La science prend des risques Production mondiale de nourriture

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La science prend des risques
Production mondiale de nourriture
Pour résoudre certains problèmes urgents, la science prend parfois de très
grands risques. Ainsi, en augmentant considérablement la production mondiale
de nourriture, les scientifiques ont du même coup créé la menace de famines
massives.
Espèces, variétés et gènes
Toutes les plantes qui sont fécondes entre elles forment une espèce : le blé est
une espèce. À l'intérieur d'une espèce, des groupes de plantes isolés les uns des
autres peuvent développer des caractères distinctifs et former des variétés. Ce
sont des segments de grosses molécules, les gènes, qui déterminent les
caractères d'une plante. Les membres d'une même espèce ont accès, par la
reproduction, à un pool de gènes qui leur est propre et qui peut être très riche. Il y
a beaucoup moins de différences génétiques entre les membres d'une même
variété ; dans le cas d'une variété créée par l'homme, les gènes peuvent être
identiques d'une plante à l'autre.
Épis de différentes variétés de l’espèce maïs.
Le problème
1. Pour nourrir une population mondiale croissante, il faudra produire entre 2000
et 2020 autant de nourriture que durant les 10 000 dernières années. La
production actuelle de nourriture repose sur la culture de 120 espèces de plantes
dont 30 fournissent 95 % de la production. Parmi les espèces les plus
importantes, il y a le riz, le blé, le maïs, le soya... Nommez deux autres espèces
importantes.
Il y a l’orge, le seigle, le sorgho, l’avoine, le millet, la pomme
de terre, la tomate, la patate douce, les arachides, les
fèves, la canne à sucre, la vigne, les pommes, etc.
Sorgho
Pour maximiser la production, les scientifiques développent de nouvelles
variétés qui donnent plus de protéines, qui résistent mieux aux insectes et aux
maladies, etc. Les résultats sont étonnants: la Chine, qui était surtout une
importatrice de céréales avant 1991, est maintenant surtout une exportatrice de
céréales malgré l’augmentation de sa population et de la consommation par
personne. Mais ce succès crée trois problèmes.
Les risques de l’uniformité génétique
2. Problème #1 : Les scientifiques savent manipuler les gènes (les extraire
d'une bactérie et les introduire dans une plante, par exemple), mais ils ne
savent pas encore inventer un gène qui va protéger le soya d'un parasite
donné. Pour créer une nouvelle variété de riz, où les scientifiques trouvent-ils
les gènes dont ils ont besoin?
Dans les réserves de gènes que sont les
variétés sauvages (mises au point par la
Nature) et les variétés traditionnelles
(cultivées) de riz. De plus en plus, grâce au
génie génétique, dans d’autres réserves de
gènes comme les bactéries ou les variétés
de soya.
Soya
3. Or, les nouvelles variétés de riz remplacent dans les rizières les variétés traditionnelles.
Ainsi, en Inde, une dizaine de variétés de riz donnent 75 % de la production alors qu'on en
utilisait 30 000 avant. De même, on ne trouvait plus au Mexique en 2005 que 20 % des
variétés de maïs répertoriées en 1930. En Chine, 10 % seulement des 10 000 variétés de blé
cultivées en 1949 le sont encore. D'autres causes contribuent aussi à la disparition des
variétés sauvages ou traditionnelles de différentes espèces de plantes. Identifiez deux
façons de faire disparaître un milieu et les variétés qu’il contient.
1. L’érosion qui enlève le sol d’un champ cultivé, notamment s’il est situé sur une
forte pente. 2. Le développement urbain, qui remplace un milieu par des maisons,
une route ou une usine. 3. La destruction des forêts dans le cas d’un milieu
forestier, notamment le défrichement pour l’agriculture. 4. Les ravages causés par
une guerre. 5. Le pâturage excessif par les animaux domestiques. 6. La pollution
d’un centre urbain voisin. Etc.
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4. Problème #2 : Parce qu'il y a très peu de diversité génétique dans les cultures
actuelles, elles sont fragiles. Expliquez ce qui arrive quand un virus ou un
champignon s'attaque à des plantes génétiquement similaires.
Si le virus ou les champignons peuvent détruire une plante, alors ils peuvent
toutes les détruire puisqu’elles sont très semblables les unes aux autres. Il n’y
aura donc rien pour arrêter leur progression et les dommages risquent d’être
considérables.
Les exemples de désastres sont nombreux.
En 1845, un champignon a détruit les pommes de terre, génétiquement similaires,
de l'Irlande, la principale source de nourriture de ce pays; un million de personnes
sont mortes de faim.
En 1970, un champignon a détruit 15 % du maïs cultivé aux USA dont 70 % était
génétiquement similaire.
Le Sri Lanka est devenu un grand producteur de thé quand un champignon a
effacé les plantations de café, génétiquement homogène.
5. Problème #3 : Les insectes, les virus, les champignons ... évoluent eux aussi
parce qu'il existe des mécanismes capables de changer brusquement leur
matériel génétique (on parle de mutation). Une mutation d'un virus peut rendre
une nouvelle variété de plante vulnérable à ce virus après seulement quelques
années d'utilisation. L’arrivée d’une nouvelle forme de mildiou de la pomme de
terre cause des dégâts importants au Canada depuis le début des années 1990.
Expliquez pourquoi les mutations créent une pression énorme sur les
chercheurs qui créent les nouvelles variétés de plantes.
Quand les cultivateurs adoptent massivement des
variétés très performantes, ils condamnent les
scientifiques à en produire d’autres sans arrêt pour
déjouer les nouveaux parasites et les nouvelles
maladies qui vont inévitablement apparaître. C’est
une sorte de cercle vicieux du succès.
Mildiou
(champignon)
Les banques de graines et de plantes
6. Pour atténuer les 3 problèmes dont nous venons de parler, on crée des
banques de semences et de plantes pour conserver les gènes dont les
scientifiques ont besoin.
Par exemple, on a introduit en Afrique, il y a quelques années, une nouvelle
variété de fève pour enrayer les ravages d'un insecte. Cette variété avait été
créée en Colombie en utilisant une fève originaire du Mexique qui se trouvait
dans une banque aux USA. La solution au mildiou de la pomme de terre risque
de venir elle aussi de l'étranger. Il n’y a guère que les fraises et les bleuets qui
sont des cultures indigènes du Québec. De quelle région du monde est originaire
une de ces trois espèces : la pomme de terre, le blé et le maïs ?
Le remède du SIDA se trouve peut-être aussi dans ces banques puisque
beaucoup de médicaments sont d'origine végétale.
Indications :
• Bradycardies mal tolérées sur le plan
hémodynamique
• Troubles de la conduction auriculoventriculaire
• Asystolie
• Intoxication aux organo-phosphorés
• Intoxication par les champignons
muscariniques
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