Cette page de conseils aux parents est téléchargeable sur medecine-et-enfance.net. Vous pouvez l’imprimer pour la remettre aux parents. Terreurs nocturnes, cauchemars Troubles du sommeil Dr H. De Leersnyder, pédiatre, Paris Le trouble du sommeil se définit par des difficultés d’endormissement et/ou des réveils nocturnes. Il n’existe pas de trouble du sommeil avant l’âge de cinq-six mois, car les rythmes veille-sommeil sont encore dépendants de l’alimentation et ne sont pas encore bien mis en place chez le petit nourrisson. Les troubles du sommeil retentissent sur la vie familiale. Les terreurs nocturnes surviennent toujours dans le premier tiers de la nuit : l’enfant crie, ne reconnaît pas ses parents, est agité, transpire. Il est en réalité en sommeil lent profond et a un bref réveil. Il faut rester près de lui et attendre qu’il se rendorme. Lorsque l’enfant grandit, le somnambulisme est l’équivalent des terreurs nocturnes. C’est surtout les parents qui doivent être rassurés. Les cauchemars surviennent en deuxième partie de nuit. Ce sont de mauvais rêves que l’enfant peut raconter. Les troubles de l’endormissement Les réveils nocturnes Pendant la nuit, les cycles de sommeil (qui durent une heure à une heure et demie selon l’âge) se succèdent. Entre les cycles survient une brève période de latence où l’enfant se réveille pendant deux ou trois minutes. Normalement, il reste somnolent puis se rendort. Mais si l’endormissement est très difficile, l’enfant veut reproduire pendant la nuit les conditions du coucher : « maman, papa, bisou, tétine, biberon… ». Il faudra donc : – écourter l’endormissement ; – supprimer les biberons de nuit ; – attendre quelques minutes avant d’aller le voir : règle des 3-5-10 minutes (on attend chaque fois un peu plus longtemps avant d’intervenir). Médecine & enfance juin 2012 page 258 Quelles maladies peuvent entraîner des troubles du sommeil ? Le sommeil est une des grandes fonctions de l’organisme. Il n’y a pas de maladie du sommeil chez l’enfant par ailleurs en bonne santé. Le sommeil peut être perturbé par des reflux gastro-œsophagiens ou une intolérance au lait, qui sont évoqués chez l’enfant de moins de un an. Chez l’enfant plus grand qui a beaucoup de problèmes ORL, de grosses amygdales peuvent entraîner des pauses respiratoires brèves, c’est ce qu’on appelle des apnées du sommeil. Une opération des amygdales peut alors être discutée. Certaines maladies peuvent réveiller l’enfant : une laryngite, une crise d’asthme, une rhinite saisonnière, mais ces manifestations sont ponctuelles. Quel traitement peut-on proposer ? Il n’y a pas de médicament pour le sommeil. Des tisanes, un traitement homéopathique sont souvent proposés, mais il ne faut surtout pas habituer l’enfant à « prendre un médicament pour dormir ». Devant un trouble du sommeil, il faut en parler au médecin à l’occasion d’une consultation dédiée à ce symptôme, en présence de l’enfant et des deux parents afin de réorganiser les rythmes veille-sommeil et de parler devant l’enfant des difficultés qu’il peut rencontrer dans la vie de tous les jours. En effet, la qualité du sommeil est souvent le reflet de la vie sociale et familiale à un moment donné, et tous les changements sont susceptibles de l’influencer : hospitalisations, déménagements, entrée à l’école, mais aussi deuils, divorces, difficultés professionnelles des parents, etc. Sans oublier que chaque enfant, chaque famille est unique et qu’il n’y a aucune recette pour les troubles du sommeil. Dessin Jacek Przybyszewski Ces troubles traduisent des difficultés de séparation au moment du coucher. Ils doivent être prévenus dès le plus jeune âge par quelques règles simples : – Il faut réfléchir avec les parents à l’environnement du coucher pour s’adapter aux rythmes familiaux. Ce sont les parents qui décident des règles du coucher et non l’inverse. – Le soir, les parents doivent passer du temps au calme avec l’enfant et éviter les activités ludiques qui l’énervent. – L’enfant dort dans son lit, dans sa chambre. – Il s’endort seul : ne pas l’endormir dans les bras. – Il est nécessaire d’instaurer un rituel, de laisser à l’enfant un objet transitionnel. – Il faut repérer les signes de fatigue, reconnaître les rythmes de l’enfant : petit ou gros dormeur. – Il ne s’endort pas au sein et ne prend pas de biberon pour s’endormir. L’alimentation et le sommeil sont deux entités dissociées. – Il doit se réveiller à heure régulière et il est nécessaire de respecter les siestes.