Urologie DYSFONCTION ÉRECTILE : QUEL BILAN DEMANDER ? Un dysfonctionnement érectile peut être d’origine vasculaire, hormonale ou métabolique, neurologique ou comportementale. Le bilan doit donc comprendre des investigations dans tous ces domaines : – Le bilan vasculaire comprend un échodoppler des artères à visée pénienne avec, si possible, un test pharmacologique inducteur d’érection. La cavernographie et l’artériographie sont des examens aux indications désormais exceptionnelles et ne doivent pas faire partie du bilan de première intention. – Le bilan hormonal et métabolique comprend une détermination de la glycémie à jeun, un profil lipidique, un dosage de la testostérone totale et/ou de la fraction biodisponible, et un dosage de la LH. – Le bilan neurologique n’est utile qu’en cas d’affection neurologique sous-jacente ou s’il existe des troubles urinaires ou anorectaux associés. Il est exceptionnel qu’une maladie neurologique se manifeste initialement par des troubles sexuels isolés. – Le bilan psychologique n’est pas indispensable mais il est important de pouvoir apprécier l’existence éventuelle d’une dépression, d’une angoisse ou d’un état névrotique, à l’aide d’un test du type MMPI (Multi Phasic Personnality Inventory) ; ce dernier permet d’alerter un nonpsychiatre sur la possibilité d’une pathologie mentale sous-jacente... ou de convaincre le patient qu’il a une personnalité normale ! L’enregistrement des érections nocturnes n’a pour sa part d’intérêt que si le patient ne sait pas s’il en a ou si, par masturbation, il n’a pas d’érection de bonne qualité. Cet examen permet d’apprécier la qualité et la durée de l’érection, et de s’assurer que le dysfonctionnement érectile est bien situationnel. J. Weber, J.M. Cléret et J.M. Kuhn. Point de vue sur la prise en charge clinique de l’impuissance érectile. Métabolismes - Hormones - Nutrition V, 6 : 252-5. Quelques brèves... ! Curiethérapie prostatique Sous réserve d’en respecter les indications*, la curiethérapie prostatique donne un résultat carcinologique à 10 ans équivalent à celui de la chirurgie ou de la radiothérapie externe et semble provoquer moins de séquelles à long terme : la fonction sexuelle est préservée dans 80 % des cas, alors qu’elle ne l’est que dans 50 % des cas après radiothérapie externe et dans moins de 10 % des cas après chirurgie. (*) Adénocarcinome prostatique localisé à la glande (T1c-T2), avec un PSA < 10 (pour certains ≤ 15) et un score de Gleason ≤ 7 (pour certains ≤ 6)/absence de résection urétrale antérieure, car le risque d’incontinence urinaire post-curiethérapie est alors élevé. C. Hennequin. Curiethérapie prostatique. La Lettre du Cancérologue X, 4 : 154-5. B. Cuzin. Rôle d’un agent d’action centrale dans la prise en charge d’une dysfonction érectile. Correspondances en pelvi-périnéologie 3 : 55-6. ! Apomorphine : une chance sur deux ! Des 33 essais cliniques regroupant plus de 5 000 patients dont a fait l’objet cette thérapeutique (premier traitement d’action centrale des troubles de l’érection), il ressort que l’administration de 3 mg d’apomorphine est efficace – à savoir en mesure d’induire une érection suffisante pour avoir un rapport sexuel “satisfaisant” – dans 47 % des cas ; 71 % des érections survenant moins de 20 minutes après la mise en place du comprimé sous la langue. Correspondances en médecine - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2002 ! Érection... et éducation Les hommes avec un niveau d’étude primaire seraient deux fois plus susceptibles de présenter des problèmes de dysfonction érectile que les hommes ayant fait des études supérieures !... B. Cuzin. Rôle d’un agent d’action centrale dans la prise en charge d’une dysfonction érectile. Correspondances en pelvi-périnéologie 3 : 55-6. 35