Corrigé du sujet d`Histoire

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CORRIGE DU SUJET D'HISTOIRE
PREMIERE PARTIE : ETUDE DE DOCUMENTS
Document 1
Question n°1
Le territoire concerné par l'article 51 est l'Alsace-Lorraine (ou l'Alsace et la
Lorraine ou l'Alsace et la Moselle). (0,5 point pour l'Alsace et 0,5 point pour la
Lorraine ou la Moselle)
Question n°2
Le pays concerné par l'article 87 est la Pologne. L'Empire austro-hongrois et l'Empire
russe ont également perdu une partie de leur territoire pour que la Pologne soit
reconstituée. (0,5 point pour chacune de ces réponses. Si Autriche-Hongrie et Russie
également 0,5 point pour chacune de ces réponses. Si Autriche seule,sans la
Hongrie, 0 point.)
Question n°3
La France et l'Angleterre (ou Grande-Bretagne ou Royaume-Uni) sont les principales
puissances alliées qui récupèrent les colonies allemandes. (0,5 point pour chacune de ces
réponses). On acceptera aussi la Belgique (qui récupère le Rwanda et le Burundi) et le
Japon (qui hérite des colonies allemandes de Chine et du Pacifique).
Question n°4
Il s'agit de l'article 231. (0,5 point pour cette réponse)
Document 2
Question n°5
La principale conséquence du traité de Versailles du point de vue territorial est de
couper l'Allemagne en deux parties du fait de l'attribution à la Pologne du corridor
de Dantzig. ( 0,5 point pour le « charcutage » de l'Allemagne et 0,5 point pour la
mention du corridor de Dantzig)
Document 3
Question n°6
Les trois facteurs permettant à l'Allemagne de se relever sont : sa population
1
nombreuse (62 millions d'habitants) (ou sa puissance démographique), une industrie de
la Ruhr intacte et l'absence de destructions sur le territoire allemand (1 point pour
chacune de ces réponses dans leur totalité, sinon 0,5 point)
DEUXIEME PARTIE : PARAGRAPHE ARGUMENTE
Méthodologie
1. Analyse du sujet
Le sujet à traiter est relativement clair : « l'Allemagne au lendemain de la guerre ».
D'un point de vue chronologique, il ne s'agit pas de traiter l'Allemagne durant la
Première Guerre mondiale ou l'Allemagne des années Vingt, mais l'Allemagne au sortir
de la guerre et jusqu'en 1920. (cf. document 3)
D'un point de vue spatial, il s'agit d'étudier l'Allemagne dans ses nouvelles
frontières, à savoir celles que lui a imposées le traité de Versailles. (cf. document
2)
2. Plan à adopter
Le plan à adopter pour traiter un tel sujet est suggéré par les documents fournis.
L'introduction rappellera la situation de l'Allemagne durant les derniers mois de la
guerre.
Le développement comportera 2 parties :
. les documents 1 et 2 permettront, dans une première partie, d'évoquer le sort
relativement dur réservé à l'Allemagne par le traité de Versailles,
. le document 3 permettra de nuancer la situation de l'Allemagne en insistant, dans une
deuxième partie, sur les atouts dont dispose cette dernière, surtout par rapport à
d'autres pays européens (notamment le rival, voisin et vainqueur français), ce qui permet
de mieux comprendre le ressentiment allemand au lendemain de la guerre.
La conclusion coule de source : un pays qui dispose de puissants atouts mais qui a
l'impression de ne pas avoir été battu et un pays humilié par le Diktat de
Versailles; conditions propices à la montée de tous les extrémismes dans l'immédiat
après-guerre.
3. Comment utiliser les documents fournis ?
2
Renseignements tirés des réponses
Autres renseignements
aux questions et utiles pour le
paragraphe argumenté
paragraphe argumenté
utiles
pour
le
Document 1
Question n°1
La France récupère l'Alsace-Lorraine.
Amertume en Allemagne.
Question n°2
L'Allemagne est amputée d'une partie de
son territoire au profit de la Pologne.
Amertume là aussi.
Question n°3
L'Allemagne perd toutes ses colonies, dont
beaucoup au profit de l'Angleterre et de
« l'ennemi héréditaire » français.
Sentiment d'injustice.
Question n°4
Des vaincus (l'Allemagne) considérés
comme
les
seuls
responsables
des
destructions subies par les vainqueurs.
Sentiment d'injustice.
Document 1
Article 160
Limitation de la puissance militaire d'un pays
qui, dans l'esprit de beaucoup, n'a pas
perdu la guerre car n'a pas été occupé par
les Alliés et occupe encore une partie du
territoire ennemi lorsque l'armistice est
signé (ainsi en Belgique).
Article 232
L'Allemagne doit payer de lourdes réparations.
Document 2
Document 2
Question n°5
L'Allemagne est coupée en deux par le
corridor de Dantzig.
Dernière revendication de Hitler, qui
entraîne l'attaque allemande sur le
Pologne et le déclenchement de la
Seconde Guerre mondiale.
Démilitarisation de la Rhénanie.
Exploitation du charbon de la Sarre par la
France,
pendant
15
ans,
à
titre
de
dédommagement.
Mécontentement d'une grande partie du peuple
allemand.
Création de la Tchécoslovaquie.
Problème des Sudètes, minorité
allemande de Tchécoslovaquie.
Document 3
Question n°6
L'Allemagne dispose de nombreux atouts,
démographique et économiques.
L'idée d'une Allemagne à genoux est à
nuancer fortement !
3
Paragraphe argumenté
Introduction
Après plus de 4 ans d'une guerre extrêmement dure pour sa population (blocus des
Alliés, souffrances des combattants et des civils) (cf. cours), une Allemagne qui a
l'impression de ne pas avoir perdu la guerre (puisqu'elle occupe encore certains
territoires des Alliés, notamment en Belgique) (apport) se voit imposer un traité aux
conditions draconiennes.
Développement
1ère partie : le Diktat de Versailles
Les conditions imposées par les Alliés à l'Allemagne vaincue sont extrêmement dures.
L'Allemagne se voit tout d'abord infliger une importante réduction de son armée
(limitée désormais à 100 000 hommes) (cf. document 1) et l'interdiction d'utiliser les
armes modernes (avions et chars). (cf. cours)
Le pays perd également un certain nombre de territoires. Si la rétrocession à la France
victorieuse de l'Alsace-Lorraine n'a en soi rien de choquant (cf. le droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes des 14 Points de Wilson) (cf. cours), la cession de toutes ses
colonies aux vainqueurs (notamment la France et Angleterre) (cf. document 1 et cours)
est amèrement ressentie. C'est cependant l'amputation d'une partie de son territoire
à l'Est, pour permettre la renaissance d'un État polonais, qui est lourde de
conséquences pour l'avenir (ainsi l'exploitation par Hitler du problème posé par le
corridor de Dantzig, qui coupe l'Allemagne en deux, dernière revendication après,
notamment, celles des Sudètes de Tchécoslovaquie). (cf. document 2 et cours)
Parallèlement à ces pertes territoriales, l'Allemagne n'est plus maîtresse chez elle.
La Rhénanie est démilitarisée, une partie du pays occupée par les Alliés et les mines
de Sarre doivent livrer leur charbon à la France pendant 15 ans à titre de
dédommagement. (cf. document 2 et cours)
Enfin, humiliation suprême, l'Allemagne doit verser de très lourdes réparations à ses
ennemis, notamment à la France : 132 milliards de marks-or ! (cf. document 1 et cours)
2nde partie : une Allemagne humiliée mais puissante
Paradoxe de la situation, l'Allemagne, bien que vaincue, est cependant dans un
meilleur état que beaucoup de ses vainqueurs, notamment la France.
Ainsi, face à une France affaiblie démographiquement et saignée par les terribles
combats de la Première Guerre mondiale (cf. cours et document 3), l'Allemagne
apparaît comme un géant démographique dans l'Europe de l'après-guerre (62 millions
d'habitants en 1920 contre 39 millions à son voisin d'outre-Rhin) : c'est le pays européen
le plus peuplé, Union soviétique exceptée. (cf. document 3)
De plus, le potentiel économique allemand a peu souffert des lendemains de la
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guerre, puisque le pays n'a pas connu les destructions importantes que ses voisins
(France et Belgique notamment) ont subies, très peu de combats s'étant déroulés sur son
sol. Ainsi, les usines de la Ruhr, intactes, se mettent rapidement à travailler de nouveau à
plein régime et l'agriculture allemande n'est pas, comme sa consœur française, tenue
d'éviter de cultiver les 120 000 hectares de terre classés en zone rouge. (cf. cours et
apport)
Conclusion
En 1919-1920, l'Allemagne se trouve donc dans une situation paradoxale. Tout d'abord,
celle d'un pays amputé de nombreux territoires mais qui conserve encore un gros
potentiel économique. Ensuite, malgré des pertes humaines très lourdes, celle du pays
d'Europe le plus peuplé en 1920. Enfin et surtout, celle d'un pays vaincu qui n'a toujours
pas connu l'occupation ennemie quand l'armistice est signé. Autant de contradictions qui,
habilement exploitées par Hitler, permettront à ce dernier, jouant sur la fibre
nationaliste, de commencer son ascension vers le pouvoir dès les années Vingt (1923 :
tentative de putsch à Munich le 8 novembre 1923). (apport)
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