LIAISON ENTRE LES COLLECTIVITÉS Les collectivités éloignées du Nord dépendent des brise-glaces, qui naviguent dans les eaux de l’Arctique de la mi-juin à la mi-novembre pour escorter les navires transportant des vivres, des matériaux de construction et des combustibles. Dans les hameaux éloignés comme Arctic Bay (ci-dessous), il faut parfois utiliser le brise-glace lui-même pour livrer le matériel. Depuis le brise-glace, la rosette/CTP est abaissée afin d’échantillonner l’eau à des profondeurs pouvant dépasser quatre kilomètres. Sur l’illustration, le navire est représenté à l’échelle par rapport à une profondeur de 4000 mètres. NUL ENDROIT OÙ SE CACHER APERÇU DE L’ARCTIQUE Bateau de débarquement SURVEILLANCE COMMUNAUTAIRE Les scientifiques du MPO font appel à des personnes qui résident à l’année dans l’Arctique pour effectuer des observations scientifiques dans le cadre de programmes de surveillance communautaire. Lorsque les résidants locaux du Nord enregistrent une série complète d’observations au cours d’une saison, leurs efforts ajoutent une valeur considérable à des projets comme le projet Les trois océans du Canada. Les collectivités locales, les décideurs et les chercheurs scientifiques bénéficient des réalisations des programmes de surveillance communautaire. DES CONDITIONS OCÉANIQUES Tout brise-glace effectuant des opérations dans l’Arctique* transporte au moins un hélicoptère. L’hélicoptère est le moyen indispensable pour transporter des personnes et des marchandises à terre et les amener à bord, à des endroits où aucun quai ou jetée n’est accessible à des milliers de kilomètres à la ronde. L’hélicoptère utilise un long câble accroché à des filets de chargement pour transborder des tonnes de cargaisons de façon rapide et sécuritaire entre le navire et la côte. *À l’exception du NGCC Terry Fox. TRAVAIL D’ÉQUIPE SCIENTIFIQUES ET MARINS Filet de sécurité LES TROIS OCÉANS DU CANADA L’élaboration d’un jeu de données de base sur les conditions dans les mers de l’Arctique canadien se déroule dans le cadre du projet Les trois océans du Canada, une initiative de l’Année polaire internationale. Grâce à la coordination et au partage de la recherche, les futures expéditions qui surveillent l’évolution des conditions pourront, pour la première fois, fournir un portrait détaillé de la dynamique océanique dans le Nord. Pour de plus amples renseignements sur l’API, veuillez consulter le site www.api-ipy.gc.ca. Le pilotage dans l’Arctique représente de tels défis qu’un pilote d’hélicoptère expérimenté devient un membre essentiel de l’équipage d’un brise-glace. OCÉAN ATLANTIQUE Grue Embarcation rapide de sauvetage Aire d’atterrissage d’hélicoptères Le NGCC Louis S. St-Laurent a été le premier navire canadien à atteindre le pôle Nord. En 1994, au cours d’une expédition scientifique, le navire a franchi 3 700 kilomètres dans les glaces de l’Arctique, passant par le pôle Nord lors de la première traversée de l’océan Arctique, depuis l’océan Pacifique jusqu’à l’océan Atlantique. L’expédition conjointe Canada-États-Unis, en compagnie du navire de la garde côtière américaine Polar Sea, a grandement contribué à l’acquisition de connaissances sur le climat océanique et sur les voies de propagation des contaminants dans l’Arctique, tout en amenant des scientifiques dans des régions jusqu’alors inexplorées de l’océan Arctique. Les brise-glaces patrouillent habituellement seuls dans l’Arctique, mais des missions spéciales, comme une expédition au pôle Nord, peuvent exiger que les navires patrouillent à deux ou rencontrent leur navire-jumeau en haute mer. Barils de combustible (fret) Illustrations : Richard Chasemore, Hans Jenssen/Phaeton Group La souveraineté du Canada dans l’Arctique est renforcée par la présence de brise-glaces de la Garde côtière canadienne (GCC) comme le NGCC Louis S. St-Laurent, ainsi que par les connaissances sur l’Arctique acquises par les scientifiques qui travaillent à bord de ces navires, dans le cadre d’expéditions canadiennes de recherche océanographique ou encore d’expéditions internationales dirigées par des Canadiens, comme celles de l’Année polaire internationale. Hangar d’hélicoptère Les changements dans ce milieu fragile font prendre conscience que les problèmes et les défis auxquels sont confrontés l’Arctique et les habitants du Nord concernent tous les Canadiens. UNE BASE DE DONNÉES DE RÉFÉRENCE OCÉAN PACIFIQUE MOYEN DE TRANSPORT ESSENTIEL DANS L’ARCTIQUE VOYAGE AU PÔLE NORD En raison des vastes étendues à couvrir, la collecte d’un nombre suffisant de données serait impossible sans l’aide de brise-glaces tels que le NGCC Louis S. St-Laurent, d’hélicoptères, de douzaines de balises flottantes ou sur la glace munies de matériel de localisation basé sur le système de positionnement global, ainsi que d’images satellite et d’observations environnementales effectuées par des membres des collectivités du Nord. Les études sur les glaces doivent être ininterrompues et exécutées en collaboration avec de nombreux partenaires. Aux endroits où la côte n’est pas trop accidentée, les barges de débarquement du brise-glace permettent d’assurer le ravitaillement et de transporter des passagers à terre à moindre coût que par hélicoptère. HÉLICOPTÈRE SCIENCE ET RECHERCHE DANS LE NORD Le travail d’équipe entre les scientifiques, les habitants du Nord, les décideurs et la Garde côtière canadienne nous permet d’améliorer nos connaissances sur l’Arctique, afin d’élaborer de meilleures politiques, de prendre des décisions éclairées et de mieux gérer les ressources. Pour de plus amples renseignements sur la Garde côtière canadienne, veuillez consulter le site www.ccg-gcc.gc.ca. Ours polaire Les gros mammifères au sommet de la chaîne alimentaire, notamment les baleines et les ours polaires, tendent à accumuler des concentrations élevées de toxines. Des projets tels que l’Étude sur le chenal de séparation circumpolaire (ECSC), un projet de l’Année polaire internationale (API), ont permis de suivre les contaminants qui atteignent les régions nordiques et d’observer où ils aboutissent. Lorsqu’on comprend mieux le cheminement des toxines, il devient possible de réduire leurs incidences négatives sur les humains et les animaux. Passerelle Cabine du scientifique en chef SERVICE HYDROGRAPHIQUE DU CANADA Un butoir protège le gouvernail contre les impacts avec la glace. π Laboratoire scientifique à bord Laboratoire Laboratoire (rosette/CTP) scientifique Le laboratoire principal du brise-glace est doté de principal divers instruments scientifiques courants, de sorte que les scientifiques invités ne sont tenus d’apporter que des instruments spécialisés et leurs ordinateurs. Trois hélices en acier inoxydable à haute résistance peuvent propulser le navire jusqu’à une vitesse de 17 nœuds. La saison de navigation dans l’Arctique est de courte durée, de sorte que la cartographie du fond marin représente un défi de taille. Le Service hydrographique du Canada (www. cartes.gc.ca) s’emploie activement à exécuter des levés en vue de cartographier les principaux chenaux dans l’Arctique canadien. Des hydrographes à bord de brise-glaces tels que le NGCC Louis S. St-Laurent recueillent des données bathymétriques sur le fond de l’océan Arctique au moyen de technologies de pointe. Embarcation de sauvetage fermée Salle à manger des officiers supérieurs Salle à manger des officiers Laboratoire Salon scientifique avant (auxiliaire) Blindage 4000 mètres de profondeur Capteur d’échantillonnage de l’eau d’une rosette/CTP, suspendue à quatre kilomètres de profondeur. π Le trait indique la profondeur maximale à laquelle il est possible d’abaisser une rosette/ CTP pour étudier l’eau de mer. Il est représenté à l’échelle par rapport à la minuscule image du brise-glace qui se trouve tout en haut de la ligne. OCÉANOGRAPHIE ÉCHANTILLONNAGE DE L’EAU Les capteurs d’une rosette/CTP permettent de mesurer la salinité de l’eau d’après la conductivité électrique (C), la température (T) et la profondeur (P). Les données s’affichent en temps réel Buanderie du navire Atelier de menuiserie Chacun des cinq principaux moteurs produit 8 000 chevauxvapeur. Le NGCC Louis S. StLaurent utilise le même appareil à gouverner robuste que le célèbre paquebot de ligne RMS Queen Mary, bien que le Queen Mary soit plus de sept fois plus lourd. sur l’écran de l’opérateur. D’autres capteurs peuvent être fixés à la rosette afin d’obtenir des données supplémentaires, notamment sur l’oxygène dissous dans l’eau ou sur le degré de fluorescence, une mesure des végétaux microscopiques dans l’eau. L’opérateur peut télécommander la fermeture des bouteilles d’échantillonnage fixées à la rosette, afin de prélever de l’eau de mer à différentes profondeurs. La rosette/CTP sert à obtenir des données brutes sur l’océan Arctique qui aident les scientifiques à conseiller les décideurs et à informer le public sur les océans. La télédétection, notamment les images satellite, offrent une perspective précieuse sur les conditions à la surface; il faut toutefois effectuer des relevés sur place pour obtenir des données objectives et réaliser une étude approfondie. DFO 2010-1652 Fs23-553/20 10 978-1-100-51104-7 www.mpo-dfo.gc.ca L’hélice centrale assure une excellente commande de direction et peut servir d’hélice auxiliaire lorsqu’une autre des hélices est endommagée par la glace. Les scientifiques du ministère des Pêches et des Océans (MPO) du Canada qui utilisent des données recueillies à l’aide de la rosette/CTP ont observé que l’évolution des conditions dans les eaux de l’Arctique favorisera certains organismes plus que d’autres; sur le plan écologique, il y aura des gagnants et des perdants, du plus petit membre du réseau alimentaire jusqu’au plus grand. Dans l’Arctique, la hausse de la température de l’air, les précipitations plus abondantes, les débits plus élevés des cours d’eau et la diminution de la couverture de neige et de glace ont tous contribué à des changements importants et rapides dans les couches supérieures de l’océan. Au cours des dernières années, l’augmentation des eaux de fonte des glaces de mer a entraîné la dessalure des eaux de surface dans le bassin Canada. Ces eaux sont aussi devenues plus corrosives pour les coquillages en raison de l’absorption accrue de CO2 d’origine atmosphérique. Le NGCC Louis S. St-Laurent a été radoubé en 1993 et muni d’un système à propulsion dieselélectrique, ainsi que d’une étrave améliorée de cote arctique 4 permettant des opérations de déglaçage. Bien que la cote arctique 4 signifie que le navire peut se déplacer de façon continue dans de la glace d’une épaisseur de 1,2 mètre à une vitesse de trois nœuds, le navire est en mesure de briser de la glace beaucoup plus épaisse. Un puissant système à bulles d’air diffuse de l’air comprimé par des buses situées dans la coque, sous la ligne de flottaison, afin de réduire la friction ou de repousser la glace. Il sert également de propulseur d’étrave lors de l’exécution de manœuvres précises à l’approche d’un quai. Sonde d’eau de mer GLACE DE MER ET CRÊTES DE PRESSION La rosette/CTP est l’instrument à toute épreuve en océanographie, qui entre en action lors de presque toutes les expéditions de recherche. Les techniciens abaissent cet « éclaireur des mers » dans l’eau pour faire des relevés et recueillir des échantillons. En moyenne, les glaces de mer ont habituellement une épaisseur de un à trois mètres qu’un puissant brise-glace peut franchir sans difficulté. Il arrive cependant que, lorsque le vent pousse de grandes plaques de glace les unes contre les autres, des lignes de glace brisée s’accumulent en bordure pour former des « crêtes de pression » qui peuvent constituer des obstacles plus difficiles à surmonter. Le NGCC Louis S. St-Laurent a pu se frayer un passage à travers des crêtes de 13 mètres d’épaisseur et sur plus de 60 mètres de largeur. Pour de plus amples renseignements sur les travaux des scientifiques canadiens, veuillez consulter les sites www.science.gc.ca et www.mpo-dfo.gc.ca/science. Dans l’Arctique, les crêtes de pression peuvent s’étendre jusqu’à une profondeur de 25 mètres sous la surface de l’eau ! UN ATOUT INDISPENSABLE Le navire le plus impressionnant qui soit ne vaut pas grand-chose sans son équipage. Du vieux « loup de mer », avec sa sagesse acquise au fil de ses décennies d’expérience en mer, au jeune officier frais émoulu du collège, en passant par le spécialiste des domaines techniques et scientifiques les plus pointus, il faut tout un éventail de talents et de points de vue pour composer l’équipage idéal d’un navire. Il n’est pas exagéré de dire que, sous le commandement d’un bon capitaine, l’équipage d’un brise-glace constitue un atout plus précieux que le plus perfectionné de ses équipements. Couteau à glace Le butoir, rempli de béton. Crête de pression L’ÉQUIPAGE D’UN NAVIRE Le couteau à glace est renforcé en acier de 54 mm d’épaisseur. La forme caractéristique de la proue d’un brise-glace est renforcée d’un « couteau à glace » qui entaille la glace plus mince à la ligne de flottaison. La partie inférieure, appelée butoir, est remplie de béton servant de lest qui empêche le navire de trop remonter sur une nappe de glace et d’y rester coincé. Système à bulles d’air BRISER DES BARRIÈRES Cote glace Compresseur du système à bulles d’air Buse de décharge du système à bulles d’air Station d’échantillonnage de l’eau avec une rosette CTP. Robustesse Ancre Une « ceinture » renforcée en acier de cinq centimètres d’épaisseur protège le NGCC Louis S. St-Laurent contre les dommages causés par la glace le long de la ligne de flottaison. Salle à manger de l’équipage Source des photos (π) : DFO π ∆ Source des photos, sauf tel qu’indiquer : © Phaeton Group, 2007. Source de la photo (∆) : © Paul Galipeau, 2007. Des contaminants, en provenance de toutes les parties du monde, entrent dans la chaîne alimentaire de l’Arctique. Lorsqu’un animal en mange un autre, les toxines s’accumulent. Ces toxines peuvent s’élever à des niveaux qui compromettent l’alimentation humaine et portent atteinte à l’écosystème. Les études sur les mammifères marins peuvent jouer un rôle de premier plan pour repérer le mouvement des contaminants dans l’écosystème arctique. OCÉAN ARCTIQUE ÉVOLUTION Trois grands océans entourent notre pays dans le Nord, où de très grands changements s’opèrent actuellement. Les scientifiques étudient l’évolution des conditions océaniques, la fonte de la glace et les liens avec les changements qui surviennent dans l’océan Pacifique et l’océan Atlantique par le biais des courants océaniques de l’Arctique qui les relient. Au cours de l’été 2007, pour la première fois de l’histoire écrite, la légendaire voie nord du passage du Nord-Ouest par le détroit McClure était libre de glace et navigable. Au cours des étés 2006, 2007 et 2008, d’autres routes traversant l’archipel canadien ont été brièvement libres de glace. RECHERCHE DE CONTAMINANTS REGARD VERS L’AVENIR Les glaces de mer ont en moyenne une épaisseur de un à trois mètres. Des crêtes aussi imposantes pourraient arrêter même le NGCC Louis S. St-Laurent et forcer le capitaine à rechercher une cassure dans la crête ou une route permettant de contourner l’obstacle. NGCC Louis S. St-Laurent Le plus gros brise-glace multimissions au Canada LES MERS GELÉES DE L’ARCTIQUE représentent une vaste région impénétrable pour la plupart des navires…sauf pour les brise-glaces. Munis d’énormes moteurs et de coques renforcées, ces puissants navires se frayent un passage à travers de solides nappes de glace susceptibles de broyer et de couler des navires ordinaires. Les brise-glaces de la Garde côtière canadienne transportent des cargaisons dont dépendent les collectivités isolées du Nord et amènent des scientifiques dans des lieux éloignés aux fins de la recherche. À chaque année, les brise-glaces s’emploient activement à assurer le trafic maritime et les services de communication essentiels, et à entretenir les aides à la navigation maritime. Ils offrent également des services de recherche et sauvetage aux victimes d’accidents dans des régions éloignées. Patrouillant fièrement dans le Nord comme nul autre navire, la flotte de brise-glaces de la Garde côtière canadienne incarne l’engagement du Canada dans l’Arctique. Longueur : 119.8 m Largeur : 24.38 m Autonomie en croisière : 23000 nm