ce qui le rend facilement adaptable en culture. DESCRIPTION Plante sympodiale et épiphyte, c’est une espèce bifoliée qui, bien souvent, ne porte qu’une seule feuille et plus rarement de deux de couleur rose lavande. Plusieurs variétés existent : alba, semi-alba, coerulea. Les pseudobulbes sont renflés de forme ellipsoïdale et de petite taille (10-15 cm). Ils sont surmontés par une ou deux feuilles ovales, très rigides, charnues et coriaces qui mesurent 5 à 10 cm de long pour 3 à 4 cm de large. L’inflorescence est courte (3-5 cm). Elle apparaît généralement à la base du pseudobulbe (phénomène rarissime pour le genre) mais peut exceptionnellement émerger de l’apex du pseudobulbe. Elle produit une fleur (parfois deux) de grande taille (10 cm). Le labelle est trilobé avec un lobe médian marqué de veinures plus foncées et deux lobes latéraux dressés qui n’entourent pas la colonne (contrairement à Cattleya nobilor). La floraison intervient généralement en avril et dure environ un mois. Les fleurs sont délicieusement parfumées. CULTURE La culture de C. walkeriana ne présente pas de grandes difficultés du fait de son adaptation à différents habitats. En hiver, il peut supporter des conditions rigoureuses (sans descendre en dessous de 12 °C), mais en été il supportera des températures très élevées. Il demande, en revanche, une importante luminosité pour pouvoir fleurir et le haut de la serre lui convient bien. Les arrosages seront abondants pendant la croissance et fortement réduits en hiver, quand les pseudobulbes arrivent à maturité. Après arrosage, le compost doit sécher rapidement. Il sera donc nécessaire d’avoir un substrat très bien drainé. En aucun cas il ne faut arroser cette orchidée avant que les racines n’aient totalement séché. Dans la pratique, la culture en épiphyte sera privilégiée puisqu’elle réduit les risques de pourriture. Attention cependant aux cochenilles qui se cachent sous les gaines foliaires qui entourent les pseudobulbes. Pour éviter ces dangereux parasites et leurs méfaits j’arrache les gaines dès qu’elles sont sèches. Cette observation est valable pour la culture de tous les cattleyas et évite de nombreux problèmes. (toutes les photographies sont de l’auteur) GINÉSY B., 2015.- The orchids of the hills around Marseille (South of France). L’Orchidophile 204: 83-97. Voilà déjà trois ans que je repousse la publication d'un livre sur les orchidées des collines marseillaises . Je n'arrive pas à faire cet « arrêt sur image » nécessaire, redoutant de trahir les mouvements continus de la vie de ces plantes dans leur terroir, apparitions-disparitions de stations, « découverte » d'espèces non répertoriées, etc. C'est pourquoi l'opportunité d'écrire cet article qui rend compte de quatorze années de recherche quasi quotidienne, peut être une bonne alternative. Résumé.– Description géophysique de la région marseillaise et compte-rendu sur la présence des orchidées rencontrées au fil des saisons. Mots clés.– Flore de France, Orchidaceae ; Marseille. Abstract.– Geophysical description of the country around Marseille and report about orchids found as the seasons go by. Key words.– Flora of France; Orchidaceae; Marseille. Un cadre bien méditerranéen Les pieds dans la mer, un ventre urbanisé, la ville étend sa tête et ses membres dans une couronne de collines qui sentent bon le thym, le fenouil et le romarin. Les sites étudiés représentent environ 100 km2 totalement intégrés dans le territoire communal, à l’exception de trois stations qui sont immédiatement limitrophes. Les six massifs dont il sera question (Fig. 1) sont caractéristiques de la complexité géologique du bassin (Fig. 2). Retenons pour notre propos que l’histoire de ces massifs dure depuis 250 millions d’années pendant lesquelles les sédiments d’une ancienne mer ont formé différents types de calcaires et de marnes, dont les parties les plus tendres se sont dissoutes, comblées parfois par du gypse, de la calcite ou de l’argile. Ces formations ont ensuite été plissées, charriées sous la formidable pression des Fig. 1.– Carte des reliefs et des limites communales de Marseille. plaques tectoniques d’abord ibérique, puis, plus récemment africaine. Cette description schématique n’aurait aucun sens si l’on n’évoquait pas dans le même temps les montées et descentes successives du niveau de la mer, l’avancée et le recul des glaciers, ou l’apport de sable d’origine éolienne. Cette immense symphonie (*) Pour plus de détails, voir le Manuel de Culture publié par la SFO. 82 83 Les orchidées des collines de Marseille L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Fig. 40.– Orchis purpurea, Massif d’Allauch, mai 2013. Fig. 41.– Cephalanthera damasionum, Font-de-Mai, mai 2014. Fig. 42.– Cephalanthera rubra. La Feve, mai 2014. Fig. 43.– Platanthera bifolia, Mont Carpiagne, avril 2014. Fig. 44.– Orchis anthropophora, Mont Carpiagne, avril 2014. Fig. 47.– Serapias vomeracea, Luminy, mai 2014. Fig. 48.– Serapias lingua, Luminy, avril 2014. Fig. 49.– Anacamptis fragrans, La Cayolle, mai 2014. > Fig. 39.– Anacamptis picta, Vallon de la Barasse, avril 2014. Fig. 45.– Limodorum abortivum, Vallon des Escourtines, mai 2005. 92 Fig. 46.– Serapias parviflora, carrières, Solvay, avril 2014. Fig. 50.– Anacamptis pyramidalis, massif d’Allauch, mai 2014. Fig. 51.– Variabilité d’Ophrys fusca. > 93 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Voyage en Italie du sud-est VIENT DE PARAÎTRE Adrien CHATEIGNIER* Wild Orchids of Algarve : how, when and where to find them par par Sue PARKER. Éditeur : First Nature, 128 pages, texte en anglais. 23 €. ISBN-9780956054487. Pour les amateurs d’orchidées euroméditerranéennes et de voyages à la découverte de l’Europe, la parution de ce livre est une excellente nouvelle. Voici en effet un beau prétexte pour organiser des vacances au sud du Portugal. Dès la table des matières, on apprécie les illustrations qui permettent d’identifier les taxons qui seront ensuite présentés en détail. Une image en miniature illustre ainsi chacune des espèces, avec son nom officiel, son nom vernaculaire en anglais et en portugais (informations utiles pour échanger plus facilement avec la population locale). Ensuite, une présentation générale de la végétation de l’Algarve, mais également de son climat ou de l’écologie générale, y compris des pratiques agricoles (qui laissent traditionnellement, dans cette région, s’épanouir les fleurs sauvages) est donnée. Elle est suivie par un rappel sur la biologie des orchidées, qui précède un bref résumé des périodes de floraison de nos plantes préférées dans la région étudiée. Quelques pages donnent également des infos sur les risques potentiels (insectes, scorpions, serpents mais aussi fortes chaleurs) rencontrés en Algarve et des conseils pour prendre des photos. Vient ensuite le cœur de l’ouvrage : la présentation des taxons présents. Genre après genre, les espèces sont présentées sous forme de fiches d’une à trois pages abondamment illustrées. Quarante espèces ou variétés, appartenant à une dizaine de genres différents (Epipactis, Cephalanthera, Gennaria, Limodorum, Spiranthes, Serapias, 98 Orchis, Neotinea, Anacamptis et Ophrys) sont détaillées, avec les caractéristiques permettant l’identification, la distribution (les localités sont citées), l’habitat et la période de floraison ou encore les espèces proches avec lesquelles la confusion est possible. La troisième grande partie du livre s’adresse clairement aux orchidophiles de terrain. Elle propose des itinéraires de découverte des orchidées, avec une liste des taxons observables pour chaque randonnée. Une bonne idée, qui permet aux amateurs, mais aussi à ceux ou celles qui les accompagnent, de profiter de magnifiques balades dans les montagnes ou sur la côte, avec, à chaque fois, des sites naturels ou culturels d’intérêt. Enfin, la dernière partie du livre présente une galerie des horreurs. Entendons-nous, il s’agit simplement de proposer des photographies de variants hypochromes ou hyperchromes, de fleurs à labelles surnuméraires ou autres mutations spontanées, bien connues des orchidophiles qui arpentent le terrain, mais qui peuvent perturber les néophytes. Viennent enfin les classiques remerciements, bibliographie, crédits photos, liens utiles et index général. En résumé, il s’agit d’un excellent guide de terrain pour une région riche en orchidées et dont la flore générale paraît plus que digne d’intérêt, sans parler des paysages côtiers ou montagneux. Son format compact et son organisation très pratique en font un petit livre à garder avec soi tout au long du voyage et pendant les randonnées. De plus, son prix, raisonnable pour un ouvrage à tirage limité et de bonne qualité, permet à tout le monde de l’emporter dans ses valises sans se ruiner ! David LAFARGE (toutes les photographies sont de l’auteur) CHATEIGNIER A., 2015.- A trip to the South-East of Italy. L’Orchidophile 204: 99-114. Il s’agit de présenter un voyage effectué dans les Pouilles, du 13 au 20 avril 2013 combinant la visite de trois sites chers aux orchidophiles : le promontoire du Gargano, les alentours de Martina Franca et la zone côtière de Lecce. Une semaine ! C’est court me direz-vous. Mais avec une bonne préparation et une optimisation des déplacements (merci le GPS et Google Earth), c’est faisable. La preuve... en texte et en images. Résumé.– Récit d’un voyage en Italie du sudest, régions des Pouilles et du Gargano, en avril 2013. Présentation des régions visitées et des orchidées rencontrées. Mots clés.– Flore d’Italie, Orchidacées, Pouilles, Gargano, Orchidaceae. Abstract.– Account of a trip to the Puglia and Gargano regions to the South-East of Italy in April 2013. Description of the land and the Orchids found. Key words.– Flora of Italy, Puglia, Gargano, Orchidaceae. Fig. 1.– Lapiaz, structure typique de la région visitée. Le promontoire du Gargano À l’arrivée à Naples à midi, on récupère la voiture de location (tous les loueurs sont regroupés dans un lieu situé en dehors de l’enceinte de l’aéroport, accessible par bus, qu’on enregistre comme favori GPS pour le retour). Nous commençons par nous diriger vers le promontoire du Gargano : c’est un massif montagneux qui culmine à 1 055 m d’altitude et qui se projette sur 70 km dans la Mer Adriatique, couvrant une superficie de près de 2 000 km2. Cette région comprend le parc national du Gargano. Le Gargano était à l’origine une île, rattachée par la suite à la terre ferme par l’accumulation progressive de dépôts alluvionnaires. Constitué essentiellement de roches calcaires ayant subi une forte érosion, Il présente une intéressante structure karstique avec ces lapiaz typiques (Fig. 1). La route Naples - Manfredonia se fait facilement et rapidement par autoroute. Un peu avant d’atteindre la commune de Manfredonia vers San Leonardo di Siponto, nous apercevons sur notre droite un biotope intéressant, facilement accessible depuis la route. Nous y trouvons nos premières orchidées. Parmi les ophrys, sont présents : Ophrys bombyliflora Link, O. neglecta Parl. (la seule espèce du groupe d’O. tenthredinifera présente dans les Pouilles que nous trouvons partout en cours du voyage) (Fig. 2), O. sicula Tineo, O. incubacea Bianca, des milliers d’O. passionis Sennen (nous avons suivi le point de vue de R. SOUCHE et regroupé sous ce nom l’espèce O. garganica O. Danesch & E. Danesch) et l’hybride entre ces deux dernières espèces (nommé Ophrys ×celani) (Fig. 3). Ces espèces sont accompagnées d’Anacamp tis papilionacea (L). R.M. Bateman, Pridgeon & 99 Voyage en Italie du sud-est L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Fig. 43.– O. bertolonii × O. tarentina. Une journée dans le secteur de Lecce Maintenant, suivez-nous plus au sud : direction la zone côtière à l’est de la ville de Lecce (temps de parcours Martina Franca - Lecce : 1 h 40 - 100 km). Logiquement, plus au sud, c’est plus sec qu’au Gargano et Martina Franca. De nombreuses espèces observées auparavant sont ici fanées (O. passionis par exemple). D’autres plus tardives sont observées en floraison seulement ici (Anacamptis pyramidalis en grand nombre). Près de la tour Torre Specchiola, une zone humide nous offre Anacamptis palustris (Jacq.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase (Fig. 45), A. laxiflora (Lam.) R.M. Bateman, Pridgeon & M.W. Chase et plusieurs pieds de leurs hybrides (Fig. 46). À noter aussi, Serapias politisii Renz (Fig. 47), espèce grecque décrite d’Italie uniquement dans cette région. Plus loin, un seul pied d’Ophrys candica (E. Nelson ex Soó) H. Baumann & Künkele (Fig. 48) en tout début de floraison est trouvé difficilement dans les buissons bordant la plage. Il est intéressant de noter que la fleur observée ne ressemble pas totalement à celle des O. candica grecques : si la macule est de structure identique, la cavité stigmatique n’est pas étranglée à la base et le labelle n’est pas « subquadrangulaire » mais rectangulaire. James MAST de MAEGHT sur son site Ophrys.be Fig. 44.– O. parvimaculata, forme hypochrome. Fig. 45.– Anacamptis palustris. Fig. 42.– O. bertolonii × O. incubacea. Fig. 38.– Osmia tricornis. Fig. 39.– O. apulica x O. parvimaculata. Fig. 41.– O. apulica × O. neglecta. Fig. 40.– O. apulica × O. celiensis. 110 Les populations hybrides d’ophrys peuvent être nombreuses, provoquant souvent notre profonde circonspection. Voici les hybrides observés : - O. apulica × O. parvimaculata (Fig. 39) ; - O. apulica × O. celiensis (Fig. 40) ; - O. apulica × O. neglecta (Fig. 41) ; - O. bertolonii × O. incubacea (Fig. 42) ; - O. bertolonii × O. tarentina (Fig. 43). Nous trouvons aussi deux pieds hypochromes d’O. parvimaculata (Fig. 44). 111 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) bles dont l’Ophrys mateolana (syn. d’O. exaltata pour R. SOUCHE), mais des travaux de réfection de voirie nous ont empêché d’accéder aux sites. Enfin, c’est le retour pour Naples après une nuit passée à Potenza. Conclusion Pour conclure, nous recommandons à tous les orchidophiles tout particulièrement les zones du Promontoire du Gargano et celle de Martina Franca. Leur richesse en orchidées (une cinquantaine d’espèces observées, facilement accessibles et souvent en quantité) n’a que peu d’équivalents en Europe (la Crète) et permet de faire la joie aussi bien des orchidophiles débutants que chevronnés. REMERCIEMENTS À Florence, Sandrine et Wilfried qui ont formé avec moi, une équipe de choc, aux orchidophiles m’ayant fourni des compte-rendus de voyages et enfin aux personnes qui m’ont aidé à la détermination de certaines photos, je pense à Rémy SOUCHE et aux membres du GIROS que j’ai contactés via leur site sur Facebook. BIBLIOGRAPHIE - WEBOGRAPHIE DELFORGE P., 2005.– Guide des orchidées d’Europe, d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. 3e édition. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris. 640pp. DELFORGE P., 2013.– Ophrys bertolonii, Ophrys aurelia, Ophrys romolinii. Nat. Belges, (Spécial orchidées 26) 92: 53-60. MAS DE MAEGHT J., Site internet www.ophrys.genus.be. ROMOLINI R. & SOUCHE R., 2012.– Ophrys d’Italia, Sococor, 575 pp. * Adrien CHATEIGNIER 12 avenue Saint-Exupéry 92320 Chatillon [email protected] Deux hybrides intergénériques de la Drôme Guy LAMAURT* (toutes les photographies sont de l’auteur) LAMAURT G., 2015.- Two intergeneric hybrids in the departement Drôme (France). L’Orchidophile 204 : 115-124. Qui n’a jamais essayé de déterminer la parenté d’une plante visiblement issue d’une hybridation ? Qu’il s’agisse d’une plante exotique vendue en jardinerie ou d’une découverte au beau milieu d’une prairie, c’est toujours une démarche passionnante. S’il y a toujours des débats autour des descriptions de tels taxons, ils ne remettent pas en cause l’intérêt des discussions botaniques qui nous permettent, sans cesse, de mieux connaître cette formidable famille de plantes. Voici donc deux nouveaux exemples de ce phénomène. Résumé.– En deux stations proches, dans le massif du Vercors, deux hybrides entre les genres Dactylorhiza et Coeloglossum ont été observés. Leur description ainsi que l'iconographie passée précèdent une brève évocation des autres xDactyloglossum recensés en France. Mots clés.– Dactylorhiza sambucina; Dactylorhiza majalis; Dactylorhiza fuchsii; Coeloglossum viride; xDactyloglossum. Abstract.– On two close locations in the Vercors massif, two hybrids between Dactylorhiza and Coeloglossum have been observed. After their description, as well as the past iconography, a short evocation of the others xDactyloglossum listed in France is to be found. Key words.– Dactylorhiza sambucina; Dactylorhiza majalis; Dactylorhiza fuchsii; Coeloglossum viride; xDactyloglossum. La découverte des hybrides a quelque chose de captivant pour l’orchidophile. La rareté relative du phénomène, tout comme l’excitation née du cheminement intellectuel pour retrouver les caractères parentaux qui conduisent à sa dénomination, rendent ces moments inoubliables. La première difficulté réside dans la grande variabilité de nos chères orchidées, qu’il n’est pas toujours si simple de différencier du phénomène d’hybridation. La seconde consiste en une bonne maîtrise des différents caractères des taxons parentaux et à leur reconnaissance 114 lors de l’observation des hybrides. C’est donc une véritable gymnastique de l’esprit qui conduit souvent à des discussions passionnantes, tant sur le terrain que sur les forums de discussion en ligne, en particulier le forum Ophrys (à l’examen des clichés sur l’écran). La photographie numérique, même si elle ne peut se substituer à l’observation directe (biotope, taxons syntopiques, etc.), permet de visualiser des détails qui nous échappent sur le terrain (forme des pollinies, forme d’un éperon, etc.) et surtout de partager largement, récoltant des avis pertinents, avec des amis orchidophiles de tout l’hexagone (voire au-delà !). Parmi tous ces hybrides rencontrés, les plus nombreux sont les hybrides intragénériques (entre deux espèces du même genre). Certains genres sont ainsi très riches en hybrides : Anacamptis, Dactylorhiza, Gymnadenia et Ophrys. Les hybrides intergénériques (entre plusieurs genres différents), beaucoup moins nombreux, procurent à l’amateur un plaisir encore plus rare. On peut noter que selon certains travaux de BATEMAN (1997, 2009), la biologie molléculaire semblerait intégrer le genre monospécifique Coeloglossum dans le genre Dactylorhiza, ce qui ferait de nos hybrides ×Dactyloglossum des hybrides intragénériques. La proximité génétique des deux genres entraîne-t-elle nécessairement la fusion des deux genres ? 115 Notes de lecture L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Coeloglossum viride Dactylorhiza majalis ou D. fuchsii x D. majalis ×Dactyloglossum « de Grimone » Fig. 12.– ×Dactyloglossum « de Grimone », fleur vue de profil (o : ovaire ; e : éperon). J’émets ici le souhait que l’esprit de partage, sans lequel nos connaissances seraient bien limitées, permette à tous les orchidophiles passionnés de faire de si belles rencontres, avec ces très rares hybrides. REMERCIEMENTS À Olivier GERBAUD, Jean-Pierre AMARDEILH pour leurs conseils et leurs relectures ; à Jacques BRY pour ses précieuses indications et ses contacts avec Johan DIERCKX. BIBLIOGRAPHIE - WEBOGRAPHIE BOILLAT C., 2014.– Deux hybrides intergénériques des Alpes suisses. Bulletin SFO Lorraine-Alsace 2014 : 45-52. BOURNERIAS M. PRAT D. et al. (ouvrage collectif de la SFO), 2006.– Les Orchidées de France, Belgique et Luxembourg, 2e éd. Biotope Éditions, Montpellier. CAMUS E.-G., 1929.– Iconographie des Orchidées d’Europe et du bassin Méditerranéen, Tome I. Ed. Lechevalier, Paris, 559 p. DELFORGE P., 2012.– Guide des orchidées de France, de Suisse et du Benelux, 3e édition. Delachaux & Niestlé, Paris, 304 p. DIERCKX & VERSCHUREN A., 2014.– Verrassende Vercors 30/06-13/07/2013. Liparis 20 : 108. JUDE J.C, WILCOX Y., 2004.– Un nouvel hybride… ? Bulletin de la SFO Poitou-Charentes-Vendée: 18-20. SCHULZE M., 1894.– Die Orchidaceen Deutschlands, Deutsch-Oesterreichs und der Schweiz (1894) Kurt Stübers online library, 370 p. TOURILLON O., 2014.– À la découverte des Orchidées des Hautes-Alpes. Éditions des Hautes-Alpes. Collection Découverte, 208 p. Sites Internet consultés http://www.ophrys.bbactif.com : sous forum galerie, sous forum les genres les espèces > hybrides intergénériques ou sous forum bibliothèque « ophrys » http://www.perso.numericable.fr/durbphil http://www.pharmanatur.com/France/ http://www.diversitasnaturae.be *Guy LAMAURT 530 Chemin du Néplier F-38380 Saint-Laurent-du-Pont [email protected] NOTES DE LECTURE Berichte aus den Arbeitskreisen Heimische Orchideen 31(1) 2014 Ce bulletin, qui s’ouvre sur une aquarelle de W. PLECHER illustrant Cyp. calceolus, propose en particulier, à travers sept articles distincts, la suite de l’analyse de M. HENNECKE & S. MUNZINGER (tour à tour premiers auteurs cités), relative à la classification des ophrys, pour laquelle ils adoptent le concept de bio-espèce de E. MAYR. Tenant compte aussi des travaux génétiques récents, ils reconnaissent dix sections réparties en deux sous-genres, à savoir Fuciflorae (avec un gynostème présentant un connectif) et Ophrys (sans connectif). Au cours de ces articles, ils étudient aussi ici leurs cinq sections du sous-genre Ophrys (cf. aussi l’article de M. HENNECKE dans le Berichte précèdent), à savoir : 1) Ophrys (pseudo-yeux -que peuvent éventuellement remplacer des crêtes-, pas d’appendice, sépales linéaires tournés vers l’avant), composé d’O. insectifera et des taxons voisins qu’ils ramènent en variétés lorsque la combinaison n’existe pas encore (citons ici et ci-dessous les taxons concernés par ces nouvelles combinaisons réalisées au rang variétal par M. HENNECKE : aymoninii et subinsectifera) ; 2) Speculi (pseudo-yeux, pas d’appendice, petits sépales triangulaires recourbés en arrière), composé d’O. speculum (avec lusitanica ramené en variété) et d’O. regis-ferdinandii laissé en espèce ; 3) Tenthrediniferae (pseudo-yeux, gros appendice dirigé vers le haut, avec poils audessus, pétales blancs à roses), uniquement composé d’O. tenthredinifera (la plupart 124 des taxons en variétés, plus rarement en formes. Sont ramenés en variétés : aprilia, dictynnae, grandiflora, korae, leochroma, neglecta, sanctae-marcellae, spectabilis, ulyssea, aprilia et villosa) ; 4) Bombyliflorae (pseudo-yeux, net appendice recourbé sous le labelle, pétales verts), composé d’O. bombyliflora (des formes sont reconnues, mais pas de variétés) ; 5) Pseudophrys (sans pseudo-yeux), avec les quatre sous-sections (la composition des trois premières devant être encore réétudiée) Luteae (base du labelle en V, avant du lobe médian tourné vers le haut), IricolorFusci (base du labelle en « V », avant du lobe médian tourné vers le bas), Omegaiferae (pas de « V » basal, lobe médian tourné vers le bas, un oméga sous la macule) et Atlanticae (labelle ensellé et voûté). Ce bulletin présente aussi une importante étude de S. HERTEL et H. PRESSER sur quelques epipactis d’Italie, avec descriptions de E. sanguinea H. Presser & S. Hertel, E. etrusca S. Hertel & H. Presser et E. calabrica U. Grabner, S. Hertel & H. Presser. Sinon, le lecteur découvrira aussi les observations de pollinisateurs différents à Cythère sur O. holosericea (O. fuciflora) subsp. cerigona et O. calypsus s.l. (N. FAURHOLD), des notes sur la célèbre orchidoflore du Gargano (N. GRIEBL), la notification d’une station de Himantoglossum metlesicsianum au nord de Tenerife (J. CLAESSENS), l’étude de l’holotype d’Ophrys lutea var. subfusca Rchb. f., holotype assez équivoque, pour pouvoir considérer le nom auquel il se rapporte comme « nomen dubium » (W. WUCHERPFENNIG), ainsi que trois articles plus particulièrement en relation avec l’Allemagne : pollinisateurs en action sur Ophrys holosericea (O. fuciflora) en Bavière (J.-M. HAAS), considérations sur 125 Notes de lecture L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) les populations, fortement menacées, d’Orchis pallens près de Iéna, en Thuringe (P. RODE) et découverte d’Epipactis leptochila subsp. neglecta dans le nord de la RhénaniePalatinat (W. HAHN). Notons pour finir les hommages rendus à trois grands orchidophiles (orchidologues) disparus fin 2013 ou début 2014 : Niels FAURHOLD, Hans-Erich SALKOWSKI et Rudolf BEYER. Olivier GERBAUD Journal Europäischer Orchideen 46 (2), octobre 2014. Deux gros articles dans ce second cahier de l’année 2014. D’une part, celui d’Yves HENRY, avec une étude sur la radiation évolutive des angiospermes (ce texte qui, bien entendu, laisse une belle part aux orchidées et qui, de surcroît, est écrit en français, insiste sur l’importance des événements d’allo- ou d’autopolyploïdie dans cette évolution, en sus des phénomènes d’hybridation, détaille les mécanismes post-polyploïdisation et s’attarde aussi sur les modifications épigénétiques affectant des taxons parfois cryptiques et moins différenciés génétiquement). D’autre part celui de H.F. PAULUS & M. HIRTH, relatif à des conclusions essentiellement liées à de nouvelles observations sur les pollinisations des ophrys de trois îles ioniennes : Corfou, Ithaque et Céphalonie. On notera qu’Ophrys cephalonica, de Corfou, ayant le même pollinisateur qu’O. archipelagi, est ramené en sous-espèce de ce dernier ; pour la même raison, O. cretensis subsp. samia est assimilé à O. grammica et O. gottfriediana est considéré comme sous-espèce d’O. ferrum-equinum. Par ailleurs, O. punctulata (précoce et petit, de grande distribution) et O. leucadica (plus gros et plus tardif, et de répartition plus res- 126 treinte), qui ont des pollinisateurs différents, sont reconnus comme deux espèces et O. cephaloniensis est décrit comme nouvelle espèce proche d’O. bremifera à Céphalonie. De plus, de nouvelles combinaisons pour des taxons du groupe d’O. fusca s.l. pollinisés par le même insecte dans le pourtour méditerranéen, Andrena flavipes en l’occurrence, sont effectuées : O. bilunulata subsp. bilunulata (présent dans le sud-ouest de la France), O. bilunulata subsp. caesiella (qui serait aussi présent dans le sud-ouest de la France), O. bilunulata subsp. punctulata et O. bilunulata subsp. sancti-isidorii. Enfin, ces auteurs montrent qu’O. hellenica (avec un pollinisateur propre et une fleur de plus grande taille) se démarque bien d’O. sicula (de plus large répartition) et PAULUS décrit aussi O. penelopeae (cette nouvelle espèce est un « phryganae » de Céphalonie qui a un pollinisateur particulier). (NB : toutes les nouvelles combinaisons sont effectuées par PAULUS, hors la première, réalisée par PAULUS & HIRTH). Les autres articles de cette revue ont pour sujet une étude structurelle et physico-chimique du sol de rares stations italiennes d’Epipogium aphyllum du Basilicate (V.A. ROMANO & G. NAVAZIO), la typification d’Orchis tephrosanthos, un synonyme pour O. tridentata, décrit du Dauphiné par VILLARS en 1779 (P.G. EFIMOV & V.V. KUROPATKIN), la liste des orchidées de Crimée (A.V. FATERYGA & C.A.J. KREUTZ) : avec, entre autres nouveaux statuts, Epipactis taurica ramené en sous-espèce d’E. persica et Orchis wanjkovii en variété d’O. mascula) et des éclaircissements sur les complexes d’O. holosericea et d’O. oestrifera dans le sud-est de la Turquie (C.A.J. KREUTZ) : O. arameorum est rapporté en sous espèce d’O. holosericea ; Ophrys akcakarae, pour lors sous-espèce d’O. oestrifera est reconsidéré en espèce ; enfin, un nouveau taxon est décrit : O. holosericea subsp. mesopotamica Kreutz & H. Baumgartner. Les Naturalistes Belges Vol.95 (Orchid. 27) hors-série 2014. 230 pages. Prix 30 €, port inclus. À commander auprès du Rédacteur, P. DELFORGE (Section Orchidées d’Europe www. orchideurope.be), avenue du Pic Vert 3, B- 1640 Rhodes-SaintGenèse, Belgique. E-Mail : soenb@ skynet.be Des thèmes plutôt diversifiés dans cette livraison : compte-rendu d’un voyage d’étude de la Section Orchidées d’Europe en Aveyron (VERSTICHEL Ch., VERSTICHEL M-C. et al.) avec une note particulière à propos d’Ophrys aveyronensis et de son homologue espagnol. Après dix ans d’études Tarmo PICKNER démontre qu’après la dernière glaciation, appelée Würm dans les Alpes et Weichsel en Scandinavie, le réchauffement du climat durant la période post-glaciaire a influencé la répartition et la spéciation des dactylorhizas allotétraploïdes. On trouvera, d’autre part, des remarques sur le sérapias des Açores par P. DELFORGE. La Grèce est bien sûr au programme avec plusieurs articles : après de nouvelles visites en 2013 et 2014, la flore des orchidées de l’île de Cythère (Attique) s’est enrichie d’une nouvelle espèce (Ophrys attica), d’un hybride et de nouvelles observations ont été effectuées (C. PARVAIS & P. DELFORGE). Toujours de Cythère, description d’un nouvel hybride : Ophrys ×lambrechtsiana P. Delforge (O. amphidami × O. cytherea). L’île de Kythnos (Cyclades occidentales) est étudiée en détail et son orchidoflore compte trente espèces avec une nouveauté dans le groupe d’Ophrys lutea : Ophrys cythnia P. Delforge & C. Onckelinx. Notons également quelques considérations sur un morphe hypochrome d’Anacamptis pyramidalis et la position taxinomique de « l’Ophrys de Stavros » (P. DELFORGE). Jean-Pierre AMARDEILH Olivier GERBAUD 127 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) L’exposition se tiendra dans les locaux de la RHS, Lawrence Hall (SW1P 2QD) et Lindley Hall (SW1P 2QW), 80 Vincent Square, Westminster, Londres. De 10 h 00 à 17 h 00, entrée 11 £. Les conférences se dérouleront soit dans les Jardins Botaniques Royaux de Kew (Jodrell Laboratory lecture theatre, RBG Kew, Richmond), soit à Vincent Square. Plus de renseignements : eoclondon2015.org.uk Malvern. Une exposition internationale d’orchidées est proposée dans le cadre du « Royal Three Counties Show » du 12 au 14 juin 2015. The Showground Malvern, Worcestershire WR13 6NW. Plus de renseignements : www.malvern-ios.org/index.html ITALIE de 10 h 00 à 18 h 00. Entrée libre. Villa Aldrovandi Mazzacorati, via Toscana, 19. Plus de renseignements : www.aerado.it Yverdon-les-Bains. Le Groupe de Romandie de la Société Suisse d’Orchidophilie vous propose une exposition-vente d’orchidées du 30 avril au 3 mai 2015. Des vendeurs des cinq continents proposeront aux acheteurs une extraordinaire variété de plantes. De 9 h 00 à 19 h 00 les jeudi et vendredi, de 9 h 00 à 21 h 00 le samedi et de 9 h 00 à 18 h 00 le dimanche. Entrée CHF 12, tarifs réduits pour étudiants et enfants. Patinoire d’Yverdon-les-Bains, Allée de Winterthur 1400 Yverdon-les Bains - Suisse. Plus de renseignements : http://www.orchideese motion.ch Monte Porzio Catone. Dans le cadre pittoresque du village, exposition d’orchidées, Mostra Internazionale delle Orchidee, du 17 au 19 avril 2015. Plus de renseignements : www.orticola.org/orticola/? page_id=6575 Bologne. ORCHIBO’ 2015 se tiendra le samedi 16 mai de 10 h 00 à 19 h 00 et le dimanche 17 mai 132 TABLE ANNUELLE 2014 SUISSE Un peu plus loin… TAIWAN Taipei – Taiwan International Orchid Show organisé par le TIOS du 6 au 16 mars. 2015 Par Jean-Michel HERVOUET Ordre chronologique N° Page Date Auteur Titre 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 200 3 4 5 6 7 9 15 29 41 46 47 51 61 67 69 75 77 79 83 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 LAURENCHET Pierre Rédaction LAFARGE David LAFARGE David Rédaction LESNÉ Sébastien OAKELEY Henry GERBAUD O. & M. CAVESTRO William LAFARGE David JENNY Rudolf LAMAURT Guy LACHÉ Christel et al. SCHATZ Bertrand BENOÎT Alain DURBIN Philippe GIRAUD Michel LEROY Michel GERBAUD Olivier 200 200 200 201 201 201 201 201 201 201 201 201 201 201 85 86 96 99 101 103 121 127 135 152 153 157 161 170 03/14 03/14 03/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 LAFARGE David AMARDEILH Jean-Pierre LAFARGE David LAURENCHET Pierre LAFARGE David ALLIKAS Greg GENIEZ Philippe et al. SAUVÊTRE Pascal ROUX E. & J.-L. LAFARGE David BARIOD Pascale D’ERSU Florence et al. GUINBERTEAU J. et al. GIRAUD Michel 201 201 201 201 201 201 201 202 171 177 180 181 183 185 187 195 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 06/14 09/14 MADDI Frank A. HERVOUET Jean-Michel GERBAUD Olivier DURBIN Philippe LE PABIC Jean-Pierre Rédaction LEROY Michel AMARDEILH Jean-Pierre Timbre annuel 2015 à découper inclus Editorial : le deux centième numéro. Vient de Paraître : Phalaenopsis, D. LAFARGE. Joyeux anniversaire ! Vient de paraître : The orchids of Cuc Phuong N.P. In memoriam, Jean-Marie BERGEROT. Ophrys corsica : discussion autour du statut… Les cattleyas. Chypre : entre orchidées et patrimoine historique. Dracula fernandezii : nouvelle espèce d’Equateur. Renziana, Vol. 3. Vanda. Talpinaria hitchcockii et Albert Spear HITCHCOCK. Rochefort-Samson. Les orchidées de… Le coin des artistes : le sérapias langue. En savoir plus : groupe de l’Ophrys mouche. Construire une serre tropicale de ses mains. Orchidée-clic : site de la SFO. Fiche de culture : Ansellia africana. Expositions et manifestations. Notes de lecture : Journal Europäischer Orchideen, AHO… Vient de paraître : petit Larousse des orchidées. Notes de lecture : AOH 30(2) 2013. Vient de Paraître : WOC de Singapour : actes du congrès. Les projets de la SFO. Un changement global ? Dendrobiums de la section Pedilonum. Ophrys subinsectifera, nouvelle espèce pour la France. Nicolas-Joseph MÉLINON, jardinier-botaniste… Chios (Grèce). Compte-rendu de voyage. Vient de paraître : Paphiopedilum, G. BRAEM et al. Lankesterella. Le genre… Le coin des artistes : Dracula simia Luer. Hybride triple en Drôme. Vient de Paraître : Calanthe. The genus… D. CLAYTON & P. CRIBB. Scaphyglottis dunstervillei à la Guadeloupe. La Réunion. 5e congrès de protection des orchidées. Vient de Paraître : orchidées du nord de l’Italie. Orchidée-clic : Gabon et www.flowersshot.net. Fiche de culture : Laelia anceps. Vie de la société : assemblée générale. Expositions et manifestations. Navarre. Les orchidées de… 133 Table annuelle 2014 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) 202 202 202 211 219 227 09/14 09/14 09/14 202 202 202 202 202 202 202 202 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 203 234 235 239 247 257 271 281 283 291 294 295 296 297 305 310 311 316 317 321 327 331 341 347 359 367 371 377 379 09/14 09/14 09/14 09/14 09/14 09/14 09/14 09/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 12/14 LAGRELLE Bernard TANDÉ Alain CAVESTRO William Phalaenopsis speciosa versus Phal. tetraspis Croatie. 10 jours en… Paphiopedilum robinsonianum, nouvelle espèce de Sulawesi. GERBAUD Olivier Notes de lecture : Autriche, J. Eur. Orch. avril 2014. PIQUET-VADON F. et al. Le coin des artistes : Psychilis atropurpurea. JENNY Rudolf Dendrobium cruttwellii et E.G. CRUTTWELL. BENNERY L. & HIRSCHY O. Ophrys fuciflora. Le complexe en Drôme… HERVOUET J.-M. et al. Mayotte. Liste commentée des orchidées de… Cymbidiums venus de l’Est (section Jensoa). OAKELEY Henry GIRAUD Michel Fiche de culture : Trudelia cristata. LEROY Michel Expositions et manifestations. JOUY Alain In Memoriam, Gérard AYMONIN (1934-2014). GERBAUD Olivier In Memoriam, Dr Charles John HENNIKER. LAFARGE David Le mot du rédacteur. NICOLE Michel Vient de Paraître : Cypripedium in China. VAN KALMTHOUT Éric Ophrys argensonensis x santonica. GROSSI Alberto Cymbidium tigrinum. LAFARGE David Vient de Paraître : Phragmipedium, etc., O. GRÜSS. OAKELEY Henry Made in Japan. Serres de culture. GIRAUD Michel Vient de paraître : Genera Orchidacearum VI. 21e WOC à Johannesburg, Afrique du Sud. HERMANS C. & J. BLANCHARD M. et al. Le coin des artistes : deux ophrys de Sardaigne. ROBERT Charles-Henri Disperis aff. cordata à la Réunion. LAFARGE David Problèmes phytosanitaires des orchidées. Dessins de la Société Royale d’Agr. et Bot. de Gand. JENNY Rudolf BENNERY L. & HIRSCHY O. Ophrys montis-aviarii. Nouvelle espèce du Var. JARIGE Pascal Réunion. Voyage de la SFO Auvergne. En savoir plus : du nouveau sur deux Ophrys. AUTHIER Pierre SCAPPATICCI G. & al. Notes de lecture : Bulletins des SFO régionales. LE PABIC J.-P. Fiche de culture : Cattleya violacea. LEROY Michel Expositions et manifestations. Ordre alphabétique par auteurs N° Page Date 201 200 202 203 201 202 203 200 203 200 202 103 86 195 367 153 247 347 69 321 41 227 06/14 03/14 09/14 12/14 06/14 09/14 12/14 03/14 12/14 03/14 09/14 201 200 201 201 200 200 157 75 181 121 29 83 06/14 03/14 06/14 06/14 03/14 03/14 134 Auteur Titre ALLIKAS Greg Dendrobiums de la section Pedilonum. AMARDEILH Jean-Pierre Notes de lecture : AOH 30(2) 2013. AMARDEILH Jean-Pierre Navarre. Les orchidées de… AUTHIER Pierre En savoir plus : du nouveau sur deux ophrys. BARIOD Pascale Lankesterella. Le genre… BENNERY L. & Hirschy O. Ophrys fuciflora. Le complexe en Drôme… BENNERY L. & Hirschy O. Ophrys montis-aviarii. Nouvelle espèce du Var. BENOÎT Alain Construire une serre tropicale de ses mains. BLANCHARD M. et al. Le coin des artistes : deux ophrys de Sardaigne. Dracula fernandezii : nouvelle espèce d’Equateur. CAVESTRO William CAVESTRO William Paphiopedilum robinsonianum, nouvelle espèce de Sulawesi. D’ERSU Florence et al. Le coin des artistes : Dracula simia Luer. DURBIN Philippe Orchidée-clic : site de la SFO. DURBIN Philippe Orchidée-clic : Gabon et www.flowersshot.net. GENIEZ Philippe et al. Ophrys subinsectifera, nouvelle espèce pour la France. GERBAUD O. & M. Chypre : entre orchidées et patrimoine historique. GERBAUD Olivier Notes de lecture: Journal Europäischer Orchideen, AHO… 201 202 203 200 201 202 203 203 201 203 201 202 203 200 202 203 203 200 200 200 200 200 200 201 201 203 203 203 202 200 200 201 201 203 200 201 202 203 200 201 203 200 202 203 202 200 200 201 203 201 201 203 200 202 203 180 234 294 77 170 281 316 305 161 317 177 257 359 47 239 341 291 61 5 6 46 85 96 101 152 295 310 331 211 51 3 99 183 377 79 187 283 379 9 171 296 15 271 311 235 4 7 185 327 135 127 371 67 219 297 06/14 09/14 12/14 03/14 06/14 09/14 12/14 12/14 06/14 12/14 06/14 09/14 12/14 03/14 09/14 12/14 12/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 03/14 06/14 06/14 12/14 12/14 12/14 09/14 03/14 03/14 06/14 06/14 12/14 03/14 06/14 09/14 12/14 03/14 06/14 12/14 03/14 09/14 12/14 09/14 03/14 03/14 06/14 12/14 06/14 06/14 12/14 03/14 09/14 12/14 GERBAUD Olivier GERBAUD Olivier GERBAUD Olivier GIRAUD Michel GIRAUD Michel GIRAUD Michel GIRAUD Michel GROSSI Alberto GUINBERTEAU J. et al. HERMANS C. & J. HERVOUET J.-M. HERVOUET J.-M. et al. JARIGE Pascal JENNY Rudolf JENNY Rudolf JENNY Rudolf JOUY Alain LACHÉ Christel et al. LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAGRELLE Bernard LAMAURT Guy LAURENCHET Pierre LAURENCHET Pierre LE PABIC Jean-Pierre LE PABIC Jean-Pierre LEROY Michel LEROY Michel LEROY Michel LEROY Michel LESNÉ Sébastien MADDI Frank A. NICOLE Michel OAKELEY Henry OAKELEY Henry OAKELEY Henry PIQUET-VADON F. et al. Rédaction Rédaction Rédaction ROBERT Charles-Henri ROUX E. & J.-L. SAUVÊTRE Pascal SCAPPATICCI G. et al. SCHATZ Bertrand TANDÉ Alain VAN KALMTHOUT Éric Vient de paraître : orchidées du nord de l’Italie. Notes de lecture. Autriche, J. Eur. Orch. avril 2014. In Memoriam, Dr Charles John HENNIKER. Fiche de culture : Ansellia africana. Calanthe. The genus… D. CLAYTON & P. CRIBB. Fiche de culture : Trudelia cristata. Vient de paraître : Genera Orchidacearum VI. Cymbidium tigrinum. Hybride triple en Drôme. 21e WOC à Johannesburg, Afrique du Sud. La Réunion. 5e congrès de protection des orchidées. Mayotte. Liste commentée des orchidées de… Réunion. Voyage de la SFO Auvergne. Talpinaria hitchcockii et Albert Spear HITCHCOCK. Dendrobium cruttwellii et E.G. CRUTTWELL. Dessins de la Société Royale d’Agr. et Bot. de Gand. In memoriam, Gérard AYMONIN (1934-2014). Le coin des artistes : le sérapias langue. Joyeux anniversaire ! Vient de Paraître : The orchids of Cuc Phuong N. P. Vient de Paraître : Renziana, Vol. 3. Vanda. Vient de Paraître : Petit Larousse des orchidées. Vient de Paraître: WOC de Singapour: actes du congrès. Un changement global ? Vient de Paraître : Paphiopedilum, G. BRAEM et al. Le mot du rédacteur. Vient de Paraître : Phragmipedium etc., O. GRÜSS Problèmes phytosanitaires des orchidées. Phalaenopsis speciosa versus Phal. tetraspis Rochefort-Samson. Les orchidées de ... Editorial : le deux centième numéro. Les projets de la SFO. Fiche de culture : Laelia anceps. Fiche de culture : Cattleya violacea. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Ophrys corsica : discussion autour du statut… Scaphyglottis dunstervillei à la Guadeloupe. Vient de paraître : Cypripedium in China. Les cattleyas. Cymbidiums venus de l’Est (section Jensoa). Made in Japan. Serres de culture. Le coin des artistes : Psychilis atropurpurea. Vient de Paraître : Phalaenopsis, D. LAFARGE. In memoriam, Jean-Marie BERGEROT. Vie de la société : assemblée générale. Disperis aff. cordata à la Réunion. Chios (Grèce). Compte-rendu de voyage. Nicolas-Joseph MÉLINON, jardinier-botaniste… Notes de lecture. Bulletins des SFO régionales. En savoir plus : groupe de l’Ophrys mouche. Croatie. 10 jours en… Ophrys argensonensis x santonica. 135 Table annuelle 2014 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Ordre alphabétique par sujet N° Page Date Auteur Titre 203 201 200 200 202 203 202 202 201 203 203 200 200 203 200 200 201 202 203 200 203 201 202 201 200 203 203 200 201 201 203 201 200 202 203 200 201 203 202 202 201 200 200 202 203 203 200 202 203 201 201 200 202 317 135 29 69 219 305 271 239 103 341 327 41 3 367 67 79 187 283 379 77 377 183 281 161 7 291 294 5 177 153 321 157 61 235 295 15 99 311 257 195 127 86 83 234 371 297 9 247 347 121 181 75 227 12/14 06/14 03/14 03/14 09/14 12/14 09/14 09/14 06/14 12/14 12/14 03/14 03/14 12/14 03/14 03/14 06/14 09/14 12/14 03/14 12/14 06/14 09/14 06/14 03/14 12/14 12/14 03/14 06/14 06/14 12/14 06/14 03/14 09/14 12/14 03/14 06/14 12/14 09/14 09/14 06/14 03/14 03/14 09/14 12/14 12/14 03/14 09/14 12/14 06/14 06/14 03/14 09/14 HERMANS C. & J. ROUX E. & J.-L. GERBAUD O. & M. BENOÎT Alain TANDÉ Alain GROSSI Alberto OAKELEY Henry JENNY Rudolf ALLIKAS Greg JENNY Rudolf ROBERT Charles-Henri CAVESTRO William LAURENCHET Pierre AUTHIER Pierre SCHATZ Bertrand LEROY Michel LEROY Michel LEROY Michel LEROY Michel GIRAUD Michel LE PABIC Jean-Pierre LE PABIC Jean-Pierre GIRAUD Michel GUINBERTEAU J. et al. Rédaction JOUY Alain GERBAUD Olivier LAFARGE David HERVOUET J.-M. BARIOD Pascale BLANCHARD M. et al. D’ERSU Florence et al. LACHÉ Christel et al. PIQUET-VADON F. et al. LAFARGE David OAKELEY Henry LAURENCHET Pierre OAKELEY Henry HERVOUET J.-M. et al. AMARDEILH Jean-Pierre SAUVÊTRE Pascal AMARDEILH Jean-Pierre GERBAUD Olivier GERBAUD Olivier SCAPPATICCI G. et al. VAN KALMTHOUT Éric LESNÉ Sébastien BENNERY L. & HIRSCHY O. BENNERY L. & HIRSCHY O. GENIEZ Philippe et al. DURBIN Philippe DURBIN Philippe CAVESTRO William 202 203 203 200 211 331 359 51 09/14 12/14 12/14 03/14 LAGRELLE Bernard LAFARGE David JARIGE Pascal LAMAURT Guy 136 21e WOC à Johannesburg, Afrique du Sud. Chios (Grèce). Compte-rendu de voyage. Chypre : entre orchidées et patrimoine historique. Construire une serre tropicale de ses mains. Croatie. 10 jours en… Cymbidium tigrinum. Cymbidiums venus de l’Est (section Jensoa). Dendrobium cruttwellii et E.G. CRUTTWELL. Dendrobiums de la section Pedilonum. Dessins de la Société Royale d’Agr. et Bot. de Gand. Disperis aff. cordata à la Réunion. Dracula fernandezii : nouvelle espèce d’Equateur. Editorial : le deux centième numéro. En savoir plus : du nouveau sur deux ophrys. En savoir plus : groupe de l’Ophrys mouche. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Expositions et manifestations. Fiche de culture : Ansellia africana. Fiche de culture : Cattleya violacea. Fiche de culture : Laelia anceps. Fiche de culture : Trudelia cristata. Hybride triple en Drôme. In Memoriam, Jean-Marie BERGEROT. In Memoriam : Gérard AYMONIN (1934-2014). In Memoriam, Dr Charles John HENNIKER. Joyeux anniversaire ! La Réunion. 5e congrès de protection des orchidées. Lankesterella. Le genre… Le coin des artistes : deux ophrys de Sardaigne. Le coin des artistes : Dracula simia Luer. Le coin des artistes : le sérapias langue. Le coin des artistes : Psychilis atropurpurea. Le mot du rédacteur. Les cattleyas. Les projets de la SFO. Made in Japan. Serres de culture. Mayotte. Liste commentée des orchidées de… Navarre. Les orchidées de… Nicolas-Joseph MÉLINON, jardinier-botaniste… Notes de lecture : AOH 30(2) 2013. Notes de lecture : Journal Europäischer Orchideen, AHO Notes de lecture : Autriche, J. Eur. Orch. avril 2014. Notes de lecture : Bulletins des SFO régionales. Ophrys argensonensis x santonica. Ophrys corsica : discussion autour du statut… Ophrys fuciflora. Le complexe en Drôme… Ophrys montis-aviarii. Nouvelle espèce du Var. Ophrys subinsectifera, nouvelle espèce pour la France. Orchidée-clic : Gabon et www.flowersshot.net. Orchidée-clic : site de la SFO. Paphiopedilum robinsonianum, nouvelle espèce de Sulawesi. Phalaenopsis speciosa versus Phal. tetraspis Problèmes phytosanitaires des orchidées. Réunion. Voyage de la SFO Auvergne. Rochefort-Samson. Les orchidées de ... 201 200 201 201 201 171 47 101 185 170 06/14 03/14 06/14 06/14 06/14 MADDI Frank A. JENNY Rudolf LAFARGE David Rédaction GIRAUD Michel 203 203 201 201 200 200 203 200 200 200 296 316 180 152 85 4 310 46 6 96 12/14 12/14 06/14 06/14 03/14 03/14 12/14 03/14 03/14 03/14 NICOLE Michel GIRAUD Michel GERBAUD Olivier LAFARGE David LAFARGE David Rédaction LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David LAFARGE David Scaphyglottis dunstervillei à la Guadeloupe. Talpinaria hitchcockii et Albert Spear HITCHCOCK. Un changement global ? Vie de la société : assemblée générale. Vient de paraître : Calanthe. The genus… D. CLAYTON & P. CRIBB. Vient de paraître : Cypripedium in China. Vient de paraître : Genera Orchidacearum VI. Vient de paraître : orchidées du nord de l’Italie. Vient de paraître : Paphiopedilum, G. BRAEM et al. Vient de paraître : Petit Larousse des orchidées. Vient de paraître : Phalaenopsis. D. LAFARGE. Vient de Paraître : Phragmipedium etc., O. GRÜSS Vient de paraître : Renziana, Vol. 3. Vanda. Vient de paraître : The orchids of Cuc Phuong N. P. Vient de paraître : WOC de Singapour : actes du congrès. ACTIVITÉS 2015 DES SFO LOCALES ET RÉGIONALES Les SFO locales et régionales ne manqueront pas d’activité en 2015 ! Voici quelques exemples alléchants. Vous trouverez le complément détaillé sur le site Internet de la SFO (avec de nouvelles fonctionnalités à partir du printemps) ou sur les sites des SFO locales. • Séance de rempotage (SFO Centre-Loire) le samedi 14 mars de 10 h 00 à 12 h 00 au Jardin des Plantes d’Orléans. Amenez vos plantes à rempoter (une participation aux frais de support de culture vous sera demandée) 2 € pour les plantes dans des pots de moins de 3 litres et 1 € supplémentaire par litre à partir des pots de 3 litres. • Conférence (SFO Pyrénées-est) François ZUNNUI, le 14mars. Orchidées et curiosités naturelles de Corse. Contact : Roselyne BUSCAIL. • Exposition (SFO Centre-Loire) le dimanche 22 mars, de 10 h 00 à 19 h 00 au Formapôle du PEPSI d’Issoudun. • Exposition (SFO Lorraine-Alsace) les 28 et 29 mars à Frouard (54). Contact : Patrick Pitois, patrickpitois@ orange.fr. • Sortie (SFO Pyrénées-Est) le dimanche 29 mars autour de Barlia et des ophrys du bord de mer (Toreilles Barcarès - Plateau de Leucate). RDV à Toreilles, parking de la plage à 9 h 30. Contact : Roselyne BUSCAIL. • 4e Journée de la Biodiversité à Nancy (54). Date et lieu à confirmer. Contact : Denis JEANDEL, jeandel.denis@ orange.fr. • Participation (SFO Lorraine-Alsace) à l’exposition de l’AROS à Strasbourg du 10 au 13 avril. Contact : Viviane SOUVAY, [email protected]. • Sortie à Arnaville (SFO Lorraine-Alsace) le 19 avril sur le site à O. araneola. Contact P. PITOIS, patrick.pitois@ orange.fr. • Voyage au Gargano (SFO Centre-Loire) du 25 avril au 2 mai. Voyage annuel réservé aux adhérents, plus de renseignements auprès de la SFOCL. • Sortie (SFO Pyrénées-Est) le dimanche 26 avril, à la découverte des orchidées des Corbières, Vingrau. RDV à Vingrau devant la cave coopérative à 9 h 30. Contact : Roselyne BUSCAIL. • Sortie (SFO Pyrénées-Est) le dimanche 10 mai, orchidées du col de Taurize (Aude). RDV à l’entrée de l’autoroute, péage Nord Perpignan à 8 h 30 ou à Villar-en-Val (parking entrée de village) à 9 h 30. Contact Roselyne BUSCAIL. • Sorties organisées tout au long du printemps et de l’été par la SFO Bourgogne. Contactez Vincent GILLET pour plus d’informations. • Portes ouvertes de l’Orchidium (SFO Centre-Loire) du 14 au 17 mai. Stand de rempotage, volontaires attendus ! • Sortie à la découverte des orchidées du Loir-et-Cher (SFO Centre-Loire) le dimanche 17 mai. RDV à 10h00 à L’Orchidium. Participation 3 €. • Sortie à la découverte des orchidées du Bugarach (SFO Pyrénées-Est) le dimanche 24 mai. RDV à Saint-Paul-deFenouillet (Aude), parking place Saint-Pierre à 9 h 30. Contact : Roselyne BUSCAIL. • Sortie découverte aux Buttes de Blumont (SFO CentreLoire) le dimanche 24 mai. RDV à 14 h 00 devant la gare de Noyers-sur-Cher. Participation 3 €. • Sortie découverte des orchidées du sud de l’Indre (SFO Centre Loire) le samedi 30 mai. RDV à 10 h 00 sur la place de Mérigny, au sud de Le Blanc. Participation 3 €. • Sortie (SFO Lorraine-Alsace et CEN) à Troussey et Pagnysur-Meuse (55) le 6 juin. Découverte de Liparis loeselii. Contact : Monique Guesne, [email protected]. • Sortie (SFO Lorraine-Alsace) à Troussey et Euville le 14 juin, découverte de O. apifera bicolor. Contact Monique GUESNE, [email protected]. • Journée (SFO Lorraine-Alsace) de recherche de G. repens en Meurhte-et-Moselle le 12 juillet. Contact Monique GUESNE, [email protected]. Toutes les activités sont annoncées par les SFO locales et régionales. Adresses des sites et contacts des responsables sur la dernière page de ce bulletin. 137 L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1) Les orchidées : un patrimoine à découvrir et à préserver ORCHISAUVAGE Qu’est-ce qu’orchisauvage ? Vos données accessibles Un site collaboratif de collecte et de partage de vos observations d’orchidées en France. Profitez de vos observations à tout moment (export cartographie, export tableur). Mis en place par la SFO à des fins de connaissances et de conservation, tout en garantissant la sécurité des espèces et de leurs habitats. Vous restez propriétaire de vos données et pouvez masquer des observations sensibles. Comment participer ? Bénéficiez des données disponibles Ce site est ouvert à toute personne observant des orchidées, prête à partager ses observations, qu’elles proviennent de son jardin ou de milieux plus sauvages. Pour participer, il suffit de vous inscrire gratuitement sur le site à l’adresse www.orchisauvage.fr Visualisez les dernières observations, Observez les cartes de répartition. En quelques clics, Laissez-vous guidez… Bienvenue sur www.orchisauvage.fr Conception : Gadpro. Crédit photographique : Sandrine BOUDAS, Olivier CABANNE, , Bruno FAFFE, Philippe FELDMANN, Michel NICOLE Convivialité, partage, restitution immédiate, sont les maîtres-mots de ce site. Ou utilisez l’application NaturaList pour Smartphone Android. Un comité de validation vous accompagnera pour assurer la qualité des données. Ce site est produit avec l’appui de Biolovision Sarl. 138 139