R e v u e d e ... e s

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Revue de presse
R evue de presse
Impact de la bilatéralité
du cancer du sein sur la survie
Verkooijen HM, Chatelain V, Fioretta G et al.
Survival after bilateral breast cancer: results
from a population-based study. Breast Cancer
Res Treat 2007;105(3):347-57.
Verkooijen et al. ont exploité les données du
registre du cancer de Genève pour apprécier
l’impact de la bilatéralité du cancer du sein
sur la survie. Ce registre leur permet d’avoir
accès aux données d’une population de 420 000
personnes depuis 1970. Ont été exclues les
données des patientes pour lesquelles le diagnostic était connu à l’autopsie et celles ayant
un cancer controlatéral in situ.
Sur une population totale de 7 912 patientes
ayant eu un cancer d’au moins un sein et suivies
en médiane pendant 6,7 ans, 155 ont présenté
un cancer controlatéral synchrone (dans les 6
mois suivant le premier diagnostic) et 219 un
cancer controlatéral métachrone. Cela représente 2 % et 2,8 % sur cette période.
Les patientes ayant un cancer controlatéral
ont, dans cette étude, la même survie que celles
ayant eu un cancer unilatéral. On trouve, dans
la littérature, environ autant d’études allant
dans cette direction que d’autres montrant
une moins bonne survie. L’extrapolation de
ces résultats à notre pratique quotidienne n’est
jamais aisée, même si cette dernière étude nous
donnera peut-être l’énergie nécessaire pour
informer nos patientes dans cette situation.
En revanche, d’autres résultats sont intéressants.
Ainsi, les patientes avec un stade III et une forme
lobulaire ont plus de risque d’avoir un cancer
controlatéral synchrone. Devons-nous, pour ces
patientes, changer notre bilan initial ? Et pour
ne pas être hypocrite, posons la question qui
oppose les “bilantistes” aux “evidencebasedmedicinistes” : l’IRM fait-elle partie du bilan initial, en
tout cas pour ces patientes ? La question restera
“ouverte” dans l’article, dont il faut reconnaître
que ce n’était pas le but. Mais tous les arguments
peuvent être intéressants, car nous ne sommes
pas prêts, avec 2 % de lésions controlatérales synchrones, à connaître l’impact d’un tel bilan sur
la survie. Notons, enfin, que la forme lobulaire,
si elle est liée au cancer synchrone, ne l’est pas
au métachrone, alors présente sournoisement
au début et pas plus que ça après ?
Les facteurs liés au cancer métachrone sont
différents, plus fréquents chez les patientes
RE- ou chez celles qui n’ont pas reçu de traitement systématique. Depuis l’étude EBCTCG
publiée en 2005, on avait remarqué que les
patientes recevant un traitement adjuvant
avaient moins de risque de développer un
second cancer. Voilà un nouvel argument,
puisque les patientes RE- (qui n’ont pas dû
avoir d’hormonothérapie) et celles n’ayant
pas eu de traitements adjuvants ont un risque
plus important d’avoir un cancer métachrone.
Conclusion : faudra-t-il être plus prudent dans
la surveillance des patientes de bon pronostic,
surtout si elles sont jeunes, car elles n’auront
pas reçu de traitement adjuvant ?
Dernier point, celui des risques liés aux histoires familiales qui tendent à augmenter, en ce
sens qu’ils n’atteignent pas la barre (fatidique ?)
de la significativité statistique. La littérature
ne tranche pas et les auteurs rappellent que la
bilatéralité seule n’est pas un critère de recherche génétique. Mais que faire quand on prend
en charge une patiente aux lourds antécédents
familiaux : IRM pour le sein controlatéral ?
Par les pistes qu’il nous propose, cet article est
important dans la réflexion tant sur la prise en
charge initiale, que vis-à-vis de la surveillance
des patientes traitées. Si la bataille fait encore
rage sur la recherche ou non des métastases,
nous sommes tous convaincus de l’intérêt de
la recherche d’un controlatéral, non ?
» E. Fondrinier (Angers)
N o u ve l l e s d e l ’i n d u s t r i e p h a r m a ce u t i q u e
Communiqués publicitaires des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Les réunions régionales
stratégiques
Depuis le 24 mars 2003, le Plan cancer se déploie
sur l’ensemble des régions et définit la politique
de santé publique du cancer, et ce jusqu’en mars
2008. L’un des 22 objectifs du Plan cancer est de
mettre en œuvre une coordination systématique
des acteurs de soins se traduisant par l’obligation
de travailler en réseau, d’identifier les Centres de
coordination en cancérologie (3C) et d’être centré
sur le patient à travers le dispositif d’annonce
et le plan personnalisé de soins. Ces mesures
ont permis de mettre en valeur et d’officialiser la
nature multidisciplinaire des décisions médicales
qui représentent la principale activité du médecin. Les décisions prises au cours des réunions
de concertation pluridisciplinaire font souvent
la synthèse entre les référentiels, les données
scientifiques publiées (Evidence Based Medicine),
l’expérience des cliniciens et le cas particulier
du patient.
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Dans le cadre de son partenariat établi depuis de
nombreuses années avec les praticiens impliqués
dans le traitement du cancer et autour du thème
de la Coordination des soins, AstraZeneca, à
l’invitation des réseaux de soin, met à disposition un nouvel outil pédagogique favorisant
l’échange des connaissances au cours de réunions
de réseau ayant pour objet la prise de décision
médicale. L’un des points clefs de
l’animation de ces réunions est la
création de cas cliniques aléatoires
par un logiciel informatique spécialement élaboré à cet effet et la mise
à dispositions des articles de référence permettant aux médecins de
comparer leur mode de fonctionnement et les choix de leurs stratégies thérapeutiques. Les acteurs
de ces réunions sont les membres
des différentes RCP en cancérologie
mises en place par les 3C au sein
des réseaux de soins. Environ 10 à 15 médecins
sont invités à discuter des plans personnalisés
de soins sur des cas cliniques virtuels.
Outre le caractère pédagogique de cet outil, ces
réunions stratégiques, organisées par les Réseaux
régionaux d’oncologie, participent à l’information
et l’harmonisation des connaissances auprès des
membres des réseaux de soins.
La Lettre du Sénologue - n ° 39 - janvier-février-mars 2008
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