Recueil - ÉCOVÉG13

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ÉCOVÉG13 : Forêt Montmorency, Québec, Canada
10 – 13 septembre 2017
Recueil des résumés des communications
CHENOT et al. : communication par affiche
Les nouveaux écosystèmes créés par les activités humaines intensives sont-ils vraiment
nouveaux ?
Julie Chenot, Société des Carrières de La Ménudelle, GAGNERAUD Construction, Saint Martin de Crau, FRANCE, et
Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, Université d’Avignon, UMR CNRS IRD, Université d’Aix Marseille,
Avignon, FRANCE [email protected]
Anne Aurière, Élise Buisson, Thierry Dutoit, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, Université d’Avignon,
UMR CNRS IRD, Université d’Aix Marseille, Avignon, FRANCE
Frédéric Bioret, EA 2119 Géoarchitecture, Université de Bretagne Occidentale, CS 93837, 29238 Brest cedex, FRANCE
Renaud Jaunatre, Université Grenoble Alpes, Irstea, UR EMGR, 2, rue de la Papeterie-BP 76, F-38402, Saint-Martind'Hères, FRANCE
La plupart des écosystèmes de la Terre sont modifiés par les activités humaines. Ces écosystèmes ne ressemblent en rien à
leurs précurseurs naturels. Face à ce constat, un nouveau concept émerge : celui des nouveaux écosystèmes de Hobbs et al.
(2006). Ces derniers sont définis comme n’ayant plus aucun lien avec l’écosystème d’origine. En effet, la dégradation d’un
écosystème est telle que le seuil d’irréversibilité écologique est dépassé, aucun retour en arrière ni aucune restauration
écologique n’est envisageable ou possible, d’où l’apparition de nouveautés. Ces nouveaux écosystèmes peuvent avoir des
trajectoires multiples et encore largement inconnues. Cependant, la définition de ce nouveau concept se base uniquement
sur l’écosystème préexistant. Face à ce constat, de nombreuses interrogations portent sur le caractère nouveau de ces
écosystèmes. La phytosociologie sigmatiste vise à caractériser les végétations naturelles et semi-naturelles, à mettre en
avant leur déterminisme mais aussi à identifier leurs dynamiques en intégrant les facteurs biotiques et abiotiques dans la
définition de ces différentes successions. Une étude phytosociologique sigmatiste et paysagère a été menée en mai 2016
pour démontrer ou non le caractère nouveau de ces écosystèmes en essayant de rattacher ces écosystèmes
irréversiblement dégradés à des syntaxons déjà connus. L’objectif est aussi de comprendre les dynamiques végétales qui
se mettent en place sur ces sites mis à nus et d’envisager une réflexion sur les concepts de successions primaire et
secondaire.
DUTOIT, MUNSON : communication orale
Des forêts tempérées nordiques aux steppes méditerranéennes, quels paradigmes pour
leur restauration écologique ?
Thierry Dutoit, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Écologie, UMR CNRS-IRD, AMU-UAPV, IUT Avignon, 337,
chemin des Ménajariés, site Agroparc, BP 61207, 84 911 Avignon Cedex 09, FRANCE [email protected]
Alison D. Munson, Département des sciences du bois et de la forêt, Université Laval, Pavillon Abitibi-Price, bureau 3165,
2405, rue de la Terrasse, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]
Un des objectifs de la dernière convention internationale sur la biodiversité qui s’est tenue à Nagoya en 2010 est la
restauration écologique de 15 % de tous les écosystèmes de tous les biomes de la planète d’ici 2020. L’écologie de la
restauration est-elle une discipline scientifique capable de fournir les cadres théoriques et conceptuels pour orienter,
accompagner et évaluer ces opérations ? Face à l’extrême complexité du vivant, de la diversité des objectifs de
restauration et des contextes socio-économiques dans lesquelles elles sont menées, existent-ils des paradigmes et
modèles opérationnels pour tous types d’écosystèmes, ou les approches doivent-elles encore rester largement
pragmatiques ? Les deux conférenciers proposent d’apporter des éléments de réponse à ces questions grâce à deux
exemples aussi différents que les forêts tempérées nordiques et les steppes méditerranéennes. Après avoir présenté
l’origine, la distribution et les enjeux écologiques de la restauration de ces deux types d’écosystèmes, les objectifs,
techniques et verrous scientifiques seront dégagés via des retours d’expériences particulièrement significatifs et un
dialogue entre les deux conférenciers. Les différences et/ou ressemblances observées devraient permettre de mieux
dégager l’importance respective des aspects conceptuels ou expérimentaux pour un meilleur succès des futures opérations
de restauration écologique.
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HERMY, VANSTOCKEM : communication orale
Les nouveaux écosystèmes réagissent-ils comme leurs cousins plus naturels ? L’exemple
des toits verts.
Martin Hermy, University of Leuven , Celestijnenlaan 200E, 3001 Heverlee, Houwaartstraat 12 Lubbeek 3210, BELGIQUE
[email protected]
Jan Vanstockem, Division of Forest, Nature and Landscape, University of Leuven, Celestijnenlaan 200e, Box 2411, 3001
Leuven, BELGIQUE [email protected]
Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des villes qui ne cessent de se densifier et qui laissent très peu de place
aux espaces verts. Les toits des édifices sont pour la plupart vacants et les végétaliser augmenterait grandement la
superficie de l’espace vert urbain. Les toits verts existent depuis longtemps, particulièrement en Europe. Pourtant, la
plupart des recherches se concentrent sur leur construction, leurs matériaux et les services écosystémiques qu’ils rendent.
À mesure que les connaissances en ingénierie évoluent, les substrats et les plantes qui sont introduits produisent de plus en
plus d’exemples de nouveaux écosystèmes. Bien que les toits verts nécessitent peu d’entretien, ils sont aussi sujets à la
colonisation spontanée d’espèces indésirables. Pour cette étude, nous nous sommes penchés sur ces colonisations
spontanées et sur le réservoir de graines qui contribue à la végétation des toits verts, ainsi que sur l’interconnexion entre
les deux. Se basant sur la littérature écologique classique, quelques hypothèses ont été émises puis testées afin de
découvrir si ces nouveaux écosystèmes réagissent comme ceux qui sont plus naturels. La littérature concernant la
colonisation spontanée d’espèces indésirables sur les toits verts est peu abondante. Dans notre étude, plus de 120 espèces
ont été trouvées : 80 % de celles-ci se sont installées spontanément, quoiqu’elles ne couvraient, pour la plupart, qu’une
faible surface des toits. Cinquante espèces ont été trouvées dans le réservoir de graines, la majorité (60 %) étant des
espèces spontanées. Près de la moitié des espèces avaient un réservoir permanent de graines.
JACQUEMART, MOQUET : communication orale
Quelle efficacité de pollinisation pour les insectes visiteurs des myrtilles européennes
(Ericaceae) ?
Anne-Laure Jacquemart, Laura Moquet, Earth and Life Institute, Université catholique de Louvain, Croix du sud 2, boîte
L7.05.14, Louvain-la-Neuve 1348, BELGIQUE [email protected]
Tant pour améliorer la production d’espèces commerciales que pour assurer la survie des espèces sauvages, il est essentiel
d’identifier les insectes qui participent au succès reproducteur des espèces végétales entomophiles. Les éricacées sont
particulières, car elles présentent souvent des anthères poricides, le pollen n’étant libéré que lorsque le visiteur produit des
vibrations (buzz pollination). Notre hypothèse est que cet accès exclusif à certains insectes capables de produire ces
vibrations (bourdons et quelques abeilles solitaires) leur procure un avantage qui expliquerait ces évolutions particulières.
Cette hypothèse est renforcée par le fait que le pollen d'éricacées est considéré de qualité nutritionnelle médiocre. Nous
avons analysé les qualités nutritionnelles du pollen (polypeptides, acides aminés, stérols) et l’efficacité pollinisatrice des
visiteurs d’éricacées en Europe. Les résultats indiquent que les qualités nutritionnelles du pollen varient fortement entre
espèces, mais sont adéquates pour une diète d’insecte. D’autre part, le comportement de chaque visiteur importe dans son
efficacité de pollinisateur. Chez certaines espèces, le prélèvement de nectar, y compris par tricherie, est efficace pour la
pollinisation, plus que la vibration. L’abondance des visiteurs reste néanmoins le facteur explicatif le plus important dans
l’efficacité : des bourdons très abondants, même s’ils sont peu efficaces, participent plus au succès reproducteur que les
espèces rares spécialistes d’éricacées. Nous nous questionnerons pour savoir s’il en est de même chez les nombreuses
espèces d'Amérique du Nord et quelles conclusions tirer quant à la conservation des éricacées et des insectes
pollinisateurs.
TABACCHI, LAVOIE : communication orale
Invasions végétales : confidences d’un envahisseur et d’un envahi.
Éric Tabacchi, Centre National de la Recherche Scientifique, 118, route de Narbonne, Toulouse, 31062 Cedex 09, FRANCE
[email protected]
Claude Lavoie, École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional, Université Laval, 2325, rue
des Bibliothèques, local 1616, Québec, Québec, G1V 0A6, CANADA [email protected]
Les invasions biologiques occupent un espace grandissant dans la communauté scientifique, même si ce phénomène n’est
pas nouveau. Les effets de plusieurs envahisseurs (insectes, champignons, virus, etc.) sur l’économie sont bien connus,
particulièrement en agriculture. Par contre, ceux occasionnés par les plantes sur la biodiversité font toujours l’objet de
vives controverses : certains soutiennent qu’ils ne sont pas perceptibles au-delà de l’échelle locale, d’autres affirment au
contraire que leur accumulation engendrera sous peu un appauvrissement significatif aux échelles régionales et nationales.
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On fera dans cet exposé un retour sur ce débat. On mettra aussi en évidence les paradoxes des invasions – une plante
dominante bienvenue ici est envahissante et indésirable ailleurs – et l’inconfort des conférenciers face au traitement
médiatique souvent accordé aux envahisseurs. Nous examinerons dans quelle mesure les propos véhiculés par les médias
et certains organismes voués à la préservation de la biodiversité et du fonctionnement des écosystèmes appuient leurs
affirmations sur des données objectives avec un solide fondement scientifique. Pour ce faire, nous utiliserons des cas de
figures, des plantes qui se trouvent à la fois en Europe et en Amérique du Nord, et qui ont, selon leur origine, le statut
exotique (envahisseur) ou indigène (envahi). L’objectif de cette présentation n’est pas de nier les effets des invasions, qui
sont réels, mais plutôt de mettre en garde les chercheurs contre les conclusions trop hâtives susceptibles d’être reprises
par les medias et de faire la lumière sur les lacunes dans les connaissances qu’il serait urgent de combler pour solidifier le
débat entourant l’impact réel des envahisseurs sur la préservation de la biodiversité à l’échelle mondiale.
PAQUETTE : communication orale
Vers un couvert forestier urbain complexe et résilient : développement d’une nouvelle
stratégie de plantation.
Alain Paquette, Département des sciences biologiques, Université du Québec à Montréal, CP 8888, succursale Centreville, Montréal, Québec, H3C 3P8, CANADA [email protected]
On trouve dans les grandes villes du Québec, comme ailleurs dans l’est de l’Amérique du Nord, un très grand nombre
d’espèces d’arbres (200 à 400), soit de quatre à huit fois plus qu’on en trouve en forêt naturelle. Ces chiffres sont
trompeurs : en effet, les arbres municipaux sont très largement dominés (50 % ou plus) par seulement quelques espèces,
toujours les mêmes, comme l’érable de Norvège, l’érable argenté et le frêne rouge. Cette situation est-elle préoccupante ?
Comment en est-on arrivé là ? Si problème, quelles sont les solutions ? L’objectif général de nos projets est de doter les
villes de plans directeurs de la forêt urbaine à long terme pour optimiser la gestion quotidienne des arbres, dans le but
d’atteindre des objectifs de résilience et de rendement en services écosystémiques. Nous étudions aussi l’effet d’un
gradient d’urbanisation sur les arbres, de même que les caractéristiques d’un bon arbre en ville. Le but de nos travaux est
d’obtenir à terme une forêt en meilleure santé et mieux outillée pour absorber et récupérer suite aux stress prévus par les
changements globaux (climat, espèces et maladies exotiques, etc.). Nous utiliserons quelques exemples de travaux réalisés
dans plusieurs villes (Québec, Joliette, Ahuntsic-Cartierville) pour montrer l’approche. Un bilan de la situation actuelle de la
forêt urbaine en termes de diversité (selon plusieurs facettes) sera fait et comparé. À ce bilan seront associés des risques en
fonction des changements globaux et des recommandations pour en augmenter la résilience de la forêt. Nous verrons
qu’une approche par groupes fonctionnels permet d’atteindre les objectifs fixés à l’aide d’outils simples et accessibles.
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