Mauisepoint Inhibiteurs de l’enzyme de conversion et risque cardiovasculaire tout les patients sont sélectionnés sur la notion d’un risque cardiovasculaire élevé, à partir de multiples “portes d’entrée” représentées par la combinaison des facteurs de risque ou une atteinte préalable. F. Gueyffier* L’étude HOPE en bref Effet des IEC Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) sont utilisés chez l’homme depuis 1976, initialement comme antihypertenseurs, avec le captopril comme chef de file, autorisé sur le marché français en 1981. C’est en 1987 que les résultats du premier essai (CONSENSUS) (1) prouvant leur efficacité clinique dans l’insuffisance cardiaque ont été publiés, révélant un gain significatif en termes de mortalité totale1. Depuis, plusieurs IEC ont été évalués avec bénéfice, soit dans l’insuffisance cardiaque, essentiellement l’énalapril (2), soit en prévention secondaire dans les premières semaines suivant un infarctus du myocarde (3) ou au long cours en cas d’altération de la fonction systolique ventriculaire gauche (4) (tableau I). Approche “risque cardiovasculaire” La notion de facteur de risque cardiovasculaire s’est développée à partir des années 1950 en même temps que l’étude de Framingham. La définition de maladies patentes comme l’hypertension artérielle maligne ou le diabète compliqué s’est progressivement transformée pour désigner des conditions totalement asymptomatiques, mais pour lesquelles une intervention thérapeutique préventive apparaissait légitime, tout d’abord selon un modèle théorique, puis en accord avec les épreuves de validation du * Service de cardiologie A, hôpital cardiologique Louis-Pradel, Lyon. Le Courrier de l’Arcol (2), n° 3, septembre 2000 modèle, alias essais cliniques. Notons que l’hypercholestérolémie n’est pas passée par le même statut de maladie que les deux précédentes, mais elle a été perçue d’emblée comme un facteur de risque de maladie coronarienne, la forme majeure du risque étant représentée par l’atteinte familiale homozygote. Rapidement, la notion de risque cardiovasculaire multifactoriel a été formulée (5, 6), amenant la proposition naturelle de prédire le risque afin de rationaliser les interventions préventives (7). Cependant, cette proposition semble rencontrer des réticences notables. Parmi les explications potentielles, on peut citer la réticence à une approche plus complexe que l’approche monofactorielle classique, le relatif échec de la prévention multifactorielle de très grande envergure (8), et la méfiance vis-à-vis d’une stratégie qui aurait pour conséquence d’orienter préférentiellement les ressources vers les personnes âgées (9). Hypothèse de l’étude HOPE L’étude HOPE (10) est une véritable pierre angulaire dans la conception de la prévention cardiovasculaire. L’hypothèse testée est que la modulation du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) par un IEC permet de prévenir la survenue d’accidents cardiovasculaires chez des individus à haut risque. Cette hypothèse a été en partie générée par l’analyse attentive des résultats de méta-analyses des IEC dans l’insuffisance cardiaque, qui suggérait une réduction relative de 23 % du risque d’infarctus du myocarde (2). Dans l’étude HOPE, non seulement la cible du médicament évalué n’est plus un des facteurs de risque classiques comme l’hypertension artérielle, mais sur- 120 Il s’agit d’un essai clinique randomisé en double aveugle contre placebo, évaluant l’effet de 10 mg de ramipril en prise nocturne (dose double de celle recommandée dans l’hypertension artérielle) chez des individus à haut risque cardiovasculaire. Le haut risque était défini d’une façon lumineusement simple : tous les participants avaient plus de 55 ans, assurant que la grande majorité des femmes incluses étaient ménopausées ; une atteinte cardiovasculaire (myocarde, cerveau ou membres inférieurs) était immédiatement qualifiante, les autres participants étant des diabétiques avec au moins un autre facteur de risque (hypertension artérielle, tabagisme, hypercholestérolémie totale ou hypocholestérolémie HDL, microalbuminurie). L’essai a été interrompu prématurément six mois avant l’échéance programmée, soit après 4,5 ans de suivi, en raison d’une différence significative (p < 0,001) portant sur le critère de jugement majeur (décès cardiovasculaire, accident vasculaire cérébral ou infarctus du myocarde) : risque relatif 0,78, intervalle de confiance à 95 % : 0,70 à 0,86 (figure 1). Ce bénéfice porte sur l’ensemble, mais aussi sur chacun des accidents cardiovasculaires lorsqu’ils sont examinés séparément. L’analyse de sous-groupes définis a priori dans le protocole (diabétiques et non-diabétiques, hommes et femmes, participants avec et sans antécédents cardiovasculaires, avec et sans micro-albuminurie, âgés de moins et de plus de 65 ans, hypertendus et non hypertendus) montre que le bénéfice thérapeutique ne dépend pas de ces caractéristiques, et semble donc uniformément réparti sur l’ensemble des individus définis par les critères d’inclusion. Il est intéressant de noter que le bénéfice ne dépend pas non plus d’une atteinte coronarienne préalable, ni de l’altération de la fraction d’éjection. Notons enfin que pour la troisième fois (après les essais CAPPP [11] et STOP2 [12]), un Mauisepoint Tableau I. Principaux essais d'évaluation des IEC sur des critères de morbi-mortalité. Essai CCS-1 CONSENSUS 2 GISSI 3 ISIS 4 SMILE AIRE SAVE TRACE ATLAS CONSENSUS 1 Munich NETWORK SOLVD curatif SOLVD préventif V HeFT2 Molécule Situation Comparateur Durée Captopril Énalapril Lisinopril Captopril Zofénopril Ramipril Captopril Trandolapril Lisinopril Énalapril Captopril Énalapril Énalapril Énalapril Énalapril IDM aigu tout-venant IDM aigu tout-venant IDM aigu tout-venant IDM aigu tout-venant IDM aigu tout-venant IDM et insuffisance cardiaque IDM et insuffisance cardiaque IDM et insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Insuffisance cardiaque Placebo Placebo Placebo Placebo Placebo Placebo Placebo Placebo Faible dose Placebo Placebo Faible dose Placebo Placebo Nitré et VD 4 semaines 6 mois 6 semaines 4 semaines 6 semaines 1,3 ans 3,5 ans 2,3 ans 3,9 ans 6 mois 2,7 ans 6 mois 3,5 ans 3,1 ans 2,5 ans essai suggère que les IEC permettent de prévenir l’apparition d’un diabète, dans une proportion d’un cas sur trois (p < 0,001). Apports majeurs de l’étude HOPE Des résultats facilement extrapolables à la pratique quotidienne La sélection des individus à haut risque constituant la population de l’essai HOPE était remarquablement simple, reposant sur des critères figurant dans n’importe quel dossier médical bien tenu. L’intérêt pédagogique est donc évident. La taille de l’étude, sa résonance avec les résultats d’essais cliniques préalables, la concordance des résultats dans les différents sous-groupes définis a priori, font qu’il est difficile d’attendre la confirmation de ses résultats pour les mettre en pratique dans les catégories de patients définis par les critères d’inclusion. Le problème est plutôt de déterminer à quels patients hors du champ de ces critères on peut extrapoler le bénéfice potentiel du ramipril. Une piste sérieuse pour l’insuffisance cardiaque diastolique Il est bien établi que l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine par certaines molécules, et notamment certains IEC, diminue les complications de l’insuffisance cardiaque à fonction ventriculaire gauche systolique altérée. Cependant, une méta-analyse sur données individuelles a montré que ce bénéfice est associé au degré d’altération de la fraction d’éjection ventriculaire (2), suggérant que les insuffisants cardiaques à fonction systolique conservée n’en bénéficient pas, et laissant complète l’incertitude du choix thérapeutique chez de tels individus. Or, on sait que les deux pourvoyeurs majeurs d’insuffisance cardiaque diastolique sont le diabète et l’hypertension artérielle, largement représentés dans l’essai HOPE, dont les résultats nous HOPE : une pierre angulaire de la prévention cardiovasculaire 0,20 Placebo Proportion de patients HOPE n’est pas la première étude à sélectionner des participants à haut risque cardiovasculaire d’après leur histoire pathologique : tous les essais en prévention secondaire, après infarctus du myocarde par exemple, s’inscrivent dans la même stratégie. Rassembler dans un même plan expérimental des patients souffrant de différentes localisations de l’atteinte athéromateuse avait déjà été réalisé dans l’essai CAPRIE (13), montrant la supériorité du clopidogrel sur l’aspirine dans une population mêlant artériopathes et survivants d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral. L’originalité de l’étude HOPE est double : elle permet de rassembler prévention secondaire et prévention primaire ciblées chez des patients à haut risque, et d’abandonner l’approche monofactorielle classique (hypertension artérielle) au profit de l’approche multifactorielle. 0,15 p < 0,001 Ramipril 0,10 0,05 0 0 500 1000 1500 Nombre de jours de suivi Figure 1. Survenue d’un accident du critère combiné infarctus du myocarde, accident cardiovasculaire ou décès cardiovasculaire dans l’étude HOPE. 121 Le Courrier de l’Arcol (2), n° 3, septembre 2000 Mauisepoint montrent que hypertendus et diabétiques bénéficient incontestablement de la stratégie ramipril, et notamment en termes d’insuffisance cardiaque incidente (risque relatif de 0,77 ; p < 0,001 ; IC à 95 % : 0,67-0,87). Une hypothèse logique à la lecture de l’ensemble de ces données est que le traitement IEC apporte un bénéfice dans toutes les formes de dysfonction ventriculaire gauche, quel que soit le degré d’atteinte de la fraction d’éjection. En attendant que des essais spécifiques permettent de mieux définir la stratégie optimale dans l’insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée, il semble raisonnable aujourd’hui d’élargir les indications de traitement IEC à toutes les insuffisances cardiaques, quelle que soit la fraction d’éjection ventriculaire gauche. Doutes levés sur la prévention de l’AVC par les IEC Depuis les années 1980, les IEC sont largement prescrits comme traitement de fond de l’hypertension artérielle, dont on sait qu’elle est un facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral. Le premier essai de grande envergure sur l’efficacité clinique d’un IEC, CAPPP, a comparé une stratégie fondée sur le captopril à une stratégie fondée sur diurétiques ou bêtabloquants. Sa publication a jeté un profond malaise car un des seuls résultats significatifs était le surcroît d’AVC dans le groupe captopril (14). On sait aussi que les résultats de l’essai CAPPP sont décrédibilisés par le déséquilibre de randomisation grave portant notamment sur le niveau de pression artérielle. HOPE vient, en résonance avec l’essai STOP2, nous rassurer sur l’effet préventif des IEC vis-à-vis de l’accident vasculaire cérébral. Dans STOP2, une stratégie fondée sur des IEC était comparée à une stratégie fondée sur des antagonistes calciques, ces deux stratégies étant elles-mêmes comparées à une stratégie classique (diurétiques ou bêtabloquants), chez des hypertendus âgés. L’essai a échoué à démontrer la supériorité des “nouveaux” sur les “anciens” (hypothèse initiale), mais suggère néanmoins que si une supériorité des “anciens” existe, elle ne dépasse par 4 % en termes relatifs (borne supérieure de l’intervalle de confiance à 95 % du risque relatif “nouveaux”/“anciens” pour l’accident vasculaire cérébral), le risque d’AVC étant équivalent sous IEC et antagoniste calcique Le Courrier de l’Arcol (2), n° 3, septembre 2000 dans cette étude. Dans HOPE, le bénéfice de la stratégie ramipril porte aussi sur les AVC, avec une proportion d’accidents évités dépassant en moyenne 30 % (p < 0,001). Remise en question des règles classiques L’hyperactivation du SRAA étant un mécanisme de régulation naturellement mis en jeu dans l’insuffisance cardiaque et dans les suites de l’infarctus du myocarde, ces deux situations étaient des terrains privilégiés d’expérimentation des effets cliniques des IEC. Dans HOPE, les participants de l’essai ont été sélectionnés sans référence directe au mécanisme d’action du médicament testé, à moins de considérer que l’ensemble des sujets à risque cardiovasculaire élevé ont une hyperactivation du SRAA. L’hypothèse la plus classique à la base de la commercialisation initiale des IEC, et responsable de la majorité des indications, est celle de l’effet antihypertenseur. Les limites du niveau de pression artérielle comme déterminant obligatoire et unique du bénéfice clinique des médicaments de l’hypertension avaient déjà pu être soulignées (15) : • La correspondance entre la réduction du risque et la baisse de pression artérielle (hypothèse d’isotropie)1 n’est pas la même selon la nature de l’accident cardiovasculaire auquel on s’intéresse, cérébrovasculaire ou coronarien. • L’intensification de la baisse de pression artérielle ne s’accompagne pas du bénéfice escompté, comme l’ont montré les essais HOT et BBB. HOPE nous apporte encore un argument contre cette hypothèse d’isotropie, avec la démonstration d’un bénéfice en grande partie indépendant de la baisse de pression artérielle, puisque 70 % de la réduction du risque ne serait pas expliquée par la différence de pression artérielle entre les groupes. Une explication simple de la faillite du modèle d’isotropie réside dans l’impact multifactoriel de la thérapeutique, et la limitation de notre aptitude à comprendre et prévoir l’effet clinique à travers des modèles simplistes comme celui de l’hypertension. Les conséquences de la remise en question de ces modèles simplistes sont lourdes : • La plus grande prudence devrait s’imposer quant à l’utilisation des critères intermédiaires dits de substitution pour l’autorisa- 122 tion de mise sur le marché des nouveaux médicaments. La notion d’effet classe ne devrait pas résister à cette remise en question, et l’on pourrait imaginer à terme la nécessité de preuves d’efficacité clinique pour chaque nouvelle molécule. Se pose alors le vaste problème des essais de démonstration d’équivalence. • La place des critères d’efficacité comme la baisse de pression artérielle ou de la cholestérolémie comme guide pour le bon usage des interventions préventives apparaît moins clairement. Nous disposons à la fois d’éléments pour remettre en question l’intérêt de la poursuite systématique de la cible la plus basse de pression artérielle (essais HOT et BBB), et de preuves de l’efficacité de stratégies plus simples comme le recours à des doses fixes non adaptées. Cette stratégie simple a été utilisée avec succès dans HOPE, mais aussi naturellement dans des situations où l’adaptation posologique n’était pas applicable faute de disponibilité de critère ad hoc (cas des antiagrégants plaquettaires), ou encore dans le cas de l’hypercholestérolémie où, comme dans l’hypertension artérielle, il est d’usage d’adapter la dose à la réponse : les grands essais montrant l’intérêt de la pravastatine (WOSCOPS, CARE et LIPID) ont tous été réalisés avec une dose fixe de 40 mg. L’impression générale est qu’il existerait un certain bénéfice à ajuster la posologie, mais que la cible n’est pas univoque, et le bénéfice en question ne serait pas à la hauteur des investissements nécessaires. Les questions restant à résoudre après HOPE Quelle place pour le calcul du risque individuel ? La simplicité des règles d’inclusion de HOPE fait naturellement mettre en doute l’intérêt d’un calcul du risque prédit pour un individu, dans la pratique quotidienne. Il serait probablement prématuré d’abandon1. Selon l’hypothèse d’isotropie, une seule et même relation définit la correspondance entre les différents niveaux de pression artérielle et les variations relatives de risques, que l’on examine cette correspondance au plan interindividuel (épidémiologie) ou au plan individuel (thérapeutique). Mauisepoint ner tous les algorithmes développés dans ce but ; l’estimation du risque conserve deux avantages évidents : d’une part l’information concernant la quantité de bénéfice à attendre, tant au niveau individuel que collectif, et d’autre part une aide à l’identification de situations qui ne seraient pas repérées par les approches simples comme celles de HOPE. Vers des comparaisons de stratégie L’accumulation d’informations sur l’efficacité des mesures médicamenteuses préventives dans le domaine cardiovasculaire souligne la nécessité de l’évaluation des stratégies d’utilisation de ces mesures. On a déjà évoqué les stratégies de doses fixes versus posologie adaptée à la réponse, ou encore les stratégies fondées sur l’estimation du risque attendu pour extrapoler les résultats obtenus sur des populations plus simplement définies, et tenter de cerner la population cible de la thérapeutique. Les industriels prennent part à l’effort nécessaire pour obtenir les réponses à ces questions, l’extension des indications ou la démonstration de l’intérêt des fortes doses représentant leur espoir de retour sur investissement. Il est impératif, cependant, que les administrations de santé réalisent l’intérêt d’investir dans des questions à risque, donc délaissées par les industriels, comme par exemple celle de la durée optimale du traitement. Estimation du bénéfice à long terme On a remarqué la concordance de trois études récentes (CAPPP, STOP2 et HOPE) pour démontrer que les IEC préviennent partiellement l’apparition de nouveaux cas de diabète. Cette notion pourrait être mise en parallèle avec l’aptitude, presque complète, du traitement antihypertenseur à prévenir le risque d’évolution vers l’hypertension artérielle manométriquement sévère. De tels mécanismes d’action sont susceptibles de renforcer très significativement l’impact de ces thérapeutiques préventives sur la morbidité à long terme. L’exploration de ces phénomènes par des essais cliniques spécifiques et leur modélisation pourraient être un outil précieux dans l’estimation de la dimension du bénéfice attendu des mesures thérapeutiques, élément clé des décisions de santé à venir, tant individuelles ● que collectives. 5. Measuring the risk of coronary heart disease in enalapril on mortality in severe congestive heart failure. Results of the Cooperative North Scandinavian Enalapril Survival Study (CONSENSUS). N Engl J Med 1987 ; 316 : 1429-35. 2. Garg R, Yusuf S. 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