Cardiologie PAS OU PAD : UNE QUESTION D’ÂGE ! Chez le sujet jeune, la pression artérielle diastolique (PAD) est le meilleur marqueur du risque cardiovasculaire ; l’augmentation de la pression artérielle systolique (PAS) traduit, le plus souvent, une “circulation hyperdynamique” et ne reflète que rarement une rigidité artérielle accrue. Chez les personnes âgées, il en est tout autrement ! La PAS reflète de façon beaucoup plus fiable la rigidité artérielle et est fortement corrélée au risque de survenue d’un accident car- diovasculaire, alors que la PAD perd de sa valeur prédictive. Certains travaux ont même montré que, chez le sujet très âgé, la PAD est négativement corrélée au risque de mortalité cardiovasculaire. Cela étant, il n’est par surprenant que, chez les personnes âgées de plus de 65 ans, l’élévation de la pression pulsée (PASPAD) témoigne généralement d’une altération marquée du système artériel et s’accompagne d’un risque élevé de complications cardiovasculaires. Krivitzky A. L’hypertension artérielle du sujet de race noire. La lettre du cardiologue 358 : 3-4. Quelques brèves... ❏ HTA du sujet très âgé : diurétiques versus IEC Une récente étude réalisée auprès de patients hypertendus âgés, en moyenne de 84 ans, montre la supériorité des diurétiques sur les IEC en matière de prévention des AVC... mais ne permet pas d’exclure que ce bénéfice soit contrebalancé par un excès de mortalité ! Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de grands essais présentés à Prague. La lettre du cardiologue 359 : 7-9. dases) fait en effet apparaître un risque d’angio-œdèmes trois fois plus important que sous IEC... ❏ L’avenir de l’omapatrilat semble compromis L’étude du profil de sécurité de ce nouvel antihypertenseur (inhibiteur des vasopepti- Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003 Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de grands essais présentés à Prague. La lettre du cardiologue 359 : 7-9. 5 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Quelques brèves... ❏ Antihypertenseurs : confirmation des disparités Un récent travail (sous-étude échographique de LIFE*) confirme la spécificité d’effets des différents médicaments antihypertenseurs (pour un même degré de diminution de la pression artérielle, un agent antihypertenseur peut assurer une meilleure protection des organes cibles qu’un autre) et le bénéfice – “cérébrovasculaire” – que l’on peut tirer de la régression de la masse ventriculaire gauche chez les patients hypertendus avec HVG électrique. (*) Losartan Intervention For Endpoint reduction in hypertension study. Chanudet X. ESH-ISH 2002 : quelques résultats de grands essais présentés à Prague. La lettre du cardiologue 359 : 7-9. ❏ Maladie coronaire : aspirine + AVK ? Dans la prévention secondaire de la maladie athérothrombotique coronaire, la combinaison aspirine + AVK à faibles doses (INR < 2) n’a aucun intérêt (absence de réduction de la morbimortalité cardiovasculaire et accroissement significatif des complications hémorragiques majeures). En revanche, la combinaison aspirine + AVK à doses intermédiaires (INR entre 2 et 3) peut être bénéfique... tout au moins dans certaines situations cliniques (à fort risque thromboembolique) ! associations hypertensives. La lettre du cardiologue 360 : 24-6. Collet JP. Associations antivitamines K et antiagrégants plaquettaires dans la maladie coronaire. La lettre du cardiologue 359 : 22-3. ❏ Fixe ou libre ? ❏ Lorsqu’une trithérapie s’impose Lorsque la combinaison de deux médicaments antihypertenseurs – appartenant à un “panier thérapeutique” diffférent* – ne permet pas d’obtenir un contrôle tensionnel suffisant, une trithérapie s’impose. Celle-ci doit comporter préférentiellement un médicament qui diminue l’activité du système rénine angiotensine (IEC, ARA II ou bêtabloquant), un inhibiteur calcique et un diurétique thiazidique (à la dose minimale de 12,5 mg/j d’hydrochlorothiazide, voire si nécessaire 25 mg/j). Les antihypertenseurs centraux et les alphabloquants sont réservés aux sujets qui nécessitent une combinaison d’antihypertenseurs comprenant plus de trois principes actifs. (*) Le “panier 1” comprend les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), les bêtabloquants et les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II), et le “panier 2” les inhibiteurs calciques et les diurétiques (cf. Correspondances en médecine 2001, II). Girerd X, Pouchain D. Le patient hypertendu : prise en charge globale. Les outils thérapeutiques : Lorsqu’une polythérapie antihypertensive est nécessaire pour atteindre l’objectif tensionnel (ce qui est fréquemment le cas !), mieux vaut opter pour une “combinaison à dose fixe” (dans un seul comprimé). Cela facilite la prescription et favorise la bonne observance du traitement en limitant le nombre de prises médicamenteuses quotidiennes. Girerd X, Pouchain D. Le patient hypertendu : prise en charge globale. Les outils thérapeutiques : associations hypertensives. La lettre du cardiologue 360 : 24-6. ❏ De la rétine aux coronaires Chez les femmes de plus de 50 ans, la présence de lésions microvasculaires rétiniennes au fond d’œil se révèle être un facteur de risque de survenue d’un infarctus du myocarde. Cette constatation renforce l’hypothèse selon laquelle les lésions microvasculaires joueraient un rôle déterminant dans la survenue de la maladie coronarienne... chez la femme ! Biousse V. Anomalies vasculaires rétiniennes et risque de maladie coronarienne. La lettre du neurologue VI, 8 : 295-6. Nous Nous faisons faisons de de vos vos spécialités spécialités notre notre spécialité... spécialité... Société du groupe de presse et d'édition santé 6 Correspondances en médecine - n° 1, vol. IV - janvier/février/mars 2003