Gaudino, casier 5 version 1.2 Introduction à la logique élémentaire P.C.S.I. 834 I. Lycée Masséna Propositions proposition : toute phrase mathématique (vraie ou fausse). Lorsqu’elle dépend d’une variable, on y fait référence. Par exemple P (x) : x2 = 1 ou P (x, y) : x2 + y 2 = 1. négation : et : (nonP ). On la prouve en montrant que P est fausse. (P et Q). On la prouve en montrant que les deux sont vraies. ou : (P ou Q). On la prouve en montrant qu’au moins une des deux est vraie. On peut aussi supposer que (par exemple) P est fausse, et montrer alors que Q est obligatoirement vraie. Attention, c’est un ou inclusif : les deux peuvent être vraies en même temps. lois de De Morgan : h h i La proposition non P et Q i La proposition non P ou Q est logiquement équivalente à est logiquement équivalente à h h i nonP et nonQ . preuve par l’absurde : Pour prouver que P est vraie, on suppose que P est fausse, et on aboutit à une contradiction. Exemple d’utilisation : pour prouver qu’un ensemble est vide, on suppose qu’il ne l’est pas, on considère un élément de cet ensemble, et on cherche une contradiction. h i implication : P ⇒ Q : logiquement équivalente à nonP ou Q . Pour la prouver, on suppose P vraie, et on montre que Q est alors vraie. Sa négation est (P et nonQ), ce qui peut servir par exemple pour prouver l’implication par l’absurde : on suppose que P est vraie et Q est fausse, et on trouve une contradiction. réciproque : La réciproque de P ⇒ Q est Q ⇒ P . Attention, il est très fréquent qu’une assertion soit vraie et sa réciproque fausse ! contraposée : Les assertions P ⇒ Q et nonQ ⇒ nonP sont logiquement équivalentes (la deuxième est appelée contraposée de la première). Ne pas confondre avec la réciproque, la négation ou avec la preuve par l’absurde ! Pour prouver P ⇒ Q, on peut donc supposer Q fausse, et prouver que P est alors fausse. équivalence : P ⇔ Q : logiquement équivalente à P ⇒ Q et Q ⇒ P . On peut la prouver d’un seul coup (raisonnement par équivalences) ou, dans les cas plus difficiles, en séparant les deux implications. quantificateur ∀ : ∀x ∈ E, P (x). Pour la prouver, on écrit Soit x élément de E quelconque fixé. et on conclut par Ceci pour tout x de E d’où le résultat. Cette phrase ∀x ∈ E, P (x) est en fait un abrégé de ∀x, x ∈ E ⇒ P (x) . On retrouve la règle générale pour une implication. Soit x fixé. On suppose x ∈ E vrai (i.e. on fixe x élément de E) et on prouve que P (x) est vraie. 1 i nonP ou nonQ . quantificateur ∃ : ∃x ∈ E, P (x). Pour la prouver, on peut : – cas simple : deviner le x qui vérifie que P (x) est vraie. On écrit alors Considérons x = (celui qu’on a deviné). et prouver que P (x) est vraie (pour ce x particulier). – cas difficile : on ne devine pas un x qui convient. On fait alors un raisonnement par analyse-synthèse. h h i La proposition non ∃x ∈ E, P (x) est logiquement équivalente négation des quantificateurs : i à ∀x ∈ E, nonP (x) : P n’est jamais vérifiée h i La proposition non ∀x ∈ E, P (x) est logiquement équivalente à ∃x ∈ E, nonP (x) : P n’est pas toujours vérifiée (mais elle peut l’être pour certaines valeurs particulières). On nie donc une assertion du type ∀x . . . en cherchant un contre-exemple. quantificateurs ∃! : ∃!x ∈ E, P (x) signifie : il existe un unique x ∈ E qui vérifie P (x). On peut : – si l’existence est déjà acquise, et pour ne prouver que l’unicité : supposer qu’il existe deux éléments x et y qui vérifient la propriété, et prouver que x = y ; – si l’existence est déjà acquise, et pour ne prouver que l’unicité : supposer qu’il existe deux éléments x et y distincts qui vérifient la propriété, et aboutir à une contradiction ; – dans le cas d’une preuve de l’existence par analyse-synthèse : l’analyse prouve souvent l’unicité. II. Ensembles appartenance et inclusion : Un élément x d’un ensemble E appartient à E : on note x ∈ E. Un sous-ensemble (ou sous-partie) F de E est dit être inclus dans E : on note F ⊂ E. complémentaire : si F est un sous-ensemble de E, son complémentaire F est l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas dans F . réunion et intersection : si F et G sont des sous-ensembles de E, – intersection : F ∩ G (F inter G) est l’ensemble des éléments qui sont dans F et dans G ; – (ré)union : F ∪ G (F union G) est l’ensemble des éléments qui sont dans F ou dans G ; – F ∩ G = F ∪ G et F ∪ G = F ∩ G. inclusion d’ensembles : Pour prouver F ⊂ E, on doit prouver l’implication ∀x x ∈ F ⇒ x ∈ E . On rédige donc ainsi : Soit x un élément de F fixé quelconque. et on prouve que x appartient à E. égalité d’ensembles : E = F signifie E ⊂ F et F ⊂ E. On la prouve soit directement (cas simples), soit par double-inclusion. exemples : – le vide Ø qui ne contient aucun élément ; – les singletons qui contiennent un seul élément qu’on appelle ici x. On note l’ensemble sous la forme {x} ; – les paires qui contiennent deux éléments distincts qu’on appelle ici x1 et x2 . On note l’ensemble sous la forme {x1 , x2 } ou {x2 , x1 }, l’ordre n’ayant pas d’importance. Attention à ne pas confondre avec le couple (x1 , x2 ) ; – l’ensemble E × F des couples dont l’abscisse est un élément de E, et l’ordonnée un élément de F ; 2 – l’ensemble des x éléments de E qui vérifient la propriété P (x) se note {x ∈ E/P (x)} dans cet ordre. Le / se lit tel que. On peut le remplacer par une virgule, deux points, . . . – voir aussi les images directes ; – l’ensemble de toutes les sous-parties d’un ensemble E est appelé ensemble des parties de E, noté P(E). C’est le seul type d’ensemble (pour nous) dont les éléments sont eux-mêmes des ensembles : F ⊂ E ⇔ F ∈ P(E) III. Relations binaires sur un ensemble Si E est un ensemble et R une relation binaire sur E, on dit que la relation R est : – réflexive lorsque ∀x ∈ E xRx ; – transitive lorsque ∀(x, y, z) ∈ E 3 (xRy et yRz) ⇒ xRz ; – antisymétrique lorsque ∀(x, y) ∈ E 2 (xRy et yRx) ⇒ x = y ; – symétrique lorsque ∀(x, y) ∈ E 2 (xRy ⇒ yRx) ; – totale lorsque ∀(x, y) ∈ E 2 (xRy ou yRx) ; – d’ordre lorsqu’elle est réflexive, transitive, et antisymétrique (exemples : l’ordre sur E = R, l’inclusion sur P(E)) ; – d’équivalence lorsqu’elle est réflexive, transitive, et symétrique (exemples : l’égalité sur tout ensemble, la congruence sur les réels). Si E1 et E2 sont deux ensembles, et que R est une relation binaire entre E1 et E2 , on dit que c’est une fonction lorsque pour tout élément x de E1 , il existe un unique élément y de E2 tel que xRy. On note alors cet unique y sous la forme f (x). IV. Fonctions Soit f une fonction définie sur l’ensemble E1 , à valeurs dans l’ensemble E2 . Pour x ∈ E1 , f (x) est appelée image de x (elle existe et est unique). Pour y ∈ E2 , les x de E1 tels que f (x) = y sont appelés les antécédents de y. Il peut n’y en avoir aucun, un seul, plusieurs,. . . ( fonction identitié : Soit E un ensemble. La fonction E −→ E x 7−→ x est appelée fonction identité sur E, notée IdE . image directe : Si F1 est un sous-ensemble de E1 , son image directe, notée f (F1 ), est l’ensemble des images de tous les x de F1 . f (F1 ) est un sous-ensemble de E2 , et pas un élément de E2 . f (F1 ) = {f (x) ∈ E2 /x ∈ F1 } image réciproque : Si F2 est un sous-ensemble de E2 , son image réciproque, notée f −1 (F2 ), est l’ensemble des antécédents de tous les y de F2 . f −1 (F2 ) est un sous-ensemble de E1 , parfois vide. f −1 (F2 ) = {x ∈ E1 /f (x) ∈ F2 } surjection : Une fonction telle que f (E1 ) = E2 (et pas seulement ⊂ E2 ) est dite surjective. Pour prouver cela, on peut : – prouver l’inclusion E2 ⊂ f (E1 ) (l’autre inclusion est automatique) ; 3 – montrer que tout élément de E2 admet au moins un antécedent ; ∀y ∈ E2 , ∃x ∈ E1 y = f (x) – montrer que, pour tout choix de y ∈ E2 , l’équation f (x) = y d’inconnue x ∈ E1 admet au moins une solution. injection : Une fonction est dite injective lorsque ∀(x, y) ∈ E12 , f (x) = f (y) ⇒ x = y L’implication réciproque est systématiquement vérifiée. Pour prouver cela, on peut : – utiliser la définition ; – prouver sa contraposée ∀(x, y) ∈ E12 , x 6= y ⇒ f (x) 6= f (y) ; – montrer que tout élément de E2 admet au plus un antécedent ; – montrer que, pour tout choix de y ∈ E2 , l’équation f (x) = y d’inconnue x ∈ E1 admet au plus une solution. bijection : Une fonction à la fois injective et surjective est dite bijective. Pour prouver cela, on peut : – prouver séparément les deux propriétés ; – montrer que tout élément de E2 admet exactement un antécedent ; ∀y ∈ E2 , ∃ ! x ∈ E1 y = f (x) – montrer que, pour tout choix de y ∈ E2 , l’équation f (x) = y d’inconnue x ∈ E1 admet une unique solution. Le cas échéant, une formule explicite qui donne cette solution x en fonction de y donne la réciproque de f . réciproque : Lorsqu’une fonction f est bijective, il existe une (unique) fonction, notée f −1 , également bijective, définie sur E2 , à valeurs dans E1 , qui vérifie f ◦ f −1 = IdE2 et f −1 ◦ f = IdE1 Réciproquement, si il existe une fonction g définie sur E2 , à valeurs dans E1 qui vérifie f ◦ g = IdE2 et g ◦ f = IdE1 alors f est bijective de réciproque g. 4