LE MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L`HALLUX

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
LE MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX
Par
Aude-Hélène Pavageau
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
LE MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX
Par
Aude-Hélène Pavageau
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
Remerciements :
Messieurs les professeurs d’anatomie,
Messieurs LAGIER et BLIN ,pour leur aide et leurs conseils.
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION
II. RAPPELS ANATOMIQUES
1.
2.
3.
4.
5.
Situation
Insertions
Trajet
Vascularisation
Innervation
III. MATERIEL ET METHODES
1. Répartition de l’étude des pièces anatomiques
2. Dissection
a)matériel utilisé
b)méthode/voies d’abord
3. Injection au latex
4. IRM
IV. RESULTATS
1. Insertions
a)insertions proximales
b)insertions distales
2. Vascularisation et innervation
a)origine
b)vascularisation
c)innervation
3. Rapports
a)région jambière
b)région talo-crurale
c)région plantaire
4. Le muscle long fléchisseur accessoire
V. DISCUSSION
1. Le muscle long fléchisseur accessoire
2. Rôle du muscle long fléchisseur de l’hallux dans la marche
3. Pathologie du muscle long fléchisseur de l’hallux
VI. CONCLUSION
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. INTRODUCTION
Le muscle long fléchisseur de l’hallux (MLFH) est un muscle puissant du corps
humain. Muscle extrinsèque du pied,il appartient à la fois à la partie profonde de
la loge postérieure jambière,à la région interne de la cheville,et à la région
plantaire,et constitue le seul et unique tendon situé à la face plantaire de
l’hallux .Nous savons que son action est complexe : il réalise des mouvements
d’ensemble de flexion plantaire de la cheville,d’inversion du pied en association
avec d’autres muscles fléchisseurs,de flexion plantaire de la première phalange
de l’hallux sur le métatarse, il fléchit aussi la deuxième phalange de l’hallux sur
la première.
D’abord, nous étudierons successivement ses insertions,sa forme,sa
vascularisation,son innervation ,son trajet et ses rapports.
Enfin, nous nous interrogerons sur la fonction de ce muscle situé à l’extrémité
distale de l’économie et sa part respective dans la marche et la locomotion, ainsi
qu’aux conséquences pathologiques issues de la description anatomique.
II. RAPPELS ANATOMIQUES
1. SITUATION
Le muscle long fléchisseur de l’hallux (MLFH) est situé dans la couche profonde de la loge
postérieure de la jambe,limitée :
- latéralement par la fibula et le septum intermusculaire latéral la séparant de la loge externe
de la jambe comprenant les muscles longs et courts fibulaires.
- médialement par le tibia.
- en avant par la membrane interosseuse reliant la face latérale du tibia à la face médiale de la
fibula et la séparant de la loge antérieure de la jambe.
-en arrière par l’aponévrose ou le fascia jambier profond la séparant de la couche superficielle
de la loge postérieure qui comprend les muscles triceps et plantaire grêle.
Dans ce plan profond,il est le plus externe des muscles,avec,de dedans en dehors :
-le muscle long fléchisseur des orteils
-le muscle tibial postérieur
-le muscle LFH
2. INSERTIONS
Il est issu de la partie postérieure et inférieure du segment jambier :à la fois de la fibula et de
la membrane interosseuse et se termine à la face plantaire de la phalange distale ou deuxième
phalange de l’hallux.
3. TRAJET
Fibula
Membrane
interosseuse
MLFH
D’après P.Kamina
Au niveau de la cheville, le tendon se dirige en dedans et glisse dans la gouttière rétromalléolaire interne et dans le canal calcanéen pour se terminer dans les loges moyenne et
interne plantaires à la partie interne et postérieure de la plante du pied,en arrière du squelette
constitué de l’os naviculaire,du cunéiforme médial et du premier métatarsien,puis des deux
dernières phalanges de l’hallux.
Rappels ostéologiques :le squelette du pied
Le MLFH intéresse les trois parties du squelette du pied qui sont le tarse,en particulier le
talus,le calcanéum ,les os naviculaire et cunéiforme médial en dedans,le métatarse et les
phalanges. Il est intéressant ici de remettre à l’esprit l’architecture du talus et du calcanéum
pour mieux situer le trajet de ce tendon .
Le talus présente,dans sa partie postérieure,deux tubercules : un tubercule latéral volumineux
et un tubercule médial plus petit .Ils forment un sillon permettant le passage du tendon du
MLFH. De même, à la face interne du calcanéum,un sillon oblique en bas et en avant ,sous le
sustentaculum tali livre passage à ce tendon,tandis qu’au sommet de ce relief cheminera le
tendon du long fléchisseur des orteils.
D’après Rouvière
4. VASCULARISATION
Elle se fait par des collatérales naissant de l’artère tibiale postérieure et de l’artère fibulaire
qui proviennent du tronc tibio-fibulaire.
5. INNERVATION
Elle se fait par des rameaux nerveux naissant du nerf tibial qui est la branche de division
interne du nerf ischiatique.
III. MATERIEL ET METHODES
1. REPARTITION DE L’ETUDE DES PIECES ANATOMIQUES
Pour effectuer ce travail,trois pièces anatomiques ont été nécessaires :
Sujet
N°1
N°2
Sexe
Féminin
Masculin
Etat
Sujet Frais
Sujet Frais
N°3
Masculin
Sujet Frais
Technique
Injection au latex
néoprène
Coupes
2. DISSECTIONS
a)matériel utilisé :
- Bistouri n°4 avec lame 23
- Bistouri n°3 avec lame 15
- Pinces à disséquer
- Pinces à clamper
- Ciseaux droits à pointes mousses
- Ciseaux courbes à pointes mousses
b)méthodes/voies d’abord :
● Voie d’abord postérieure
- Incision médiane du creux poplité au talon
- Trois incisions transversales :au dessus du genou,en dessous,et une au niveau de la
cheville reliant les deux malléoles fibulaire et tibiale
● Voie d’abord plantaire
- Incision latérale au bord latéral de l’hallux
- Incision longitudinale reliant la malléole tibiale au bord médial de la racine de
l’hallux
- Incision transversale à la racine de l’hallux
- Incision médiane à la face plantaire de l’hallux
3. INJECTION AU LATEX
a)matériel utilisé
- Cathéter
- Liquide d’injection rouge :latex néoprène 671
- Seringue
- Pince à clamper
- Acide acétique pour polymériser le latex
b)méthode
L’artère fémorale a été choisie comme point d’injection afin de ne pas léser l’artère poplitée
qui est à l’origine de la vascularisation de notre muscle .Après avoir fait une incision
longitudinale au pli inguinal,on insère le cathéter dans l’artère fémorale. Elle est ensuite
ligaturée autour du cathéter par un fil de suture pour éviter les reflux du liquide d’injection .A
l’aide de la seringue,on injecte le liquide d’injection,puis l’acide acétique .Le cathéter est
clampé avec une pince à clamper.
4. IRM
Au CHU de Nantes,nous avons procédé à un examen d’IRM de la partie inférieure de notre
jambe,cheville et pied droit s en séquence T1.Nous réalisons des coupes standards jointives
sagittales et frontales.
La séquence T1 est la plus appropriée car anatomique : elle différencie les structures
tendineuses hypodenses des structures osseuses , celluleuses et graisseuses hyperdenses ,par
contre,elle ne distingue pas les muscles de leur tendon.
L’examen a duré 15 minutes,en décubitus dorsal,pied en extension. Il est non invasif et le
risque de claustrophobie est limité car seules les deux jambes sont incluses dans le cylindre de
l’appareil.
IV. RESULTATS
1 . INSERTIONS
a . insertions proximales
Le muscle long fléchisseur de l’hallux naît
- Des deux tiers inférieurs de la face postérieure de la fibula,en dessous de la ligne du
muscle soléaire,en dedans de l’insertion des muscles long fibulaire en haut et court
fibulaire en bas,cette insertion s’arrêtant cependant quelques centimètres au dessus de
la malléole fibulaire.
- De la partie inférieure de la membrane interosseuse de la jambe,aux fibres verticales.
- Du fascia du muscle tibial postérieur ou des cloisons fibreuses qui le sépare de ce
muscle en dedans. Les fibres constituant ces cloisons sont situées en arrière des
vaisseaux fibulaires si bien qu’ils perforent et paraissent inclus dans le MLFH
- Du septum intermusculaire latéral ou des cloisons fibreuses qui le séparent des
muscles fibulaires en dehors.
Son corps est robuste,épais,charnu en haut ,allongé et longiligne. Ce muscle est bipenné :
ses fibres se projettent en bas vers une ligne médiane et se fixent à partir du tiers inférieur
de jambe,au dessus de l’articulation tibio-tarsienne ,sur un tendon caché dans l’épaisseur
du muscle.
INSERTIONS PROXIMALES DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX
Vues postérieures du segment jambier droit
Haut
Latéral
Muscle long
fléchisseur de l’hallux
Fibula
Articulation
tibio-fibulaire
distale
Haut
Latéral
Muscle tibial
postérieur
Muscle long fléchisseur
de l’hallux
Muscle long
fléchisseur des orteils
Membrane interosseuse
Articulation tibiotarsienne
b . insertions distales
Son tendon entre dans la région plantaire,croise la face supérieure du muscle long
fléchisseur des orteils auquel il envoie des expansions et gagne le premier orteil, passe
entre les deux sésamoides de l’articulation métatarso-phalangienne,puis dans une gaine
ostéo-fibreuse de l’hallux et s’insére à la face plantaire,postérieure de la deuxième
phalange terminale de l’hallux, en « éventail »,c’est à dire en s’élargissant.
INSERTION DISTALE DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX
Vue plantaire d’un pied droit
Méd
Arrière
Deuxième
phalange de
l’hallux
Tendon du
muscle long
fléchisseur de
l’hallux
2 . VASCULARISATION ET INNERVATION
a . origine
Le muscle long fléchisseur de l’hallux est profondément situé :nous devons donc
disséquer les principaux axes vasculo-nerveux d’origine afin de découvrir son innervation
et sa vascularisation.
LE CREUX POPLITE
Vue postérieure d’un genou droit
Haut
Latéral
Muscle semi-membraneux
Artère Poplitée
Veine Poplitée
Muscle
gastrocnémien :chef médial
Muscle biceps fémoral
Nerf tibial
Nerf fibulaire
commun
Muscle
gastrocnémien :chef latéral
L’artère poplitée repose sur le muscle poplité,elle est limitée en arrière par le muscle semi
membraneux et le fascia poplité,médialement par le chef médial du muscle gastrocnémien
en bas et le muscle semi membraneux en haut,latéralement par le muscle biceps fémoral
en haut et au chef latéral du muscle gastrocnémien et au muscle plantaire en bas. Elle se
dirige vers l’arcade fibreuse du soléaire. Elle envoie de nombreuses branches artérielles
destinées à la peau, au genou (artère supéro-latérale , supéro-médiale et moyenne,inférolatérales ,inféro-médiales du genou)et aux muscles.
La veine poplitée est située dans la même gaine vasculaire commune et s’étend le long de
l’artère poplitée,sur son bord postérieur et latéral.
Le nerf ischiatique se divise en ses deux branches terminales,le nerf fibulaire commun et
le nerf tibial,à l’angle supérieur de la fosse poplitée.
Le nerf fibulaire commun est la branche externe du nerf ischiatique. Il se dirige en bas et
en dehors, médialement au muscle biceps fémoral,croise le chef latéral du muscle
gastrocnémien .Le nerf tibial est la branche interne du nerf ischiatique et est plus
volumineux que le précédent. Il a la même direction que le nerf ischiatique,vertical tout au
long de la fosse poplité et passe en arrière des muscles gastrocnémiens.
ARCADE FIBREUSE DU SOLEAIRE
Vue postérieure d’un segment jambier droit
Haut
Latéral
Nerf Tibial
déporté en
dedans
Nerf
destiné aux
muscles
tibial
postérieur
et long
fléchisseur
des orteils
Tronc tibiofibulaire
Nerf du muscle
soléaire
Nerf du
muscle
long
fléchisseur
de l’hallux
Muscle
soléaire:arcade
fibreuse du
soléaire
.
Le nerf tibial est situé en dehors du tronc tibio fibulaire et abandonne déjà des branches
collatérales destinées aux muscles profonds de la jambe postérieure. Ces rameaux
musculaires naissent de la partie supérieure du nerf tibial. Il est déporté ici en dedans afin
de mieux les visualiser car c’est lui qui innerve notre muscle.
L’artère poplitée se divise au niveau de l’arcade du soléaire en artère tibiale antérieure qui
se porte en avant (et traverse l’orifice compris entre le tibia,la fibula et le bord supérieur
de la membrane interosseuse) et le tronc tibio-fibulaire, branche de bifurcation
postérieure,qui est à l’origine de la vascularisation du muscle long fléchisseur de l’hallux.
b. Vascularisation
LE TRONC TIBIO-FIBULAIRE
Vue postérieure d’un segment jambier droit
Nous procédons à une incision oblique en bas et en dedans à partir de l’arcade du soléaire afin
de ne pas léser les branches de ce paquet vasculo-nerveux. Nous avons accès à l’aponévrose
postérieure recouvrant la loge profonde de la jambe postérieure. La dissection de ce paquet
vasculo-nerveux a été longue et fastidieuse.
Haut
Latéral
Muscle
soléaire
Nerf du muscle
soléaire
Artère
tibiale
postérieure
Nerf tibial
Artère fibulaire
Nerf du muscle
long
fléchisseur de
l’hallux
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
VASCULARISATION ET INNERVATION DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE
L’HALLUX
Vues postérieures d’un segment jambier droit
Les branches destinées au muscle soléaire ont été sectionnées.
Haut
Latéral
Nerf tibial
Nerf du muscle long
fléchisseur de l’hallux
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Artère fibulaire
Cloison fibreuse
Haut
Latéral
Cloison fibreuse
réclinée
Artère fibulaire
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Muscle tibial
postérieur
Anastomose
supramalléolaire
Artère fibulaire
postérieure
Le tronc tibio fibulaire, après un trajet de 3 à 4 centimètres,se divisent en deux
branches :l’artère tibiale postérieure et l’artère fibulaire qui constituent la double source de
vascularisation.
1)l’artère tibiale postérieure
Elle est interne,plus volumineuse que l’artère fibulaire. Elle est accompagnée de deux
veines satellites. Elle a un trajet oblique en bas et en dedans et s’infléchit en avant avant
son entrée au canal calcanéen. Elles donnent des collatérales nombreuses,tout au long de
son trajet pour le muscle long fléchisseur des orteils,pour le muscle soléaire au tiers
supérieur de la jambe,et au tiers inféreur de la jambe 2 à 3 branches très fines destinées à
la fois au muscle tibial postérieur et au muscle long fléchisseur de l’hallux. Cependant,la
vascularisation fournie par l’artère tibiale postérieure est minime par rapport à celle
fournie par l’artère fibulaire.
2)l’artère fibulaire est la principale source de vascularisation
En haut du segment jambier,elle est oblique en bas et en dehors,puis elle présente un trajet
vertical. Deux veines satellites (une latérale et l’autre médiale à l’artère)
l’accompagnent. Elle est d’abord en avant du muscle tibial postérieure,puis s’enfonce
entre ce muscle et le long fléchisseur de l’hallux qu’elle croise de l’arrière vers l’avant à
la partie inférieure de la jambe :c’est à ce niveau que nous retrouvons de multiples
rameaux latéraux musculaires pour le MLFH. Elle descend en arrière de la membrane
interosseuse et au contact du bord interne de la fibula pour se diviser en deux branches
(une postérieure,la plus grosse,passant derrière la malléole externe de la fibula et allant
s’anastomoser avec les artères fibulaires antérieures et malléolaires ;et une antérieure
mince traversant la membrane interosseuse rejoignant la loge antérieure de la jambe.)
c. Innervation
Le nerf tibial descend en arrière des vaisseaux tibiaux postérieurs et en dehors,il est en
avant du muscle tibial postérieur,puis du muscle fléchisseur commun des orteils. Ies
collatérales destinées au muscle long fléchisseur commun des orteils,tibial postérieur et
long fléchisseur de l’hallux s’anastomosent à leur origine.
Le nerf du long fléchisseur de l’hallux est en dehors,et suit l’artère fibulaire ,donne trois
branches dont deux collatérales latérales pour la partie antérieure et supérieure du muscle
et une perforant le muscle à la manière de l’artère fibulaire. Cette dernière donne trois
branches pour la partie antérieur et inférieure du muscle.
3. RAPPORTS
a. Région jambière
Le muscle long fléchisseur de l’hallux est le plus externe de la région profonde de la région
jambière.
Rapport latéral :le septum intermusculaire latéral,le sépare des muscles fibulaires constituant
la loge postéro-externe de la jambe,s’insérant à la face postérieur et latérale de la fibula.
VUE MEDIALE DU SEGMENT JAMBIER DROIT
Post
Bas
Muscle tibial
postérieur
Muscle triceps
Nerf tibial
Aponévrose
jambière
profonde
Artère tibiale
postérieure
accompagnée
de ses deux
veines
satellites
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Rapports médiaux
- D’abord,il entretient un rapport avec le paquet vasculo-nerveux,avec,de dedans en dehors,
l’artère tibiale postérieure accompagnée de ses deux veines satellites,le nerf tibial.
- Puis, en dedans il entretient des rapports musculaires :il est en dehors du muscle tibial
postérieur et de ses insertions. Il s’insère sur les deux tiers supérieurs de la face postérieure du
tibia et de la fibula en arrière du bord interosseux et à la face postérieur de la membrane
interosseuse. En dedans ,le muscle long fléchisseur des orteils s’insère sur les tiers moyen de
la face postérieure du tibia.
Rapport de la partie proximale :son insertion est située sous celle du muscle soléaire à la face
postérieure de la tête de la fibula et sous les branches vasculaires du tronc tibio-fibulaire et les
branches nerveuses destinées à ce muscle.
Rapports antérieurs :la membrane interosseuse est tendue de la partie latérale du tibia à la
partie médiale de la fibula et les vaisseaux fibulaires à partir de la partie moyenne de la jambe
Rapports postérieurs ,avec d’avant en arrière,
- l’aponévrose jambière profonde est mince dans sa partie haute et s’épaissit dans sa partie
basse .Il recouvre le muscle long fléchisseur de l’hallux et le sépare de
- la couche superficielle de la loge postérieure de la jambe constitué par les muscles
soléaire,gastrocnémiens qui fusionnent avec le muscle soléaire à la partie moyenne de la
jambe pour former le muscle triceps ;et plantaire grêle .Ils sont recouverts par l’aponévrose
superficielle ,le tissu sous cutané et la peau.
COUPE TRANSVERSALE DE JAMBE GAUCHE AU TIERS INFERIEUR,SEGMENT
SUPERIEUR DE LA COUPE
Muscle tibial
postérieur
Fibula
Muscle long
fléchisseur des
orteils
Vaisseaux
fibulaires
Artère tibiale
postérieure
M LFH
.
b. la région postérieure talo-crurale
b.1)la loge médiane
Elle correspond au premier plan tendineux,superficiel au muscle qui comprend
- le tendon calcanéen,tendon d’Achille,s’insérant à la face postérieure du calcanéum,séparé de
cet os par la bourse séreuse retro-calcanéenne
- le tendon du muscle plantaire grêle à son bord interne ou fusionné avec lui en dedans
- les tendons des muscles fibulaires en dehors
- l’aponévrose profonde qui fait suite à l’aponévrose profonde de la jambe. Elle a pour origine
le bord postérieur du triceps en dedans,et en dehors, les gaines synoviales des fibulaires en
haut et la face supérieure du calcanéum en bas.
b.2) la loge interne ou deuxième plan musculo-tendineux
Nous réalisons une incision transversale du tendon d’Achille et du tendon du muscle plantaire
grêle,et nous retirons l’aponévrose profonde et conservons le septum intermusculaire latéral.
b.2)1. La loge rétro-malléolaire interne
Elle correspond à la partie supérieure de la loge interne où les tendons des muscles de la
couche profonde descendent d’abord derrière l’extrémité inférieure du tibia,de la fibula et de
la face postérieure du talus.
REGION RETRO-MALLEOLAIRE INTERNE
Vue postérieure d’un coup de pied droit
Haut
Latéral
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Paquet
vasculonerveux
Couche
profonde du
ligament
annulaire
Elle comprend le tendon du muscle long fléchisseur de l’ hallux qui naît un peu au dessus de
l’articulation talo-crurale. Il se dirige en avant et en dedans de la partie inférieure de la
membrane interosseuse et de la syndesmose tibio fibulaire distale,du ligament tibio-fibulaire
postérieur(oblique en bas et en dehors)et de l’articulation tibio-tarsienne. La capsule de cette
précédente articulation est mince et laxe et est renforcée par des tractus fibreux (naissant de la
malléole latérale au tibia et au ligament tibio-fibulaire postérieur) et par le ligament talocalcanéen-fibulaire. Le muscle long fléchisseur de l’hallux se situe en arrière et en dehors par
rapport aux élements tendineux. et vasculo-nerveux avec qui il se sépare par un espace assez
large :de dedans en dehors
- Le tendon du tibial postérieur entouré de sa gaine synoviale
- Le tendon du muscle long fléchisseur des orteils entouré de sa gaine synoviale
- L’artère tibiale postérieure et ses veines
- Le nerf tibial
Il est entouré d’une gaine synoviale commençant au niveau de la malléole,à un niveau
inférieur par rapport aux précédents et se terminant au niveau de l’os naviculaire. Il passe
entre les deux tubercules postérieurs du talus,se dirige de haut en bas dans le sillon à la face
interne du talus et se dirige à la face interne du calcanéum.
Il entre en rapport avec le ligament annulaire interne ou le rétinaculum des fléchisseurs qui
recouvre les paquets vasculo-nerveux et isole chaque tendon et sa gaine synoviale de manière
à former des coulisses fibreuses. Il provient d’une aponévrose antérieure et profonde qui
envoie des cloisons transversales entre les trois tendons. La cloison postérieure sépare le
muscle étudié au muscle long fléchisseur des orteils et est tendue entre les deux bords de la
gouttière rétro-astragalienne.
GAINES SYNOVIALES ET RETINACULUM DES FLECHISSEURS
Vue médiale d’un pied droit
D’après Sobotta
b.2)2.Le canal calcanéen
Tendon du
muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Cloison
postérieure
sectionnée
Tendon du
muscle tibial
postérieur
Sustentaculum
Tali
Tendon du
muscle long
fléchisseur des
orteils
Cloison
antérieure
sectionnée
CANAL CALCANEEN
Vue médiale d’un pied droit
Nous avons incisé le muscle abducteur de l’hallux
Haut
Post
Tendon du
muscle tibial
postérieur
Artère
plantaire
médiale
Tendon du
muscle long
fléchisseur
des orteils
Nerf
plantaire
médial
Tendon du
muscle long
fléchisseur
de l’hallux
Nerf
plantaire
latérale
Artère
plantaire
latérale
Le canal calcanéen de Richet correspond à la partie antéro-inférieure de la loge interne. Il est
ostéo-fibro-musculaire ,rigide et s’étend du sustentaculum tali (en avant et en haut) à la
tubérosité postéro-interne du calcanéum(en bas et en arrière),oblique en bas et en avant. Le
tendon du MLFH est le plus bas situé. Il glisse dans cette gouttière à la face interne du
calcanéum,en dessous du muscle abducteur de l’hallux,sous le sustentaculum tali et reste
accompagné de sa gaine synoviale et de sa gaine ostéo-fibreuse formée par les expansions du
feuillet profond du ligament annulaire interne. A ce niveau,le paquet vasculo-nerveux se
divise en deux :le paquet interne constitué du nerf plantaire médial et de l’artère plantaire
médiale reste situé entre les deux tendons fléchisseurs tandis que le paquet externe ,constitué
de l’artère plantaire latérale et du nerf plantaire latéral est situé sous le MLFH. Cependant,le
nerf tibial s’est divisé plus haut que les artères au niveau de la gouttière rétro-malléolaire. Le
nerf plantaire médial se place ensuite à la face profonde de l’artère,puis en avant et un peu en
dedans d’elle. A mesure qu’il descend,le muscle LFH s’approche du MLFO si bien que
l’espace les séparant,occupé par le paquet vasculo-nerveux interne se réduit et finit par
disparaître car le MLFH se place ensuite à la face interne du MLFO. Le paquet vasculonerveux interne se place ainsi en dedans du muscle LFH et en arrière du MLFO.
COUPE FRONTALE DU COUP DE PIED PASSANT PAR L’ARTICULATION TALOCRURALE ET TALO-CALCANEENNE
Sinus du
tarse :ligament
talo-calcanéen
interosseux
Ligament latéral interne
Sustentaculum tali
Facette
articulaire
postéro-inférieur
du talus
Tendon du muscle long
fléchisseur de l’hallux et
sa gaine
Paquet vasculo-nerveux
interne
Paquet vasculo-nerveux
externe
COUPES SAGITTALES D’IRM D’UNE CHEVILLE DROITE
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Malléole
Tibiale
Tendon du
MLFH
Talus
Os naviculaire
Cunéiforme médial
Tête du premier
métatarsien
Muscle carré
plantaire
Muscle adducteur de
l’hallux
Muscle court
fléchisseur des orteils
Muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Deuxième
métatarsien
Fibula
Calcanéum
Troisième
métatarsien
Deuxième
phalange de
l’hallux
Aponévrose
plantaire
superficielle
c. Région plantaire
L’aponévrose plantaire superficielle comporte trois parties reliées et séparées par deux sillons
antéro-postérieurs. On s’intéresse ici aux fascias plantaires interne, moyen et à la cloison
fibreuse intermusculaire interne qui s’attache au squelette,d’arrière en avant à la tubérosité
interne et postérieure du calcanéum ,aux os naviculaires ,cunéiforme médial et au premier
métatarsien. Cette cloison répond au faisceau vasculo-nerveux plantaire interne.
Cependant,cette cloison est incomplète et livre passage au muscle long fléchisseur de
l’hallux,faisant,à la fois partie de la loge interne et moyenne.
c. 1)la loge plantaire moyenne :
Avant de découvrir notre muscle,nous avons du disséquer deux plans distincts,rapports
postérieurs au muscle,
- Le premier plan superficiel est formé du muscle court fléchisseur des orteils. Il naît de la
tubérosité postérieure du calcanéum,du fascia plantaire moyen,des cloisons intermusculaires
interne et externe .Il se termine en quatre tendons perforés par les tendons du long fléchisseur
des orteils,donnant deux bandelettes destinées à la face inférieure de la deuxième phalange
des quatre derniers orteils.
- Le deuxième plan est formé d’une couche celluleuse contenant les vaisseaux et nerfs
plantaires externes
PLAN SUPERFICIEL
Vue plantaire d’un pied droit
Med
Post
Muscle
abducteur de
l’hallux
Muscle court
fléchisseur
des orteils
Muscle long
fléchisseur
de l’hallux
Muscle
premier
lombrical
Aponévrose
plantaire
superficielle
sectionnée
Muscle long
fléchisseur des
orteils
TROISIEME PLAN
Vue médio-plantaire d’un pied droit
Tendon du
muscle long
fléchisseur de
l’hallux
Tendon du
muscle long
fléchisseur des
orteils
Sustentaculum
tali
Muscle carré
plantaire
Muscle court
fléchisseur des
orteils
sectionné
le troisième plan comprend enfin le tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux qui envoie
des expansions au tendon du muscle long fléchisseur des orteils et latéralement au muscle
carré plantaire qui s’étend de la face inférieure du calcanéum et au bord externe du tendon du
fléchisseur commun. Le tendon se place au dessus de celui du long fléchisseur des orteils. Il
est accolé à la cloison fibreuse intermusculaire interne qu’il va traverser un peu en arrière du
gros orteil et est accompagnée du paquet vasculo-nerveux interne,de l’artère plantaire interne
située d’abord en dehors du nerf plantaire interne,puis en dedans du nerf jusqu’à sa
terminaison.
2)la loge plantaire interne
le muscle LFH chemine à la face superficielle du muscle court fléchisseur de l’hallux,jusqu’à
l’articulation métatarso-phalangienne où il passe à ce niveau entre les deux faisceaux de ce
muscle,l’un se fixant en dedans du muscle abducteur de l’hallux sur le sésamoide interne et
l’autre avec le faisceau oblique du muscle adducteur de l’hallux sur le sésamoide externe. A
ce niveau,il retrouve sa gaine synoviale présent jusqu’à sa terminaison. En dedans ,jusqu’à la
partie distale de la deuxième phalange,chemine la branche interne du nerf plantaire médial
accompagnée d’une collatérale interne artérielle issue de l’artère plantaire médiale. En
dehors,se place le nerf digital du premier espace issu de la branche externe du nerf médial qui
a croisé la face postérieure du tendon du muscle long fléchiseur de l’hallux.En dehors du
tendon se situe aussi les artères interosseuses du premier espace interosseux qui reçoivent la
branche externe de l’artère plantaire médiale.
LOGE PLANTAIRE INTERNE
Vue médio-plantaire d’un pied droit
Muscle court
fléchisseur de
l’hallux :chef
médial
Tendon du
muscle long
fléchisseur
de l’hallux
Sésamoide
médial
Muscle court
fléchisseur de
l’hallux :chef
latéral
Muscle adducteur de
l’hallux :faisceau oblique
Insertions
des muscles
court
fléchisseur
de l’hallux et
adducteur
COUPE SAGITTALE TRANSESAMOIDIENNE LATERALE
Sésamoide
médial
Tendon du
muscle long
fléchisseur
de l’hallux
Deuxième
phalange
4.LE MUSCLE LONG FLECHISSEUR ACCESSOIRE (MLFA)
Insertions : il s’insère au tiers inférieur de l’aponévrose jambière profonde et du septum
intermusculaire latéral,en dehors et en arrière du muscle long fléchisseur de l’hallux,en avant
du muscle triceps.
Vascularisation : elle n’a pas été retrouvée.
Innervation : une branche issue du nerf tibial au coup de pied,au niveau de l’articulation tibiofibulaire l’innerve.
Trajet : son tendon suit la direction du muscle long fléchisseur de l’hallux en arrière et en
dehors,jusqu’à fusionner avec le muscle carré plantaire. Le muscle long fléchisseur de
l’hallux lui envoie des expansions.
ORIGINE ET INNERVATION DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX
ACCESSOIRE
Vue postérieure du coup de pied
Haut
Latéral
Muscle long
fléchisseur accessoire
Nerf du muscle long
fléchisseur de
accessoire
TERMINAISON DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR ACCESSOIRE
Vue plantaire d’un pied droit
Muscle long
fléchisseur
de l’hallux
Muscle long
fléchisseur
des orteils
M LFA
Muscle
carré
plantaire
V. DISCUSSION
1. MUSCLE LONG FLECHISSEUR ACCESSOIRE
C’est un muscle surnuméraire fréquemment retrouvé. De nombreux livres d’anatomie ne le
mentionnent pas et seulement certains articles nous donnent une courte description alors qu’il
s’agit de la plus commune anomalie musculaire à la face médiale de la cheville après celle
concernant le carré plantaire.
Son incidence est de 5 à 13%,il est présent dans l’extrémité inférieure de la jambe.La
moyenne d’âge des sujets dans lequel il a été décrit est de 72,4 ans.Il peut être bilatéral,ou
seulement unilatéral à droite ou à gauche.
Tous ont été décrits en arrière du muscle long fléchisseur de l’hallux. Tous suivent le même
trajet à la cheville et tous occupent le canal calcanéen :ceci a de l’importance car il pourrait
être à l’origine du syndrome du canal tarsien ou du moins,en association. Des symptomes
seraient dû à la compression du corps musculaire distal par le rétinaculum des fléchisseurs et à
l’écrasement du tendon dans le tunnel ostéo-fibreux calcanéen :ils disparaissent en retirant ce
muscle accessoire. Ils ont été rapportés surtout chez les sportifs,en particulier les athlètes. Une
IRM du pied révèlerait aisément cette anomalie qui n’est pas rare.
Certaines différences concernant son origine et sa terminaison ont été cependant observées .A
son origine,il peut être composé ou non d’un ou deux faisceaux musculaires,long et court.
-un faisceau long naît du tibia,de la fibula,ou de l’aponévrose jambière profonde
-un faisceau court naît de la partie distale du tibia ou de la fibula
La terminaison du tendon s’effectue soit sur le carré plantaire uniquement,soit à la fois sur le
carré plantaire et le long fléchisseur des orteils,et ceux ayant donné naissance sur la fibula
s’insèreraient aussi sur le muscle LFH
Ainsi,son rôle serait d’assister la flexion plantaire des orteils en s’insèrant sur le muscle carré
plantaire ou sur le long fléchisseur des orteils. Il a été décrit comme un vestige des primates
car d’autres primates ne possédaient pas le muscle carré plantaire mais détenaient au contraire
ce faisceau accessoire au niveau de la jambe afin de renforcer la flexion des orteils.
2. ROLE DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR DE L’HALLUX DANS
LA MARCHE
Ce muscle est très puissant,il permet la flexion plantaire de la cheville et de l’hallux,et
l’inversion du pied.
a)Rôle moteur
Le pied peut exécuter trois types de mouvements que l’on peut décrire isolément ,qui sont :
- dans le plan parasagittal :la flexion-extension par rotation autour de l’articulation talocrurale qui ne possède qu’un degré de liberté
- dans le plan frontal :l’abduction ou l’adduction du pied par rotation autour d’un axe vertical
- dans le plan horizontal :la pronation ou la supination ou rotation autour de son axe
longitudinal
Ces mouvements sont associés pour réaliser des torsions qui adaptent le pied au relief au sol
lors de la marche. Le MLFH joue un rôle ,placé en troisième position,dans cette torsion en
dedans ,après le muscle triceps et le muscle tibial postérieur. Cette torsion en dedans réalise
une inversion du pied,soit l’association d’une flexion plantaire de la cheville,une adduction de
l’arrière pied( par l’articulation sous-talienne)et une supination de l’avant-pied(par
l’articulation médio-tarsienne).
b)Rôle stabilisateur durant la phase d’appui de la marche
-Rappels :périodicité des phases de la marche
La marche se déroule selon un schéma bien déterminé qui correspond au cycle de la marche.
Chaque membre inférieur effectue alternativement :
1)une phase d’appui ou « stance phase » occupant 60% du cycle :
Elle commence lorsque que le talon attaque le sol. Pendant un court laps de temps,les deux
pieds prennent contact avec le sol et constitue la phase de double appui à la fin duquel l’un
des membres va soutenir le poids total du corps et l’autre va osciller.
Le pied exerce au sol une force qui varie en importance et en direction avec les différentes
périodes de la phase d’appui :les contraintes sont d’abord localisées à la partie postérieure du
talon,puis longent le bord latéral du pied,croisent l’avant-pied et prennent fin sous la pulpe du
gros orteil.
Evolution des zones d’appui :
On assiste à un déroulement du pied au sol et pour qu’il se fasse dans des conditions
optimales,4 roulements successifs sont réalisés :
- A :le talon roule sur le sol pour que le pied s’abatte et se trouve à plat .Cela correspond au
temps de freinage.
- B : le pied est à plat et le pilon tibial roule ensuite sur le dôme de l’astragale vers 45 % du
cycle.
- C :lorsque le talon se soulève,l’avant-pied roule autour de la métatarso-phalangienne du I
vers 50% du cycle.
- D :la pulpe du gros orteil roule sur le sol,il s’agit du dernier contact vers 60% du cycle.Il
s’agit du temps de propulsion ,de décollement des orteils.
D’après E. Viel
C’est durant cette phase d’appui que le muscle long fléchisseur de l’hallux intervient,à
l’inverse de la phase oscillante.
2)la phase oscillante ou « swing phase » 40% du cycle
Les muscles sont quasiment inactifs et le mouvement dépend et est prédéterminé par
l’impulsion initiale,si bien que le membre inférieur se comporte comme une pendule.
- Appui plantigrade : rôle de soutien de la voûte plantaire
La voûte plantaire,d’après Destot est une « demi-assiette creuse renversée,ébréchée sur son
bord latéral » quand elle repose sur le sol. Elle est constituée d’une voûte transversale concave
en bas et en dedans et d’une voûte longitudinale. Cette dernière comprend deux arches :
- L’arche latérale est destinée à l’appui :c’est la « voûte » de l’appui.
- L’arche médiale ou « voûte du mouvement » s’étend du calcanéum ,talus,en passant par les
os naviculaires (le clef de voûte) et les os cunéiformes jusqu’aux trois métatarsiens
correspondants. Elle forme une véritable « jambe de force » médiale qui soutient la voûte en
dedans et lutte contre son affaissement. Différentes structures contribuent à ce soutien :les
systèmes osseux et articulaires,les muscles intrinsèques ,l’aponévrose plantaire et les muscles
extrinsèques. Il s’agit des muscles tibial postérieur et long fibulaires qui forment un hamac
sous le tarse,mais aussi,plus faiblement, le MLFH.
Le sustentaculum tali joue un rôle bien particulier. En effet,lors de la marche,lors de l’attaque
au pied par le sol,l’arrière-pied est en varus,par contre,à la phase terminale de la phase
d’appui,l’arrière-pied est en valgus. Le calcanéum est déplacé en valgus modéré chez un
grand nombre de sujets ; alors les contraintes sont décalées latéralement,or le centre de gravité
qui correspond au poids du corps passe au centre de l’articulation tibio-tarsienne,donc est
projetté médialement par rapport à l’appui .C’est à ce niveau qu’intervient l’activité
stabilisatrice du tendon du MLFH qui se tend fermement sous le sustentaculum tali et
maintient le tarse postérieur. Le MLFH contrarie donc l’action de versement du pied en
valgus,et soutient l’arche longitudinale interne.
Ce soutien est indispensable au maintien de la forme de la voûte,et donc de son rôle de
ressort. Au cours de l’appui, elle se déforme sous l’effet du poids du corps ;les tendons sont
doués de propriétés élastiques et,comme ils sanglent la voûte,ils s’opposent à cette
déformation,s’étendent,absorbent et stockent l’énergie qu’ils restituent lors de la phase de
propulsion, à l’image d’un ressort soulagé d’une contrainte. Ainsi,si cette voûte se retrouve
affaissée par une lésion,un manque d’élément stabilisateur ,la propulsion sera moins efficace.
- Soulèvement du talon:rôle stabilisateur de l’articulation métatarso-phalangienne et
d’amortissement
Lors du soulèvement du talon,la projection verticale du poids du corps s’effectue à la verticale
des articulations métatarso-phalangiennes, surtout celle du premier rayon et au niveau des
sésamoides. D. MORTON a montré que,dans le plan frontal,les pressions sont réparties de
manière inégale :deux unités de pression sous la première tête métatarsienne et une unité sous
les quatre autres têtes métatarsiennes.
D’après M.Bouysset
D’autre part,la tête du métatarse est orientée de manière très particulière puisqu’elle forme
dans le plan sagittal,un angle d’attaque(angle formé avec le sol) de 22 degrés.
Lors du soulèvement du talon,le treuil métatarsien,lors de la dorsiflexion des orteils, se
raccourcit et élève la voûte plantaire,augmente l’angle d’attaque au sol. Plus cet angle
augmente, plus les contraintes au sol augmentent. La structure robuste,épaisse,résiliante du
tendon tolère ainsi l’écrasement et devient un facteur important pour assurer la stabililité lors
de la marche.
D’autre part,Snijders a prouvé que l’articulation métatarso-phalangienne était soumis à deux
forces de torsion,l’une permettant un valgus sur la phalange distale par le MLFH,et l’autre
conduisant à un varus du premier métatarsien grâce à la réaction du pied au sol. Les
sésamoides contrarient la translation latérale du tendon du MLFH tandis que le ligament
collatéral médial lutte contre les mouvements de valgus de l’hallux.
-Fin de phase d’appui :équilibre et propulsion du pied
A la fin de la phase de propulsion,l’avant-pied s’écrase,le roulement s’effectue au niveau de la
pulpe du gros orteil qui constitue l’ultime contact où se projette l’ensemble du poids du corps.
Le tendon du MLFH apparaît comme l’unique structure située sous la phalange distale
nécessaire à la propulsion et à l’équilibre du pied.
3. PATHOLOGIES DU TENDON DU MUSCLE LONG FLECHISSEUR
DE L’HALLUX
a) Généralités
● Les tendinopathies de ce muscle (tendinite,rupture et ténosynovite) touchent surtout les
sportifs faisant des mouvements répétitifs de flexion-extension sur la pointe des pieds. Les
danseurs sont les plus exposés et le tendon du LFH est considéré comme le « tendon
calcanéen du danseur ».Il s’agit d’une pathologie d’hyper-utilisation avec répétition de microtraumatismes liée à l’activité sportive.
Il existe aussi des ténosynovites d’origines inflammatoire et métabolique.
● D’autre part,il chemine entre les deux tubercules médial (petit) et latéral ( plus gros) du
talus,dans sa gaine,sa coulisse inextensible .Une tendinopathie,une inflammation tendineuse
est à l’origine de conflit à ce niveau.
Le tubercule latéral peut avoir des formes très différentes :
Le plus souvent,il est petit,mais parfois il forme un os accessoire appelé os trigone
qui est,soit dissocié,soit associé au tubercule postéro-latéral formant la « queue longue » du
talus.
La pratique de certains sports sollicitant le MLFH et l’hyperflexion plantaire est à l’origine de
conflits postérieur entre l’os trigone et le tibia/calcanéum.
● Parfois,un « pseudo hallux rigidus » a lieu par tendinite sténosante du LFH dans sa coulisse.
● Lors de l’hallux valgus,le tendon du MLFH est déporté vers le dehors à cause des
tensions,et à l’image d’une corde, aggrave et entretient la déformation de l’hallux en valgus.
b) Un exemple : explications biomécaniques des pathologies liées à la pratique de la danse
La ténosynovite du tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux est fréquente,elle peut
évoluer vers une sténose ou une fissuration,voire la rupture complète. Le syndrome talien
postérieur est dû à la sollicitation excessive de la flexion plantaire de la cheville,de plus,chez
l’enfant,ces micro-traumatismes empêchent le noyau d’ossification postéro-latéral de se
souder au talus et crée l’os trigone.
En effet,chez les danseurs,le pied est souvent maintenu en rotation externe et en abduction à
cause des muscles fibulaires, la cheville est en éversion et l’arche longitudinale médiale est
abaissée tandis que l’arche longitudinale latérale est surélevée. Le muscle tibial postérieur
lutte contre cette éversion en élevant l’os naviculaire. Cependant,comme l’arche médiale est
affaissée,il se produit une hyperpression du premier rayon,ce qui est à l’origine de diverses
pathologies au niveau des os sésamoides, de la première articulation métatarsophalangienne,et du tendon du muscle long fléchisseur de l’hallux.
Les pointes réalisent un appui localisé sur l’extrémité des dernières phalanges des
orteils,pendant que l’articulation talo-crurale est en flexion dorsale maximum et subit une
compression dans sa partie postérieure.
Pour les demi- pointes,l’appui se fait uniquement sur les têtes métatarsiennes. Pour réduire cet
appui sur les orteils,les muscles triceps,tibial postérieur ,MLFH et fibulaires agissent au
niveau de l’articulation talo-crurale pour maintenir la cheville en flexion plantaire,au niveau
de l’articulation tarso-métatarsienne , interphalangiennes et de l’hallux .Ils agissent comme
une balance et il résulte un équilibre harmonieux du pied. Mais,c’est cette sollicitation
excessive qui est à l’origine de tendinopathies. De plus,dans les demi-pointes,les articulations
métatarso-phalangiennes sont en hyperextension ,favorisant les griffes d’orteil par contraction
des muscles fléchisseurs plantaires en réponse à la rétraction des muscles lombricaux et
interosseux.
Aussi,si les chaussons s’avèrent trop petits ,sur la pointe,les orteils provoquent une abduction
de la phalange proximale pouvant ainsi créer un hallux valgus au niveau du premier rayon.
Dans les pliés,la partie antérieure cette fois-ci de l’articulation talo-crurale se trouve
comprimée pendant que sa partie postérieure se trouve en traction.
VI. CONCLUSION
Au terme de cette étude,le muscle long fléchisseur de l’hallux apparaît bien
comme une structure indispensable à connaître,de part sa fonction et ses
rapports. Son action est complexe et double .D’une part,il assure une stabilité
pour la marche en association et en équilibre avec les structures ligamentaires et
tendineuses,au niveau de l’articulation talo-crurale,de la voûte plantaire,de
l’articulation métatarso-phalangienne jusqu’à la phalange distale de l’hallux.
D’autre part,il permet la réalisation de mouvements de flexion plantaire et
d’inversion du pied. Ainsi,sa place est prédominante au cours de la phase
d’appui de la marche et de propulsion lorsque le poids du corps se retrouve
concentré au niveau de la deuxième phalange,sur cette structure unique.
Il apparaît bien que certaines anomalies du pas aient pour origine un
traumatisme de ce muscle. Enfin,ses rapports anatomiques étroits avec de
nombreux éléments osseux,fibreux,nerveux,expliquent de nombreux processus
pathologiques,c’est pourquoi leur étude comporte un intérêt important en terme
de physiopathologie.
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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3. SOBOTTA
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Biomécanique et physiologie du mouvement
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Foot Ankle Int 1982
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