En une référence... C. Adams 20/03/03 E N 12:44 Page 45 U N E RÉFÉRENCE Acetylcysteine and contrast agent-associated nephrotoxicity. Briguori C, Manganelli F, Scarpato P et al. ❏ J Am Coll Cardiol 2002 ; 40 : 298303. LE FOND Cent quatre-vingt-trois patients consécutifs, insuffisants rénaux (créatininémie > 1,2 mg/dl et/ou clairance de la créatinine < 70 ml/mn), devant avoir une angiographie et, éventuellement, une angioplastie, avec produit de contraste à faible osmolalité (iopromide), ont été randomisés en deux groupes : – groupe A : 92 patients recevant une préparation associant une hydratation saline (0,45 %) intraveineuse 12 heures avant et 12 heures après l’exploration radiologique et l’acétylcystéine per os (600 mg x 2 par jour la veille et le jour de l’examen) ; – groupe B : 91 patients recevant la même hydratation intraveineuse, mais sans acétylcystéine per os. La créatininémie de base était similaire pour les deux groupes (en moyenne 1,5 mg/dl). Une augmentation 25 % de la créatininémie 48 heures après l’opacification vasculaire a été observée pour 6 patients du groupe A (6,5 %) et pour 10 patients du groupe B (11 %), différence non statistiquement significative (p = 0,22). Pour les sous-groupes de patients ayant reçu une faible dose de produit de contraste (< 140 ml), la détérioration de la fonction rénale concernait 5 patients du groupe B (8,5 %), mais aucun patient du groupe A ; la différence est alors significative en faveur de la prise conjointe d’acétylcystéine (p = 0,02 ; rapport des cotes = 0,44). En cas de doses supérieures de produit de contraste, aucun impact de l’acétylcystéine n’a été constaté (p = 0,78). En analyse multivariée, c’est la quantité de produit de contraste utilisée, et non La Lettre du Cardiologue - n° 363 - mars 2003 R É F É R E N C E . . . Insuffisance De ces deux séries de patients, on peut tirer la conclusion suivante : l’acétylrénale, cystéine a un impact favorable, mais celui-ci est limité aux patients recevant une quantité de produit de produits de contraste, contraste < 140 ml (situation où, sous hydratation et acétylcystéine, on n’observe dans l’étude analysée aucune aggraacétylcystéine vation 25 % de la créatininémie) ; il en découle la règle de prudence suivante : chez un insuffisant rénal, il est préférable, pour limiter la quantité de produit de contraste injecté, d’effectuer un geste complémentaire non urgent d’angioplastie dans un deuxième temps, en espaçant les examens. la stratégie thérapeutique préventive, qui prédit le mieux la néphrotoxicité de l’exploration angiographique (rapport des cotes = 2,58 ; p = 0,035). COMMENTAIRES En fait, les résultats de cette étude italienne ne sont pas en contradiction avec ceux du travail de M. Tepel et al. (N Engl J Med 2000), qui concernait la randomisation de 83 patients insuffisants rénaux (créatininémie > 1,2 mg/dl et/ou clairance de la créatinine < 50 ml/mn) en deux groupes recevant les mêmes préparations que les groupes A et B analysés ici : il avait été observé une différence significative en faveur de l’adjonction d’acétylcystéine à l’hydratation saline (p < 0,001) dans le cadre de scanners injectés utilisant de petites doses d’iopromide (75 ml), et cela avait contribué à une large diffusion de cette pratique avant exploration par produit de contraste chez des insuffisants rénaux. La différence tient à l’absence d’efficacité démontrée de l’acétylcystéine lorsque des doses de produits de contraste > 140 ml sont utilisées, en particulier en cas d’angioplastie dans la foulée : en effet, ont été injectés en moyenne 135 ml pour une coronarographie isolée et 114 ml pour une angiographie périphérique isolée. BIBLIOGRAPHIE Parmi les 33 références annexées, il faut consulter en priorité la référence 16 sur la prévention par acétylcystéine (Tepel M. et al. N Engl J Med 2000 ; 343 : 180-4). Les références 28, 29 et 30 s’intéressent aux effets de la N-acétylcystéine (dont l’amélioration de la vasomotricité endothéliale qu’elle réalise, et son pouvoir antioxydant. J Am Coll Cardiol 2001 ; 37 : 117-23). En complément, voir l’article récent de K.G. Shyu et al. concernant les explorations coronarographiques (J Am Coll Cardiol 2002 ; 40 : 1383-8). MOTS-CLÉS Insuffisance rénale - Produits de contraste - Acétylcystéine. TIRÉS À PART Dr C. Briguori. Interventional cardiology, Clinica Mediterranea, Via Orazio 2, Naples, I-80121, Italie. E-mail : [email protected] C. Adams, service de cardiologie, CH Argenteuil 45