Université de la Réunion Faculté des Sciences et Technologies Décembre 2016 L3 – Licence d’informatique – Logiques et algorithmes – CC2 – corrigé Durée : 90 minutes – sans document ni moyen électronique Exercice 1 : (5 •) Dans chacun des cas suivants, déterminez si la formule A est ou n’est pas conséquence logique de la conjonction des formules A1 et A2 . Justifiez précisément votre réponse. A : ∀x (r(x) → p(x)) ; A1 : ∀x (p(x) → (q(x) ∨ r(x))) ; A2 : ∀y (q(y) → r(y)). Non, A n’est pas une conséquence logique de A1 et A2 . Justification : je considère une interprétation I de domaine {a}. Je définis les interprétations des relations unaires p, q et r comme suit : — la formule p(a) est fausse, i.e., I(p(a)) =faux ; — la formule q(a) est fausse, i.e., I(q(a)) =faux ; — la formule r(a) est vraie, i.e., I(r(a)) =vrai Je constate que I valide A1 et A2 . Je considère à présent A, que j’instancie en prenant a pour valeur de x. J’obtiens r(a) → p(a) qui est une formule fausse. Conclusion : il existe une interprétation I qui valide A1 et A2 et invalide A. C’est précisément la définition de : A n’est pas une conséquence logique de A1 et A2 . A : ∀x (p(x) → r(x)) ; A1 : ∀x (p(x) → (q(x) ∨ r(x))) ; A2 : ∀x (q(x) → r(x)). Oui, A est une conséquence logique de A1 et A2 . Justification : je considère une interprétation I de domaine non-vide validant A1 et A2 et je vais montrer que I valide A. Je prends un élément e quelconque du domaine. Si la formule p(e) est fausse, alors p(e) → r(e) est vraie. Si la formule p(e) est vraie, alors d’après A1 , on a q(e) ∨ r(e) vraie. Si r(e) est vraie, alors p(e) → r(e) aussi. Si q(e) est vraie, alors en instanciant A2 en q(e) → r(e), j’obtiens r(e) vraie. Donc pour une interpretation quelconque I validant A1 et A2 et un élément e quelconque de son domaine, p(e) → r(e) est vraie, i.e., A : ∀x (p(x) → r(x)) est vraie. Conclusion : pour toute interpretation quelconque I validant A1 et A2 , A est vraie. C’est précisément la définition de : A est une conséquence logique de A1 et A2 . Exercice 2 : (5 •) On se place dans le cadre de la logique propositionnelle. Pour chaque séquent ci-dessous, déterminez informellement s’il est valide ou pas. Si vous pensez qu’il est valide, proposez une déduction naturelle au format Fitch. Si vous pensez qu’il n’est pas valide, proposez un contre-exemple. p → q, q → r ` p → r Valide. Voici une déduction naturelle au format Fitch de ce séquent : 1 2 3 4 5 6 | (P > Q) |_ (Q > R) | |_ P | | Q | | R | (P > R) Premise Premise Assumption 1,3 >E 2,4 >E 3-5 >I p → r, q → r ` p ↔ q Non valide. Contre-exemple : voici une interprétation I qui valide les prémisses du séquent et invalide sa conclusion : — I(p) = faux ; — I(q) = vrai ; — I(r) = vrai. Exercice 3 : (5 •) On considère le raisonnement suivant, justifiant le principe du tiers exclu p ∨ ¬p : Supposons la négation de ce principe. Supposons de plus p. Alors on a p ∨ ¬p, contradiction avec notre première hypothèse. Donc on a ¬p et a fortiori p ∨ ¬p. De nouveau nous obtenons une contradiction, d’où la conclusion. Reformulez soigneusement cette preuve au format Fitch. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 |_ ~(P v ~P) | |_ P | | (P v ~P) | | # | ~P | (P v ~P) | # ~~(P v ~P) (P v ~P) Assumption Assumption 2 vI 1,3 #I 2-4 ~I 5 vI 1,6 #I 1-7 ~I 8 ~E Exercice 4 : (5 •) Pour chaque séquent ci-dessous, déterminez informellement s’il est valide ou pas. Si vous pensez qu’il est valide, proposez une déduction naturelle au format Fitch. Si vous pensez qu’il n’est pas valide, proposez un contre-exemple. ∀x p(x) ` ∃x p(x) Valide. Voici une déduction naturelle au format Fitch de ce séquent : 1 2 3 |_ | | (Ax)Px Pa (Ex)Px Premise 1 AE 2 EI ∃x p(x) ` ∀x p(x) Non valide. Contre-exemple : je considère l’interprétation I définie sur le domaine {a, b} et telle que I(p(a)) = vrai et I(p(b)) = faux. Je constate que cette interprétation valide ∃x p(x) et invalide ∀x p(x).