Psychiatrie - Addictologie PSYCHOTROPES : MISE EN GARDE Bon nombre de médicaments psychotropes présentent des effets électrophysiologiques similaires aux antiarythmiques de classe Ia et peuvent être à l’origine d’allongements de l’intervalle QT susceptible de dégénérer en torsades de pointes. Parmi les produits incriminés, il convient de citer : – les neuroleptiques “conventionnels” comme la thioridazine, le pimozide, le sultopride, le dropéridol et, mais dans une moindre mesure, l’halopéridol et la chlorpromazine (les antipsychotiques atypiques présentent à cet égard une sécurité accrue, notamment la clozapine et l’olanzapine dont l’effet sur le QT est négligeable) ; – les antidépresseurs imipraminiques, en mesure à la fois d’allonger l’intervalle QT et d’induire des troubles de la conduction cardiaque. À noter que pour un psychotrope donné, ce risque d’arythmie est majoré en cas d’association : – à un autre médicament connu pour entraîner des allongements de l’intervalle QT (ce qui est le cas notamment de certains antibiotiques et antihistaminiques H1) ; – à une thérapeutique possédant un effet inhibiteur enzymatique sur les isoenzymes en charge du métabolisme hépatique de l’antipsychotique ou de l’antidépresseur. Ch. Gury et P. Laria. Le risque de complication cardiovasculaire lors de la prescription des psychotropes. Hypertension et prévention cardiovasculaire, 13, 7 : 172-7. Quelques brèves... ! Cannabis et grossesse Chez les enfants nés de mères consommant de grandes quantités de cannabis, le risque de développer une leucémie non lymphoblastique serait dix fois supérieur à celui qui est observé dans la population infantile générale. Ce phénomène n’a pas à l’heure actuelle reçu d’explication claire... mais incite – pour le moins – à ne pas considérer le cannabis comme une “drogue douce” ! F. Ferraro. Usage de drogues illicites pendant la grossesse. La Lettre du Gynécologue 265 : 28-30. ! Schizophrénie d’origine traumatique ? Certaines études épidémiologiques suggèrent qu’un traumatisme crânien sévère (survenu avant l’âge de 20 ans) pourrait favoriser – en altérant la maturation et par 33 suite le fonctionnement du cortex préfrontal – la survenue d’une schizophrénie. C. Causse et al. Le patient agité. Pratiques Médicales et Thérapeutiques 19 : 4-8. S. Haouzir et F. Thibaut. Le traumatisme crânien peut-il favoriser la survenue d’une schizophrénie ? La Lettre du Neurologue V, 7 : 320-1. ! Traitement médicamenteux de la schizophrénie ! Agitation et syndrome démentiel Le traitement des états d’agitation au cours de l’évolution d’une démence repose préférentiellement sur les neuroleptiques comme la rispéridone administrée à la dose de 1 à 2 mg/j (thérapeutique venue remplacer l’halopéridol autrefois classiquement utilisé) ou le tiapride à la dose de 200 à 800 mg/j. Les benzodiazépines peuvent conduire à une aggravation des troubles mnésiques, à une confusion et à des chutes, et doivent donc être évitées. Correspondances en médecine - n° 2, vol. III - avril/mai/juin 2002 Une enquête menée par “Les Actualités en Psychiatrie” auprès de 250 psychiatres hospitaliers et 250 psychiatres libéraux révèle que les neuroleptiques les plus souvent prescrits dans le traitement (en première intention et d’entretien) des patients souffrant de schizophrénie sont, par ordre de fréquence décroissante : la rispéridone, l’olanzapine, l’amisulpride et l’halopéridol. C.S. Peretti. Approche thérapeutique contemporaine de la schizophrénie : analyse d’une enquête auprès de 500 psychiatres français. Les Actualités en Psychiatrie 18, 9 : 275-87. 33