LIBÉRALE DLC et sécurité alimentaire A rappeler aux personnes fragiles Le souci de sécurité alimentaire est toujours d’actualité. Souvent, dans la pratique, l’infirmière à domicile est attentive à l’alimentation de ses patients et indirectement à la façon de conserver les aliments. L’ intoxication alimentaire est préoccupante pour tout le monde. Elle devient grave chez les personnes fragilisées comme les personnes âgées. Ces dernières, notamment à cause d’une mauvaise vue, lisent difficilement les étiquetages. Un bref regard d’un tiers dans le réfrigérateur permet quelquefois d’éviter le pire. Les denrées périssables sont susceptibles, après une courte période, de présenter un danger immédiat pour la santé. Il existe une date limite de consommation (DLC), obligatoirement mentionnée sur l’étiquette, au-delà de laquelle un aliment est susceptible d’avoir perdu soit ses qualités sanitaires, soit ses qualités organoleptiques et/ou nutritives. La vente d’un produit ayant dépassé la DLC est interdite. Il existe une autre mention : la DLUO (date limite d’utilisation optimale) qui n’a pas le caractère impératif de la DLC puisque le produit, dans ce cas, perd tout ou partie de ses qualités nutritionnelles et/ou son goût, sans pour autant présenter un danger pour le consommateur. La DLUO concerne les produits surgelés, les conserves et les produits d’épicerie sèche, et s’exprime sur l’étiquette par la mention “à consommer de préférence avant le...” suivie du mois et de l’année. Les produits portant une DLUO peuvent être commercialisés au-delà de la date indiquée. A l’exception de certains produits dont la DLC est fixée par la réglementation, la durée des dates de péremption est laissée à l’initiative des fabricants. Ces derniers ont une obligation de sécurité pour leurs produits. Ils doivent en principe tenir compte de tous les aléas du circuit de distribution, jusqu’au réfrigérateur du consommateur. Conserver la viande La viande est au cœur de notre alimentation. Après quelques déboires, la filière semble se relever. Controversé par certains, cet aliment a pourtant une importance nutritionnelle qui en fait l’une des bases de notre équilibre, notamment en fer. La DLC est appliquée aux viandes vendues au rayon 40 Professions Santé Infirmier Infirmière - No 35 - mars 2002 frais, la DLUO étant appliquée aux viandes surgelées. Les viandes maturées et découpées avant un conditionnement en barquettes de polystyrène sous films rétractables ne peuvent être commercialisées dans un délai supérieur à 48 heures. La DLC des viandes hachées réfrigérées est fixée sous la responsabilité du boucher. Les viandes réfrigérées conditionnées sous vide ou sous atmosphère modifiée ont une DLC pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. Des informations relatives aux précautions d’emploi doivent obligatoirement être précisées sur l’étiquetage. Aujourd’hui, les industriels s’appliquent à fixer une DLC dans le cadre de l’application d’hygiène. Et, évolution des mentalités oblige, le souci de concilier respect de la saveur du produit et praticité progresse notablement. L.G. Conservation de la viande au rayon frais Quels sont les diverses méthodes de conditionnement ? • La barquette en polystyrène : elle représente 75 % du marché français (45 % pour le marché européen). Le conditionnement offre une DLC courte. La barquette est couverte d’un film PVC étirable, en atmosphère non modifié. • Le conditionnement sous vide d’air : il remédie au problème de l’oxygène présent dans l’emballage. L’absence d’air permet de supprimer l’altération du goût par oxydation et de limiter le développement des bactéries aérobies, c’est-à-dire celles qui ont besoin d’oxygène pour croître. L’utilisation de matériaux dits “barrières” est indispensable pour assurer une étanchéité à l’eau et aux gaz. Mais la variation de couleur de la viande (sans danger) gêne parfois le consommateur. • L’atmosphère modifiée : la méthode consiste à retirer l’air pour lui substituer des gaz neutres et inoffensifs (azote, CO2). La prolifération bactérienne et l’oxydation s’en trouvent réduites, d’où une DLC rallongée. Plus attrayant que le précédent, surtout dans l’aspect visuel de la viande, mais coûteux, ce conditionnement ne concerne que 5 % des viandes distribuées en GMS.