septembre 1939 - Juin 1940

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DES COMBATTANTS DANS LA TOURMENTE :
Paroles d’Isérois
(Septembre 1939 – Juin 1940)
AVANT-PROPOS
Cette brochure présente une histoire simplifiée de la période de la Drôle de Guerre et de la
Campagne de France. Cette plaquette non exhaustive se veut avant tout pédagogique, et
vous permettra de découvrir les 10 premiers mois du second conflit mondial à travers le
témoignage d’un jeune mécanicien de l’armée de l’air, de deux jeunes grenoblois, d’un
mobilisé isérois…
A ce propos, nos plus grands remerciements s’adressent à Messieurs BELLY, BLANC,
DIOUDONNAT, ESPERANCE, LIANDRAT, MACIAN, RUITTON pour leurs
témoignages ou leurs contributions à cette brochure.
Les photographies sont issues des ouvrages cités en bibliographie sauf pour les photographies des pages 2, 4, 7, 14, 15 qui sont de la collection personnelle des témoins.
Lucien Chevalier, membre du C.A.F., mobilisé le 3 septembre 1939 au 71e Bataillon Alpin de Forteresse, adresse avec ces deux
photographies, ses vœux à la famille Blanc pour la nouvelle année 1940, souhaitant « paix et victoire »….
(© fond Monsieur BLANC)
CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS SURVENUS ENTRE
SEPTEMBRE 1939 ET JUIN 1940
1939
23 août
Signature du pacte germano-soviétique
er
1 septembre Entrée des troupes allemandes en Pologne. Mobilisation générale en France
3 septembre Déclaration de guerre de la France, de l’Angleterre de l’Australie et de
la Nouvelle-Zélande à l’Allemagne.
7 septembre Offensive française dans la Sarre
17 septembre Invasion de la Pologne Orientale par les Soviétiques.
26 septembre Le Parti Communiste Français est dissout.
27 septembre Capitulation de la Pologne.
6 octobre
Partage de la Pologne.
28 octobre
Fin des opérations en Sarre
30 novembre Attaque de la Finlande par l’Armée Rouge
1940
9 avril
14 avril
Invasion du Danemark et de la Norvège par la Wehrmacht
Intervention d’un corps expéditionnaire allié en Norvège pour couper la
route du fer de l’Allemagne.
10 mai
Début de l’offensive allemande à l’Ouest - déclenchement du plan
Jaune. Attaque de la France. Winston Churchill devient Premier Ministre.
Il succède à Neville Chamberlain.
11-15 mai
Bataille de Gembloux dans le cadre de la manœuvre Dyle.
13-14 mai
La Wehrmacht perce le front français à Sedan.
15 mai
Capitulation des Pays-Bas.
17 mai
Offensive de la 4ème Division Cuirassée de Réserve du Colonel de
Gaulle à Montcornet.
18 mai
Le Maréchal Pétain devient vice-président du Conseil
19 mai
Le Général Weygand est nommé à la tête de l’armée française
20 mai
Les chars allemands arrivent à la Manche, coupant les Alliés au Nord
du reste de la France.
27 mai-4 juin Bataille de Dunkerque Embarquement des 35000 soldats anglais et français
(Opération Dynamo)
28 mai
Tentative de la 4ème DCR du Général de Gaulle de dégager Abbeville.
28 mai
Prise de Narvik par les troupes françaises, qui doivent l’abandonner aux
allemands devant la gravité des événements en France Capitulation de
la Belgique.
31 mai
5 juin
5 juin
7 juin
8 juin
9 juin
10 juin
11 juin
12 juin
13 juin
14 juin
16 juin
17 juin
18 juin
19 juin
20 juin
Reddition des troupes françaises encerclées à Lille.
Charles de Gaulle, général de brigade à titre temporaire, est nommé soussecrétaire d’Etat à la Défense
Les Allemands attaquent en France, c’est le début de la bataille de la Somme.
La 7ème division blindée allemande (Général Rommel) arrive à Forges-les-Eaux,
à 60 km au sud de la Somme.
Les forces françaises abandonnent la Somme.
Les Allemands étendent vers l’Est leurs attaques, c’est le début de la bataille de
l’Aisne ; la 14ème DI du Général de Lattre de Tassigny freine l’avance des
Allemands à Rethel.
Le général Gudérian débouche
de Château-Porcin ; le
groupement du Général
Buisson ralentit l’ennemi
sur la Retourne.
L’Italie déclare la guerre à la
France et la GrandeBretagne.
Un mouvement en tenaille
allemand menace Paris que
le commandant en chef
déclare ville ouverte, le
Pièces d’artillerie française à l’aube de
gouvernement s’installe à Tours.
la Seconde Guerre Mondiale
(© fond Monsieur MACIAN)
La bataille de France est perdue.
Les troupes françaises abandonnent Paris.
Les Allemands entrent dans Paris, le gouvernement français se replie à Bordeaux.
Paul Reynaud, Président du Conseil démissionne, le Maréchal Philippe Pétain
le remplace.
Discours radiophonique du Maréchal Pétain demandant aux soldats français de
cesser le combat.
Depuis Londres, le général de Gaulle appelle les Français à venir le rejoindre
pour continuer la lutte contre les Nazis et leurs alliés.
Défense héroïque des Cadets de Saumur.
Les Italiens prennent l’offensive sur le front des Alpes.
21 juin Une délégation française rencontre Hitler
à Rethondes.
22 juin Les Allemands s’emparent de Toul ;
dans l’Est les IIIème, Vème et VIIIème
armées françaises capitulent.
22 juin Le Général Weygand signe la convention
d’Armistice avec l’Allemagne
24 juin A Rome signature d’un Armistice avec
l’Italie.
25 juin Entrée en vigueur de l’Armistice entre la
France, l’Allemagne et l’Italie.
28 juin Churchill reconnaît le Général de Gaulle
comme le chef de la France Libre.
L’ESCALADE VERS LA GUERRE…
Le 30 janvier 1933, un homme, Adolf HITLER, arrive légalement au pouvoir en
ALLEMAGNE frappée de plein fouet par la crise de 1929.
HITLER stigmatise le peuple allemand contre la déchéance des démocraties et leurs
impuissances face à la crise. HITLER ne cesse pas d’accroître son pouvoir.
Le 2 août 1934 un évènement majeur survient en ALLEMAGNE le Maréchal HINDENBURG
décède, il était le Président de la République de WEIMAR. Le soir même Adolf HITLER
ajoute à ses fonctions celle de Chef de l’Etat, il est désormais le maître absolu du IIIème Reich
dont il s’était déjà proclamé le conducteur, le guide : Le Führer.
Dès lors les velléités d’HITLER se font de plus en plus grandes, le 15 septembre 1935 c’est la
promulgation des lois de Nuremberg. L’ITALIE dirigée par Benito MUSSOLINI pénètre en
ETHIOPIE.
En 1936 la tension monte d’un cran, le 7 mars HITLER remilitarise la RHÉNANIE et en
octobre c’est la constitution de l’axe ROME-BERLIN.
La situation en EUROPE se dégrade rapidement, 1938 est l’année décisive. Le 14 mars c’est
l’ANSCHLUSS l’AUTRICHE est annexée à l’Allemagne.
HITLER poursuit sa politique expansionniste il se tourne désormais vers la
TCHECOSLOVAQUIE et la région des SUDETES peuplée d’Allemands. La conférence de la
Paix qui s’ouvre à MUNICH le 29 septembre laisse croire au 1er Ministre Britannique Neville
CHAMBERLAIN et au Président du Conseil Français Edouard DALADIER qu’en accordant
l’annexion des SUDETES à l’ALLEMAGNE ils ont ainsi pu éviter une nouvelle guerre !!
La conférence est un échec, le 15 mars 1939 la WEHRMACHT pénètre en
TCHECOSLOVAQUIE, le 22 mai HITLER renforce ses liens avec MUSSOLINI et signe le
Pacte d’Acier.
Enfin le 23 août c’est l’ultime affront, HITLER et STALINE signent le pacte secret de nonagression germano-soviétique et le partage de la POLOGNE. A partir de là, la guerre est
inévitable !!
Le 1er septembre les chars allemands envahissent la POLOGNE, HITLER lance depuis le
REICHSTAG « Il y a un mot que j’ai toujours ignoré c’est
celui de capitulation… Je ne quitterai la tenue militaire
qu’après la victoire. »
Liées au peuple polonais par un pacte d'assistance en cas
d'agression, l’ANGLETERRE et la FRANCE déclarent la
guerre à l’ALLEMAGNE hitlérienne deux jours plus tard. En
même temps que la mobilisation générale la FRANCE évacue
520 000 civils des zones frontalières comprises entre la ligne
Maginot et l’Allemagne.
Tandis que la POLOGNE s’effondre en quelques semaines, à
l’Ouest rien ne se passe…
Couverture de la célèbre revue militaire
Die Wehrmarcht datée de septembre 1939 (D.R.)
Au même moment à GRENOBLE :
« Les Grenoblois apprennent la mobilisation générale du Pays le 3 septembre 1939 en
même temps que la déclaration de guerre conjointe avec la GRANDE BRETAGNE contre
l’ALLEMAGNE et mesurent les conséquences que cela pouvait avoir sur leur ville. En effet
GRENOBLE et sa population savaient que l’ITALIE, sa voisine, était une alliée de
l’ALLEMAGNE, pouvant intervenir à tous moments sur notre ligne de défense de notre
frontière des ALPES, en ignorant en septembre 1939, les intentions militaires de notre
ex-allié de 1914-1918. »
Il faut dire que GRENOBLE était dans une situation particulière car une importante
communauté italienne s’était installée à
GRENOBLE « les Grenoblois étaient
méfiants, sachant que la colonie italienne de
GRENOBLE était importante et ils
craignaient une réaction en cas d’un
éventuel conflit frontalier franco-italien. »
Dès septembre 1938 « La Préfecture et la
ville de GRENOBLE avaient, par mesure de
sécurité publique, fait construire des abris
anti-aériens dans les espaces libres, tels que
les parcs et les jardins et avaient procédé à
un recensement des sous-sols d’immeubles
susceptibles, en cas d’alertes aériennes de
recevoir la population……… »
« La ville quant à elle est divisée en îlots
sous la responsabilité des Agents et Volontaires de la Défense Passive. »
Coupure de presse (droits réservés)
Un climat de suspicion commence à naître, « il était rappelé a la population grenobloise
d’être discrète dans ses
propos afin que ceux-ci ne
soient pas exploités par la
5ème colonne. Dans cet esprit, des affiches étaient
placardées dans la ville
rappelant que :
Les murs ont des oreilles
Silence, l’ennemi guette vos
confidences. »
Coupure de presse (DR)
Affiche de la mobilisation générale du 2 septembre 1939 avec en mention manuscrite :
Samedi deux septembre à zéro heure (Droits réservés)
Tableau des forces en présence à la déclaration de la guerre
Forces Allemandes
Forces Alliées
Hommes mobilisés
3 500 000
Hommes aux armées
2 600 000
5 000 000 Français
1 500 000 Britanniques
2 800 000 Français
Nombre de divisions
103
110
Pièces d’artillerie
15 006
16 850
Chars
2 977
2 946
Bombardiers
1 620
Chasseurs
900
346 Français
497 Anglais
560 Français
605 Anglais
Extrait d’une lettre d’un père à son fils Pierre DALBAN mobilisé sur le front des Alpes à BRIANCON le 03
septembre 1939 (© fond Monsieur MACIAN)
Le 7 septembre 1939, la FRANCE lance une offensive dans la SARRE, sous les ordres du
Général Louis FAURY, commandant en chef de l’opération.
Le Général GAMELIN qui est à la tête des IIIème, IVème et Vème armées et entre en
ALLEMAGNE, c’est une drôle d’offensive, faite de reconnaissances et de coups de main,
les troupes françaises s’avancent dans les saillants allemands de WENDT et de CADENBRONN. Des unités légères traversent la frontière et attaquent la ligne SIEGFRIED, laissée
pratiquement sans défense ; deux jours plus tard par d’importantes forces d’infanterie
lourdes et mécanisées, passent à leur tour la frontière.
Mais la prudence excessive du Général GAMELIN,
interprétant mal l’absence de réaction des Allemands, fait que cette offensive, aux débuts si
prometteurs, marque bientôt le pas et n’avance plus qu’à l’allure d’escargot.
Général Maurice GAMELIN au Grand Quartier Général
le 14 août 1939 (DR)
Le 21 septembre 1939, alors que la campagne
allemande de Pologne est pratiquement terminée,
Gamelin stoppe son offensive.
Il ramène ses troupes à l’arrière, sur leurs positions
initiales sur la Ligne Maginot.
Le 30 septembre 1939, les derniers soldats français repassent la frontière allemande.
Du fait des hésitations et de l’incompétence de l’État-major français, c’est la fin d’une opportunité extraordinaire d’envahir l’ALLEMAGNE et une formidable occasion gâchée de
mettre un terme à la Seconde Guerre mondiale, qui n’a guère d’existence.
La situation se stabilise et l’attente commence.
L’entrée en guerre de la FRANCE se fait dans la résignation, car le souvenir de la tuerie de
1914-1918 est encore bien présent dans les esprits
Durant huit mois, le pays est juridiquement en état de guerre, mais l’absence d’opérations
militaires aboutit à une situation étrange, caractérisée par l’immobilisme,
la « Drôle de Guerre »
La FRANCE et l’ANGLETERRE adoptent une stratégie défensive. D’abord prévue pour le
12 novembre l’offensive allemande contre la France sera plusieurs fois reportée par suite de
périodes pluvieuses répétées. Les ajournements se succèdent : 12, 16, puis 20, 27 et 29
novembre, 4, 6, 12 décembre.
Les soldats se terrent dans leurs cantonnements, leur ardeur combattive s’amenuise, mais ils
demeurent prêts à faire leur devoir tout en espérant qu’une trêve permettra de rechercher un
accord et d’éviter la guerre. D’ailleurs l’hiver qui arrive ne permet plus d’envisager sérieusement un déclenchement rapide de l’offensive allemande. Rien ne se passe !
Photo de groupe du jeune Pierre DALBAN à Briançon durant l’hiver 1939 1940 (© fond Monsieur MACIAN)
Pendant ces longs mois d’attente léthargique l’armée française entretient son moral en chantant « Nous irons pendre notre linge sur la ligne Siegfried », ligne de fortifications
allemandes, réputées pratiquement infranchissables.
Elle-même est retranchée dans les profondeurs des forts de sa ligne Maginot qui s’étend de
la frontière suisse à Montmédy, tout est subordonné à ligne de défense à laquelle l’opinion
française voue une confiance totale.
Avril 1940 « l’Ennemi se déguise en l’Ennui… » Paul VERLAINE
A présent, arrêtons-nous un instant sur l’évocation du jeune LIANDRAT mobilisé en
AFRIQUE DU NORD :
A la déclaration de guerre, j’appartenais au huitième Régiment de Tirailleurs tunisiens
qui participait aux travaux de défense du Sud Tunisien qu’on désignait sous le nom de
Ligne Mareth, avec d’autres unités qui allaient former la 84e Division active, avec
le 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens, le 4e Régiment de Zouaves et une unité d’artillerie
placée sous le commandement du général ARDANT DU PICQ.
En novembre, la division est regroupée dans les environs de GAFSA et en mars 1940
prés de BÉJA dans le Nord de la TUNISIE. Nous suivions l’évolution de la guerre et nous
nous attendions chaque jour à notre embarquement pour la FRANCE, mais il
n’interviendra que fin mai pour toutes les unités d’Afrique du Nord.
Début juin, nous sommes à Marseille et après une journée de train nous arrivons à
Brie Comte Robert en Seine-et-Marne et une partie de la Division se dirige sur l’Oise dans
la région de l’Isle et trouve les Allemands de l’autre côté. Ce fut le premier contact et le début de la résistance des troupes africaines. Le 6 juin le général ARDANT DU PICQ est tué
à Pontoise au cours d’un bombardement. Il sera remplacé par le général GOUBARIX.
À partir de là, début de la retraite avec de vraies batailles journalières et meurtrières,
les allemands excédés de trouver encore autant de résistance, commirent déjà de
nombreuses exactions.
Nous avons traversé Versailles, Rambouillet, Belleville le Comte, Houville et la région
de Chartre où se déroulèrent les derniers combats.
Pour ma part, j’allais participer à ce final avec le 3e Bataillon du 8e Régiment
de Tirailleurs tunisiens le dimanche 16 juin au soir, après de nombreuses pertes en hommes,
le capitaine Davout, descendant d’un maréchal de Napoléon, leva le drapeau blanc et la
reddition. Nous étions prisonniers et j’allais passer cinq longues années en Allemagne,
mais ceci est une autre histoire.
Je voudrais signaler le comportement des soldats allemands qui nous firent prisonnier.
Ils nous enlevèrent tout ce que nous possédions sur nous : montres, colliers, bracelets,
portefeuilles avec l’argent et tous les papiers, et tous ceci avec beaucoup de mépris.
Par contre l’attitude de l’officier allemand qui n’avait pu tempérer ces hommes fut toute
autre avec notre Capitaine. Il s’approcha de lui, lui demanda son arme et après avoir enlevé le chargeur, il lui rendit son revolver.
J’ai connu, il y a quelques années seulement, les pertes subies par la 84e division. Sur les
17 000 hommes au départ, 16 000 furent tués ou faits prisonniers, les 1000 rescapées
rejoignirent la Tunisie en septembre 1940.
Je pense avoir résumé assez fidèlement les douloureux événements que je vécus
pendant cette période.
Défilé d’un régiment de tirailleurs en 1940 (DR)
LE PLAN FRANÇAIS :
L’Etat-Major français privilégie l’hypothèse d’une attaque allemande majeure par la
BELGIQUE, qui serait la répétition de celle de 1914. Elle a donc massé ses meilleures
troupes le long de la frontière belge faiblement fortifiée.
L’attaque allemande peut éventuellement réduire la HOLLANDE, faisant fi de la neutralité
de ce pays. L’Etat-Major n’envisage absolument pas une attaque frontale de la Ligne
Maginot réputée invulnérable.
Pour le cas où l’attaque allemande frapperait la BELGIQUE et la HOLLANDE il est prévu
que les armées franco-britanniques pénètrent en BELGIQUE pour soutenir les armées belge
et néerlandaise. Les troupes franco-britanniques réparties sur la frontière de DUNKERQUE
à GIVET iraient alors prendre position sur une ligne BREDA – DYLE – MEUSE,
les mouvements et les parcours à effectuer ayant été minutieusement préparés.
Mais le plan allemand va être tout autre et surprendre les armées alliées
LE PLAN ALLEMAND :
Tirant la leçon de la Première Guerre Mondiale, les Généraux allemands veulent impérativement éviter une guerre longue. Leur stratégie consiste à vaincre l’ennemi en une série de
campagnes de courte durée.
Ils s’appuient sur une nouvelle tactique
militaire baptisée "Blitzkrieg" (guerre
éclair).
Cette tactique consiste en une concentration
d'armements offensifs (chars, avions et
artillerie) sur un front réduit. Ces forces
pratiquent une brèche dans les défenses
adverses, permettant ainsi aux divisions
blindées de pénétrer rapidement et de
manœuvrer librement derrière les lignes
ennemies. La puissance aérienne allemande
empêche l'ennemi de se réapprovisionner
ou de redéployer ses forces efficacement, et
donc d'envoyer des renforts pour colmater
les brèches pratiquées dans le front.
Les forces allemandes peuvent au contraire
encercler les troupes ennemies et les contraindre à se rendre.
La carte ci-dessus montre en 1, le plan allemand SCHLIEFFEN, de 1914 auquel croient les
Alliés qui mettent en place le plan 2, manœuvre de DYLE-BREDA exécuté en mai 1940,
alors que les Allemands applique le plan 3 MANSTEIN, encore appelé
« Coup de Faucille », appliqué dès le 10 mai 1940.
Ce plan allemand est l’œuvre du Général Von MANSTEIN qui, entre novembre 1939 et
janvier 1940, réussit à convaincre HITLER du bien fondé de son plan audacieux.
Considérant que le point faible du dispositif français se trouvait à la charnière des
fortifications lourdes de la ligne Maginot et de la partie mobile des armées alliées, dans la
région de Sedan, il fallait lancer le gros de l’attaque dans cette direction. C’était aller à
l’encontre de l’idée que le massif boisé ardennais constituait un obstacle impressionnant
pour une armée de chars blindés lancés sur des routes étroites et en lacets avec de rares
ponts et un relief tourmenté. Si le corps mécanisé allemand franchissait le massif sans trop
de difficulté, il créerait un effet de surprise considérable et prendrait au dépourvu les
défenseurs de ce secteur incomplètement fortifié.
La mission de ce corps blindé de rupture consisterait « à forcer le plus rapidement possible
le passage de la MEUSE entre DINANT et SEDAN, puis à pousser avec le maximum de
moyens et de vitesse en direction de l’embouchure de la SOMME, afin de prendre à revers
la zone fortifiée du nord de la FRANCE » Général Von MANSTEIN. Les meilleures
divisions françaises et la totalité du corps britannique seraient encerclés
Général Von MANSTEIN (DR)
Général Jean De LATTRE de TASSIGNY (DR)
Carte de l’offensive allemande du 10 mai 1940 (DR)
Une offensive allemande de fixation et de diversion, lancée plus au Nord, dans la trouée
WAVRE-GEMBLOUX, viendrait accréditer l’idée d’une réédition de l’offensive de 1914,
entraînant une pénétration des armées franco-britanniques dans le piège tendu par HITLER
et ses stratèges.
Malheureusement pour les armées Alliées ce piège fonctionne pleinement.
En mai, les choses s’accélèrent les forces allemandes passent à l’offensive. Le 10 mai à
05h32 la frontière belge est franchie à 50 km au sud de Liège, simultanément à l’invasion
de la HOLLANDE et du LUXEMBOURG. De violents bombardements aériens, visant les
aérodromes civils et militaires de l’arrière-pays, les dépôts militaires et les carrefours
stratégiques, paralysent la circulation des troupes, déjà submergées par des flots de
réfugiés fuyant l’avance allemande. En quelques jours la BELGIQUE est anéantie.
.
La Wehrmartch est aux portes de la France.
Le principal effort allemand est constitué par la brutale
poussée des 7 divisions blindées (plus de 2200 chars) à
travers la forêt des Ardennes. Le Groupe d’Armées A du
Général VON RUNDSTEDT progresse vers la mer en
même temps que le 19ème Corps Blindé du Général
GUDERIAN perce le front, le 13 mai des éléments du
régiment Grossdeutschland traverse en canot pneumatique
la MEUSE à SEDAN.
Général Guderian (DR)
Malgré une contre-offensive française et des affrontements
locaux parfois très violents, la percée prend de l’ampleur.
Le 15 mai au soir l’avant garde de GUDERIAN est à 60
km à l’Ouest de SEDAN.
A WADELINCOURT, les Panzer de la 10ème division
blindée viennent de franchir la MEUSE et se dirigent
vers le bois de la MARFEE, au fond on aperçoit
SEDAN (© ECPAD)
Sur terre comme dans les airs, les combats font rage. A quelques centaines de kilomètres
du front l’effort pour arrêter l’envahisseur se joue également.
Ainsi à ETAMPES un sergent participe a un événement qui illustre bien la brutalité et la
rapidité de l’offensive allemande
Sergent DIOUDONNAT devant un des Potez 631 (©fond Colonel DIOUDONNAT)
« Est arrivé le 16 mai 1940 ! Dans la nuit du 15 au 16 : alerte générale ! Toute l’escadrille
a été ramenée sur le terrain, tous les gens logés à l’extérieur ramenés sur le terrain, tout le
monde… Et on a passé la nuit à préparer les chargeurs parce que les avions volaient seulement avec quelques munitions, ils n’étaient pas pleins. Là on a fait les pleins complets avec
les canons, certains avions étaient équipés de mitrailleuses 7,5mm et quelques uns avaient
aussi des lances-bombes. On a donc armé au maximum l’emport possible de tous les avions
et on a préparé 9 avions. On a passé la nuit entière à préparer les avions !
A l’aube du 16 mai, les 9 avions ont décollé en direction de Sedan où les Allemands avaient
perçaient les lignes avec des colonnes de blindés.
Et nous, nous avons attendu… le retour… 2h30 après environ, un premier avion se pose,
puis un deuxième, puis un troisième… Là ça a été la panique parce qu’il y avait un
mitrailleur mort sur l’un des trois alors il fallait l’extraire, il y avait du sang partout, inutile
de vous dire… Ces avions étaient revenus criblés de balles et d’éclats d’obus. On se
demande encore comment ils ont pu revenir… Trois avions sont revenus, et on a encore
attendu puis plus rien n’est arrivé…
On a dit c’est pas possible !
Potez 631 en vol
(©fond Colonel DIOUDONNAT)
On a su après que les trois premiers avions ont été abattus dont le commandant d’escadrille
en tête et trois avions se sont posés ou crashés en campagne dans les environs. Et l’un d’eux
était dans le terrain de LAON dans l’Aisne. Tout de suite les ordres sont arrivés, il a fallu en
montant une expédition avec un camion aller chercher les armes et un maximum de pièces
de rechange pour remettre en état nos avions. L’officier mécanicien un lieutenant et neuf
sous-officiers (mécanicien, radio, hydraulique, équipement… toutes les spécialités étaient
représentées) sont partis pour
récupérer un maximum de choses sur l’avion qui s’était crashé. En arrivant sur ce terrain
ils se sont retrouvés nez à nez avec un tank allemand qui a ouvert le feu à bout portant ! Le
camion a explosé, je n’ai jamais su combien il y avait eu de morts, il y a eu un blessé qu’on
a revu à l’escadrille, donc il y a eu une partie de mort et le reste prisonnier. Ce qui fait
qu’en quelques heures, notre escadrille était réduite à trois avions criblés de balles qu’on
ne pouvait pas remettre en l’air dans cet état, il fallait les réparer, et dans les trois avions
qui nous restaient, il y en avait un qui était en maintenance programmée (révision systématique toutes les 25 ou 40h) et un qui était en attente de pièces. Ce qui fait que l’on avait un
avion de disponible sur douze, en 24h, c’est frappant !!
On a essayé de réparer au maximum nos avions, on a perçu des avions et des équipages en
remplacement qui sont arrivés au compte gouttes parce que les Allemands envahissaient…
c’était un peu même beaucoup la panique ! L’escadrille s’est reconstituée partiellement,
cinq ou six avions au total qui au fur et à mesure de l’avancée allemande avaient des ordres
pour se poser dans des terrains de repli dans le centre de la France. Et nous, nous avons
commencé notre calvaire, en nous intégrant dans les flots de réfugiés du Nord […]
Première directive : direction Bordeaux puis on n’était pas arrivé ; direction la Méditerranée, et on est arrivé à Nîmes. […] C’est là que l’on a dû démonter nos armements et subir
la visite d’une commission allemande qui venait vérifier les armements des avions ; et
ensuite les quatre escadrilles ont été dissoutes. Nous sommes fin juin 1940 ».
Potez 631 après le crash du 16 mai 1940 (©fond Colonel DIOUDONNAT)
La journée du 16 mai est décisive, au matin le Général GUDERIAN est à nouveau sur les
routes. La percée est faite. Toute résistance organisée a cessé. Plus rien ne l’arrête. Ses trois
Panzer Division avancent de concert à grande vitesse, vers l’ouest.
Le 17 elles arrivent à MONTCORNET (Aisne) où
elles sont un moment tenues en échec par une unité
de chars commandée par le Colonel de GAULLE, le
18 à SAINT-QUENTIN, le 19 à Péronne, le 20 à
Amiens, ABBEVILLE et sur les plages de
NOYELLES-SUR-MER, dans la baie de Somme
Une semaine seulement après avoir traversé la
MEUSE à SEDAN !!
Le Colonel Charles De GAULLE 1939 (DR)
Exode de français face à l’avancée allemande (droit réservé)
Des milliers d’hommes ont été jetés dans la bataille à l’image du jeune BELLY mobilisé le
9 juin 1940 au 5ème régiment de génie du chemin de fer. Ce dernier comme tant d’autres
connut le rapide effondrement de l’armée française : « En plus des attaques aériennes
allemandes incessantes sur le train, les Allemands l’ont encerclé ; toutes les voies étaient
bloquées. Un temps, on a pris les avant-postes avec mitrailleuses pour des Polonais.
Et puis on s’est rapidement aperçu qu’on nous tirait dessus, on était à peu près à deux ou
trois cents mètres de la route. J’ai essayé de me sauver mais toutes les voies étaient prises.
Ils nous ont encerclés. C’était fini ! Ça y est, je suis pris !! »
La France est vaincue, en l’espace de 3 semaines les armées françaises sont défaites, cette
dernière sans comparaison, implique un exode massif de 8 millions de personnes
terrorisées, et 1,5 millions d’hommes prisonniers, otages des vainqueurs.
Réaction du soldat BELLY, devenu captif en l’espace de 6 jours :
« D’abord, réflexe de « survie » pendant la durée de l’affrontement pour la capture du
convoi.
Ensuite, rapidement : incompréhension, effarement, l’abattement de se trouver entraîné
dans l’inconnu.
Incapable de réfléchir, impossibilité d’agir spontanément et sereinement
Révolte aussi d’avoir été précipité, presque sciemment dans l’aventure.
Des bleus sans armes, en wagon cadenassé la nuit, pour éviter probablement la fuite ou
la désertion
J’insiste avec force, sur le fait qu’à partir de la capture, il n’y a plus de libre arbitre, c’est
l’anonymat avec seulement un numéro, perdu dans le troupeau des captifs, exposés aux
ordres des gardiens.
C’est donc une autre survie, physique et morale, qu’il faut essayer de trouver dans une
épreuve dont on ne connaît ni la durée, une intensité des contraintes : un cheminement dans
le vide… »
Colonne de prisonniers français en juin 1940 (droit réservés)
Le 17 Juin le Maréchal PETAIN annonce qu’il faut cesser le combat :
« Français ! A l'appel de Monsieur le Président de la
République, j'assume à partir d'aujourd'hui la direction du
gouvernement de la France.
Sûr de l'affection de notre admirable armée qui lutte, avec un
héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un
ennemi supérieur en nombre et en armes.
Sûr que par sa magnifique résistance, elle a rempli nos devoirs
vis-à-vis de nos alliés. Sûr de l'appui des Anciens Combattants
que j'ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple
tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour
atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés
qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes.
Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude.
C’est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec
moi, entre soldats, après la lutte et dans l'Honneur, les moyens de mettre un terme aux
hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures
épreuves et fassent taire leur angoisse pour n'obéir qu’à leur foi dans le destin de la Patrie. »
Emotion des parisiens devant le défilé allemand à Paris juin 1940 (DR)
Entre temps, le Général de Brigade temporaire Charles de GAULLE Sous-secrétaire d’Etat
à la Défense Nationale dans le gouvernement Paul RAYNAUD jusqu’au 16 juin décide de
partir pour LONDRES. Le 18 juin il est autorisé par le gouvernement britannique à lancer
un premier appel sur la BBC, l’espoir semble venir d’ANGLETERRE :
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête
des armées françaises, ont formé
un
gouvernement.
Ce gouvernement alléguant la
défaite de nos armées, s’est mis
en rapport avec l’ennemi pour
cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous
sommes, submergés par la force
mécanique, terrestre et aérienne,
de l’ennemi. Infiniment plus que
leur nombre, ce sont les chars,
les avions, la tactique des
Allemands qui nous font reculer.
Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point
de les amener là où ils en sont aujourd’hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance
doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle
en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes
moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n’est pas
seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle.
Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut,
comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis. Cette guerre
n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par
la bataille de France.
Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les
souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour
écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons
vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français
qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes
ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries
d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se
mettre en rapport avec moi. Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit
pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres ».
La campagne de FRANCE se termine par une victoire complète du IIIème Reich. Le 22 juin
le général HUNTZIGER président de la délégation française, accompagné de l’ambassadeur
Léon NOËL, du vice-amiral LE LUC et du général BERGERET signe la convention
d’Armistice.
Situation de la France à la signature de l’Armistice (droit réservé)
La moitié de la FRANCE est occupée, 8 millions de personnes terrorisées sont jetées sur les
routes, Elles comptent 1,5 million de prisonniers, la FRANCE semble donc anéantie. Mais
l’espoir viendra d’ANGLETERRE…….
Des passants lisent l'appel "À tous les Français", dans les rues de Londres (SHD)
Londres, le 14 juillet 1940, le général de Gaulle passe en revue les premiers engagés volontaires de la France libre. (SHD)
BIOGRAPHIES DES TEMOINS
● André ESPERANCE
Né le 28 décembre 1919 et abandonné huit jours après à l’Assistance Publique du
département de Seine et Oise. Afin de ne plus « subir plus longtemps le carcan morale de
l’Assistance Publique », le 10 juillet 1936, le jeune André ESPERANCE alors âgé de 16 ans
½ envisage de s’engager comme volontaire dans l’armée. Mais dans un premier temps, il est
reconnu inapte par le commandant du bureau de recrutement de Versailles suite à une visite
médicale. André ESPERANCE doit « attendre le 10 juin 1940 pour être enfin mobilisé ».
Travaillant dans une usine de jouet, il n’était donc pas acteur pendant cette « drôle de
guerre » mais ce qui ne l’empêché pas d’être un « spectateur attentif de la période ».
● Roger BELLY
Né le 20 mars 1920 à Lyon, Roger BELLY commence à travailler dès l’âge de 16 ans ½ aux
chemins de fer. Le 9 juin 1940, il se trouve inclus dans les contingents d’appelés (classe 40)
pour effectuer son service militaire au 5e Génie du chemin de fer au camp de Satory à
Versailles. Pendant trois jours, il prend possession de son uniforme et son armement/
équipement, effectue quelques exercices et surtout subit des alertes aériennes pour finalement être évacué collectivement par voie ferrée. Il arrive à Etréchy (Essone) trois jours plus
tard, le 15 juin, jour et lieu où tout le contingent des appelés et l’encadrement est fait prisonnier par les troupes motorisées légères allemandes. A cette date mémorable du 15 juin 1940,
Roger BELLY est précipité dans « le chaos de la captivité » après un passage éclair en
caserne.
Roger BELLY en moins d’une semaine passe d’une vie de civil actif, à une vie de jeune
engagé pour finalement devenir prisonnier de guerre pour cinq ans.
● Colonel (E.R.) Henri DIOUDONNAT
Né en 1918 à Vizille en Isère, Henri DIOUDONNAT s’engage à l’âge
de 20 ans dans l’armée de l’air dans une escadre de chasse de nuit
basée avant la guerre à Etampes chargée de la défense de la capitale.
« Par hantise d’être mobilisé dans l’armée de terre », Henri
DIOUDONNAT prépare donc un brevet de spécialité mécanicienarmement afin d’anticiper sa mobilisation et de s’engager par choix
dans l’armée de l’air. Le tout jeune sergent est affecté à la base de défense aérienne d’Etampes qui sera à la déclaration de guerre éclatée en
quatre sous-bases tout autour de la capitale. Après la drôle de guerre et
les combats de 40, Henri DIOUDONNAT sera volontaire à l’automne
1941, pour partir aux colonies, à Madagascar puis au Sénégal dans le Groupe de bombardement 2-63 avec le Potez 63-11 : Avion d’observation dans l’armée coloniale. En septembre
1942, Henri DIOUDONNAT passe un oral à Salon de Provence mais à ce moment là, se
déroule le débarquement en Afrique du Nord. Il ne peut donc rejoindre son unité :
La destinée. Puis finalement intègre la gendarmerie en 1944. Deux ans plus tard, Henri
DIOUDONNAT se réengage dans l’armée de l’air et termine sa carrière au grade de
Colonel.
Photographies d’un soldat Pierre DALBAN mobilisé en 1939 à BRIANCON sur le
front des Alpes
Pierre DALBAN est à gauche il tient la scie (© fond Monsieur MACIAN)
Pierre DALBAN est appuyé sur le poteau en chemise blanche (© fond Monsieur MACIAN)
Photographie d’une section (© fond Monsieur MACIAN)
Photographie de groupe datant du 20 mars 1940 , le jeune Pierre DALBAN tient un chien dans ses bras (© fond
Monsieur MACIAN)
BIBLIOGRAPHIE ET CREDITS PHOTO
● AMOUROUX Henri, La grande histoire des français sous l’occupation, Editions Robert
Laffont, 1997, Volume 1.
● AZEMA Jean-Pierre, BEDARIDA François. La France des années noires,
Paris Seuil, 1993.
● BROCHE François, CAITUCOLI Georges et MURRACIOLE Jean-François (dir.).
La France au combat : De l'Appel du 18 Juin à la victoire, Editions Perrin, 2007.
● CARTIER Raymond. La Seconde Guerre Mondiale, Edition Larousse, 1966, tome 2.
● CHOMEL Vital (dir.). Histoire de Grenoble. Privat, Toulouse, 1976, 470 p. Chap. 13,
Soumission et résistance 1940-1944, p.385-415.
● COCHET François. Les soldats de la drôle de guerre (Septembre 1939-Mai 1940),
Collection la vie quotidienne, Hachette Editions, 2004.
● CREMIEUX-BRILHIAC Jean-Louis. Ici Londres : les Voix de la liberté,
La Documentation française, 1975-1977.
● DE GAULLE Charles. Mémoires de guerre : L’appel, Gallimard, 2000.
● DMPA. 1940 : combats et résistances, Ministère de la Défense, 1999.
● DMPA. Les combats de l’armée française (septembre 1939-juin1940)
● MASSON Philippe. Histoire de l'armée française de 1914 à nos jours, Collection
Tempus 13, Editions Perrin, 2002.
● MONTAGNON Pierre. La France dans la guerre 39-45, Editeur : Pygmalion, 2009.
● MONTAGNON Pierre (dir.). Dictionnaire de la seconde guerre mondiale, Collection Broché, Edition Pygmalion, 2008.
● REGEAU Christian. La Drôle de guerre : Images de la France et des Français, (septembre
1939-mai 1940), Editions Hermé, 1991.
● QUETEL Claude. Larousse de la Seconde Guerre mondiale, L'œil des archives, Editions
Larousse, 2007.
Les photographies de la première de couverture représentent en haut des prisonniers allemands en septembre 1939 et
en bas des prisonniers français en juin 1940.
Les photographies de la quatrième de couverture représentent en haut une ligne de défense de l'armée française et en
bas la ligne Maginot avec une défense anti-chars, champ de rails dressés.
Brochure réalisée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre
Service Départemental de l’Isère
26, rue Colonel Dumont, 38000 GRENOBLE
Tel : 04-76-46-10-33 - FAX : 04-76-46-78-41Courriel : [email protected]
Directeur : Renaud PRAS
avec la participation de Florent MÉZIN doctorant en histoire contemporaine à Grenoble-Universités, LARHRA
Impression: Atelier d’Impression de l’Oisans - Bourg d’Oisans 04-76-80-01-22
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