NEA Say ...28 - EU

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NEA Say ...28
EDITORIAL
Défi énergétique, défi du réchauffement climatique: attention, danger pour nos démocraties !
Les inégalités, les discriminations de toute nature prolifèrent au cur de nos sociétés: en témoigne largement le
dernier "Rapport conjoint" de la Commission sur la protection sociale et lexclusion sociale, destiné au Sommet
européen de printemps du 8 et 9 mars prochain. La dernière fracture sociale identifiée, la fracture numérique est
loin dêtre colmatée et déjà se profile à lhorizon la fracture énergétique qui séparera ceux qui pourront accéder à
lénergie des autres. Déjà la fracture béante entre le nord et le sud est source de conflits déclarés ou potentiels: 1,6
milliard de personnes naccèdent pas à lénergie primaire que représente lélectricité. Cest donc à un avenir durable
pour tous les citoyens que nous devons nous préparer. Cet avenir pour lequel on tente de trouver un équilibre
entre la rentabilité énergétique, environnementale et économique, requiert la participation active et lengagement
ferme de chacun des citoyens: impliquer, informer, sensibiliser pour modifier le paysage énergétique. Cette ardente
obligation rend le débat énergétique éligible, au premier rang, au programme  récemment adopté pour
la citoyenneté européenne active, par ailleurs raison dêtre de notre association EULOGOS- Athéna. 
Face à cette tâche, lUnion européenne se trouve largement devant une page blanche. Certes des initiatives ont été
prises, telle que la campagne "Une Energie durable pour lEurope 2005-2008". Comme ses devancières (le
Printemps de lEurope, lélargissement, la Convention, la Constitution, lAvenir de lEurope, le plan D, etc.), cette
campagne  na eu ni la visibilité, ni l'impact à la hauteur des enjeux. Le récent Livre vert sur
lefficacité énergétique a marginalisé cet aspect si redoutable du problème. Le Livre vert lui-même a reçu un
accueil confidentiel: ouvert à la consultation de tous, il a reçu 241 réponses dont seulement une trentaine dONG,
une petite moitié dentreprises du privé, un tiers des organisations gouvernementales ou publiques, enfin des
miettes pour représenter le monde académique. Les propositions de la Commission en la matière sen ressentent.
Ce déséquilibre illustre bien la difficulté: il ne sagira pas de multiplier les étiquetages sur les appareils et les achats
de la vie quotidienne, les avertissements aux entrées des immeubles, les panneaux aux carrefours de nos rues ou
sur les bords de nos autoroutes. Les spots publicitaires à la télévision ny suffiront pas. Cest une campagne
citoyenne, un débat démocratique dont nous avons, tous, besoin. Il nous faut, à cette occasion, apprendre le
monde.  LEurope a besoin en cette affaire (comme en beaucoup dautres) dune campagne de proximité.
Mais cette décentralisation, la mise en uvre de tous les ingrédients qui relèvent de la subsidiarité ne doivent pas
cacher le fait que nous avons aussi besoin de "faire campagne ensemble". Juxtaposer 27 campagnes naurait pas
de sens. Retenons, après beaucoup dautres, le message délivré récemment à Washington par les parlementaires
venus du monde entier, lOrganisation mondiale des législateurs pour un environnement équilibré (GLOBE, Global
Legislators Organisation for a Balanced Environment): la preuve que lhomme est responsable du changement
climatique ne fait plus de doute, nous devons être clair sur le fait que le changement climatique est un problème
mondial et que nous avons, tous, lobligation de prendre des mesures en fonction de nos capacités, de nos
responsabilités historiques. Le moment est crucial, nous avons une fenêtre dopportunité de 10 ans pour agir. Les
mesures doivent être coercitives et contraignantes, ajoutent les législateurs.
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