Diagno-photo - STA HealthCare Communications

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Pneumonie atypique
Description du cas par Dr Jean-François Roussy et Dr Alain Martel
Un homme de 20 ans se présente à l’urgence d’un cardiaque, altération de l’état de conscience, pression
centre hospitalier régional pour l’apparition, en partielle O2 plus petite que 60). Il est transféré dans un
72 heures, de toux, de fièvre et de dyspnée progressive. centre hospitalier tertiaire mais, avant son départ, on
Peu de temps après son arrivée, il développe un choc entreprend un bilan septique et une
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Quel est le diagnostic?
La radiographie pulmonaire et la tomodensitométrie
montrent la présence de multiples infiltrats alvéolaires,
et la consolidation des segments postérieurs bilatéraux
des poumons est compatible avec une pneumonie
multilobaires. Même s’il est rare d’avoir une
pneumonie à anaérobes, il y a confirmation de
fusobacterium (une bactérie de type anaérobie) à l’aide
des hémocultures et des cultures d’expectorations.
Une condition abdominale avec dissémination
pulmonaire secondaire est éliminée à ce moment avec
une tomodensitométrie abdominale, car cette bactérie
est souvent associée à des abcès aux organes intraabdominaux. Aussi, elle peut tout simplement coloniser
la sphère buccale et être secondairement aspirée par
les voies respiratoires et causer, dans des conditions
propices, une pneumonie. Dans ce cas, en l’absence
d’autres atteintes expliquant la condition, cette
dernière hypothèse a été retenue.
Quel est le traitement?
Dr Jean-François Roussy est résident IV, microbiologie-infectiologie.
Dr Alain Martel est microbiologiste-infectiologue, interniste.
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Initialement, étant donné l’absence de réponse avec la
fluoroquinolone, le traitement empirique a été modifié
pour couvrir des germes à Grams négatifs plus résistants
ainsi qu’un possible SARM-AC (Staphylococcus aureus
résistant à la méthicilline d’origine communautaire) sans
oublier le streptocoque du groupe A. Ces germes sont
réputés pour donner ce genre de tableau plus grave.
Ainsi, un antibiotique de la famille des carbapénèmes
associé à de la vancomycine et à de la clindamycine a été
administré au patient. Par la suite, en sachant qu’il
s’agissait de fusobactérium, le spectre fut restreint au
métronidazole per os pour un total de 10 à 14 jours.
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Marathonien averti
Description du cas par Dr Langis Dionne
Un patient de 35 ans, qui s’est infligé une entorse durant
son entraînement pour le marathon d’Ottawa, consulte
un physiothérapeute spécialise en thérapie sportive qui
lui pose un bandage adhésif médical de sorte à lui permettre de continuer à s’entraîner partiellement.
Deux jours plus tard, le marathonien me consulte au
bureau pour une dermite de contact sans signe d’infection.
Celle-ci est très évidente à l’endroit où il y a eu le bandage.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’une dermite prurigineuse avec œdème à la cheville.
Quel est le traitement?
Une crème à base de cortisone et un bandage effectué avec
précaution sont suffisants pour une guérison assurée.
Dr Langis Dionne est omnipraticien.
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Douleurs et brûlure
Description du cas par Dr Werner Oberholzer
Depuis 48 heures, un homme de 64 ans présente des
douleurs à la poitrine du côté gauche et ressent une sensation de brûlure sur le haut du dos.
Quel est le diagnostic?
Le diagnostic de zona a été établi d’après l’aspect clinique
typique.
Quelle est l’importance clinique?
Le zona est une éruption vésiculaire aiguë qui apparaît
généralement dans un ou deux dermatomes adjacents. Il est lié
à la réactivation de la varicelle latente.
Quel est le traitement?
Le diagnostic de zona évoque souvent l’idée non seulement
d’un traitement antiviral, mais aussi d’un traitement avec des
corticostéroïdes. Il est jugé raisonnable d’offrir deux
traitements (agents antiviraux et corticostéroïdes) aux patients
de plus de 50 ans, à condition qu’une surveillance appropriée
soit effectuée et qu’il n’y ait aucune contre-indication de
l’utilisation de ces agents thérapeutiques. Il est très souhaitable
que le traitement soit initié dans les 72 heures suivant
l’apparition de l’éruption. Les corticostéroïdes peuvent soulager
la douleur aiguë et améliorer la qualité de vie dans le court
terme, mais n’ont aucun effet sur la gravité des névralgies
postzostériennes.
Dr Werner Oberholzer est omnipraticien.
Photo 1 à 3. La première photo représente
l’éruption initiale, la deuxième est le résultat après
deux semaines de traitement antiviral et la
troisième photo montre l’évolution de l’éruption
après trois semaines.
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Abus de soleil
Description du cas par Dr Benjamin Barankin
Une femme de 70 ans d’origine italienne présente de
nombreuses zones rugueuses asymptomatiques rouges
sur le visage. Elle n’a pas d’antécédents de problèmes
de peau.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit de kératoses actiniques.
Quel est le problème avec ces lésions?
Ces lésions sont un marqueur de l’exposition importante au
soleil et des dommages causés par le soleil. Elles la mettent
également à un plus grand risque de développer un carcinome
épidermoïde.
Quel est le traitement?
S’il y a plusieurs lésions, le traitement consiste en une
cryothérapie à l’azote liquide périodique. Pour les lésions plus
répandues à l’échelle, l’imiquimod topique ou le
5-fluorouracile doivent être envisagés. La thérapie
photodynamique ou la dermabrasion sont également
bénéfiques.
Dr Benjamin Barankin est dermatologue.
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Champignon
Description du cas par Dr Langis Dionne
Une jeune femme de 37 ans se présente pour une cytologie au bureau. Son seul antécédent est une crise
d’arthrite rhumatoïde dont le facteur rhumatoïde a été
négligé à l’âge de 30 ans. La crise s’est amendée avec
du sulfate d’hydroxychloroquine après quatre mois et
cette condition n’a pas récidivé depuis.
Elle montre, en passant, une lésion sur la face postérieure
de son bras droit apparue depuis six semaines et qui s’étend
depuis : il s’agit d’une lésion maculaire non prurigineuse
avec rebord surélevé papulaire (d’où le nom ringworm). Il
y a amélioration cutanée centrale de la lésion à mesure
qu’elle s’étend.
Dr Langis Dionne est omnipraticien.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’un tinea corporis.
Quelle en est la cause?
Un champignon du nom de microsporon et un parasite
tel le trichophyton ou l’épidermophyton.
Quel est le traitement?
Un antifongique topique ou per os pendant deux à quatre
semaines est recommandé.
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Bambin avec urticaire
Description du cas par Dr Jean-Marie Deschênes et Dr Simon Nigen
Un bambin de 14 mois présente un type de rash cutané
fréquemment rencontré en pratique, c’est-à-dire des
lésions cutanées morbilliformes érythémato-croûteuses
généralisées qui semblent peu prurigineuses. Mais, par le
passé, il n’a jamais présenté d’eczéma atopique. De plus,
il ne fait pas de fièvre et semble confortable. Aucun signe
de toxicité ni d’atteinte des muqueuses est apparent.
Il est toutefois à noter que le bambin a été emmené en
consultation par ses parents huit jours auparavant pour une
IVRS (infection par voies respiratoires supérieures). Lors
de cette consultation, il a reçu de la pénicilline semisynthétique comme traitement en raison d’un diagnostic de
rhinosinusite.
Finalement, quelques jours plus tard et après l’arrêt de
l’antibiotique et de l’utilisation d’un antihistaminique H1 de
deuxième génération, les lésions cutanées ont complètement disparu.
Quel est le diagnostic?
L’urticaire médicamenteuse ou une réaction
allergique retardée médicamenteuse demeure la plus
probable. Comme disait mon professeur, « lorsqu’on
entend un bruit de trot dans le vieux Québec...les
chances sont plus grandes qu’il s’agisse plutôt d’un
cheval que d’un zèbre »!
Toutefois, il faut faire preuve de prudence et bien
considérer les diagnostics différentiels car, même s'il
est probable que le gamin souffre d’un exanthème
maculo-papuleux médicamenteux, d’autres
diagnostics sont également possibles, tels un
exanthème maculo-papuleux viral, bactérien, une
urticaire médicamenteuse ou virale, un eczéma, etc.
Comment confirmer le diagnostic?
Pour confirmer une éruption médicamenteuse, une
investigation allergologique avec des épreuves
épicutanées, transépidermiques, etc. est alors
nécessaire.
Dr Jean-Marie Deschênes est omnipraticien.
Dr Simon Nigen est dermatologue.
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Obstruction aiguë
Description du cas par Dr Jean-François Roussy et Dr Alain Martel
Un homme de 60 ans est hospitalisé aux soins intensifs
en post-opératoire d’une résection sigmoïdienne
secondaire à des épisodes récurrents de diverticulites.
Il se plaint de nausées, de ballonnements, de douleurs
abdominales et est incapable de s’alimenter par la
bouche. Les bruits intestinaux sont diminués et il est
constipé. Il est stable hémodynamiquement, ne fait pas
de fièvre et n’a pas de signes de péritonisme. Une radiographie abdominale simple est demandée.
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’un syndrome d’Ogilvie, c’est-à-dire d’une pseudoobstruction aiguë. Ce désordre est caractérisé par une
dilatation importante du cæcum et de l’hémicolon droit, en
absence d’une lésion anatomique obstruant le flot du contenu
intestinal. La radiographie démontre la dilatation cécale ainsi que
celle de l’intestin grêle à rebours. Le diagnostic différentiel est la
lésion anatomique, qui peut être éliminée par une
tomodensitométrie, ou le mégacôlon toxique, qui est moins
probable ici étant donné l’absence de signes de sepsis ou de
choc. Les causes les plus fréquentes sont les conditions postopératoires, les opiacés, les désordres électrolytiques
(hypokaliémie, hypomagnésémie, hypocalcémie) et également
certaines infections telles les pneumonies, entre autres.
Quel est le traitement?
Parmi les traitements à envisager, un traitement de support et le
retrait des possibles précipitants (opiacés, anticholinergiques)
est suggéré; sinon, l’utilisation d’agents pharmacologiques ou des
lavements favorisant la motilité intestinale sont une possibilité.
Une décompression colonoscopique ou une chirurgie peuvent
même s’avérer nécessaires.
Dr Jean-François Roussy est résident IV, microbiologie-infectiologie.
Dr Alain Martel est microbiologiste-infectiologue, interniste.
Des examens physiques et radiographiques quotidiens
demeurent importants pour évaluer l’évolution de la condition.
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Parasite
Description du cas par Dr Jean-François Roussy et Dr Richard Garceau
Un jeune enfant récemment adopté est adressé au
médecin pour une éosinophilie à 25 %. Il est né et a vécu
pendant un an en Éthiopie. Il est asymptomatique et le
reste du bilan, incluant le bilan hépatique, la créatinine
et les électrolytes, est normal. Des cultures de selles et
la recherche de parasites, toutes deux effectuées à trois
reprises, se sont révélées négatives initialement.
Avec l’histoire d’immigration, le pays d’adoption et
l’éosinophilie importante du patient, vous avez en tête un
parasite particulier. Vous demandez donc deux tests supplémentaires consistant en, tout d’abord, l’inoculation d’une
petite quantité de selles fraîches sur une gélose MacConkey
et ensuite une sérologie spécifique pour ce parasite.
Après avoir conservé quelques jours la gélose dans un
incubateur, vous obtenez le résultat ci-dessous (photo 1). À
partir de cette gélose, vous faites également une observation
au microscope (photo 2).
Quel est le diagnostic?
Il s’agit d’un cas de Strongyloïdes stercoralis, un parasite de la
famille des nématodes qui est endémique dans plusieurs pays où
les conditions sanitaires sont déficientes, et l’Éthiopie fait partie
des ces pays. Ce parasite cause typiquement une forte
éosinophilie chez les patients infectés.
Le parasite doit traverser la peau d’un humain pour ensuite
compléter son cycle qui le mènera vers le petit intestin. À ce
moment, la larve maintenant adulte pourra produire des œufs
qui formeront d’autres larves. Ce sont ces dernières qui
pourront être retrouvées dans les selles.Toutefois, comme la
quantité de larves varie beaucoup quotidiennement, une
recherche de parasites pourrait se révéler négative initialement.
Ainsi, la recherche du parasite dans une selle inoculée sur une
gélose peut s’avérer sensible.
Photo 1
Quel est le traitement?
L’ivermectine, un antiparasitaire per os 1 f.p.j. pendant deux jours
s’avère le traitement de choix. Il s’agit d’un médicament dont
l’utilisation doit être approuvée par Santé Canada, d’où l’intérêt
de consulter un spécialiste en microbiologie-infectiologie.
Photo 2
Dr Jean-François Roussy est résident IV, microbiologie-infectiologie.
Dr Richard Garceau est microbiologiste-infectiologue.
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Enflure du nez
Description du cas par Dr Benjamin Barankin
Un homme de 61 ans présente un érythème, des télangiectasies et une enflure du nez.
Quel est le diagnostic?
C’est une rhinophyma, soit une rosacée phymateuse.
Quelle sont les principaux sous-types
de rosacée?
La rosacée peut être de type papulo-pustuleux,
érythématotélangiectasique, oculaire et phymateux.
Quel est le traitement?
Le métronidazole topique et un traitement de
tétracycline par voie orale serait un début raisonnable.
L’isotrétinoïne orale à faible dose est souvent bénéfique.
En ce qui concerne la taille du nez, l’ablation par laser, la
dermabrasion ou d’autres techniques de rasage
chirurgicales sont souvent très réussies.
Dr Benjamin Barankin est dermatologue.
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...] l’ablation par laser, la
dermabrasion ou
d’autres techniques de
rasage chirurgicales
sont souvent très
réussies.
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