É D I T O R I A L # D. Castaigne* a Société française d’oncologie gynécologique vient de se réunir à Paris à la Maison de la Chimie pour ses 13 es Assises. La Lettre du Gynécologue, et nous l’en remercions, nous permet de diffuser plus largement les principales communications de ces journées. L Cette société est donc née il y a plus de dix ans sous l’impulsion de pionniers : Georges Brun, Guy Michel, Daniel Dargent et Lucien Piana, pour promouvoir en France la subspécialité d’oncologie gynécologique. L’idée novatrice était de réunir les praticiens des centres de lutte contre le cancer et les gynécologues-obstétriciens des centres hospitalo-universitaires, des centres hospitaliers régionaux et des centres privés, mais aussi tous les acteurs de la prise en charge des cancers génitaux. En effet, il paraissait nécessaire à cette époque que tous les médecins confrontés à la prise en charge de patientes atteintes de cancers gynécologiques puissent échanger leurs idées et promouvoir cette spécialité. Actuellement, 240 médecins sont membres de la SFOG : cette société, pluridisciplinaire, associe des chirurgiens gynécologues, des radiothérapeutes, des oncologues médicaux, des anatomopathologistes, des imagiers et, maintenant, des spécialistes de la reproduction, des psychologues et des sexologues, des biologistes... La présidence honorifique est assurée en alternance par des seniors, issus des centres de lutte contre le cancer et des CHU. Le rôle le plus ingrat, et ô combien nécessaire, de secrétaire est dévolu au Pr Pascal Bonnier. Durant la dernière décennie, des progrès ont indiscutablement été réalisés : ils tendent à optimiser la survie, mais aussi la qualité de vie. Dans le cancer du col, la chirurgie conservatrice (trachélectomie élargie) a amélioré la qualité de vie en permettant à certaines jeunes femmes de réaliser leur désir de maternité : le mérite de cette innovation revient à Daniel Dargent. Dans les formes évoluées du cancer de l’ovaire, dont le pronostic reste sombre, l’association d’une chimiothérapie néoadjuvante permet de réaliser une chirurgie d’exérèse moins délétère : elle nécessite toujours la compétence d’un chirurgien formé à la chirurgie oncologique. Ces différents sujets ont été largement débattus au cours de ces journées. Cette année, le congrès s’est déroulé en deux parties. La première partie du jeudi, plus particulièrement réservée aux gynécologues, a traité de sujets d’actualité : ! Le dépistage des cancers gynécologiques en 2002. ! La possibilité de la conservation de la fertilité avec le maintien d’une vie sexuelle normale après traitement. Ces sessions réunissaient épidémiologistes, cancérologues, mais aussi psychologues et sexologues. Enfin, et c’est le sujet de ce numéro spécial, différentes communications ont été faites. Leur variété, leur originalité et leur intérêt scientifique traduisent bien la vitalité de la SFOG. Ont été présentées : ! les technologies nouvelles (apport du ganglion sentinelle dans le cancer du col, chirurgie laparoscopique avancée, évaluation des techniques d’imagerie préthérapeutique) ; ! des évaluations cliniques permettant une meilleure estimation de la prise en charge et de la surveillance des patientes après traitement ; ! les études de biologie moléculaire et, en particulier, l’apport de la génomique et de la protéomique dans le diagnostic, mais aussi dans le dépistage des cancers gynécologiques, essentiellement dans les cancers ovariens. Néanmoins, l’avenir de la chirurgie oncologique gynécologique reste préoccupant. En effet, nous sommes à l’intersection de trois spécialités : la chirurgie générale, la gynécologie obstétrique et l’oncologie générale. Notre pratique quotidienne nous impose de maîtriser des acquis dans ces trois spécialités, afin de mieux prendre en charge le traitement de nos patientes. Actuellement, la reconnaissance universitaire de notre sousspécialité est plus qu’incertaine. Au sein de la très vaste et très riche spécialité qu’est la gynécologie obstétrique, j’ose espérer que, dans les prochaines décennies, la reconnaissance en France de l’oncologie gynécologique en tant qu’entité réelle pourra être acquise, pour le plus grand bénéfice des patientes : nous sommes tous prêts à y participer. " * Chef du service d’oncologie gynécologique, Institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, 94805 Villejuif. …Nous faisons de vos Claudie Damour -Terrasson et son équipe vous remercient de votre fidélité et vous souhaitent Meilleurs voeux 2003 spécialités notre Groupe de presse et d’édition santé spécialité Les Lettres . Les Actualités . Les Correspondances . Les Courriers . Professions Santé . Les pages de la pratique médicale La Lettre du Gynécologue - n° 278 - janvier 2003 3