Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP) a établi des

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Nutrition chez le patient
adulte atteint de cancer
Recommandations professionnelles de la Société Francophone
Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP)
Novembre 2012
Avec la participation du réseau National Alimentation Cancer Recherche (réseau NACRe)
Groupe de travail
Financement
Aucun des auteurs n’a reçu de financement pour réaliser ce travail d’expertise.
• Patrick Bachmann (CRLCC Léon Bérard, Lyon)
• René-Jean Bensadoun (CHU, Poitiers)
• Isabelle Besnard (CHU, Nice)
• Isabelle Bourdel-Marchasson (CHU, Pessac)
• Corinne Bouteloup (CHU, Clermont-Ferrand)
• Pascal Crenn (CHU Raymond Poincaré, APHP, Garches)
• François Goldwasser (CHU Cochin, APHP, Paris)
• Olivier Guérin (CHU, Nice)
• Xavier Hébuterne (CHU, Nice)
• Paule Latino-Martel (INRA-Réseau NACRe, Jouy-en-Josas)
• Jocelyne Meuric (Institut Curie, Paris)
• Françoise Mey-Levin (Ligue Nationale contre le Cancer)
• Mauricette Michallet (CHU, Lyon)
• Pierre Senesse (ICM Val d’Aurelle, Montpellier)
• Marie-Paule Vasson (CRLCC Jean Perrin, Clermont-Ferrand)
Groupe de relecture
Les groupes coopérateurs sollicités étaient :
• la Fédération Française de Cancérologie (FFCD)
• le Groupe Coopérateur multidisciplinaire en Oncologie (GERCOR)
• le Groupe de Radiothérapeutes et Oncologues Tête et Cou (GORTEC)
• l’Interclan des Centres de lutte contre le cancer
• la Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs (SFAP)
• la Société Française de Radiothérapie Oncologique (SFRO)
• la Société Francophone Nutrition Clinique et Métabolisme (SFNEP)
Nous remercions tout particulièrement les personnes suivantes
pour leurs commentaires :
• Florence Boranian, diététicienne (Groupe Hospitalier Paris St-Joseph, Paris)
• Didier Cupissol, oncologue (ICM Val d’Aurelle, Montpellier)
• Nicolas Flori, gastro-entérologue (ICM Val d’Aurelle, Montpellier)
• Laurence Garin, gastro-entérologue (PSPH, Rennes)
• Renaud Garrel, chirurgien (CHU, Montpellier)
• Chloé Janiszewski, diététicienne (ICM Val d’Aurelle, Montpellier)
• Guillemette Laval, soins palliatifs (CHU, Grenoble)
• Stéphane Lopez, médecin généraliste (CHU La Pitié Salpétrière, APHP, Paris)
• May Mabro, oncologue (CHU, Hôpital Foch, Suresnes)
• André Petit, nutritionniste (CHU, Rouen)
• Yoann Pointreau, oncologue-radiothérapeute (CHU, Tours ; Centre Jean Bernard, Le Mans)
• Bruno Raynard, gastro-entérologue (Institut Gustave Roussy, Villejuif)
• Valérie Royer-Garabige, diététicienne (Institut Curie, Paris)
• Florence Rollot-Trad, gériatre (Institut Curie, Paris)
• Les experts du groupe de travail sont membres de la SFNEP et/ou du réseau
NACRe. Cette expertise collective a été initiée par Xavier Hébuterne et
coordonnée par Pierre Senesse.
Conflits d’intérêt
René-Jean Bensadoun, Isabelle Besnard, Isabelle Bourdel-Marchasson,
François Goldwasser, Olivier Guérin, Paule Latino-Martel, Jocelyne Meuric,
Françoise Mey-Levin et Mauricette Michallet déclarent ne pas avoir de conflit
d’intérêt.
Patrick Bachmann est membre du comité scientifique de Nutrizoom, Nestlé
Clinical Nutrition France, et investigateur 2012-13 pour Fresenius-Kabi France.
Corinne Bouteloup déclare un conflit d’intérêt avec Fresenius-Kabi, Nutricia
Clinical Nutrition SAS, Nestlé Clinical Nutrition, et Baxter.
Pascal Crenn a reçu un financement de Nestlé pour des activités de formation.
Xavier Hébuterne a reçu un financement de Fresenius-Kabi, Nestlé et Baxter
pour des activités de conseil, et de Nutricia, Abbott et Schering-Plough pour
des activités de formation.
Marie-Paule Vasson déclare un conflit d’intérêt avec Nestlé comme investigateur
dans un essai clinique antérieur.
Pierre Senesse a reçu un financement d’Aguettant, Baxter, Fresenius-Kabi,
Nestlé, Nutricia pour des activités de conseil.
Validation des recommandations
Tous les documents produits et les recommandations proposées par les experts
ont été examinés, discutés et validés par l’ensemble des membres du groupe
de travail et du groupe de relecture.
Référence
Le présent document reprend l’introduction, les textes courts et les propositions
de plans personnalisés de soins intégrant les recommandations, publiés dans
la revue Nutrition clinique et métabolisme 2012;26(4):149-164.
http://www.em-consulte.com/revue/NUTCLI/26/4/table-des-matieres/
2
Introduction
Méthode
Selon les études, de 30 à 50 % des patients atteints de cancer (hors néoplasies cutanées)
sont amaigris et potentiellement dénutris avant le début du traitement, tout
particulièrement en cas de tumeur des voies aérodigestives supérieures (VADS),
de l’estomac, du poumon, du pancréas, des ovaires et en hématologie lourde.
Ces chiffres n’ont pas changé depuis 30 ans. Le performance status (PS),
communément réalisé en oncologie, n’évalue pas l’état nutritionnel (un tiers des
patients avec un PS de niveau 1 et 50 % des patients avec un PS de niveau 2 sont dénutris).
D’ailleurs, l’évaluation de la perte pondérale est réalisée pour seulement 10 %
des patients. L’absence d’évaluation et de prise en charge peut être préjudiciable
au patient. L’absence d’évaluation nutritionnelle initiale suggère aussi que,
dans un certain nombre de cas, la prise en charge nutritionnelle est inadaptée
L’élaboration de ces recommandations repose sur une analyse exhaustive de la
littérature selon la méthode des recommandations pour la pratique clinique (RPC)
de la HAS (www.has-sante.fr).
Pour chaque chapitre, une recherche bibliographique par mots clés, avec l’aide
d’une documentaliste, était effectuée à partir de la base de données Medline
(PubMed) sur la période 2000-2011. En l’absence de données pertinentes, une
extension de la recherche était effectuée sur les années antérieures. Chaque
étude était revue avec un examen des niveaux de qualité selon la méthode
de détermination du niveau de preuve (cf. tableau 1). Cependant, la référence
exclusive aux données de la littérature ne permet pas de rendre compte de la
diversité de toutes les situations cliniques. Le recours aux avis d’experts permet un
point de vue complémentaire. Cet avis correspond à une proposition consensuelle
au sein du groupe de travail et des relecteurs.
(en termes de besoins et de balance bénéfice/risque notamment).
Ces recommandations, adressées à tous les soignants en cancérologie et à tous
les patients adultes atteints de cancer, ont pour objectifs :
Tableau 1. Méthode de détermination des niveaux de preuve
• de préciser comment réaliser le dépistage et le diagnostic de la dénutrition chez
le patient atteint de cancer ;
• d’intégrer et de préciser les indications de la prise en charge nutritionnelle
du patient pendant la maladie, en phase curative, palliative et palliative avancée,
en cohérence avec le traitement oncologique ;
• de préciser les modalités des différentes formes de support nutritionnel dans ces
diverses circonstances.
3
Niveau des essais
Recommandation
Niveau 1
Essais comparatifs randomisés de forte puissance
Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés
Analyse de décision fondée sur des études bien menées
Preuve scientifique
établie
Grade A
Niveau 2
Essais comparatifs randomisés de faible puissance
Études comparatives non randomisées bien menées
Études de cohorte
Présomption
scientifique
Grade B
Niveau 3
Études cas-témoin
Faible niveau
de preuve
Grade C
Niveau 4
Études comparatives comportant des biais importants
Études rétrospectives
Séries de cas
Études épidémiologiques descriptives
Faible niveau
de preuve
Grade C
Abréviations
5 FU : 5 fluoro-uracile
AEA : apport énergétique par l’alimentation
ADDFMS : aliments diététiques destinés à des fins
médicales spéciales
AET : apport énergétique total
AGA : American Gastro-enterological Association
AGPI : acides gras poly-insaturés
AICR : American Institute for Cancer Research
AMM : autorisation de mise sur le marché
APA : apport protéique par l’alimentation
APT : apport protéique total
ARN : acide ribonucléique
ASPEN : American Society for Parenteral and Enteral
Nutrition
CB : circonférence brachiale
CCR : cancer colorectal
CMB : circonférence musculaire brachiale
CNO : compléments nutritionnels oraux
COX-2 : cyclo-oxygénase 2
CC : coefficient de corrélation
CR : coefficient de régression
CRP : C-reactive protein
CSH : cellules souches hématopoïétiques
CT : chimiothérapie
DER : dépense énergétique de repos
DHA : acide docosahexaénoïque
EGS : évaluation gérontologique standardisée
EORTC : European Organisation for the Research and
Treatment of Cancer
EPA : acide eicosapentaénoïque
ESPEN : European Society of Clinical Nutrition and
Metabolism
EVA : échelle visuelle analogique
FMMS : force musculaire au membre supérieur
FNCLCC : Fédération Nationale des Centres de Lutte
Contre le Cancer (Unicancer)
GLN : glutamine
GN : grade nutritionnel
GPS : Glasgow pronostic score
GVHD : graft-versus-host disease
HAD : hospitalisation à domicile
HAS : Haute Autorité de Santé
HCal : hypercalorique
HProt : hyperprotéique
HR : hasard ratio
IC : intervalle de confiance
IGF : insulin growth factor
IL : interleukine
IMC : indice de masse corporelle
ITT : intention de traiter
LMF : lipid mobilizing factor
MC4-R : antagoniste des récepteurs de la
mélanocortine
MET : équivalent métabolique d’un effort physique
MG : masse grasse
MM : masse maigre
MNA : mini nutritional assessment
MST : malnutrition screening tool
MUST : malnutrition universal screening tool
N : azote
NPC : non à petites cellules
NCal : normocalorique
NCI : National Cancer Institute
NE : nutrition entérale
NP : nutrition parentérale
NPAD : nutrition parentérale à domicile
4
NProt : normoprotéique
NRI : nutritional risk index
NRS : nutritional risk screening
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OR : odds ratio
PARCF : polyadénomatose recto-colique familiale
PCR : prospective contrôlée randomisée
PCT : pli cutané tricipital
PDP : perte de poids
PG SGA : patient generated subjective global
assessment
PNNS : Programme National Nutrition Santé
PH : poids habituel
PIF : proteolysis inducing factor
PPS : plan personnalisé de soins
PS : performance status
QdV : qualité de vie
QLQ C30 : quality of life questionnaire
RR : risque relatif
RT : radiothérapie
RTOG : Radiation Therapy Oncology Group
SD : standard deviation
SE : standard error
SFNEP : Société Francophone de Nutrition Clinique et
Métabolisme
SFAR : Société Française d’Anesthésie et Réanimation
SGA : subjective global assessment
SIOG : International Society of Geriatric Oncology
SOR : standard option recommandation
TCM : triglycérides à chaînes moyennes
TNF : tumeur necrosis factor
VADS : voies aérodigestives supérieures
WCRF : World Cancer Research Fund
WHEL : Women’s Healthy Eating and Living Study
WINS : Women’s Intervention Nutrition Study
Terminologie et définitions
L’indice de masse corporelle (IMC) est le rapport du poids en kg sur le carré de la
taille en m² (IMC = P/T²). En population générale, les valeurs normales s’échelonnent
de 18,5 à 25 pour les personnes de moins de 70 ans et de 21 à 25 pour les personnes
de 70 ans et plus.
Les recommandations nutrition et cancer ont pour objectif de permettre à tous
les soignants d’aborder la prise en charge nutritionnelle des patients atteints
de cancer avec objectivité et efficience. Toutefois, des recommandations n’ont
d’intérêt que si elles sont mises en pratique.
La finalité de ce chapitre est d’établir une terminologie commune essentielle pour
une compréhension consensuelle des textes.
La malnutrition est un état pathologique par déficience ou excès d’un ou
plusieurs nutriments. La dénutrition résulte d’un déséquilibre entre les apports
et les besoins protéino-énergétiques de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne des
pertes tissulaires ayant des conséquences fonctionnelles délétères. Il s’agit d’une
perte tissulaire involontaire. L’amaigrissement se différencie de la dénutrition par
le caractère non délétère de la perte pondérale. Il peut être volontaire ou non.
Le marasme correspond à une dénutrition avec carence d’apport équilibrée.
Le kwashiorkor correspond à une dénutrition protéino-énergétique avec
hypoalbuminémie.
Littérature anglophone : malnutrition, undernutrition
L’anorexie correspond à la perte de l’appétit.
La cachexie est la dégradation profonde de l’état général, accompagnée d’un
amaigrissement important et d’une sarcopénie. La cachexie cancéreuse est un
syndrome métabolique d’étiologie multifactorielle, associé à une dénutrition et
dont la correction nécessite le traitement de la tumeur.
Le conseil diététique personnalisé est réalisé par un expert en nutrition tout au
long du traitement. En général, le conseil diététique personnalisé intègre plusieurs
consultations diététiques. La consultation diététique intègre l’évaluation de l’état
nutritionnel et des ingesta et les conseils diététiques adaptés aux besoins identifiés.
Littérature anglophone : dietary advice. Le terme « dietary counselling » désigne
la prise en charge diététique active tout au long du traitement.
Les nutriments sont constitués par l’ensemble des composés organiques
et minéraux nécessaires à l’organisme vivant pour assurer et entretenir les
métabolismes. Ils comportent les macronutriments (glucides, lipides, protides), les
électrolytes, les vitamines, les oligoéléments (éléments traces) et l’eau.
La nutrition artificielle comprend la nutrition entérale (NE) qui utilise une voie
d’abord digestive (sonde nasogastrique ou nasojéjunale, gastrostomie, jéjunostomie) et la
nutrition parentérale (NP), qui utilise une voie veineuse de préférence centrale.
Littérature anglophone : tube feeding (NE) et parenteral nutrition (NP)
Les compléments nutritionnels oraux (CNO) sont des aliments diététiques destinés
à des fins médicales spéciales (ADDFMS). Ce sont des produits industriels le
plus souvent prêts à l’emploi. Ils existent sous différentes formes, polymérique
(hyperénergétique, normo ou hyperprotidique, avec ou sans lactose, avec ou sans fibres et pour
la plupart sans gluten, sucré ou salé et de texture variable), ou monomérique (poudre de protéines,
poudre de malto-dextrines ou encore apport exclusif de lipides de type triglycérides à chaîne moyenne).
Un orexigène est un médicament qui permet d’augmenter l’appétit.
Littérature anglophone : appetite stimulant
Littérature anglophone : oral nutritional supplements or sip feeds
5
La pharmaconutrition correspond au fait d’utiliser les pharmaconutriments,
c’est-à-dire des substrats nutritionnels capables de moduler (augmenter ou réduire)
les fonctions immunitaires de l’organisme.
Littérature anglophone : immune-modulating formulae, immunonutrition,
immune-enhancing diets
La sarcopénie correspond à la perte progressive des muscles secondaire
au vieillissement. Elle s’accompagne typiquement de dynapénie, ou diminution
de la force déployée par unité de volume musculaire. La dénutrition peut être
aussi responsable d’une sarcopénie et d’une dynapénie.
Le support nutritionnel inclut le conseil diététique personnalisé, les CNO,
et la nutrition artificielle (entérale et parentérale).
Littérature anglophone : nutritional support
La phase curative est la phase au cours de laquelle les traitements peuvent
conduire à une guérison du cancer.
La phase palliative est la phase pendant laquelle la maladie ne peut être guérie
mais stabilisée avec un gain potentiel en survie.
La phase palliative avancée est la phase pendant laquelle la maladie progresse
rapidement malgré d’éventuels traitements et va conduire au décès dans un délai
qui se compte généralement en mois.
En phase terminale, le décès est attendu dans les jours ou semaines (moins d’un mois).
La taille doit être mesurée idéalement en position verticale à l’aide d’une toise.
Chez le sujet âgé, avec troubles importants de la statique verticale ou incapable de
se lever, la taille peut être estimée à partir de la mesure de la hauteur talon-genou
à l’aide d’une toise (sujet en décubitus dorsal, genou fléchi à 90°) selon les formules
suivantes :
• homme : Taille (cm) = 84,88 (0,24 x âge en années) + (1,83 x hauteur du genou en cm) ;
• femme : Taille (cm) = 64,19 (0,4 x âge en années) + (2,02 x hauteur du genou en cm).
Le poids ou poids actuel est le poids mesuré du patient lors du séjour ou de
la consultation. Il est idéalement obtenu chez un patient en sous-vêtements (ou
nu) et à jeun (le matin par exemple) ; une tenue allégée pieds nus est acceptable
en consultation. Il est préférable d’utiliser toujours la même balance. L’état
d’hydratation ou de rétention hydro-sodée anormale (œdèmes, ascite) participe
à l’interprétation des valeurs. Le poids habituel (PH) est le poids avant la maladie.
Le poids de forme correspond au poids où le patient se perçoit au mieux de sa forme.
La perte de poids (PDP) est le ratio en pourcentage = ((poids de forme ou PH ou poids il y
a 1 mois ou poids il y a 6 mois - poids actuel) x 100/poids de forme ou PH ou poids il y a 1 mois ou
poids il y a 6 mois). La perte de poids est donc exprimée en pourcentage de perte de
poids par rapport au poids de forme ou au PH ou au poids il y a 1 mois ou 6 mois.
6
Synthèse des recommandations
La réduction des ingesta est un facteur majeur de dénutrition dans le cadre du
cancer. L’évaluation systématique des ingesta est recommandée au minimum
à l’aide d’une échelle analogique (EVA) (visuelle ou verbale) (grade C) et au mieux
par une consultation diététique (avis d’experts).
1. Q
uand et comment évaluer l’état nutritionnel d’un malade atteint
de cancer ? Comment faire le diagnostic de dénutrition et le diagnostic
de dénutrition sévère chez un malade atteint de cancer ?
L’hypoalbuminémie (< 30g /L) est un facteur de mauvais pronostic en chirurgie
à risque élevé, cela de façon indépendante du statut inflammatoire. Il est donc
recommandé d’intégrer l’albuminémie dans le bilan préopératoire (grade B). En
oncologie médicale, le seuil d’hypoalbuminémie se situe à 35 g/L en tant que
facteur pronostique. En cas de dosage d’albuminémie, il est recommandé de
doser la protéine C réactive (CRP) qui est un facteur de morbidité associé (grade C).
Chez les patients atteints de cancer, la perte de poids (PDP) par rapport au poids
antérieur (poids habituel (PH) ou poids de forme ou le poids le plus élevé dans les 6 mois) altère
le pronostic. Une PDP de plus de 10 % en chirurgie et de plus de 5 % en oncologie
médicale augmente le risque de survenue de complications post-opératoires,
de toxicités de la chimiothérapie (CT) et de la radiothérapie (RT), diminue la survie
et altère la qualité de vie (QdV).
En cas d’utilisation de score multidimensionnel de dépistage pour évaluer
le statut nutritionnel, il est recommandé d’utiliser le subjective global
assessment (SGA) ou le patient generated subjective global assessment (PGSGA) ou le mini nutritional assessment (MNA) en gériatrie (grade B).
En conséquence, l’évaluation nutritionnelle doit être intégrée au dispositif
d’annonce (avis d’experts). Selon le résultat de cette évaluation et le traitement
oncologique programmé, une consultation spécialisée sera demandée.
Dans tous les cas, des informations nutritionnelles adaptées à la pathologie
du patient lui seront fournies (avis d’experts).
2. B
esoins énergétiques et protéiques au cours de la prise en charge
du cancer chez l’adulte
Il est recommandé de peser le patient à chaque visite et de tracer dans le dossier
médical l’évolution de la perte de poids (notifier en pourcentage la différence entre
Les besoins nutritionnels sont les quantités de nutriments nécessaires pour
maintenir un état nutritionnel stable et une activité biologique adaptée.
Théoriquement, cela correspond à un équilibre entre les apports énergétiques et
protéiques, d’une part, et les dépenses, d’autre part.
Pour le patient atteint de cancer, les besoins protéino-énergétiques totaux sont
environ de 25 à 30 kcal.kg-1 par jour en périopératoire et de 30 à 35 kcal.kgpar jour en oncologie médicale. Les besoins en protéines sont de 1,2 à 1,5 g.kg-1
de protéines par jour (1g d’azote (N)=6,25 g de protéines).
le poids actuel par rapport au PH ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le
diagnostic ou le geste chirurgical) (grade B).
L’évaluation nutritionnelle du patient atteint de cancer comprend aussi
le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC) qui, cependant, ne doit pas être
utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité (grade B).
Chez les patients avec un troisième secteur (oedèmes, ascite), la mesure de la
circonférence musculaire brachiale (CMB) peut compléter l’évaluation (avis d’experts).
Il est recommandé, en cancérologie, d’atteindre au minimum ces besoins (grade C).
7
3. Q
uand doit-on proposer un conseil diététique personnalisé et des
compléments nutritionnels oraux hors pharmaconutrition ?
En chimiothérapie
En CT, les données actuelles ne permettent pas de recommander de façon
systématique un conseil diététique personnalisé (grade C). En raison des
troubles du goût et de l’anorexie fréquente, il est recommandé un conseil
diététique personnalisé intégrant, si nécessaire, la prescription de CNO en cas
de dénutrition et/ou de diminution des ingesta (EVA < 7) et/ou à la demande
du patient ou de la famille (avis d’experts). En raison du peu de données dans
la littérature, il est recommandé de développer des protocoles de recherche
clinique dans ce domaine (avis d’experts).
Le conseil diététique personnalisé est réalisé par un expert en nutrition tout
au long du traitement. En général, le conseil diététique personnalisé intègre
plusieurs consultations diététiques.
La prescription systématique de CNO n’est pas recommandée (avis d’experts).
En cas de prescription de CNO, il est recommandé d’associer à cette prescription
un conseil diététique personnalisé (grade B).
Après traitement d’un cancer du sein
En chirurgie
Après traitement du cancer du sein au stade précoce, il est recommandé pour
des patientes en surpoids (IMC > 25) ou obèses (IMC ≥ 30) :
En chirurgie, les recommandations émises par la SFAR et la SFNEP (cf. Recommandations
de bonnes pratiques cliniques sur la nutrition périopératoire. Actualisation 2010 de la conférence
de consensus de 1994 sur la « Nutrition artificielle périopératoire en chirurgie programmée
de l’adulte ») proposent une stratification sur le risque nutritionnel (cf. tableau 2, page 9).
• de proposer une consultation diététique afin de les faire bénéficier de conseils
diététiques personnalisés (grade A) ;
Il est recommandé un conseil diététique personnalisé intégrant, si nécessaire,
la prescription de CNO pour tout patient de grade nutritionnel (GN) GN 2
ou GN 3 (avis d’experts).
• d’éviter toute prise de poids supplémentaire (grade A) ;
• de suivre un programme de réduction pondérale (grade A). Il devra être
tenu compte des risques liés aux pratiques d’amaigrissement selon les
recommandations Anses 2010 ;
• d’adapter le régime alimentaire en privilégiant les aliments à faible densité
énergétique (fruits, légumes) et en limitant les aliments gras et les aliments
sucrés (grade A) ;
En radiothérapie ou en radiochimiothérapie à visée curative
En RT ou en radiochimiothérapie à visée curative, le conseil diététique personnalisé
permet une amélioration du statut nutritionnel, de la QdV et réduit les toxicités
secondaires au traitement dans les tumeurs des VADS, de l’œsophage et du rectum.
• d’augmenter leur activité physique compatible avec le traitement en cours (grade A).
L’activité physique adaptée consiste en un exercice régulier d’une heure, trois
fois par semaine avec une dépense de l’ordre de 4 à 6 MET-heure (marche rapide,
gymnastique adaptée) par tranche de 15 minutes à 50 à 90 % de la fréquence
cardiaque maximale théorique égale à 220, moins l’âge (grade B).
Dans ces situations, le conseil diététique personnalisé, intégrant si nécessaire
la prescription de CNO, est recommandé dans les tumeurs des VADS,
de l’œsophage et du rectum (grade B).
8
5. Place de la pharmaconutrition
Tableau 2. Stratification préopératoire du risque nutritionnel
En chirurgie
Grade nutritionnel 1 (GN 1)
Patient non dénutri ET chirurgie non
à risque élevé de morbidité ET pas de
facteur de risque de dénutrition
Grade nutritionnel 2 (GN 2)
Patient non dénutri ET présence d’au
moins un facteur de risque de dénutrition
OU chirurgie avec un risque élevé de
morbidité
Grade nutritionnel 3 (GN 3)
Grade nutritionnel 4 (GN 4)
Les données de la littérature objectivent une réduction significative de la morbidité
postopératoire par l’utilisation de certains pharmaconutriments :
• en préopératoire d’une chirurgie digestive oncologique programmée et à
risque, que le patient soit dénutri ou non, il est recommandé de prescrire
pendant 5 à 7 jours, un mélange nutritif utilisable par voie digestive contenant
une association de pharmaconutriments (L-arginine, acides gras oméga-3
et nucléotides) (grade A) ;
• en préopératoire d’une chirurgie oncologique programmée, il n’est
pas recommandé de prescrire de la glutamine quelle que soit la voie
d’administration (grade B) ;
Patient dénutri ET chirurgie non à risque
élevé de morbidité
• en postopératoire d’une chirurgie digestive oncologique à risque :
> chez le patient non dénutri, il n’est pas recommandé de prescrire,
un mélange nutritif utilisable par voie digestive contenant une association
de pharmaconutriments (L-arginine, acides gras oméga-3 et nucléotides) (grade A),
> chez le patient dénutri, il est recommandé de poursuivre la prescription d’un
mélange nutritif utilisable par voie digestive contenant une association
de pharmaconutriments (L-arginine, acides gras oméga-3 et nucléotides). Il faut
compléter cette pharmaconutrition par un apport protéino-énergétique
suffisant pour couvrir les besoins nutritionnels du patient (grade A) ;
Patient dénutri ET chirurgie avec un
risque élevé de morbidité
Remarque : le cancer est un facteur de risque de dénutrition. En cancérologie, les patients sont
de grade nutritionnel 2, 3 ou 4.
4. Prise de compléments alimentaires antioxydants pendant et au décours
du traitement des cancers
• en postopératoire de chirurgie oncologique des VADS, il est recommandé
de prescrire une pharmaconutrition enrichie en arginine (grade B) ;
Chez les patients poursuivant le tabagisme, en cours de radiothérapie des VADS,
la complémentation en α-tocophérol et β-carotène n’est pas recommandée car elle
augmente la mortalité globale et spécifique, et réduit la survie sans récidive (grade A).
• en postopératoire d’une chirurgie oncologique programmée non compliquée,
il n’est pas recommandé de prescrire de la glutamine (GLN) quelle que soit
la voie d’administration (grade B) ;
• en postopératoire d’une chirurgie oncologique programmée compliquée
nécessitant une NP, il est recommandé de prescrire de la GLN par voie
intraveineuse, à forte dose (0,2 à 0,4 g.kg-1 par jour soit 0,3 à 0,6 g.kg-1 par jour
de GLN sous forme de dipeptide) sans dépasser 21 jours (grade B) ;
La complémentation en antioxydants supérieure aux apports nutritionnels
conseillés, et hors carence avérée, n’est pas recommandée en dehors d’études
cliniques dont l’objectif principal serait la survie globale, la survie spécifique et
la toxicité aux traitements oncologiques (avis d’experts).
• en périopératoire d’une chirurgie oncologique programmée, il n’est pas
recommandé de prescrire systématiquement des émulsions lipidiques
enrichies en acides gras oméga-3 (grade C).
Il est recommandé que les essais cliniques développés dans ce domaine
évaluent la survie des patients (avis d’experts).
9
Chez le malade cachectique hors CT, en situation palliative ou palliative avancée,
et dans l’objectif de limiter la PDP, l’utilisation de CNO enrichis en acides gras
oméga-3 (2 g par jour d’acide eicosapentaénoïque pendant 8 semaines) est recommandée
(grade B). L’utilisation de compléments alimentaires enrichis en acides gras
oméga-3 n’est pas recommandée (avis d’experts).
En radiothérapie ou radiochimiothérapie à visée curative
En RT ou radiochimiothérapie à visée curative, l’objectif de la pharmaconutrition
est de permettre la réalisation complète du traitement anticancéreux, en réduisant
les toxicités aiguës en particulier les mucites.
Même si les données de la littérature objectivent de nouvelles perspectives de
traitement, une complémentation en pharmaconutriment (isolé ou en association)
n’est pas recommandée (grade C). Il est recommandé la réalisation d’essais
comparatifs avec un nombre suffisant de malades (avis d’experts).
6. Place des orexigènes et des médicaments anti-cachectisants
La réduction des ingesta (par anorexie, obstacle mécanique, douleur,…), en cancérologie,
est un des mécanismes majeurs à l’origine de la dénutrition et de la PDP.
En chimiothérapie
Il n’est pas recommandé, en cas d’anorexie, d’utiliser systématiquement
des médicaments orexigènes (avis d’experts).
En CT, la complémentation du mélange nutritif par des pharmaconutriments
(par voie orale ou parentérale) n’est pas recommandée (grade C). Une complémentation
par les acides gras oméga-3 n’est pas recommandée (avis d’experts). Cependant,
en raison d’un possible effet anti-prolifératif des acides gras oméga-3
et d’un effet significatif sur le contrôle de la PDP, la réalisation d’essais
cliniques comparatifs évaluant la survie et la QdV est nécessaire (avis d’experts).
En l’absence d’étude, il n’est pas recommandé d’utiliser les orexigènes
en périopératoire, en RT ou radiochimiothérapie en phase curative (avis d’experts).
En situation palliative ou palliative avancée, si la PDP est préjudiciable au
projet de vie ou si l’hypophagie est une plainte caractérisée du patient, il est
recommandé de mettre en place un traitement orexigène en parallèle des
mesures diététiques et de la complémentation nutritionnelle orale (avis d’experts).
En situation de greffes de cellules souches hématopoïétiques
En cas d’indication retenue à la prescription d’orexigènes, il est recommandé
d’utiliser :
• l’acétate de mégestrol ou l’acétate de médroxyprogestérone (grade A),
en traitement de moyenne durée (2 à 3 mois), à la posologie respective de 160
à 480 mg par jour pour l’acétate de mégestrol et de 500 à 1000 mg par jour pour
la médroxyprogestérone (avis d’experts).
•a
u cours des allogreffes de moelle, lorsque la NP est nécessaire,
la complémentation du mélange nutritif par la GLN à une dose de 0,3 à
0,6 g.kg-1 par jour (soit 0,45 à 0,90 g.kg-1 par jour de dipeptide) est recommandée
(grade B). Au cours des autogreffes de moelle, lorsque la NP est nécessaire,
la complémentation du mélange nutritif par la GLN n’est pas recommandée
(grade C) ;
• la prednisolone (grade B) en traitement de courte durée (2 semaines) à une dose
initiale entre 30 et 60 mg par jour (0,5 à 1 mg.kg-1 par jour) (ou de dexaméthasone 4
à 8 mg par jour) (avis d’experts) avec nécessaire réévaluation pour une poursuite
du traitement n’excédant pas 4 semaines.
• au cours des allogreffes et des autogreffes de moelle, en l’absence de NP,
la complémentation en GLN par voie orale à la dose de 20 g par jour est
recommandée (grade C) ;
• la durée totale de complémentation par la GLN recommandée est de 21 jours
(avis d’experts).
Il est recommandé d’évaluer l’efficacité du traitement (échelle analogique ou calcul
des ingesta) (avis d’experts) et de surveiller cliniquement la survenue d’éventuels
effets secondaires (grade A). Il est recommandé de ne pas utiliser de combinaisons
de plusieurs médicaments à effet orexigène (avis d’experts).
Il est recommandé de ne pas utiliser les cannabinoïdes (grade B), le sulfate
d’hydralazine (grade B), la pentoxyfilline (grade C), la nandrolone (grade C),
l’étanercept et l’infliximab (grade B).
En situation palliative ou palliative avancée
Dans cette situation, l’utilisation de CNO enrichis en acides gras oméga-3
n’a pas apporté de preuve d’amélioration de la QdV ou de la survie.
10
7. Place de la nutrition artificielle
Place de la nutrition artificielle en pratique clinique lors de la prise en charge
des patients atteints de cancers solides hors chirurgie
Chez les très grands dénutris (IMC ≤ 13 ou PDP > 20 % en trois mois ou apports oraux
négligeables pendant 15 jours ou plus) et lorsqu’une nutrition artificielle est envisagée,
Traitement curatif par radiothérapie ou radiochimiothérapie
Les risques de dénutrition concernent principalement les cancers des VADS
ou, beaucoup moins fréquemment, les cancers pelviens.
il est recommandé une prise en charge spécifique par une équipe experte
en raison du risque de syndrome de renutrition (avis d’experts).
En cas de néoplasie des VADS traitée par une radiochimiothérapie à visée
curative dont le champ d’irradiation inclut la sphère oro-pharyngée :
Chirurgie
La prise en charge nutritionnelle par voie artificielle en périopératoire a pour
objectif de réduire la mortalité et la morbidité. La voie entérale doit être
privilégiée :
• si le patient est dénutri : il est recommandé, malgré ses risques propres
supérieurs à ceux de la sonde nasogastrique, de proposer la mise en place
prophylactique d’une gastrostomie d’alimentation (grade C) ;
• patient non dénutri et présence d’au moins un facteur de risque de dénutrition
ou chirurgie avec un risque élevé de morbidité (GN 2) :
• si le patient est non dénutri, il est recommandé la mise en place prophylactique
d’une gastrostomie (avis d’experts) ;
> en préopératoire, une nutrition artificielle n’est pas recommandée (grade A),
> en postopératoire, une nutrition artificielle est recommandée si les
apports oraux sont inférieurs à 60 % des besoins à 7 jours (grade C) ;
• dans tous les cas, la nutrition parentérale n’est pas recommandée (avis d’experts).
En cas de néoplasie des VADS traitée par une radiochimiothérapie à visée
curative dont le champ d’irradiation n’inclut pas la sphère oro-pharyngée :
• patient dénutri et chirurgie sans risque élevé de morbidité (GN 3) :
• si le patient est dénutri, il est recommandé, malgré ses risques propres
supérieurs à ceux de la sonde nasogastrique, de proposer la mise en place
prophylactique d’une gastrostomie d’alimentation (avis d’experts) ;
>e
n préopératoire, une nutrition artificielle systématique n’est pas
recommandée (grade A),
>e
n postopératoire, une nutrition artificielle est recommandée si les apports
oraux sont inférieurs à 60 % des besoins à 48 heures. Il faut instaurer,
dès les 24 premières heures post-opératoires, un support nutritionnel
chez les patients dénutris qu’ils aient reçu ou non un support nutritionnel
préopératoire (avis d’experts) ;
• si le patient est non dénutri, il n’est pas recommandé la mise en place
prophylactique d’une gastrostomie (avis d’experts). Le conseil diététique
personnalisé intégrant si nécessaire la prescription de CNO est recommandé
en première intention (grade B). Une sonde nasogastrique est recommandée
si les apports oraux restent insuffisants (avis d’experts) ;
• patient dénutri et chirurgie avec un risque élevé de morbidité (GN 4) :
• dans tous les cas, la NP n’est pas recommandée (avis d’experts).
> en préopératoire, une nutrition artificielle est recommandée pendant
au moins 7 à 10 jours, si possible par voie entérale, et si nécessaire
en décalant le geste chirurgical (à adapter selon le degré d’urgence) (grade B),
> en postopératoire, la mise en place ou la reprise d’une nutrition artificielle,
si possible par voie entérale, dans les 24 h, est recommandée (grade A).
Dans tous les autres cas, l’indication de la nutrition artificielle par voie entérale
sur sonde nasogastrique est recommandée lorsque les apports oraux restent
insuffisants (dénutrition et/ou EVA < 7 et/ou apports oraux < 2/3 des besoins) (avis d’experts).
Les apports recommandés sont de 25 à 30 kcal.kg-1 par jour dont 1,2 à 1,5 g
de protéines par kg avec un rapport glucido-lipidique d’environ 60/40.
L’alimentation orale est libre en sus de la nutrition artificielle. En cas
d’impossibilité de s’alimenter per os, les apports énergétiques du support
nutritionnel doivent être de 30 kcal.kg-1 par jour (grade C).
11
Traitement à finalité curative par chimiothérapie
Situations palliative et palliative avancée
Il n’y a pas de preuve établissant que la nutrition parentérale diminue la survenue
des toxicités des traitements par CT. La NE n’a pas fait l’objet d’évaluation
prospective randomisée.
L’objectif de la nutrition artificielle est la QdV et le traitement des symptômes
associés à la dénutrition.
Dans ces situations, quand le facteur limitant n’est pas l’évolution tumorale mais
l’absence d’apport nutritif, un support nutritionnel est recommandé (avis d’experts).
En cas de nécessité à mettre en place une nutrition artificielle, celle-ci devra intégrer
le plan personnalisé de soins (PPS) en favorisant la nutrition NE (avis d’experts).
La nutrition artificielle systématique n’est pas recommandée si l’état
nutritionnel et/ou les ingesta restent satisfaisants (grade A). En l’absence
d’études probantes dans ce domaine, l’indication de la nutrition artificielle doit
être discutée au cas par cas et avec le patient et privilégiera la voie entérale
(avis d’experts). En cas de nutrition artificielle, la NP est recommandée si le
tube digestif (intestin grêle) est inutilisable ou inaccessible (grade C). Si le patient
relève d’une nutrition artificielle, et si le tube digestif (intestin grêle) est utilisable,
la NE est recommandée sur sonde nasogastrique pour une durée inférieure
à 3 semaines (avis d’experts). Pour une durée supérieure, et si une gastrostomie
est envisagée, la CT devra être à distance de la pose (un minimum de 15 jours
de délai avant et après la pose) en raison du risque infectieux (avis d’experts), la
sonde nasogastrique permettant d’alimenter le patient dans l’intervalle. En
cas de NP, il est préférable d’utiliser des perfusions discontinues et d’éviter les
perfusions les jours de CT intraveineuse (avis d’experts). Le développement de la
recherche clinique est recommandé, tout particulièrement en NE (avis d’experts).
La nutrition artificielle systématique n’est pas recommandée si l’état
nutritionnel et/ou les ingesta restent satisfaisants (grade A). En l’absence
d’études probantes dans ce domaine, l’indication de la nutrition artificielle doit
être discutée au cas par cas et avec le patient et privilégiera la voie entérale
(avis d’experts). En cas de nutrition artificielle, la NP est recommandée si le tube
digestif (intestin grêle) est inutilisable ou inaccessible (grade C).
Si le patient relève d’une nutrition artificielle, et si le tube digestif (intestin grêle)
est utilisable, la NE est recommandée sur sonde nasogastrique pour une durée
inférieure à 3 semaines (avis d’experts). Pour une durée supérieure, et si une
gastrostomie est envisagée, la CT devra être à distance de la pose (un minimum
de 15 jours de délai avant et après la pose) en raison du risque infectieux (avis d’experts),
la sonde nasogastrique permettant d’alimenter le patient dans l’intervalle.
En cas de NP, il est préférable d’utiliser des perfusions discontinues et d’éviter
les perfusions les jours de CT intraveineuse (avis d’experts).
La mise en route d’une nutrition artificielle n’est pas recommandée
si l’espérance de vie du patient est inférieure à 3 mois et si l’atteinte fonctionnelle
permanente est sévère (indice de Karnofsky ≤ 50 % ou PS ≥ 3) (avis d’experts).
Le développement de la recherche clinique est recommandé, tout particulièrement
en NE (avis d’experts).
Dans ce contexte, la nutrition artificielle doit être discutée de façon multidisciplinaire. La décision doit être tracée dans le dossier du patient (avis d’experts).
Séquelles des traitements
Dans tous les cas, si une nutrition artificielle est mise en place, une réévaluation
15 jours après est recommandée (avis d’experts).
La NP est recommandée en cas d’insuffisance intestinale liée à un grêle court
ou à une entérite radique sévère, séquelle des traitements antinéoplasiques (grade B).
12
8. Stratégie thérapeutique en cas de dénutrition du sujet âgé
Phase terminale
Le risque de dénutrition du sujet âgé (≥ 70 ans) atteint de cancer est accru
comparativement au sujet plus jeune.
La nutrition artificielle systématique n’est pas recommandée (avis d’experts).
Conformément à la loi, la décision pluridisciplinaire doit être notifiée dans
le dossier du patient ainsi que le processus de prise de décision collégiale
(avis d’experts). Il est recommandé de réévaluer la décision tracée au minimum
de façon hebdomadaire (avis d’experts).
Il est recommandé que le plan de soin nutritionnel soit intégré à un plan
de soins gérontologique global (avis d’experts).
Le plan de soins gérontologique doit être défini à partir d’une évaluation
gérontologique globale multi-domaines (état mental, co-morbidités, médicaments,
mobilité et autonomie, nutrition, douleur, grandes fonctions, contexte social) utilisant
des outils spécifiques standardisés proposés à tous les patients de plus
de 70 ans en attendant qu’un outil de dépistage du besoin d’évaluation soit
validé. L’évaluation gérontologique est utilisée aussi comme aide à la décision
thérapeutique. Le plan de soins gérontologique accompagne la personne
pendant l’ensemble de la prise en charge de son cancer.
Dans les centres en disposant, il est recommandé de s’appuyer sur les unités
de coordination en oncogériatrie (UCOG) (avis d’experts).
Actuellement, par manque d’études spécifiques dans cette population,
les recommandations générales doivent s’appliquer (avis d’experts).
Il est recommandé de développer des programmes de recherche spécifiques
Place de la nutrition artificielle en pratique clinique au cours des greffes de cellules
souches hématopoïétiques
Les recommandations sont fonction de l’état nutritionnel préalable, du type de
greffe, du type de conditionnement et de la durée présumée des troubles digestifs.
Chez les patients non dénutris, la nutrition artificielle systématique n’est pas
recommandée après conditionnement non myéloablatif si les apports oraux
sont supérieurs à 2/3 des besoins (avis d’experts).
Chez les patients dénutris ou avec des ingesta < 2/3 des besoins ou une entérite
post-CT sur une période supérieure à 7 à 14 jours, quel que soit le type de
greffe ou de conditionnement, la nutrition artificielle est recommandée (grade B).
(avis d’experts).
Il n’y a pas de modalité standard de nutrition artificielle après greffe de cellules
souches hématopoïétiques (CSH). La NE seule, la NP seule, de même que
l’association des deux, peuvent être proposées.
Il est recommandé de réserver la NP aux cas d’intolérance à la NE ou à la
nutrition orale ou de mucite très sévère (avis d’experts).
Si la NP est indiquée lors de la greffe de CSH en allogreffe, l’adjonction de GLN
est recommandée à la dose de 0,3 à 0,6 g par kg (grade B).
Un support nutritionnel est recommandé en cas de maladie du greffon contre
l’hôte qui s’accompagne souvent d’apports oraux insuffisants et souvent d’un
syndrome de malabsorption et de fuites protéiques digestives (grade C).
Conclusion
La prise en charge nutritionnelle joue un rôle clé dans toutes les phases du
traitement oncologique. Des progrès majeurs ont été accomplis ces 20 dernières
années, mais des efforts sont encore nécessaires, notamment en recherche clinique.
En effet, les recommandations sont pour moitié des avis d’experts, puis de grade
B (20,0 %), C (15,5 %) et A (14,5 %). Néanmoins, la nutrition reste une composante
essentielle des soins de support et elle devrait faire partie intégrante d’une approche
globale visant non seulement la thérapie anticancéreuse mais aussi l’amélioration
de la QdV des patients, selon de véritables plans personnalisés de soin (PPS).
La nutrition étant à l’intersection de la médecine « pure » et des sciences humaines
et sociales, l’accent devrait être mis sur le développement d’études ancillaires
axées sur les aspects sociaux dans les futurs essais cliniques randomisés.
Ci-après sont proposés les PPS intégrant ces recommandations.
13
Plan personnalisé de soins (PPS) 1 :
ÉVALUATION NUTRITIONNELLE SYSTÉMATIQUE
(en consultation et en hospitalisation)
Chirurgie (PPS 2 et 3)
Radiothérapie ou
radio-chimiothérapie (PPS 4 et 5)
Dans toutes les situations1:
Pesée systématique
Pourcentage de PDP2
IMC3
EVA des ingesta4
Chimiothérapie (PPS 6)
En plus, pour la chirurgie, en pré-opératoire :
Albuminémie
Situation palliative, palliative
avancée et terminale (PPS 7)
Si utilisation d’index :
PG-SGA5 / SGA6 / MNA7 (Personnes âgées)
Greffe de cellules souches
hématopoïétiques (PPS 8)
Le sujet âgé (PPS 9)
Cancer du sein à un
stade précoce (PPS 10)
1 Évaluation réalisée selon le contexte par le médecin, les soignants, le diététicien dans le cadre d’un conseil diététique ;
2 PDP : perte de poids. Notifier en pourcentage la différence entre le poids actuel par rapport au poids habituel ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic ou le
geste chirurgical ;
3 IMC : indice de masse corporelle. Il ne doit pas être utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité ;
4 Échelle analogique visuelle ou verbale des ingesta : patient à risque si EVA < 7 ;
5 PG-SGA : patient generated subjective global assessment ;
6 SGA : subjective global assessment ;
7 MNA : mini nutrional assessment.
14
Plan personnalisé de soins (PPS) 2 :
CHIRURGIE À MORBIDITÉ Élevée1
(phase préopératoire 2)
Consultation chirurgicale ou anesthésique
ou
IMC4 < 18,5
(< 21 pour personnes
âgées de 70 ans ou plus)
ou
Albuminémie < 30 g/L
Chirurgie digestive (tube)
Nutrition artificielle péri-opératoire6 :
7 à 10 jours préopératoire et 7 jours
postopératoire, si possible par voie entérale
Évaluation Soignants
PDP3 ≥ 10 %
Toutes chirurgies
Dénutri
(GN 4)5
Non dénutri
(GN 2)
Décision de la voie d’abord à la consultation
pour le postopératoire. La voie entérale doit
être privilégiée.
Pharmaconutrition
préopératoire : 5 à 7 jours
Conseil diététique personnalisé +/- CNO 7
en préopératoire
Nutrition artificielle systématique non
recommandée
1 Propositions des experts : oesophagectomie, duodénopancréatectomie, pelvectomie avec geste digestif ou urinaire, gastrectomie totale pour cancer, hépatectomie sur cirrhose, hépatectomie
si > à 3 segments, résection antérieure du rectum, hémicolectomie +/- autre geste (sauf stomie), +/- âge ≥ à 80 ans, iléostomie, chimiohyperthermie intrapéritonéale, résection étendue
du grêle, geste digestif sur carcinose, geste digestif sur cirrhose ;
2 Pour la partie périopératoire immédiate et postopératoire, se référer au texte long et aux recommandations nationales du périopératoire (J Visc Surg. 2012;149(5):e325-36) ;
3 PDP : perte de poids ;
4 IMC : indice de masse corporelle ;
5 GN : grade nutritionnel ;
6 Apports recommandés : 25 à 30 kcal.kg-1 par jour si le patient maintient une alimentation orale ; 30 kcal.kg-1 par jour si le patient ne s’alimente plus per os, apports en protéines de 1,2
à 1,5 g.kg-1 par jour ;
7 CNO : compléments nutritionnels oraux (hors pharmaconutrition).
15
Plan personnalisé de soins (PPS) 3 :
CHIRURGIE À FAIBLE MORBIDITÉ1
(phase préopératoire 2)
Consultation chirurgicale ou anesthésique
Toutes chirurgies
Conseil diététique personnalisé +/- CNO6 en préopératoire
Évaluation Soignants
PDP3 ≥ 10 %
ou
IMC4 < 18,5
(< 21 pour personnes
âgées de 70 ans ou plus)
ou
Albuminémie < 30 g/L
Dénutri (GN 3)5
Non dénutri (GN 2)
Nutrition artificielle systématique non recommandée
Aucune prise en charge nutritionnelle préopératoire recommandée
Prise en charge en réhabilitation comprenant :
Si IMC > 25
et cancer du sein
à un stade précoce
• Conseil diététique personnalisé
• Éviter toute prise de poids supplémentaire
• Suivre un programme de réduction pondérale
• Adapter le régime alimentaire en privilégiant les aliments à faible
densité énergétique (fruits, légumes) et en limitant les aliments gras
et les aliments sucrés
• Augmenter l’activité physique (cf. PPS10)
1 Toutes les chirurgies autres que : oesophagectomie, duodénopancréatectomie, pelvectomie avec geste digestif ou urinaire, gastrectomie totale pour cancer, hépatectomie sur cirrhose,
hépatectomie si > à 3 segments, résection antérieure du rectum, hémicolectomie +/- autre geste (sauf stomie), +/- âge ≥ à 80 ans, iléostomie, chimiohyperthermie intrapéritonéale, résection
étendue du grêle, geste digestif sur carcinose, geste digestif sur cirrhose ;
2 Pour la partie périopératoire immédiate et postopératoire, se référer au texte long et aux recommandations nationales du périopératoire (J Visc Surg. 2012;149(5):e325-36) ;
3 PDP : perte de poids ;
4 IMC : indice de masse corporelle ;
5 GN : grade nutritionnel ;
6 CNO : compléments nutritionnels oraux (hors pharmaconutrition).
16
Plan personnalisé de soins (PPS) 4 :
RADIOTHÉRAPIE OU RADIOCHIMIOTHÉRAPIE
DES TUMEURS DES VADS
Radiothérapie
Si apports oraux
inférieurs à 2/3
des besoins
Conseil diététique
systématique1 +/- CNO2
Nutrition entérale par
sonde nasogastrique3
Quel que soit
l’état nutritionnel
Radiothérapie incluant
la cavité buccale
Nutrition entérale par
gastrostomie systématique
prophylactique d’alimentation
Radiochimiothérapie
Pas de radiothérapie
incluant la cavité buccale
Dénutrition4
Absence
de dénutrition
Dans tous les cas, la nutrition parentérale n’est pas recommandée.
1 Le conseil diététique (ou nutritionnel) personnalisé est réalisé par un expert en nutrition tout au long du traitement ;
2 CNO : compléments nutritionnels oraux (hors pharmaconutrition) ;
3 Sonde nasogastrique : utiliser des sondes de charrière de 10 french ou moins en silicone ou polyuréthane ;
4 Perte de poids (PDP) ≥ 5 % ; indice de masse corporelle (IMC) < 18,5 ou < 21 pour personnes âgées de 70 ou plus.
17
Conseil diététique
systématique1 +/- CNO2
Plan personnalisé de soins (PPS) 5 :
RADIOTHÉRAPIE OU RADIOCHIMIOTHÉRAPIE
DES TUMEURS DU TUBE DIGESTIF
Radiothérapie
ou
Radiochimiothérapie
Si apports oraux
inférieurs à 2/3
des besoins
Conseil diététique
systématique1 +/- CNO2
La nutrition parentérale n’est pas recommandée.
1 Le conseil diététique (ou nutritionnel) personnalisé est réalisé par un expert en nutrition tout au long du traitement ;
2 CNO : compléments nutritionnels oraux (hors pharmaconutrition) ;
3 Sonde nasogastrique : utiliser des sondes de charrière de 10 french ou moins en silicone ou polyuréthane.
18
Nutrition entérale par
sonde nasogastrique3
Plan personnalisé de soins (PPS) 6 :
CHIMIOTHÉRAPIE CURATIVE
Pas de conseil diététique systématique
Dans toutes les situations :
Pesée systématique
Pourcentage de PDP1
IMC2
EVA des ingesta3
Si utilisation d’index :
PG-SGA4 / SGA5 / MNA6
(Personnes âgées)
Pas de
dénutrition
La nutrition artificielle n’est pas
recommandée.
Conseil diététique +/- CNO8
Nutrition artificielle au cas par cas
en favorisant la nutrition entérale
Dénutrition7
et/ou EVA < 7
La nutrition parentérale est
recommandée si le tube digestif (intestin
grêle) est inutilisable ou inaccessible.
1 PDP : perte de poids. Notifier en pourcentage la différence entre le poids actuel par rapport au poids habituel ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic. Une perte
de poids ≥ 5 % définit la dénutrition dans cette situation ;
2 IMC : indice de masse corporelle. Il ne doit pas être utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité ; il est significatif d’une dénutrition s’il est <18,5 pour les personnes de moins
de 70 ans ou < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus ;
3 Échelle analogique visuelle ou verbale des ingesta : elle est significative si < 7 ;
4 PG-SGA : patient generated subjective global assessment ;
5 SGA : subjective global assessment ;
6 MNA : mini nutrional assessment ;
7 PDP ≥ 5 % ; IMC < 18,5 pour les personnes de moins de 70 ans ou < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus ;
8 CNO : compléments nutritionnels oraux (hors pharmaconutrition).
19
Plan personnalisé de soins (PPS) 7 :
SITUATION PALLIATIVE, PALLIATIVE AVANCÉE
ET PHASE TERMINALE
Pas de conseil diététique
systématique
Pas de
dénutrition
Dans toutes les situations :
Pesée systématique
Pourcentage de PDP1
IMC2
EVA des ingesta3
Si utilisation d’index :
PG-SGA4 / SGA5 / MNA6
(Personnes âgées)
Situation palliative
et palliative avancée
Dénutrition7
et/ou EVA < 7
La nutrition artificielle n’est
pas recommandée.
Conseil diététique +/- CNO
Nutrition artificielle au cas par cas
en favorisant la nutrition entérale
Situation terminale
La décision
pluridisciplinaire
doit être notifiée
dans le dossier
conformément à la loi.
La nutrition artificielle doit
être discutée en comité
multidisciplinaire et tracée.
La nutrition parentérale est
recommandée si le tube digestif
(intestin grêle) est inutilisable
ou inaccessible.
1 PDP : perte de poids. Nnotifier en pourcentage la différence entre le poids actuel par rapport au poids habituel ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic.
Une perte de poids ≥ 5 % définie la dénutrition dans cette situation ;
2 IMC : indice de masse corporelle. Il ne doit pas être utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité ; il est significatif d’une dénutrition s’il est < 18,5 pour les personnes de moins
de 70 ans ou < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus ;
3 Échelle analogique visuelle ou verbale des ingesta : elle est significative si < 7 ;
4 PG-SGA : patient generated subjective global assessment ;
5 SGA : subjective global assessment ;
6 MNA : mini nutrional assessment ;
7 PDP ≥ 5 % ; IMC < 18,5 pour les personnes de moins de 70 ans ou < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus.
20
Plan personnalisé de soins (PPS) 8 :
GREFFE DE CELLULES SOUCHES
HEMATOPOÏETIQUES
Pas de dénutrition
et EVA ≥ 7
Dans toutes les situations :
Pesée systématique
PDP1
IMC2
EVA des ingesta3
Autogreffe
et allogreffe
La nutrition artificielle n’est pas recommandée.
La complémentation par la glutamine par voie
orale (20 g/j) est recommandée.
Autogreffe
La nutrition artificielle est recommandée.
Il est recommandé de réserver la nutrition
parentérale aux cas d’intolérance à la nutrition
entérale ou orale ou de mucite très sévère.
La complémentation par la glutamine par voie
orale ou entérale (20 g/j) est recommandée.
Allogreffe
La nutrition artificielle est recommandée.
Il est recommandé de réserver la nutrition
parentérale aux cas d’intolérance à la nutrition
entérale ou orale ou de mucite très sévère.
La complémentation par la glutamine par voie
orale ou entérale (20 g/j) est recommandée.
Si le tube digestif (intestin grêle) est inutilisable
ou inaccessible ou en cas d’échec d’une
nutrition entérale bien conduite, la nutrition
parentérale complémentée en glutamine
(0,3 à 0,6 g de glutamine/kg) est recommandée.
Dénutrition et/ou
EVA < 7 et/ou
intolérance digestive
1 PDP : perte de poids. Notifier en pourcentage la différence entre le poids actuel par rapport au poids habituel ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic. Une perte
de poids ≥ 5 % définie la dénutrition dans cette situation ;
2 IMC : indice de masse corporelle. Il ne doit pas être utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité ; il est significatif d’une dénutrition s’il est < 18,5 pour les personnes de moins
de 70 ans ou < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus ;
3 Échelle analogique visuelle ou verbale des ingesta : elle est significative si < 7.
21
Plan personnalisé de soins (PPS) 9 :
LE SUJET ÂGÉ
Dépistage de la dénutrition :
Pesée systématique
Pourcentage de PDP1
IMC2
EVA des ingesta3
MNA4
Aide à la décision thérapeutique
Suivi des recommandations adultes
Évaluation gérontologique
standardisée5
État mental
Co-morbidités
Mobilité et autonomie
Médicaments
Grandes fonctions
Douleur
Contexte social
Accompagnement gérontologique6
1 PDP : perte de poids. Notifier en pourcentage la différence entre le poids actuel par rapport au poids habituel ou au poids de forme ou dans les 6 mois qui précèdent le diagnostic.
Une perte de poids ≥ 5 % définie la dénutrition dans cette situation ;
2 IMC : indice de masse corporelle. Il ne doit pas être utilisé seul par manque de sensibilité et de spécificité ; il est significatif d’une dénutrition s’il est < 21 pour les personnes âgées de 70 ans ou plus ;
3 Échelle analogique visuelle ou verbale des ingesta: elle est significative si < 7 ;
4 MNA : mini nutrional assessment ;
5 Évaluation proposée à tous en attendant la validation d’outil de dépistage des personnes nécessitant cette prise en charge.
22
Plan personnalisé de soins (PPS) 10 :
CANCER DU SEIN À UN STADE PRÉCOCE
EN RADIOTHÉRAPIE ET/OU CHIMIOTHÉRAPIE
Prise en charge en réhabilitation comprenant :
Dans toutes les situations :
IMC
1
• Conseil diététique personnalisé
• Éviter toute prise de poids supplémentaire
• Suivre un programme de réduction pondérale
• Adapter le régime alimentaire en privilégiant les
aliments à faible densité énergétique (fruits, légumes)
et en limitant les aliments gras et les aliments sucrés
• Augmenter l’activité physique2
Si IMC1 > 25
1 IMC : indice de masse corporelle ;
2 L’activité physique adaptée consiste en un exercice régulier d’une heure, trois fois par semaine avec une dépense de l’ordre de 4 à 6 MET-heure (marche rapide, gymnastique adaptée)
par tranche de 15 minutes à 50 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale théorique égale à 220, moins l’âge. Un MET-heure correspond à la dépense d’énergie d’une personne assise.
23
Directeurs de la publication
Pierre Senesse, SFNEP, www.sfnep.org
Paule Latino-Martel, réseau NACRe, www.inra.fr/nacre
Réalisation de la maquette
Raphaël Koumrouyan et Florian Thomas, K’Noë, www.k-noe.fr
Mars 2013
Réseau National Alimentation Cancer Recherche
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