Pathologies neurologiques Post-partum et troubles du post-partum urinaires des patientes

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Complications neuropérinéales
de l’accouchement
d o s s i e r
6
S O M M A I R E
6
Pathologies neurologiques
du post-partum
22
O. Simon
10
19
P. Gallien, A. Duruflé-Tapin,
V. Kerdoncuff
Le concept de neuropathie
périnéale d’étirement
J.J. Labat, M. Lefort
25
Troubles vésicosphinctériens neurogènes
du post-partum
Post-partum et troubles
urinaires des patientes
neurologiques
Troubles anorectaux
neurogènes du postpartum
A.M. Leroi
J. Kerdraon, G. Amarenco
Introduction
Que reste-t-il de l’intérêt de l’électromyographie dans
l’incontinence urinaire et/ou anale du post-partum ?
incontinence urinaire (IU) et l’incontinence anale (IA)
sont des complications redoutées de la grossesse et
L’
de l’accouchement. Trouble fonctionnel majeur, IU et IA
retentissent de manière importante sur la qualité de vie.
D’étiopathogénie complexe, les IU et les IA du post-partum ont fait l’objet de nombreux travaux épidémiologiques et d’ordre physiopathologique. Parmi les différents facteurs incriminés, l’atteinte neurogène a souvent
été évoquée dans la genèse des troubles, à côté des
autres étiologies bien classiques (hypermobilité cervicourétrale pour l’IU, rupture sphinctérienne pour l’IA).
Pourtant, la mise en évidence du facteur neurogène n’est
pas facile, en raison, d’une part, de l’absence de spécificité des anomalies observées, et d’autre part, de la faible
sensibilité des explorations à cause de la multiplicité des
voies neurologiques potentiellement impliquées. De
plus, la reconnaissance d’un facteur neurogène ne modifiant pas, dans la majorité des cas, la conduite thérapeutique en raison de l’absence de traitement curatif spécifique, l’utilité des explorations électrophysiologiques
périnéales dans l’algorithme décisionnel reste toujours à
démontrer ou ne relève que de cas d’espèce.
L’idée même de la prévention du facteur neuropathique
pourrait paraître saugrenue quand la seule certitude
d’éviter une neuropathie pudendale est de réclamer
aux femmes de ne pas avoir de grossesse ou, si elles
n’ont pas obtempéré, de ne pas avoir d’accouchement.
À ces bienheureuses qui auront eu une grossesse
courte, un enfant hypotrophique et une césarienne, il
restera à n’avoir jamais été constipée, à avoir évité
bicyclette et équitation, moto et cinéma… Quelques
prières sur la qualité de leur collagène pour éviter certains prolapsus pourront être utiles, le changement de
race (rousse surtout !) restant plus illusoire…
La neuropathie pudendale serait-elle donc la rançon de
la survie de l’espèce humaine (grossesse et accouchement obligent), voire un caractère sexuel secondaire
chez la femme ?
Probablement en grande partie. Que reste-t-il alors aux
explorations électrophysiologiques de franchement
utile en tant qu’outil d’évaluation neurologique,
puisque l’argument même de prédiction du succès
d’une cure chirurgicale reste une discussion d’école
quand on connaît l’absence de solution alternative
simple aux réparations sphinctériennes pour l’IA, et
l’absence de données bien validées en termes de pronostic en ce qui concerne l’IU ?
G. Amarenco
Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 1, vol. III - janvier/février/mars 2003
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