Licence informatique S4 Maths pour l’Info Examen partiel du 14 mars 2016 Corrigé Durée 2h Problème I. Notions de base. 6 pts 1) 1 pt Enoncer le théorème de division euclidienne dans Z. Utiliser l’algorithme d’Euclide pour calculer le pgcd de 5435 et 16. Que vaut le pgcd de -5435 et 16? Enoncé :soit n ∈ Z et m ∈ Z 6= 0, il existe un unique couple de nombres (q, r) tel que n = qm + r et 0 ≤ r < |m|. Le PGCD de deux nombres a et b est le plus grand diviseurs de a et b. C’est donc un nombre positif. Il est obtenu par l’algorithme d’Euclide. 5435 = 16 × 339 + 11 −5435 = 16 × (−340) + 5 16 = 11 × 1 + 5 16 = 5 × 3 + 1 11 = 5 × 2 + 1 Le PGCD de 5435 et 16 est égal à 1 : ils sont premiers entre eux. Donc le PGCD de - 5435 et 16 est égal aussi égal à 1. 2) 1 pt Donner la relation entre le pgcd et le ppcm de deux entiers relatifs. En déduire le ppcm de -5435 et 16. (a ∨ b) (a ∧ b) = |ab| ce qui implique que le ppcm de dat est égal à 5435 × 16. 3) 1 pt Quel est le premier chiffre dans l’écriture hexadécimale (en base 16) de 5435 ? 16 L’écriture hexadécimale de 5435 est a0 a1 a2 . . . ak , avec 5435 = a0 + a1 (16) + a2 (16)2 + . . . ak (16)k ak est le pgcd de 5435 et 16, il est donc égal à 1. 4) 1 pt Utiliser l’algorithme d’Euclide pour déterminer l’écriture hexadécimale de 5435. 5435 339 21 1 = = = = 16 × (339) + 11 16 × 21 + 3 16 × 1 + 5 16 × 0 + 1 5435 = 11 + 3(16) + 5(16)2 + 1(16)3 Le résultat est 153B où B désigne 11. 5) 1 pt Enoncer le théorème de décomposition en facteurs premiers. Énoncé : Soit n ∈ Z un nombre entier relatif, alors il existe un ensemble fini unique de nombres premiers p1 < ... < pn et un ensemble unique de nombres entiers strictement positifs α1 , ..., αn tels que n = εpα1 1 ....pαnn , où ε = ±1. Pour N entiers p1 , · · · , pN > 1 et N entiers α1 , · · · , αN > 0, déterminer le nombre de diviseurs de p = pα1 1 pα2 2 · pαNN . Q τ= N j=1 (αj + 1). Dans le cas N = 2 les représenter sur un diagramme de Hasse. 6) 1 pt Décomposer en facteurs premiers 900 et 16. Déterminer leur pgcd et le ppcm. 900 = 22 × 32 × 52 , 16 = 24 , 900 ∧ 16 = 22 , 900 ∨ 16 = 24 × 32 × 52 . Problème II. Equations en nombres entiers. 5 pts 1) 1 pt Soit l’équation ax + by = c. Résumer l’étude générale : existence, nombre de solutions, comment les obtenir. Énoncé : Soit d = a ∧ b. Si c n’est pas multiple de d, il n’y a pas de solution entière. Si c est multiple de d, les solutions de ax + by = c sont de la forme (uc − bk)/d, (vc + ak)/d) où au + bv = d et k parcourt Z. Etudier ensuite les équations suivantes en suivant ce protocole. 2) 2 pts 5435x + 16y = 5. Puisque 5435 et 16sont premiers entre eux, on cherche u et v tels que 5435u+16v = 1 (Bezout), soit u = 3 et v = −1019, puis (x, y) = (5u − 16 k, 5v + 5435 k) 3) 2 pts 17x − 40y = 1. Ici c’est plus simple, de même 17 et −40 sont premiers entre eux, on trouve (u, v) = (−7, −3) et (x, y) = (−7, −3) + k(40, 17). Problème III. Autour du théorème d’Euclide. 6 pts 1) 1 pt Enoncer le théorème d’Euclide. Énoncé : Il existe une infinité de nombres premiers. 2) 2 pts Légère variation sur la preuve du cours. a) Soit n un entier ≥ 3. Montrer que n!−1 a un diviseur p premier. Ceci provient du lemme du cours : tout entier > 1 est divisible par un nombre premier. b) Montrer par l’absurde que p > n. Supposons que p ≤ n. Alors p divise n!, ce qui est impossible car il divise n! − 1. c) En déduire que pour tout entier n ≥ 3, il existe un entier p premier tel que n < p < n!. d) Conclure. On finit comme dans la démonstration du cours. 3) 3 pts On veut montrer que l’ensemble X des entiers premiers de la forme 4n + 3 est infini. On procède par l’absurde et on suppose que X est fini : X = {p1 , p2 · · · pN }. (a) Montrer que le produit de nombres entiers de la forme 4n + 1 est de la forme 4n + 1. On procède par récurrence sur le nombre de facteurs, il suffit donc de voir que c’est vrai pour deux facteurs (4n + 1) × (4m + 1) = 4(4mn + m + n) + 1. (b) Montrer que le nombre M = 4p1 p2 · · · pN − 1 est de la forme 4n + 3. Encore par récurrence sur le nombre de facteurs. Initialisation 4(4n + 3) − 1 = 4(4n + 2) + 3 4p1 p2 · · · pN −1 = (4p1 p2 · · · pN −1 − 1) pN + pN − 1 = 4(4mn+3m+3n+2)+3 {z } |{z} | {z } | 4n+3 4m+3 4m0 +2 (c) Montrer par l’absurde grâce au (a) qu’il existe un diviseur premier de M de la forme 4n + 3. Puisque tout nombre entier non nul admet un diviseur premier, M admet un diviseur premier. Il ne peut être pair puisque M est impair. Donc tout diviseur premier de M est impair, donc de la forme 4n + 1 ou 4n + 3. Supposons qu’il n’ait aucun diviseur premier de la forme 4n + 3. Donc tous ses diviseurs premiers sont de la forme 4n + 1. Par (a) M est donc de la forme 4n + 1, ce qui contredit le fait que M est de la forme 4n + 3. (d) Conclure. On conclut comme dans le cours : aucun des pj ne peut diviser M , on a donc créé un nouvel élément dans X.