SÉQUENCES DE LA VIE DU POLYPHÈME D`AMÉRIQUE
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Trousse d'élevage du Polyphème d'Amérique SÉQUENCES DE LA VIE DU POLYPHÈME D'AMÉRIQUE Rédaction des textes : Caroline Tremblay, M.Sc. Crédit des photographies : Marc Parrot PAPILLON FEMELLE VUE DE DOS Les polyphèmes ont un corps large et velu. Leurs ailes de couleur brun-jaune portent chacune une ocelle (tache en forme d'oeil) dont le centre est transparent, rappelant le cyclope Polyphème de la mythologie grecque. Ces ocelles serviraient à effrayer les prédateurs. L'envergure moyenne des ailes est de 120 mm, mais elle peut varier de 90 à 140 mm. Les antennes de la femelle sont étroites, en forme de double peigne. PAPILLON MÂLE VU DE FACE Les pièces buccales de ces papillons sont très réduites et ne leur permettent pas de se nourrir. Les antennes du mâle sont larges, en forme de plumes, capables de détecter l'odeur des femelles à grande distance. ACCOUPLEMENT Au printemps ou au début de l'été, les adultes émergent et s'empressent de trouver un partenaire de reproduction. La vie des adultes est d'environ 10 jours qui sont consacrés entièrement à la reproduction. Les femelles attirent les mâles grâce à des glandes abdominales qui émettent une odeur attractive pouvant être détectée à grande distance par les mâles. Après l'accouplement, la femelle n'émet plus d'odeur attractive. Seul le mâle peut s'accoupler plus d'une fois. L'accouplement débute normalement durant la nuit et dure entre 18 et 24 heures. PONTE La ponte débute le lendemain ou le surlendemain de l'accouplement. Si la femelle ne s'est pas accouplée, elle pond quand même des oeufs non fécondés qui n'écloront pas. Les oeufs non fécondés sont pondus en masse alors que les oeufs fécondés sont éparpillés. En nature, la femelle pond plusieurs dizaines d'oeufs sur du feuillage. OEUFS Les oeufs sont aplatis, de couleur pâle avec un anneau plus foncé sur le pourtour. Comme tous les papillons, cette espèce a un développement en 4 étapes : oeuf, larve (chenille), nymphe (chrysalide) et adulte. ÉCLOSION Les oeufs éclosent environ 10 jours après la ponte. À l'éclosion, la jeune chenille mesure 4 à 5 mm. Elle en mesurera 60 à maturité. CHENILLE DE STADE 1 Les chenilles sont vert clair, presque translucides. Elles muent 4 fois et chaque période entre 2 mues est appelée stade. Elles passent par 5 stades larvaires. Le stade 1 couvre la période allant de l'éclosion à la première nue. CHENILLE DE STADE 2 Le stade 2 s'étend de la première à la deuxième mue. La longueur de la chenille varie de 10 à 20 mm durant ce stade. CHENILLE DE STADE 3, MUANT À mesure que la chenille croît, la membrane souple qui la recouvre se distend jusqu'à devenir trop petite. Elle arrête alors de manger et s'immobilise pour commencer sa mue. Au début, la cuticule se fend derrière la tête et une nouvelle tête plus grosse apparaît. Puis la chenille se débarrasse graduellement de son ancienne peau, l'exuvie. Après chaque mue, la chenille prend un temps de repos avant de recommencer à manger. CHENILLE DE STADE 4 Le stade 4 va de la troisième à la quatrième mue. La longueur de la chenille varie entre 35 et 45 mm. CHENILLE DE STADE 5 Les chenilles portent des tubercules orangés, des points rouges et de longs poils épars. Le stade 5 est le dernier stade larvaire des polyphèmes. Il va de la quatrième mue larvaire à la mue nymphale. Lors de cette mue, la chenille se transforme en chrysalide. CHENILLE DE STADE 5, FAUSSES PATTES Les chenilles sont pourvues au thorax de 3 paires de pattes articulées munies d'une griffe. Sous l'abdomen, elles portent 5 paires de fausses pattes munies de plusieurs petits crochets. CHENILLE DE STADE 5, VUE DE FACE Leurs pièces buccales sont de type broyeur, avec de fortes mâchoires capables de découper et de grignoter le feuillage. Leur tête est chitineuse, c'est-à-dire recouverte d'une substance dure et pourvue de 6 petits yeux placés de chaque côté de la tête. Le reste du corps est recouvert d'une membrane souple. C'est au stade larvaire uniquement que cette espèce se nourrit. Les larves sont sédentaires et solitaires. Comme elles ne se nourrissent pas en groupe, elles causent peu de dommage à leurs plantes-hôtes. COCONS Après une période de temps qui varie de un à deux mois et demi, selon les conditions du milieu (température, abondance de nourriture), elles cessent de s'alimenter et vident leur appareil digestif en éjectant des excréments foncés et liquides. Elles commencent alors à tisser un cocon blanc ou gris à l'aide de soie sécrétée par des glandes spéciales appelées glandes séricigènes situées près des mâchoires. En milieu naturel, le cocon est tissé dans une feuille au sol. Les chenilles effectuent leur chrysalidation dans ce cocon et y passent l'hiver. C'est la période où s'effectue la transformation des tissus larvaires en tissus adultes. Au printemps, avec le retour de la chaleur, les papillons émergent et le cycle de vie recommence. PAPILLON AUX AILES ENCORE CHIFFONNÉES Lorsque le temps est venu d'émerger, le papillon sort de sa chrysalide et de son cocon la tête la première, puis dégage ses pattes et le reste du corps. Il cherche un endroit pour étendre ses ailes humides et chiffonnées. Pour déployer ses ailes, il insuffle de l'air et de l'hémolymphe dans leurs nervures. C'est une étape cruciale durant laquelle aucun obstacle ne doit entraver l'étalement sans quoi des malformations peuvent survenir. Les ailes sont sèches lorsque le papillon commence à les faire vibrer. L'ensemble des opérations dure de 3 à 4 heures. Avant de s'envoler, il expulse par l'anus le résidu des transformations survenues précédemment. MANCHON D'ÉLEVAGE DANS LA FORÊT-1 Le Polyphème d'Amérique est répandu à travers l'Amérique du Nord. On le retrouve dans les forêts de feuillus et dans les zones habitées comme les banlieues à forte densité d'arbres. Le milieu forestier est idéal pour en faire l'élevage. MANCHON D'ÉLEVAGE DANS LA FORÊT-2 Au cours de l'élevage, des manchons en mousseline recouverts de plastique protègent les chenilles des intempéries et des prédateurs. Ils empêchent aussi la dispersion naturelle des chenilles. Un soin quotidien est nécessaire pour débarrasser les manchons des excréments. Pour subvenir au besoin en feuillage frais, ils doivent régulièrement être déplacés sur de nouvelles branches.
