Diagno-photo Quel est le diagnostic? La tomodensitométrie démontre la présence d'épaississements péribronchiques multifocaux diffus, localisés principalement au tiers moyen et inférieur des poumons, mais touchant également les apex. Cela s'associe à des foyers d'opacités d’aspect d’arbre en bourgeons et à des opacités acinaires. La culture confirme la présence d’Aspergillus fumigatus. Ce tableau est donc compatible avec une aspergillose pulmonaire. Quel est le traitement? Le voriconazole s’avère le traitement de choix de cette condition. La forme intraveineuse est la plus efficace, mais elle est contre-indiquée dans le cas d’une clairance de la créatinine plus petite que 50 cc/min. La forme orale sera considérée dans ces cas. 1 Respiration difficile es t i d r ent © e t n l v i t peu sonne e h l s e avait de la fièvre soutenue à 39-39,5 r ig edesrcias autorisuésage pe r degrés, et le y gram préliminaire p m nne ur leur o o m expectorations démontre des filas r o tomodensitoC n cUne e po es p oupie ments mycéliens. L . c ioeffectuée. ée hib r une utest métrie o r b e p Un homme de 61 ans connu pour souffrir d’une MPOC modérée est hospitalisé aux soins intensifs pour un bronchospasme grave nécessitant même de l’hélium. Le patient est t m évidemment sous ventilation méca- sée es impri t tori er e nique. Depuis plusieurs jours, n auil alis ri t s i td e n no visu e t VenL’utilisaetri,oafficher, g har c é l té Roussy Dr Jean-François Résident 3, médecine interne Dr Alain Martel Microbiologiste-infectiologue, interniste 28 le clinicien mai 2010 D epuis plusieurs jours, il avait de la fièvre soutenue à 39-39,5 degrés, et le gram préliminaire des expectorations démontre des filaments mycéliens. Diagno-photo Quel est le diagnostic? Il s’agit de pétéchies secondaires à une thrombopénie (les plaquettes sont à 33 lors la formule sanguine complète) induite par l’infiltration diffuse de la moelle par le lymphome. Quel est le traitement? Il n’y a aucun traitement dans le cas de pétéchies sans autre saignement majeur, tel qu’intra-crânien, et des plaquettes à moins de 10. 2 Lésions aux jambes et aux fesses Un homme de 62 ans est atteint d’un lymphome folliculaire réfractaire au traitement. Il présente des lésions aux jambes et aux fesses. Il ne fait pas de fièvre et ne prend pas de nouveaux médicaments. Les lésions sont non prurigineuses et non douloureuses. Dr Jean-François Roussy Résident 3, médecine interne Dr Alain Martel Microbiologiste-infectiologue, interniste Diagno-photo Quel est le diagnostic? Il s’agit d’une parotidite. Dans le cas présent, une culture superficielle après massage a révélé contenir du SARM. De plus, cette patiente était bactériémique également à SARM. Une parotidite à SARM avec bactériémie secondaire est une condition rare. Il faudra également éliminer une complication oto-rhinolaryngologie (ORL) avec une tomodensitométrie de la tête et du cou. Quel est le traitement? 3 Masse suspecte Une femme de 84 ans est transférée d’un centre périphérique pour une leucémie aiguë et une masse cervicale. Elle aurait noté l’augmentation progressive de celle-ci pendant une semaine, le tout associé à de l’odynophagie et de la dysphagie. Elle aurait fait de la température intermittente et elle est très fatiguée. La patiente est porteuse du Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) depuis une récente hospitalisation due à une pneumonie. Il s’agit d’un traitement combiné, chirurgical et antibiotique, étant donné l’atteinte extensive révélée lors de la tomodensitométrie. Une consultation en ORL fut demandée. La vancomycine s’avère l’antibiotique de choix, et il sera très important d’obtenir des valeurs pré-doses entre 15 et 20 ug/mL. Il faudra également répéter les hémocultures pour s’assurer qu’il ne persiste pas une bactériémie à SARM, car dans l’affirmative, il faudrait craindre une endocardite ou une embolisation septique. Dr Jean-François Roussy Résident 3, médecine interne Dr Alain Martel Microbiologiste-infectiologue, interniste 30 le clinicien mai 2010 E lle aurait noté l’augmentation progressive de [la masse] pendant une semaine, le tout associé à de l’odynophagie et de la dysphagie. Diagno-photo Quel est le diagnostic? Ces ulcères sont la conséquence d’une condition dermatologique associée au diabète : la nécrobiose lipoïdique (necrobiosis lipoidica diabeticorum). Secondairement à cette condition, il y a eu surinfection des lésions. Moins de 1 % des diabétiques développeront cette condition, mais dans plus de 75 % des cas, les personnes touchées sont atteintes ou développeront un diabète. Le niveau de contrôle de la glycémie ne semble pas être un facteur de risque. Quel est le traitement? En général, le traitement de la nécrobiose est sous-optimal et souvent chronique. Pour le traitement initial, il faut considérer un stéroïde topique modéré, tel le triamcinolone acétonide sous forme de crème à 0,1 %. 2 Douleurs à la jambe Une femme de 43 ans se présente à l’urgence pour des douleurs intenses à la jambe gauche. Elle est connue pour être atteinte d’un diabète de type 1 traité de façon sousoptimale. La patiente note l’apparition progressive de lésions sur sa jambe depuis plus de deux mois. Elle ne fait pas de fièvre, mais elle remarque depuis plus d’une semaine la présence d’écoulements purulents des lésions. Dr Jean-François Roussy Résident 3, médecine interne Dr Alain Martel Microbiologiste-infectiologue, interniste Pour ceux ayant des ulcères, il faut éviter les crèmes à base de stéroïdes. Aucun traitement très efficace n’existe, mais certains patients ont bien répondu aux corticostéroïdes systémiques, à l’oxygène hyperbare, à la ciclosporine et au G-CSF (Granulocyte-Colony Stimulating Factor). Diagno-photo Quel est le diagnostic? La radiographie démontre des opacités diffuses en verre dépoli, confirmées par la tomodensitométrie. La condition à redouter dans ce cas-ci, étant donné la prise importante de corticoïdes depuis plusieurs mois et la néoplasie sousjacente, est la pneumonie à Pneumocystis jiroveci. L’immunofluorescence pour le P. jiroveci effectuée sur le lavage bronchoalvéolaire a confirmé le diagnostic. Quel est le traitement? 5 Fièvre, fatigue et toux Il s’agit d’un home de 63 ans hospitalisé pour une fièvre sévissant depuis 48 heures. Il note également de la fatigue et une toux sèche qui durent depuis deux semaines. À l’examen, on note une saturation à l’air ambiant de 86 %. Il n’est pas connu pour être atteint de maladies pulmonaires, et le patient était traité jusqu’à tout récemment pour un lymphome diffus à grandes cel- Dr Jean-François Roussy Résident 3, médecine interne Dr Alain Martel Microbiologiste-infectiologue, interniste 32 le clinicien mai 2010 lules B, au moyen de la chimiothérapie et du rituximab. Depuis plusieurs mois, il est sous corticothérapie supraphysiologique (prednisone 25 mg 2 f.p.j.) pour une complication hépatique de son cancer. Le patient est allergique au médicament combinant sulfamé-thoxazole/triméthoprime (ce qui lui cause un rash). Une radiographie pulmoaire est demandée au bilan initial. ( Étant donné le rash dû à la combinaison sulfaméthoxazole/ triméthoprime, le traitement de deuxième ligne est la clindamycine avec de la primaquine. L’utilisation de la pentamidine intraveineuse n’est pas considérée à cause de ses effets secondaires (pancréatite, hypokaliémie, hypoglycémie). Une prophylaxie chez ce patient avec la pentamidine en inhalation une fois par mois sera nécessaire à la fin du traitement. ...) le patient était traité jusqu’à tout récemment pour un lymphome diffus à grande cellules B au moyen de la chimiothérapie et du rituximab. Diagno-photo Quel est le diagnostic? 6 Papule sur l’oreille Ce fermier de 58 ans consulte pour une lésion papuleuse hyperkératosée, ulcérée et prurigineuse à l’arrière de l’oreille gauche, qui ne guérit pas et s’étend depuis son apparition, il y a un an. Sa femme insistait pour qu’il montre la lésion à un médecin. Dre Katherine J. M. Abel Omnipraticienne L e carcinome basocellulaire est la forme la plus courante de cancer en général, et de cancer de la peau en particulier. Il s’agit d’un carcinome basocellulaire, dont il existe cinq types courants. Chez ce patient, le cancer se présente comme une tumeur charnue rose, à rebord légèrement surélevé et arrondi, avec affaissement croûteux au centre (patron nodulaire). Au fur et à mesure que la lésion croît, de petits vaisseaux sanguins peuvent apparaître à sa surface. Le carcinome basocellulaire est la forme la plus courante de cancer en général, et de cancer de la peau en particulier. Le diagnostic est établi par simple biopsie. Ce cancer répond bien au traitement s’il est diagnostiqué tôt. Sa propension aux métastases est extrêmement faible. Quel est le traitement? Excision, souvent suivie d’électrodessication et de curetage de la base de la lésion. Le patient devra se protéger du soleil et pratiquer l’ABCD de la surveillance des grains de beauté en observant notamment : • Asymétrie • Bordure irrégulière • Couleur irrégulière • Diamètre Il devra aussi examiner régulièrement sa peau, et la faire examiner chaque année par un médecin. Diagno-photo Quel est le diagnostic? Pilomatrixome (épithélioma calcifié de Malherbe). Quelle en est la portée clinique? 7 Nodule sur l’abdomen Une jeune femme de 19 ans, vous est envoyée pour l’évaluation d’un petit nodule unique situé sur l’abdomen, à droite. La lésion, qui bouge Dr Alexander K. C. Leung Pédiatre Dr W. Lane M. Robson Pédiatre Dr Tom Woo Dermatologue avec la peau, n’est pas prurigineuse. Il n’y a aucun antécédent de traumatisme à cet endroit. Le pilomatrixome est une tumeur bénigne des phanères, dérivée d’une cellule germinale épidermique qui aurait dû se différencier en cellule matricielle de poil. La lésion, provoquée par une mutation de la ß-caténine, apparaît généralement avant l’âge de 10-20 ans, sous forme de nodule ferme et profond à croissance lente. On la trouve le plus souvent au visage ou au membre supérieur, mais elle peut être située n’importe où. La plupart des cas sont sporadiques, avec nodule unique. Les femmes sont atteintes légèrement plus souvent que les hommes. Le nodule, situé dans le derme ou dans la graisse sous-cutanée, bouge avec la peau. Si la peau est étirée, il apparaît à sa surface une forme de tente (« signe de la tente »). Certains nodules sont calcifiés et durs. Certains cas de pilomatrixomes multiples ont été associés à la dystrophie musculaire, au syndrome de Gardner et au syndrome de RubinsteinTaybi. La lésion est presque toujours bénigne; on a décrit de rares cas de transformation maligne. Quel est le traitement? Le pilomatrixome nécessite une excision. Une intervention au laser pourrait permettre de minimiser la cicatrice. C