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II. Un art pour l’éternité
L’Egypte ancienne
L’art égyptien est celui qui a eu la plus longue durée dans le temps : 3000 ans d’existence.
3000 ans d’existence qui auront des conséquences considérables sur l’art occidental.
A l’image des pyramides, ces fameux tombeaux des pharaons, il faudra retenir qu’il n’est
avant tout qu’un art funéraire, destiné donc à « aider » les défunts dans leur passage vers
l’au-delà. C’est donc uniquement dans ces pyramides, que nous avons pu découvrir bustes,
bas-reliefs et fresques, qui opéraient de leurs « charmes » sur les âmes de ces illustres
défunts.
Un style très singulier caractérise l‘art égyptien, un style qui fut transmis de maître à élève
durant trois millénaires.
Un buste (sculpture en ronde-bosse), très épuré, représentant un pharaon, réalisé dans du
granit blanc très dur, était disposé dans le sarcophage à côté du défunt « momifié ». Il servait
en fait à aider l’âme à entreprendre « son passage de l’autre côté », vers une autre forme de
vie, comme le croyait les Egyptiens.
On a découvert aussi que les parois des chambres funéraires étaient somptueusement
décorées de fresques racontant des épisodes de la vie du défunt. Il faut retenir que pour
l’artisan sculpteur ou peintre, qui était aussi appelé « Celui-qui-garde-vivant », il importait
peu que l’œuvre soit belle. Elle devait être complète. On le retrouve dans des bas-reliefs en
bois où l’artiste représentait un sujet à la fois de face et de profil. On le voit aussi sur des
dessins qui font plus penser aux représentations d’un cartographe qu’à celles d’un
dessinateur. Aussi peut-on dire que les artistes représentaient les choses et les êtres telles
qu’ils les « savaient » et non à partir d’un point de vue déterminé. (Contrairement aux Grecs,
comme nous le verrons plus tard).
« Celui-qui-garde-vivant se devait de plus de respecter des règles très strictes. Le Pharaon
surnommé aussi « Le Grand Patron » devait être représenté à une échelle plus grande que
tous les autres personnages. Les femmes devaient avoir la peau claire et les hommes la peau
sombre. Le dieu du ciel, Horus, devait toujours être représenté avec une tête de faucon ; le
dieu funèbre, Anubis, avec une tête de chacal. Les personnages (vus à la fois de face et de
profil) devaient toujours être dans une posture très solennelle, avec les mains sur les genoux.
Au-delà de ces règles strictes, l’artiste devait avoir une parfaite maîtrise de la calligraphie
(hiéroglyphes).
A l’exception de la durée d’un règne, cet art, qui s’inscrivait dans une tradition, n’a jamais
dérogé à ces règles et perdura durant trois millénaires jusqu’à l’avènement de la Grèce
antique qui le supplanta.
[Termes techniques à retenir : le buste, la sculpture en ronde-bosse, la haut-relief, le bas-relief]
Tête sculptée, vers 2551-2528 A.C., calcaire, 27,8 cm, découverte dans un tombeau à Guizèh
Le Jardin de Néhamon, vers 1400 A.C., peinture murale, 64 X 74,3 cm
Portrait de Hesire, portail de son tombeau
Vers 2778-2723 A.C., bois, bas-relief, hauteur : 115 cm
Mur peint du tombeau de Chnemhotep, près de Bei Hassan, vers 1900 A.C.
Anubis supervisant la pesée du cœur d’un homme mort… , vers 1285 A.C. scène extraite du Livre des Morts,
rouleau en papyrus, située dans la tombe du défunt, h : 40cm
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