*LIBERALE PSII 51 3/02/04 16:58 Page 39 Libérale Herpès génital Toujours aussi mal connu Deux millions de Français seraient porteurs du virus herpétique alors que seuls 350 000 d’entre eux sont diagnostiqués. Maladie sexuellement transmissible, l’herpès est une affection hautement contagieuse, douloureuse et invalidante. Il est important d’informer sur les risques. L a patiente se plaint de brûlures à la miction, qui ne cessent pas avec elle et qui sont localisées au niveau de la vulve. Cette sensation de gêne empêche même la marche régulière. A l’examen, la zone vulvaire douloureuse est inflammatoire au niveau d’une petite lèvre, présentant un petit bouquet de vésicules sur deux à trois centimètres. Certaines sont en voie de résorption, d’autres sont ulcérées. Un ganglion homolatéral satellite est présent au niveau inguinal. La patiente présente un herpès génital. Contamination Lorsque les lésions ne sont pas aussi significatives, il est possible d’effectuer un prélèvement local qui retrouve alors le virus. Il convient d’abandonner le dogme encore trop répandu selon lequel le HSV1 est responsable de l’herpès labial uniquement (classique bouton de fièvre), le HSV2, lui, étant seul responsable de l’herpès génital. Or 30 % des herpès génitaux actuels seraient en effet dus à un HSV1. Quoi qu’il en soit, si le mode de contamination du virus est essentiellement sexuel, ce n’est pas le seul. Il peut y avoir aussi infestation par contact manu- ou buccogénital. Dans tous les cas, il peut se passer un temps assez long entre la contamination et l’apparition des premiers signes de primo-infection de la maladie. La contamination est maximale au moment des poussées et nécessite la prise de mesures prophylactiques, comme le port du préservatif lors de tout rapport. D’après l’association Herpès, 69 % des personnes qui souffrent d’herpès génital déclarent ne jamais utiliser de préservatifs ou n’en utiliser que parfois. Cette protection est également efficace contre les autres MST, sachant que l’herpès génital augmente le risque d’infection par le VIH lors de rapports sexuels. Si le partenaire est habituel, l’abstinence est de règle pendant quelques jours, tout en sachant que l’infection contaminante est également possible en dehors des poussées. Une sécrétion virale asymptomatique peut en effet être directement contaminante. Quant au problème de la grossesse, toute patiente enceinte doit signaler à son gynécologue ses antécédents éventuels d’herpès afin de guider une surveillance perprandiale plus attentive. L’indication d’une césarienne doit être posée en cas de proximité immédiate du terme d’une poussée d’herpès. Un herpès néonatal est en effet rare, mais gravissime pour le bébé. Sur le plan préventif également, pendant les poussées, la personne atteinte devra se laver soigneusement les mains, ne pas mélanger ses sous-vêtements ni son linge de toilette avec ceux du reste de la famille. En France, 10 millions de personnes seraient porteuses du virus de l’herpès à des degrés divers et dans des localisations variées. En effet, l’affection herpétique est en constante progression : 350 000 personnes sont diagnostiquées contre 235 000 en 1987 (enquête Sofres, 1998). Traitement Les différents traitements antiviraux existants ne permettent pas de guérir la maladie. Ils soignent seulement, en les écourtant, les poussées infectieuses. Il s’agit essentiellement de l’aciclovir ou du valaciclovir 500 mg utilisé à raison de 2 comprimés par jour en une seule prise pendant cinq jours. La cure est d’autant plus efficace qu’elle est commencée tôt, dès les premières manifestations douloureuses. D’où l’intérêt de prescrire un traitement permettant à la patiente de se traiter au premier signe d’appel. Un traitement local n’est pas efficace et ne doit en aucune façon remplacer celui par voie générale. Si l’on ne guérit pas de l’herpès génital, avec le temps, les crises récurrentes traitées deviennent moins fréquentes à mesure que l’on s’éloigne de la primo-infection. Un traitement au long cours est discuté lorsque les récurrences dépassent 6 par an. Il n’existe pas d’immunisation croisée entre HSV1 et HSV2, et être immunisé contre l’herpès labial ne prévient pas l’herpès génital. J.B. Pour en parler gratuitement tous les jours, de 8 h à minuit : Association Herpès (0 800 235 236). Professions Santé Infirmier Infirmière - No 51 - décembre 2003 39