V Vasculopathie ectasiante et infection par le VIH i

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i m a g e r i e
Vasculopathie ectasiante
et infection par le VIH
■ E. Touzé*, M. Simon*, S. Godon-Hardy*
asculopathie ectasiante au cours
d’une infection chronique par le
virus de l’immunodéficience humaine (VIH)
compliquée d’un accident ischémique dans le
territoire profond de l’artère cérébrale
moyenne gauche chez un jeune homme de
19 ans d’origine zaïroise. La séropositivité
pour le VIH était connue depuis l’âge de
5 ans (contamination post-transfusionnelle,
en Afrique). Le patient avait déjà présenté un
accident ischémique cérébral (hémiparésie
droite partiellement régressive) et une
hémorragie méningée respectivement 6 et
5 ans auparavant. Lors des premières complications neurologiques, le patient était immunodéprimé (CD4 < 150/mm3) alors qu’au
moment de la dernière complication neurologique, le taux de CD4 était autour de
500/mm3 avec une charge virale négative
sous trithérapie. L’anévrisme sylvien et la
sténose sylvienne pouvaient être impliqués
dans la genèse de ce nouvel accident ischémique cérébral.
V
Angiographie carotide gauche –
vue oblique antérieure.
Dilatation anévrismale de la terminaison de l’ACI et sténose serrée de l’artère sylvienne.
Hôpital Sainte-Anne, Paris.
Diverses vascularites et vasculopathies sont
observées au cours de l’infection par le VIH.
L’atteinte des vaisseaux de petit et de moyen
calibres est beaucoup plus fréquente que celle
des gros vaisseaux. Une vasculopathie des
vaisseaux du polygone de Willis a été rarement
observée, et exclusivement chez l’enfant. Il
s’agit d’une vasculopathie ectasiante avec destruction de la limitante élastique, atteinte des
vasa vasorum et fibrose intimale. Une inflammation dans la media et l’adventice est également parfois visible. Les manifestations cliniques sont des accidents ischémiques mais
aussi hémorragiques. Les mécanismes lésionnels sont inconnus mais une atteinte directe de
l’endothélium vasculaire par le virus et une
réaction dysimmunitaire sont fréquemment
évoquées. Cependant, certaines infections
opportunistes peuvent également provoquer
une vascularite. Il n’y a pas de preuve qu’un
traitement anti-inflammatoire, immunosuppresseur ou antiviral puisse améliorer ou ralentir l’évolution de cette vasculopathie.
ARM-3D TOF.
Anévrisme géant de l’artère carotide interne gauche
intracrânienne. Sténoses et dilatations multiples de
l’artère cérébrale postérieure gauche.
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Correspondances en neurologie vasculaire - n° 3 - Vol. II - juillet-août-septembre 2002
IRM de diffusion – infarctus du bras
antérieur de la capsule interne
gauche.
IRM pondérée T1 après injection de
gadolinium. Anévrisme géant de la terminaison carotide interne gauche probablement partiellement thrombosé.
Angiographie vertébrale – vue antérieure. Sténoses et dilatations multiples des artères cérébrales postérieures prédominant à gauche.
2. Shah SS, Zimmerman RA, Rorke LB, Vezina LG.
Cerebrovascular complications of HIV in children. AJNR
1996 ; 17 : 1913-7.
POUR EN SAVOIR PLUS
3. Connor MD, Lammie GA, Bell JE et al. Cerebral
1. Chetty R, Batitang S, Nair R. Large artery vasculopathy in HIV-positive patients : another vasculitic enigma.
Hum Pathol 2000 ; 31 : 374-9.
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the Edinburgh HIV autopsy cohort. Stroke 2000 ; 31 :
2217-126.
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Un hors-série de Correspondances en médecine de 4 pages intitulé La protection du col du fémur
est broché entre les pages 122 et 123 de ce numéro.
Un encart de 4 pages et une carte T intitulés Les objectifs d’enseignement FMC
sont jetés sous la 4e de couverture de ce numéro.
Impression : Point 44 – 94 500 Champigny-sur-Marne
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