Lire l'article complet

publicité
Neurologie
EPILEPSIE ET AVC :
QUEL TRAITEMENT INSTAURER ?
La fréquence de survenue d’une crise d’épilepsie après un accident vasculaire cérébral (AVC)
est de l’ordre de 4 à 10 %. Classiquement, on
distingue les crises dites précoces, qui surviennent dans les 7 premiers jours suivant l’AVC (le
plus souvent dans les 24 à 48 heures) et les
crises dites tardives, qui se manifestent au-delà
de la première semaine.
Devant une crise d’épilepsie survenant à la
phase aiguë d’un AVC, l’administration pendant
quelques jours d’une benzodiazépine per os est
(hormis en cas de troubles de la vigilance)
volontiers recommandée, en raison du risque
d’évolution vers un état de mal.
En revanche, l’instauration d’un traitement antiépileptique au long cours demeure controversée dans la mesure où :
– d’une part, le risque de récurrence d’une crise
précoce est faible et le rôle favorisant de telles
crises sur la survenue ultérieure d’une épilepsie n’est pas clairement établi ;
– d’autre part, les effets secondaires des antiépileptiques peuvent entraver la récupération du
malade ou interférer avec son traitement.
V. Domigo. Les complications épileptiques à la phase
aiguë de l’AVC. Correspondances en neurologie vasculaire 3 : 29-32.
P. Arnold et al. Crises épileptiques après accident vasculaire cérébral : un essai de mise au point. La Lettre du
Neurologue V, 6 : 272-276.
CHIRURGIE CAROTIDIENNE ET PERSONNES
ÂGÉES
Est-il bénéfique – afin de prévenir la survenue
d’un nouvel accident vasculaire cérébral (AVC) –
d’opérer les sténoses carotidiennes SYMPTOMATIQUES des personnes âgées de plus de
75 ans ?
Oui... mais sous réserve que la sténose soit
sévère (> 50 - 75 %) ET que le malade soit en
“bonne santé” : absence de néoplasie ou d’affections cardiaques ou viscérales graves susceptibles d’augmenter le risque opératoire.
Et en cas de sténoses carotidiennes... asymptomatiques ? La réponse à cette question
demeure à l’heure actuelle sujet à discussions !
S. Alamowitch. Faut-il opérer les sténoses carotidiennes
asymptomatiques après 75 ans ? La Lettre du Neurologue
V, 6 : 263-4.
Quelques brèves...
! Une bithérapie pour le moins efficace !
Si l’on en croit les résultats de l’étude
PROGRESS*, l’administration de périndopril
(4 mg/j) et d’indapamide (2,5 mg/j) permet
de réduire le risque de récidive d’accident
vasculaire cérébral (de toute nature)
de plus de 40 %... et ce, indépendamment
de l’existence ou non d’une hypertension
artérielle ! En d’autres termes, le bénéfice
de l’abaissement de la pression artérielle
au long cours après AVC est observé non
seulement chez les hypertendus mais
également chez les normotendus...
(*) Perindopril protection against recurrent stroke study :
étude réalisée sur plus de 6 000 patients dans 172 centres
répartis dans 10 pays, dont 23 en France.
XXIIIe Congrès de l’European Society of Cardiology.
La Lettre du Cardiologue 2001 ; 349 : 11-29.
M.G. Bousser. Antihypertenseurs en prévention
secondaire de l’attaque cérébrale :
l’étude PROGRESS. Correspondances en neurologie
vasculaire 3 : 3-4.
! Vertige d’origine ischémique
Face à un patient présentant un vertige aigu,
le diagnostic d’ischémie vertébro-basilaire
doit être évoqué et une prise en charge dans
un service neurologique spécialisé envisagée
en cas :
– de nystagmus multidirectionnel
(la secousse rapide change de direction
en fonction de la direction du regard) ;
– de signes neurologiques centraux (même
transitoires) tels qu’une diplopie,
une incoordination motrice, une hémiparésie,
une dysarthrie, un ptosis ;
Correspondances en médecine - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2002
– de céphalées ou cervicalgies ;
– de terrain “vasculaire à risque”.
K. Vahedi. Arguments en faveur de l’origine
ischémique d’un vertige. Le Courrier de médecine
vasculaire 1 : 35-6.
! Lévodopa et infarctus cérébraux
L’administration de lévodopa serait
en mesure de potentialiser le bénéfice
de la kinésithérapie motrice dans la
récupération fonctionnelle des patients
ayant présenté un infarctus cérébral.
D. Deplanque. Bénéfice de la lévodopa
dans la récupération motrice au décours
des infarctus cérébraux.
Correspondances en neurologie vasculaire 3 : 12-3.
21
CELANCE
p. 22
! Après l’attaque cérébrale...
À tous ceux qui ont en charge le suivi
à domicile d’un patient au décours
d’une attaque cérébrale, nous ne pouvons
que conseiller la lecture d’un dossier paru
(en deux parties) dans “Correspondances en
neurologie vasculaire” consacré à la prise
en charge kinésithérapique, orthophonique,
psychologique, etc. du patient hémiplégique
et dont les références figurent ci-dessous.
P. Lavallée (coordinateur). Retour au domicile
du patient hémiplégique. Correspondances en
neurologie vasculaire n° 2 et 3.
! À vos baromètres !
Les spécialistes en pathologie vasculaire
cérébrale devraient régulièrement consulter
les prévisions météorologiques. Il semble
en effet que les conditions anticycloniques,
la baisse de la température ou bien encore
l’augmentation de l’humidité de l’air soient
associées à une plus forte incidence
des accidents vasculaires cérébraux (AVC)...
D. Deplanque. Réunion de la Société Française
neurovasculaire. Correspondances en neurologie
vasculaire 3 : 48-50.
Les maladies neurologiques en France
Estimation du nombre de patients
souffrant en France de :
Migraine
7 000 000
Épilepsie
450 000
Maladie d’Alzheimer
270 000
Maladie de Parkinson
80 000
Sclérose en plaques
50 000
Sclérose latérale
amyotrophique
3 000
Quant aux AVC – 80 000 nouveaux cas chaque
année en France – ils représentent la première
cause de handicap et la troisième cause de
mortalité, derrière les cancers et les cardiopathies
ischémiques.
F. Pico. Épidémiologie descriptive des principales maladies neurologiques en France. La
Lettre du Neurologue, V, 6 (fiche technique).
! Carotide et cognition
L’existence d’une sténose carotide interne
gauche serrée (> 75 %) est un facteur de
risque – indépendant – de déclin cognitif.
Reste à déterminer, comme certaines
observations cliniques l’ont déjà suggéré, si
l’endartériectomie est en mesure d’améliorer
de tels troubles...
P. Amarenco. Les temps forts de l’AAN :
Déclin cognitif chez les sujets porteurs de sténose
carotide interne gauche serrée ?
La Lettre du Neurologue V, 7 (suppl.) : 17.
! Épilepsie et mort subite
Chez les patients épileptiques, le risque
de mort subite est 24 fois plus élevé que
dans la population générale. Ces SUDEP
(Sudden Unexplained Death in Epilepsy)
seraient liés à la survenue – chez environ
10 % des malades – de blocs de conduction et/ou
d’ischémie myocardique pendant les crises.
B. Bazin. Les temps forts de l’AAN :
Épileptiques, attention à votre cœur.
La Lettre du Neurologue V, 7 (suppl.) : 32-3.
! La tête et les jambes
Une étude réalisée sur près de 6 000 femmes
âgées de plus de 65 ans révèle qu’une
activité physique... même modeste, mais
régulière (comme la marche), exerce un effet
protecteur sur le déclin cognitif.
M. Sarazin. Les temps forts de l’AAN :
Marcher pourrait aider les femmes à garder
le cerveau de leur jeunesse !
La Lettre du Neurologue V, 7 (suppl.) : 38.
! À propos des jambes sans repos
De récents travaux suggèrent que
les agonistes dopaminergiques (pergolide,
ripinirole...) seraient efficaces dans
le traitement du syndrome des jambes sans
repos (syndrome qui concernerait environ
10 % de la population et dont les critères
diagnostiques sont rappelés dans l’encadré
qui suit)... mais rappelons qu’à ce jour aucun
de ces médicaments n’a encore d’AMM dans
cette indication.
Critères diagnostiques du syndrome des jambes
sans repos
– Besoin irrésistible de bouger lié à des sensations désagréables (paresthésies, voire douleurs), localisées le plus souvent dans les
membres inférieurs.
– Apparition ou nette recrudescence au repos,
surtout en position allongée.
– Amélioration transitoire par les mouvements,
en particulier la marche.
– Prédominance vespérale et surtout nocturne
des symptômes.
P. Rémy. Les temps forts de l’AAN : SJSR,
les agonistes dopaminergiques débarquent !
La Lettre du Neurologue V, 7 (suppl.) : 44.
Correspondances en médecine - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2002
! Diplopie... binoculaire ou monoculaire ?
Une diplopie binoculaire disparaît lorsque le
patient ferme un œil et traduit l’existence
d’une paralysie oculomotrice. Une diplopie
monoculaire disparaît lorsque le patient
regarde à travers un trou sténopéique et
traduit l’existence d’une pathologie oculaire
(astigmatisme, cataracte, œdème
maculaire...).
V. Biousse. Diagnostic d’une paralysie oculomotrice.
La Lettre du Neurologue V, 7 (fiche technique).
! HTA, hypercholestérolémie...
et maladie d’Alzheimer
Chez les patients souffrant d’hypertension
artérielle (HTA) systolique et
d’hypercholestérolémie, le risque de survenue
d’une maladie d’Alzheimer dans les vingt
années à venir est multiplié par trois.
J. d’Anglejan-Châtillon. HTA systolique et hypercholestérolémie comme facteurs de risque de maladie
d’Alzheimer. La Lettre du Neurologue, V, 7 : 309.
! Épilepsie du sujet âgé : gare aux pièges !
La sémiologie des crises d’épilepsie du sujet
âgé est parfois trompeuse. Il peut s’agir
notamment de malaises avec chute (évoquant
une syncope ou une ischémie cérébrale
transitoire d’origine hémodynamique),
d’états confusionnels, ou bien encore
d’un déficit neurologique brutal (simulant
un accident vasculaire cérébral). Le diagnostic
différentiel initial entre ces différentes
pathologies est d’autant plus délicat
qu’il existe des syncopes convulsivantes,
qu’une crise épileptique peut être induite
par une syncope ou entraîner des troubles
du rythme cardiaque, et que des crises
contemporaines de l’installation d’un AVC
sont possibles...
P. Masnou. Épilepsie du sujet âgé.
La Lettre du Neurologue V, 8 : 337-41.
! Traitement médicamenteux
des douleurs neuropathiques
Les médicaments de première intention
permettant de réduire l’intensité des douleurs
neuropathiques centrales ou périphériques...
mais ne disposant pas toujours d’une AMM
dans cette indication (!), sont :
– les antidépresseurs tricycliques
(amitriptyline, desipramine, imipramine,
clomipramine) ;
– les antiépileptiques de première génération
(carbamazépine, clonazépam, phénytoïne,
valproate) et de nouvelle génération
(gabapentine, lamotrigine, topiramate) ;
– le tramadol.
N. Danziger. Traitements médicamenteux des douleurs neuropathiques. La Lettre du Neurologue V, 8 (fiche technique).
23
Téléchargement