Projet de Naissance

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Projet de
Naissance
ERWAN
By
Audrey et Patrick Boulanger
DPA 14/08/2014
Maternité de Chambéry
PROJET DE NAISSANCE
AUDREY ET PATRICK BOULANGER – AOUT 2014
Bonjour,
Nous sommes heureux de venir partager cette naissance avec vous. Ce projet est modulable car il est impossible de
prévoir le déroulement de l’accouchement. Nous faisons confiance à l’équipe médicale.
Nous désirons un accouchement le plus physiologique possible avec le moins d’intervention médicale sauf, bien
entendu, en cas de complication. Nous comptons sur l’accompagnement bienveillant de l’équipe pour nous conseiller tout au
long du travail.
ENVIRONNEMENT
Est-il possible d’avoir accès à du matériel et de créer une atmosphère plus intime?
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Salle nature
Ballon
Baignoire
Amener de la musique douce (par nos soins)
Porter une chemise personnelle
PROJET
Lors de l’admission
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Avoir recours à un lavement si possible
Perfusion intraveineuse seulement si besoin
Vêtements de mon choix
Lors du travail
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Pouvoir créer une ambiance calme et tamisée (+ musiques douces)
Je souhaite déambuler pendant la phase de dilatation
Avoir le moins possible de toucher vaginaux, le juste nécessaire afin de suivre le travail
Minimiser les allers et venues dans notre chambre
Nous consulter avant l’administration de substances médicamenteuses
Eviter la rupture artificielle de la poche des eaux
Je consens à l'utilisation de remèdes homéopathiques, ou à l'acupuncture pour faciliter le travail
Je serais heureuse de recevoir les conseils de la sage-femme, et souhaite que mes actes intuitifs soient respectés
Lors de l’accouchement
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Pas de péridurale, sauf si nécessaire
Pouvoir adopter les positions que je souhaite (couchée, de côté, à quatre pattes, debout)
J’aimerai éviter l’épisiotomie
Si ma position le permet j’aimerai pouvoir sortir le bébé par moi-même pour le poser sur moi
Attendre que le cordon cesse de battre avant de le couper
Auprès de notre bébé
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J’aimerai accueillir l'enfant avec douceur et recourir le moins possible à des gestes médicaux dans les 2 premières
heures de sa vie:
Laisser le vernix sur sa peau, faire du peau à peau aussi longtemps que possible, aspiration oro-pharingienne et
collyre seulement si besoin, laisser le bébé aller naturellement au sein, attendre pour la pesée, le bain.
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Laisser la délivrance se faire naturellement sans injection d’ocytocine si possible.
J’aimerai que les soins soient faits en présence de mon mari ou de moi-même, avec notre aide. Merci beaucoup
EN CAS DE COMPLICATIONS
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Si toutefois, une anomalie devait se présenter, nous souhaiterions être informés, au mieux, de l’anomalie, des
avantages et des inconvénients à court, moyen et long termes des thérapeutiques que vous nous proposerez. Sauf
urgence, nous voulons rester responsables de notre santé et de celle de notre enfant.

En cas de césarienne : J’aimerai que le bébé soit mis le plus rapidement possible en peau à peau avec son Papa et
que l’on attende mon réveil pour que je puisse commencer l’allaitement sans recours à quelconque biberon avant cela.
Audrey
Erwan
Patrick
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A TITRE INFORMATIF
OMS
HTTP://APPS.WHO.INT/RHL/PREGNANCY_CHILDBIRTH/FR/
Positions maternelles et mobilité au cours du premier stade du travail
La durée du premier stade du travail pourrait être réduite d'environ une heure chez les femmes qui demeurent en
position verticale et déambulent; ces femmes sont également susceptibles de nécessiter moins d'analgésie
péridurale. Étant donné que l'analyse documentaire n'a révélé aucun effet indésirable associé à l'adoption de la
position verticale, les prestataires de soins et les établissements devraient encourager les femmes en travail à
adopter les positions les plus confortables pour elles.
AUTRES SOURCES
HTTP://ACCOUCHERAUTREMENT.FREE.FR/SOINS-NOUVEAU-NE.HTM
Le cordon
L'OMS recommande un clampage tardif du cordon, or il n'est pas rare de voir le cordon clampé et coupé
immédiatement après l'expulsion.
A la naissance, l’oxygénation du nouveau-né est assurée par le placenta (comme quand le bébé était encore dans
votre utérus) jusqu’au moment où les poumons de l’enfant prennent le relais. Une fois que les poumons de l'enfant
fonctionnent correctement, les vaisseaux du cordon se ferment et il cesse de battre.
Couper le cordon alors qu'il bat encore revient donc à priver votre enfant d'une source d'oxygène et à l'obliger à se
"débrouiller" seul alors que ses poumons ont peut-être encore besoin de quelques minutes d'adaptation. On peut
ainsi mettre l'enfant en situation d'hypoxie. Tant que l'enfant est encore relié au placenta par le cordon, il continue
de recevoir du sang du placenta (donc des globules rouges) ce qui réduit les risques d'hypovolémie, d'anémie
(meilleurs taux d'hématocrite et d'hémoglobine en cas de clampage tardif du cordon) et donc de séquelles
neurologiques.
L'idéal est d'attendre que le cordon ait cessé de battre (signe qu'il n'y a plus d'échanges entre le bébé et sa mère,
via le placenta et le cordon) pour le couper. Il est même possible de couper le cordon une fois le placenta expulsé.
L'aspiration
L'aspiration oro-pharingienne est quasi systématique : immédiatement après la naissance du bébé, on introduit
une sonde par le nez jusqu'à l'estomac : l'aspiration permettrait de dégager les voies respiratoires du bébé, de
vérifier la perméabilité de l'œsophage et qu'il n'y a pas de communication entre l'œsophage et la trachée.
Selon la Société Suisse de Néonatologie, "il n’est pas nécessaire d’aspirer chaque enfant. On peut renoncer à
aspirer l’oropharynx lorsque le nouveau-né sain respire dans les 60 premières secondes de vie, qu’il développe un
bon tonus musculaire et que le liquide amniotique est clair".
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Si le bébé est encombré, une poire peut suffire à aspirer les mucosités.
L'aspiration est utile s'il y a du méconium dans le liquide amniotique (NB cela traduit une souffrance foetale pendant
l'accouchement) : l'aspiration permet alors d'éviter que le bébé aspire le méconium et que cela passe dans ses
poumons.
Vérifier la perméabilité de l'estomac ou bien de l'œsophage avec une sonde est peu utile : il suffit d'observer le
bébé ou d'essayer de lui donner un peu de colostrum pour voir qu'il y a un problème. L'atrésie œsophagienne (=
quand l'œsophage communique avec la trachée ; 1 cas sur 4 000) peut être dépistée par échographie pendant la
grossesse. Sinon plusieurs symptômes permettent de suspecter cette anomalie dès les premières minutes suivant
la naissance : salivation excessive, fausses routes, le bébé ne peut s'alimenter. L'administration de colostrum
(facilement résorbé par les poumons en cas de fausse route) permet de confirmer le diagnostic.
Pourquoi éviter l'aspiration ? Parce que c'est un acte intrusif douloureux qui perturbe le réflexe de succion (une
étude suédoise menée sur le sujet a montré que les bébés aspirés avaient plus de mal à prendre le sein
spontanément ; on évoque aussi l'aversion orale) et parce que le contenu gastrique aspiré aide à maintenir la
glycémie du nouveau-né ... L'aspiration peut aussi provoquer des inflammations de l'œsophages chez 50% des
bébés, causer des fissures ou des lésions de la muqueuse, des bradycardies et des apnées réflexe ...
La pesée et les mensurations
Il s'agit typiquement d'un geste qui peut attendre ... Dans les premiers jours votre enfant va perdre du poids : c'est
un phénomène parfaitement normal, mais cela n'explique pas la précipitation à vouloir peser l'enfance dès ses
premières minutes de vie. Votre enfant pourra parfaitement être pesé dans les heures qui suivent sa naissance (12h). Une fois que vous aurez eu le temps de faire connaissance, de lui donner sa première tétée etc.
Idem pour les mensurations : son périmètre crânien et sa taille ne vont pas varier ... La prise des mensurations
peut donc attendre. De plus les premiers jours votre bébé est le plus souvent recroquevillé (en position fœtale)
alors qu'au bout de quelques jours ses membres se détendent : la sage-femme aura moins besoin de tirer sur ses
membres pour le mesurer.
S'il faut réchauffer le bébé
Pendant 9 mois votre bébé a été bien au chaud à 37°. Inutile de dire qu'à sa venue au monde il est exposé à un
gros choc thermique : 10 à 15° de moins ! L'idéal serait de pouvoir chauffer la salle de naissance avec un radiateur
d'appoint si besoin.
Si votre bébé à froid, demandez à ce qu'on le pose sur vous en peau à peau avec une serviette chaude ou un drap
par-dessus vous 2 : c'est le meilleur moyen de le réchauffer (technique utilisée par les secouristes en cas d'urgence
: mettre le patient en peau à peau contre eux, sous une couverture de survie) et c'est nettement plus agréable pour
la mère et l'enfant que de le mettre sous une lampe chauffante ...
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Les collyres antibiotiques
L'administration d'un collyre antibiotique est fréquente : elle est utile en cas de risque connu de blennorragie (=
gonorrhée ; risque rare) ou de chlamydia ; mais est inutile quand elle est pratiquée de routine. De plus elle perturbe
le contact visuel mère-enfant en provoquant des spasmes de la paupière ou en brouillant la vue du bébé (texture
graisseuse de certains onguents utilisés). Si elle est utile, l'administration de ce collyre peut se faire 2h après la
naissance ...
La vitamine K
Les protocoles hospitaliers prévoient souvent le don de vitamine K dès les premières minutes de vie. L'OMS
recommande quant à elle de n'en distribuer qu’aux nouveau-nés à risque.
Le bain
Il n'est pas utile de baigner l'enfant immédiatement après la naissance. Au contraire le bébé est souvent enduit de
vernix (un enduit blanchâtre) qui a un effet protecteur. Vous pouvez même attendre 2-3 jours avant de lui donner
son premier bain. Sinon vous pouvez demander à ce que le papa le fasse (en votre présence) plutôt que ce soit
une sagefemme qui le fasse.
L'ocytocine
C’est une hormone naturellement sécrétée par la femme enceinte au moment de l'accouchement. L'ocytocine de
synthèse (nom commercial : Syntocinon) est couramment utilisée pour déclencher l'accouchement.
Dans 30 à 40% des accouchements, l'ocytocine est employée en cours de travail pour dystocie (c'est-à-dire lenteur
du travail). Le décubitus dorsal, la péridurale, le manque de mobilité etc sont autant de facteurs ralentissant le
travail et induisant par conséquent fréquemment l'injection d'ocytocine pour accélérer le travail ...
L'ocytocine est également utilisée en fin de travail pour éviter les hémorragies de la délivrance.
En réalité on observe la généralisation de son utilisation dans les accouchements normaux : dans 8 cas sur 10
environ la parturiente se voit injecter des ocytocines..
L'ocytocine administrée pendant le travail
A votre arrivée à la maternité, on vous pose quasi systématiquement une perfusion : pour passer une solution
glucosée (comme on vous force à rester à jeun pendant l'accouchement) mais aussi pour pouvoir vous injecter plus
rapidement des médicaments, comme l'ocytocine (parfois sans vous tenir au courant).
L'ocytocine accélère les contractions : elles sont plus rapprochées et plus fortes. La douleur est plus intense, ce
qui conduit beaucoup de femmes à réclamer la péridurale. Un sondage auprès des femmes à propos de l'usage
des ocytociques a montré que 80% des mères avaient estimé que le travail était plus douloureux, et plus de la
moitié n'en voulait plus. Penny Simkin (1986) a fait une enquête auprès de 159 jeunes mères, constatant que 76%
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d'entre elles disaient que les perfusions d'ocytocine engendraient du stress. Autre inconvénient : la perfusion dans
le bras réduit la mobilité de la parturiente et le monitoring souvent associé à l'ocytocine la "cloue"" au lit.
Parmi les effets secondaires on peut relever : nausées, vomissements, troubles du rythme cardiaque, hypotension
(immédiate ou transitoire avec tachycardie si on procède à une injection intraveineuse rapide).
L'ocytocine empêche l'utérus de se contracter normalement : elle entraîne une hypertonie utérine et réduit le temps
de rétractation de l'utérus entre les contractions or :
- l'hypertonie utérine est source de souffrance fœtale
- c'est la rétractation de l'utérus entre 2 contractions qui permet de faire sortir le bébé
- l'hypertonie risque de gêner l'involution de l'utérus et donc de provoquer une hémorragie du post-partum.
L'ocytocine a été mise en cause dans des cas de convulsions néo-natales et dans l'augmentation des ictères
néonataux (jaunisses).
L'administration d'ocytocine de synthèse bloque la sécrétion spontanée : si vous avez eu de l'ocytocine pendant
votre travail vous en aurez donc nécessairement pour la délivrance puisque votre corps n'en sécrète plus
naturellement. C'est un cercle vicieux.
L'ocytocine administrée en fin de travail
En France, l'ocytocine est utilisée de façon systématique en fin de travail pour prévenir les hémorragies de la
délivrance (HDD).
En l'absence de thérapeutique préventive, le taux d'hémorragies post-partum varie de 11 à 25% environ. En France,
grâce à l'utilisation massive des ocytocines en fin de travail, le taux d'hémorragies de la délivrance varie entre 2 et
9% (un bémol toutefois, l'évaluation visuelle des HDD ou bien la technique de pesée conduisent à une sousestimation très importante des HHD : de 30 à 80% selon les sources). Malgré cela, il y a 3 fois plus d'hémorragies
du post-partum en France que dans n'importe quel autre pays européen !
Les premières causes d'hémorragies de la délivrance sont :
les troubles de la tonicité utérine : atonie, hypotonie (mises en cause dans plus de 60% des hémorragies de la
délivrance
les traumatismes génitaux, déchirures, lacérations,
les anomalies de l’insertion placentaire (placenta praevia, accreta
Comme on le voit de nombreux facteurs de risques proviennent directement des actes subis pendant
l'accouchement : décubitus dorsal, déclenchement du travail, péridurale, ocytocine, extraction instrumentale,
expression abdominale, traction sur le cordon etc. Ce qui revient à dire que la gestion actuelle des accouchements
en France augmente le risque d'hémorragies du post-partum (première cause de décès en France, selon le rapport
du Comité d'Experts sur la mortalité maternelle, sachant que 87% des décès liés aux HDD seraient évitables !).
L'utilisation d'ocytocine en fin de travail n'a donc pour but que de "compenser" les effets néfastes d'actes trop
fréquemment pratiqués sans réelle indication thérapeutique.
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La péridurale
Une femme sous péridurale :
- est quasi obligatoirement allongée sur le dos : d'où un ralentissement du travail, une moindre ouverture
du bassin, une pression plus forte sur le périnée, une compression des vaisseaux sanguins (d'où
mauvaise alimentation en oxygène du fœtus et risque majoré d'hémorragie post partum), des douleurs
dorsales (non perceptibles sur le moment mais attention au "réveil")
- ne contrôle plus les muscles de sa vessie : elle va donc être sondée (un tube sera placé dans son
urètre afin de vider la vessie) d'où un certain inconfort
- ne contrôle plus les muscles de son utérus : ralentissement des contractions, atonie du plancher
pelvien, difficultés d'engagement du fœtus : elle voit ainsi la durée de son accouchement prolongée et
connaît des difficultés supplémentaires à l'expulsion
- a trois fois plus de chance de recevoir une perfusion d'ocytocines pour accélérer l'accouchement (qui
induit une hypertonie utérine et augmente le risque de souffrance fœtale)
- a trois fois plus de chance de subir l'utilisation de forceps pour l'expulsion
- a plus de chances de subir une épisiotomie ou une césarienne
- après 5h sous péridurale, sa température augmente (ainsi que celle du bébé): d'où une accélération de
son rythme cardiaque et de celui du bébé : d'où une possible détresse foetale dans 5% des cas. De plus
si la température du bébé est élevée à la naissance, celui-ci va subir de nombreux examens
supplémentaires afin de vérifier l'absence d'infection...
Parmi les autres effets secondaires possibles, on recense :
- prurit (démangeaisons) en cas d'utilisation d'opiacés : cela concerne environ 25% des femmes
- herpès de la bouche chez 15% des femmes sous morphine
- nausées, vomissements (30%)
- tremblements
- hypotension (d'où bradycardie fœtale)
- céphalées
- abcès au niveau de la piqûre
- risque d'hémorragie du post partum
- choc anaphylactique (très rare) : en cas d'allergie au produit injecté
- paraplégie temporaire ou définitive (très rare également)
- décès : 2 à 3 femmes par an.
D'après Blandine Poitevel, sur 455 000 péridurales réalisées par an:
- entre 45 500 et 113 750 ne donnent pas satisfaction (échec ou latéralisation de la péridurale dans 10 à
25% des cas)
- entre 4 500 et 9 100 provoquent une brèche de la dure mère (céphalées, douleurs lombaires,
photophobie, abcès, méningites)
- 455 entraînent des complications neurologiques légères
- 45 entraînent des complications neurologiques sévères
- 4 entraînent des compressions médullaires
- 2 à 3 provoquent le décès de la parturiente
Peu d'études ont été faîtes sur les conséquences d'une péridurale sur le bébé. On estime cependant que celui-ci
peut recevoir la même quantité de drogue que la mère (imaginez : vous donnez de la morphine à votre enfant !).
Celle-ci met par ailleurs longtemps - parfois plusieurs jours - à être éliminée par le foie du bébé, encore immature.
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Les bébés nés sous péridurale ont plus de difficultés à prendre le sein. Par ailleurs, la péridurale augmentant le
recours à l'ocytocine, les forceps, la césarienne, augmente par là même le risque de complications pour le bébé.
Les femmes devraient donc se dire : "je vais tenter sans péridurale et si la douleur est trop forte, je demande une
péridurale", au lieu de quoi le système actuel incite la majorité des femmes à partir à l'hôpital en se disant : "je vais
avoir une péridurale". Les femmes seraient certainement moins nombreuses à choisir d'emblée une péridurale si
on ne les y incitait pas aussi fortement (certaines maternités exercent un véritable chantage sur les parturientes :
"faudra pas vous plaindre après").
Si les préparations à l'accouchement insistaient plus sur la gestion de la douleur, si les femmes étaient libres de
choisir la position qui les soulagent, si elles bénéficiaient d'un véritable soutient au moment de l'accouchement
(pour une femme sous péridurale, il n'y a pas "accompagnement" véritable par la sage-femme mais suivi technique
et périodique), si elles pouvaient bénéficier de techniques alternatives (sophrologie, relaxation, yoga, chant
prénatal, hypnose, acuponcture...), si elles pouvaient bénéficier d'un bain pendant le travail, de l'accompagnement
d'une doula, d'un accompagnement global avec une sage-femme qu'elles connaissent parfaitement et en qui elles
ont confiance...
L’épisiotomie
Alors que l'OMS parle de dérive culturelle quand le taux d'épisiotomies est supérieur à 20% , le taux d'épisiotomie
en France s'élève à 60% environ et monte à plus de 70% pour les primipares. Dans certaines maternités ce taux
atteint 90% ! Il s'agit alors d'un acte de routine, pratiqué sans discernement et sans bénéfice médical prouvé.
La plupart du temps, les praticiens vous laissent entendre qu'il vaut mieux pratiquer une épisiotomie afin de
préserver votre périnée. L'épisiotomie permettrait de prévenir :
- le risque d'une déchirure (couper pour éviter une déchirure : c'est assez paradoxal je trouve : dans les 2
cas les muscles sont lésés et une suture est obligatoire... Si vous deviez "préserver" un habit, est ce que
vous couperiez le tissu pour éviter qu'il ne se déchire peut être - mais ce n’est pas sûr - spontanément ?
- une incontinence urinaire ou fécale
- un prolapsus
Par ailleurs, l'épisiotomie permettrait d'accélérer l'extraction fœtale : passage plus large donc plus facile ;
possibilité d'utiliser des instruments (ventouses, forceps) pour faciliter l'expulsion. Elle serait garante d'une
cicatrisation rapide etc.
En réalité, les études scientifiques démontrent le contraire :
- d'une part aucune étude scientifique n'a pu prouver le bénéfice de l'épisiotomie en ce qui concerne les 3
indications majeures (prévention des déchirures / incontinences / prolapsus)
- d'autre part des études sérieuses ont montré que l'épisiotomie présente plus de risques que la déchirure
spontanée
« Comme toute intervention chirurgicale, l'épisiotomie présente certains
risques: risque d'hémorragie importante, de formation d'hématome et
d'infection. Il n'y a aucune preuve que l'épisiotomie de routine réduit le risque
de traumatisme périnéal grave, améliore la guérison du périnée, empêche la
souffrance fœtale ou réduit le risque d'incontinence urinaire d'effort. »
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Pourquoi laisser se déchirer spontanément ?
- Quand on coupe ... c'est coupé - définitivement. Ne pas couper, c'est laisser la possibilité soit que le périnée se
déchire soit qu'il reste intact
- Les déchirures provoquent moins de déperditions sanguines
- Les déchirures sont souvent moins graves (déchirures du 1er et 2nd degré)
- Les déchirures suivent les fibres naturelles : la cicatrisation est donc plus facile que quand les fibres sont
coupées (d'ailleurs certains chirurgiens "déchirent" l'utérus lors d'une césarienne plutôt que de la couper ayant
observé que celui-ci se remettait mieux en cas de déchirure)
Conduite à tenir en cas de déchirure
En cas de déchirure spontanée, il n'est pas toujours nécessaire de suturer la plaie. La plupart des déchirures
cicatrisent en effet rapidement sans points de sutures. Par ailleurs qui dit point de suture dit anesthésie locale,
corps étranger (donc gênant la cicatrisation), séparation éventuelle mère enfant à un moment crucial. Les points
peuvent aussi tirer générant un inconfort supplémentaire. Il faut éviter de sécher la cicatrice au sèche cheveu
comme on le suggère parfois : risque de brûlure, endroit naturellement humide... L'urine étant acide, vous pouvez
verser de l'eau sur votre cicatrice pendant que vous urinez : cela évitera toute sensation de brûlure.
La délivrance
Peu après la naissance de votre bébé, vous ressentirez de nouvelles contractions : celles-ci vont permettre au
placenta de se décoller de l'utérus et d'être expulsé : c'est la délivrance.
On peut une nouvelle fois distinguer gestion "physiologique" de la délivrance (c'est-à-dire attendre la délivrance
spontanée) et gestion active de la délivrance. C'est cette dernière qui est la plus répandue.
La gestion active de la délivrance suppose l'injection d'ocytocine en fin de travail ou dans les 2 minute suivant la
naissance afin d'accélérer la délivrance et d' "éviter les risques d'hémorragies dues aux atonies utérines". On
pratiquera également un massage utérin, un clampage précoce du cordon et on procédera à de légères tractions
sur le cordon (pendant les contractions) afin de faire tomber le placenta. Ces deux dernières pratiques sont pourtant
à bannir.
Une traction sur le cordon mal exercée peut provoquer une inversion utérine (le praticien doit maintenir une pression
vers le haut avec sa main placée au niveau du pubis afin d'éviter ce risque). Si au bout de 30 à 40 secondes de
traction "mesurée" sur le cordon le placenta ne vient pas, il faut arrêter la traction et attendre la contraction suivante
pour recommencer. La traction sur le cordon risque de provoquer une rétention placentaire partielle (une partie du
placenta reste "collée" dans l'utérus : celle-ci en empêche l'involution de l'utérus), source d'hémorragie de la
délivrance, or c'est précisément ce qu'on cherche à éviter !
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La délivrance spontanée peut être assez longue : certaines
femmes expulsent le placenta immédiatement (dans les
premières minutes suivant la naissance), d'autres 20mn ou 1h
après.
Or si 30 à 45 mn après la naissance de l'enfant le placenta n'a
pas été expulsé spontanément, certains protocoles
hospitaliers prévoient la délivrance artificielle du placenta : la
sage-femme introduit sa main dans l'utérus de la parturiente et
décolle elle-même le placenta... acte inutile s'il n'est pas
associé à une hémorragie ...
Après la délivrance, la sage-femme vérifiera que le placenta
est intact. Si tel n'est pas le cas,une révision utérine est pratiquée afin de prévenir les risques d'hémorragies. Au
cours de la révision utérine, la sage-femme introduit sa main dans l'utérus afin de l'examiner et de le débarrasser
des éventuels caillots ou débris de placenta qui peuvent l'encombrer et qui pourraient provoquer une hémorragie
importante.
Certains praticiens réalisent des révisions utérines de routine (même en l'absence d'hémorragie et quand le
placenta est complet). L'intérêt est faible en l'absence de suspicion de rétention placentaire partielle et le risque
d'infection majoré. Il s'agit d'un acte fortement intrusif et très douloureux (parfois jugé plus douloureux que le reste
de l'accouchement). De plus si la parturiente n'a pas bénéficié d'une péridurale pendant l'accouchement, il est
fort probable que le praticien pratique une anesthésie générale afin de réaliser cette opération douloureuse. C'est
dire si un tel geste pratiqué de routine risque de perturber inutilement les premiers contacts avec le nouveau-né.
Connaitre ses droits
Dans certaines structures, il est parfois difficile de faire entendre ses souhaits. Sachez cependant que des lois
vous protègent : les médecins ont un devoir d'information du patient et ce dernier peut décider des actes
médicaux qu'il va subir ou non.
Si vous souhaitez être véritablement "acteurs" de votre accouchement et ne pas subir des décisions prises pour
vous par le médecin, voici quelques-uns des droits des patients ou des devoirs des médecins qu'il est parfois bon
de rappeler (j'espère cependant que vous n'aurez pas à vous en servir ...) :
Code de la santé publique
- "Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la
personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa
volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la
personne de confiance prévue à l'article L 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté."
Article L111- 4
- "Dès lors qu'elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s'engage à assurer personnellement
avec conscience et dévouement les soins conformes aux données scientifiques du moment que requièrent la
patiente et le nouveau-né." Article R 4127-325
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Le Code Civil
"Il ne peut être porté atteinte à l'intégrité du corps humain qu'en cas de nécessité thérapeutique pour la personne.
Le consentement de l'intéressé doit être recueilli préalablement, hors le cas où son état rend nécessaire une
intervention thérapeutique à laquelle il n'est pas à même de consentir" (art. 16-3 et 16-1).
Utile si on veut absolument pratiquer une épisiotomie par exemple ...
Charte du patient hospitalisé
- "Le médecin doit donner une information simple, accessible et loyale à tous ses patients. Il répond avec tact et
de façon adaptée aux questions de ceux-ci."
- "aucun acte médical ne peut être pratiqué sans le consentement du patient."
- "le respect de l'intimité du patient doit être préservé lors des soins, des toilettes, des consultations et des visites
médicales... à tout moment de son séjour hospitalier."
- "un patient hospitalisé peut à tout moment quitter l'établissement après avoir été informé des risques possibles
pour son état et après avoir signé une décharge."
Charte de l'enfant hospitalisé
"On évitera tout examen ou traitement qui n'est pas indispensable. On essayera de réduire au minimum les
agressions physiques ou émotionnelles et la douleur."
Article 32 du Code de déontologie médicale
"Dès lors qu'il a accepté de répondre à une demande, le médecin s'engage à assurer personnellement au patient
des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, en faisant appel, s'il y a lieu,
à l'aide de tiers compétents."
Article confirmé par la Cour de Cassation (arrêt Mercier du 20 mai 1936) le médecin doit s'engager à donner des
soins "non pas quelconques, mais consciencieux, attentifs et, réserve faite de circonstances
exceptionnelles, conformes aux données acquises (ou actuelles) de la science".
Utile pour appuyer votre demande de respecter les recommandations de l'OMS.
Serment de l'ordre des médecins
"J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons, et de leurs conséquences."
11
BIBLIOGRAPHIE

Neuf mois ! Sandrine Dury

Vivre sa grossesse et son accouchement : Une naissance heureuse – Isabelle Brabant

Pour une naissance sans violence – Frédérick Leboyer

J'accouche bientôt, que faire de la douleur ? Maïtie Trélaün

Bienvenue sur Terre ! Accueillir, comprendre et accompagner l'âme dans le processus d'incarnation Sylvie Ouellet

Les neuf marches - Un regard spirituel sur la grossesse et la naissance – Daniel Meurois et Anne
Givandan

La grossesse consciente, le don de donner la vie : un guide de Kundalini yoga de la conception à la
naissance. D’après les enseignements de Yogi Bhajan, par Tarn Taran K. Khalsa.

L'attente sacrée : Yoga, maternité, naissance : harmonie du corps et de l'esprit – Martine Texier

Le guide de la naissance naturelle – Ina May gaskin

Une éducation qui commence avant la naissance - Omraam Mikhaël Aïvanhov

Le cahier zen de la future maman – Lise Bartoli

Tout Commence avant la naissance – Bernadette Amez ([email protected])
VIDEOS

Accouchement -- Bébé Arrive Aprés 9 Mois D'Attente
https://www.youtube.com/watch?v=0Y09lRW0424

La Visualisation positive de l'accouchement
https://www.youtube.com/watch?v=x6egYPyXpTg
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Mon suivi avec une Sage-femme en maison de naissance
https://www.youtube.com/watch?v=nUw4xxsf-wQ&list=UUiBT2Oyg0zlfJ90yVmkBhJA
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Accouchement dans l'eau à domicile et en famille
http://youtu.be/FAjuzAfrFvs
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DVD : L’arbre et le nid, film de Valérie Pouyanne
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DVD : Orgasmic birth, the best kept secret. Debra Pascali-Bonaro
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