F i ctechnique he Dépistage du cancer du sein : nouveau cahier des charges N° 16 Sous la responsabilité de ses auteurs Dépistage du cancer du sein : nouveau cahier des charges E. Netter* L’ ✁ Fiche à détacher et à archiver arrêté du 27 septembre 2001 a fixé l’organisation générale du dépistage organisé des cancers (sein, côlon-rectum, col de l’utérus), avec la place des différents acteurs – médecins, assurance maladie, collectivités locales, associations, État ; il a aussi défini les coordinations nationales (comité national, institut national de veille sanitaire) et régionales des programmes ainsi que la structure de gestion départementale. Les radiologues désirant participer au dépistage s’engagent à respecter les contraintes du cahier des charges en signant individuellement une convention avec la caisse d’Assurance maladie. Ils s’engagent : – à participer à une formation spécifique, de même que les manipulateurs effectuant des mammographies ; – à disposer d’un matériel conforme au cahier des charges ; – à respecter le planning de contrôle de qualité des mammographes ; – à faire effectuer une deuxième lecture des clichés considérés comme négatifs (classés ACR1 ou 2). Population cible Toutes les femmes de 50 à 69 ans, âge étendu à 74 ans pour les femmes entrées dans le dépistage avant 70 ans. Ne sont pas exclus • Le port de prothèses. • Les antécédents de chirurgie plastique. • Les antécédents chirurgicaux pour lésions bénignes. • Les antécédents de traumatismes. • L’existence d’un symptôme clinique découvert par le radiologue au moment du dépistage. Sont exclues • Les femmes adressées pour un symptôme en dehors d’un signe non spécifique (mastodynies, galactorrhée banale). • Les femmes ayant eu une mammographie normale il y a moins d’un an. * SEL de radiologie, Nancy. La Lettre du Sénologue - n° 23 - janvier/février/mars 2004 • Les femmes en traitement ou surveillées après traitement pour un cancer du sein. • Les femmes en surveillance pour une image anormale sont momentanément exclues. • Les femmes présentant des facteurs de risque : – néoplasie lobulaire ou hyperplasie épithéliale atypique ; – existence d’un gène de prédisposition ; – probabilité d’existence d’un gène de prédisposition ; – 3 antécédents familiaux aux premier et deuxième degrés dans la même branche ou 2 antécédents dans la même branche dont l’un est survenu avant l’âge de 40 ans ou est bilatéral ou d’un cancer du sein et d’un cancer de l’ovaire ou de plusieurs cancers de l’ovaire. En pratique La femme reçoit une invitation par la structure de gestion. Elle se rend chez le radiologue agréé de son choix. Une fiche de renseignements est remplie. La mammographie avec 2 incidences par sein est réalisée et peut être complétée par des incidences complémentaires. Le radiologue pratique, après la réalisation des clichés, un examen clinique dont le résultat est signalé sur la fiche d’interprétation. Le radiologue (premier lecteur) fait la lecture des clichés, peut faire une comparaison avec les bilans antérieurs, complétée par d’autres clichés et éventuellement une échographie et des ponctions considérées alors comme bilan diagnostique ; tous ces éléments sont signalés dans la fiche d’interprétation. La lecture se fait selon la classification ACR (cf. Fiche technique n° 15. La Lettre du Sénologue 2003 ; 20 : 27). À l’issue de la première lecture • La mammographie est classée en ACR 1 ou ACR 2 (d’emblée ou après bilan diagnostique) : les clichés, la fiche d’interprétation, le bilan antérieur, le cas échéant, sont envoyés à la structure de gestion pour une deuxième lecture. • La mammographie présente des anomalies et le bilan diagnostique permet de conclure : – à des anomalies probablement bénignes (ACR 3) : les modalités de surveillance sont précisées ainsi que son rythme ; le bilan est remis à la patiente avec un compte rendu clair ; un cliché mettant en évidence l’anomalie, la fiche d’interprétation et le double du compte rendu sont envoyés à la structure de gestion ; 23 Dépistage du cancer du sein : nouveau cahier des charges – à des anomalies indéterminées ou suspectes (ACR 4) ou évocatrices d’un cancer (ACR 5) : le bilan est remis à la patiente avec le compte rendu. Le radiologue oriente la patiente vers son médecin traitant ; la fiche d’interprétation, le double du compte rendu et un cliché montrant l’anomalie sont envoyés à la structure de gestion. Femmes de 50 à 74 ans Invitation par la structure de gestion La deuxième lecture Examen de dépistage Examen clinique, mammographie 2 incidences Bilan complémentaire 2e lecture ACR 1-2 ACR 3-4-5 Résultat à la structure Normal ACR 1-2 Suspect ACR 0-3-4-5 Bilan diagnostique et clichés rendus à la patiente Envoi des clichés à la patiente et conduite à tenir Conclusion Examen dans 2 ans Figure. ✁ La campagne de dépistage du cancer du sein a changé de visage avec de nouvelles contraintes, plus lourdes, tant pour les radiologues que pour la structure de gestion. Elle donne néanmoins accès pour le radiologue à un examen clinique et à une démarche diagnostique immédiate. 1re lecture anormale ACR 0-3-4-5 1re lecture normale ACR 1-2 Fiche à détacher et à archiver Organisée par la structure de gestion sous forme de séances de 2 à 3 heures, elle est réalisée par des radiologues volontaires ayant reçu une formation spécifique, lisant au moins 500 mammographies par an et s’engageant à en lire 2 000 par an en tant que deuxième lecteur. Ne sont donc relus que les dossiers classés en ACR 1 ou ACR 2 en première lecture : – si le deuxième lecteur confirme la négativité de la mammographie (ACR 1ou ACR 2), la structure de gestion envoie à la femme les clichés et le compte rendu au médecin désigné, dans un délai de 7 jours après la deuxième lecture ; – si le deuxième lecteur signale une anomalie ACR 3, 4 ou 5, il propose des examens complémentaires. La femme reçoit les clichés et une lettre explicative lui demandant de reprendre contact avec son médecin traitant et le radiologue ; – le deuxième lecteur peut demander que des clichés de mauvaise qualité soient refaits. La structure de gestion départementale assure l’organisation locale de tous les dépistages. Ses missions sont précisées dans le cahier des charges spécifique : – sensibilisation et information des médecins ; – sensibilisation et information de la population ; – relations entre les professionnels de santé et les personnes dépistées pour le recueil et l’enregistrement des résultats des tests ; – gestion de fichier des personnes invitées, dépistées et exclues ; – évaluation interne et assurance qualité du programme ; – retour d’information vers les professionnels de santé (statistiques individuelles et globales). 24 La Lettre du Sénologue - n° 23 - janvier/février/mars 2004