Échos des congrès Journée thématique SFD Rein et diabète : passé, présent et futur Paris, le 7 décembre 2012 Louis Potier* Pathophysiologie de la néphropathie diabétique (D’après la communication de Paola Fioretto, Padoue, Italie) Paola Fioretto, de l’université de Padoue, en Italie, a présenté, au travers de travaux très élégants et impressionnants, les relations entre les atteintes fonctionnelles (excrétion urinaire d’albumine, diminution du débit de filtration glomérulaire [DFG]) et les lésions structurelles du rein visibles en histologie. Les lésions histologiques présentes dans la néphropathie touchant les patients diabétiques de type 1 sont caractéristiques et aujourd’hui bien définies. Il s’agit principalement d’une atteinte glomérulaire associant une expansion du mésangium, un épaississement de la membrane basale glomérulaire et une accumulation de matrice extracellulaire conduisant à terme à la fibrose. Il existe une relation bien établie entre le degré de l’atteinte histologique et l’évolution fonctionnelle de la néphropathie diabétique. Il a été montré par l’équipe de P. Fioretto qu’il existait une relation linéaire entre le volume du mésangium et le niveau d’excrétion urinaire d’albumine chez les patients diabétiques de type 1. De même, une diminution du DFG est associée à un épaississement de la membrane basale glomérulaire et à un volume du mésangium plus important. Ces relations existent aussi chez les patients diabétiques de type 2, mais la dispersion des patients dans des groupes au niveau d’albuminurie identique est beaucoup plus grande, de nombreux patients ayant une albuminurie sans anomalie du mésangium ou de la membrane basale glomérulaire. Ainsi, lorsqu’on compare des diabétiques de type 1 et des diabétiques de type 2, à niveau d’albuminurie identique, les lésions glomérulaires sont moins importantes chez les diabétiques de type 2. La relation lésions histologiques-albuminurie n’est pas identique chez les diabétiques de type 1 et de type 2. Cela est dû à la proportion substantielle de patients diabétiques de type 2 chez lesquels l’albuminurie est plus importante qu’on ne l’attendait et non proportionnelle à l’atteinte histologique typique de la néphropathie diabétique. Cette discordance peut partiellement s’expliquer par la diminution de la densité des podocytes, composants essentiels du glomérule, qui est étroitement associée au niveau de l’excrétion urinaire d’albumine chez le diabétique de type 2. De plus, il existe une hétérogénéité des lésions rénales chez les patients diabétiques de type 2, qui présentent souvent des lésions atypiques associant aux atteintes glomérulaires des lésions tubulo-interstitielles et artériolaires. En effet, le diabète de type 2 est beaucoup moins “pur” du fait de l’association fréquente d’une hypertension artérielle, d’une dyslipidémie, de lésions athéromateuses évoluées et de la prise potentielle de médicaments néphrotoxiques chez cette population plus âgée et polypathologique. Il est à noter, par ailleurs, que la baisse du DFG est souvent plus lente en présence de lésions atypiques qu’en présence de lésions typiques. Une question importante en ce qui concerne la pathophysiologie de la néphropathie diabétique est celle de la possibilité d’une réversibilité de ces lésions. P. Fioretto a présenté les résultats très impressionnants de l’évolution de lésions histologiques rénales après greffe pancréatique chez une petite dizaine de patients. Ceux-ci montrent une disparition complète et totale des lésions glomérulaires et interstitielles Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVII - n° 3 - mars 2013 © Valerijs Kostreckis Cette journée thématique, organisée conjointement par la Société francophone du diabète et la Société de néphrologie, a eu lieu à Paris à l’Institut Pasteur. Elle a été mise en place cette année par les Prs Michel Marre (Paris), Maurice Laville (Lyon) et Samy Hadjadj (Poitiers), qui ont invité de prestigieux orateurs venus du monde entier. Ceux-ci ont abordé différents aspects de l’atteinte rénale du diabète, allant de sa physiopathologie aux traitements du futur en passant par une mise au point sur des problématiques d’actualité. * Service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, GH Bichat-Claude Bernard, Paris. 41 Échos des congrès plus de 10 ans après la “guérison” du diabète. Ces études démontrent que les glomérules, les tubules et l’interstitium ont une capacité de remodelage pouvant conduire à la guérison complète. La compréhension des processus impliqués dans la réversibilité des lésions rénales pourrait ainsi avoir des implications thérapeutiques majeures. Études d’intervention : soigner les lipides de l’insuffisant rénal diabétique ? (D’après la communication de Bruno Verges, Dijon) Bruno Verges a abordé dans son exposé les effets du traitement de la dyslipidémie chez les insuffisants rénaux diabétiques. L’insuffisance rénale est associée à des anomalies lipidiques quantitatives mais également qualitatives. Ces anomalies sont des facteurs de progression de l’athéro­ sclérose et expliquent en partie l’augmentation de la morbimortalité cardiovasculaire des insuffisants rénaux. Les anomalies quantitatives sont une augmentation du taux de triglycérides et une diminution du taux de HDL-cholestérol. Le taux de LDL-cholestérol est en règle générale normal, sauf en cas de dialyse péritonéale, où il est augmenté du fait d’une diminution des LDL-récepteurs. Les anomalies qualitatives sont une augmentation de l’oxydation des lipoprotéines et un enrichissement en triglycérides des LDL (LDL petites et denses) conduisant à un profil athérogène. Ces anomalies sont dans leur ensemble similaires à celles observées chez le diabétique de type 2. L’association diabète et insuffisance rénale a un effet additif sur les anomalies lipidiques, majorant d’autant plus le risque vasculaire. En thérapeutique, l’efficacité des statines sur la baisse du LDL chez l’insuffisant rénal chronique est bien établie. Les statines n’entraînent pas d’effets indésirables plus importants en cas de dysfonction rénale. En revanche, le niveau de preuve concernant l’efficacité des statines en prévention cardiovasculaire est plus faible. Les résultats des grandes études épidémiologiques et d’intervention montrent dans l’ensemble un effet bénéfique des statines sur le risque cardiovasculaire chez les insuffisants rénaux non dialysés (diabétiques ou non). Cependant, en cas d’hémodialyse, l’efficacité des statines semble plus limitée. Les statines sont efficaces sur le LDL-cholestérol mais pas sur les autres anomalies lipidiques typiques du patient insuffisant rénal et diabétique de type 2. Quelle est la place des autres traitements hypolipidémiants combinés aux statines chez ces patients ? Les fibrates sont déconseillés en cas de baisse du DFG et il n’y a pas de patients insuffisants rénaux dans les études d’intervention avec les fibrates. Il n’y a pas de preuve concernant l’acide nicotinique sur la réduction du risque cardiovasculaire. De même pour les oméga 3. Reste donc à savoir si les molécules émergentes actuellement en cours de développement (inhibiteurs CETP, agonistes des PPARα et γ) sauront faire la preuve de leur efficacité. FreCan French 42 ® Bandelettes réactives ® Contour next USB : Dispositif d’Auto Surveillance Glycémique (ASG) destiné aux patients diabétiques. Utilisation : le lecteur de glycémie Contour® nex Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition - Vol. XVII - n° 3 - mars 2013 dans le manuel d’utilisation du lecteur de glycémie et la notice des bandelettes réactives. L’ASG ne doit pas être une mesure automatiquement généralisée à Bayer Consumer Care AG (Suisse). Classification : DMDIV Liste B, conformément à l’annexe II de la Directive 98/79/CE. Organisme notifié : Lloyd’s Registe (adulte : 1 / 4 ans - enfant : 2 / 4 ans), bandelettes réactives (200 / an pour DT2 non insulinodépendant). Rein et diabète : passé, présent et futur (D’après la communication de Jean-Michel Halimi, Tours) Les principaux transporteurs du glucose sont les GLUT, composés de 12 membres et permettant un transport bidirectionnel passif, et les SGLT, cotransporteurs sodium-glucose, composés de 6 membres et permettant un transport unidirectionnel actif. Dans le rein, la réabsorption tubulaire de glucose se fait par SGLT1 et SGLT2 au niveau du tube contourné proximal, SGLT2 étant le seul à avoir une expression rénale exclusive. La régulation de SGLT2 se fait principalement par l’insuline, qui en augmente l’expression. Dans le diabète de type 2, on observe une augmentation de la réabsorption tubulaire de glucose du fait de l’augmentation de SGLT2, aggravant encore l’hyperglycémie. Les modèles humains de mutations inhibitrices de SGLT2 sont rassurants puisque celles-ci n’entraînent qu’une glycosurie sans hyperglycémie et sans autre incidence clinique en dehors de quelques rares manifestations (hypovolémie, poly­urie, déshydratation). Ce cotransporteur semble donc être une cible thérapeutique intéressante. Ainsi, de nombreux inhibiteurs du SGLT2 sont actuellement en développement, certains à des stades avancés. Leur mécanisme d’action est simple ; il diminue la glycémie en provoquant une glycosurie dose-dépendante. Leur effet sur la glycémie consiste en une baisse de 0,3 à 0,7 point d’HbA1c qui semble se maintenir à 2 ans. Il est d’autant plus important que le déséquilibre est sérieux et que la fonction rénale est normale. En effet, l’efficacité des inhibiteurs du SGLT2 est dépendante du DFG, elle diminue avec celle de la fonction rénale. Leur utilisation est donc déconseillée lorsque la clairance est inférieure à 60 ml/ mn. Les inhibiteurs du SGLT2 semblent avoir un effet hypo-uricémiant majeur. Il est à noter également que, en association avec l’insuline, un inhibiteur du SGLT2 permet de diminuer les doses d’insuline. Il permet également une diminution de poids de 3 à 4 kg qui semble due à une diminution de la masse grasse plutôt viscérale. Leur tolérance est plutôt bonne, le risque d’hypoglycémie est faible et il n’y a pas d’effet sur la fonction rénale ni sur l’ionogramme sanguin. Le seul effet indésirable fréquent est l’infection urinaire ou génitale, qui est le plus souvent basse et à germe banal et survient surtout à l’introduction du traitement. Ces molécules viennent donc compléter un arsenal thérapeutique qui s’est considérablement étoffé ces dernières années. Leur place dans la stratégie de prise en charge du diabète de type 2 reste cependant encore à préciser. ■ ARSENAL-CDM - PP667047 - 01/2013 - Bayer Santé - 220 avenue de la Recherche - 59120 Loos - SIREN : 706 580 149 RCS Lille Fonction tubulaire et inhibition du SGLT2 dans le diabète de type 2 Des choix éclairés, une consultation dynamisée. Pour vous et vos patients. Contour® next USB de Bayer : • Utilisation simple et intuitive guidée par des messages textuels. • Journal électronique complet intégrant les glucides et l’insuline. • Tendances et comptes rendus à consulter directement sur le lecteur ou sur l’ordinateur. • Logiciel de gestion du diabète Glucofacts® Deluxe embarqué dans le lecteur. Quand le design et l’innovation s’allient pour optimiser l’autosurveillance glycémique. ® e glycémie Contour® next USB s’utilise avec les bandelettes réactives ContourHormones next. AvantDiabètes toute utilisation, lire attentivement les instructions figurant Correspondances en Métabolismes et Nutrition - Vol. XVII - n° 3 - mars 2013 matiquement généralisée à l’ensemble des diabétiques ; ni une mesure passive, n’entraînant pas de conséquence thérapeutique immédiate. Fabricant : me notifié : Lloyd’s Register Quality Assurance Ltd (LRQA) - Identification n°0088. Remboursement dans les limites suivantes au titre de la LPP : lecteur ® Système d’autosurveillance glycémique 43