Revue de presse Une étude allemande apporte un argument déterminant en faveur de son rôle dans les rechutes, confortant le bien-fondé du choix du TNF-α comme cible des études immunothérapeutiques actuellement en cours dans cette maladie. Intérêt de la ciclosporine dans le traitement des hépatites autoimmunes résistantes aux corticoïdes et dans les formes infantiles Dans une étude prospective portant sur 137 patients en rémission après traitement stéroïdien, la sécrétion de TNF-α et d’interleukine 1 bêta (IL1-β) a été évaluée, après culture, dans les mononucléaires de la lamina propria de la muqueuse : les hautes concentrations de TNF-α (supérieures à 70 pg/ml) étaient associées à un risque augmenté de rechute au cours de l’année qui suivait (p = 0,004). Les rechutes survenaient au bout de 79 jours en moyenne pour les patients aux sécrétions de TNF-α les plus élevées, contre 200 jours chez ceux ayant les sécrétions les plus basses (inférieures à 70 pg/ml). Ceux-ci avaient 71 % de probabilité de rester en rémission toute l’année, contre 52 % dans le groupe avec concentration de TNF-α de 70 pg/ml ou plus, et 30 % chez les patients avec concentrations supérieures à 150 pg/ml. Les résultats étaient identiques concernant la sécrétion de l’IL1β et le taux de rechute. Deux marqueurs donc pour identifier les 30 à 60 % de patients qui récidivent de leur maladie de Crohn dans les douze mois qui suivent leur mise en rémission thérapeutique ! Les hépatites autoimmunes (HAI) sont des maladies chroniques du foie évoluant souvent, en l’absence de traitement, vers la cirrhose ; les corticoïdes seuls ou en association avec l’azathioprine permettent d’obtenir une rémission de la maladie dans 80 % des cas environ. Cependant, des formes corticorésistantes rapidement évolutives ont été décrites, et l’utilisation des corticoïdes au long cours chez l’enfant expose à des troubles de croissance importants. Dans la première étude, nordaméricaine, cinq adultes ayant une HAI résistante à l’association corticoïdes-azathioprine ont été traités par ciclosporine (CsA) per os à la posologie quotidienne de 3 à 5 mg/kg. Quatre des cinq patients ont répondu dans les trois mois suivant l’institution du traitement par CsA ; la ciclosporine a été utilisée seule dans le traitement d’entretien de deux d’entre eux (un patient a présenté des rechutes à l’arrêt de la CsA répondant à la reprise du traitement). Le patient non répondeur a dû être transplanté. Aucun patient n’a développé d’insuffisance rénale. La seconde étude est une étude pilote internationale menée chez des enfants. La CsA a été administrée seule pendant 6 mois, et arrêtée ensuite après une période de chevauchement avec un traitement par prednisone et azathioprine. Après 6 mois de traitement, 83 % (25/30) des enfants avaient une rémission biochimique (normalité des Alat), et 100 % après un an. Peu d’effets secondaires ont été notés, et les enfants traités ont eu une courbe de croissance satisfaisante. Ces deux études, bien que non contrôlées, soulignent l’intérêt de la CsA dans certaines formes d’HAI. Mots clés : Intestin – Pathologique – Crohn – Cytokines. Lancet 1999 ; 353 : 425-6, 459-61 Budésonide et prévention des récidives endoscopiques après chirurgie pour maladie de Crohn Mots clés : Foie – Hépatite autoimmune – Traitement. Le budésonide peut être utilisé à la posologie de 9 mg dans les poussées d’intensité modérée de la maladie de Crohn iléo-colique droite, avec une efficacité qui a été jugée intermédiaire entre celle de la mésalazine (posologie de 4 g/jour) et celle des corticoïdes classiques (40 mg de prednisolone), mais avec 40 % d’effets secondaires en moins (Thomsen O. et coll. N Engl J Med, 1998 ; 339 : 370-4). Son évaluation (à la posologie de 6 mg) dans la prévention des récidives endoscopiques après une chirurgie iléale ou iléo-cæcale vient d’être effectuée dans une étude multicentrique européenne, réalisée en double aveugle contre placebo. Si aucun bénéfice significatif n’était obtenu chez les patients opérés pour des sténoses, les contrôles endoscopiques, réalisés à 3 et 12 mois dans les Crohn opérés pour poussée aiguë inflammatoire, montraient Am J Gastroenterol 1999 ; 94 : 241-8 J Hepatol 1999 ; 30 : 22-7 Le TNF-α, marqueur de rechute dans la maladie de Crohn De nombreux arguments plaident en faveur de l’importance d’une cytokine, le TNF-α, comme médiateur de l’inflammation dans la maladie de Crohn. Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (13), n° 4, avril 1999 68 un taux moindre de récidive coloscopique postopératoire. La tolérance du budésonide à la dose de 6 mg par jour était en règle excellente jusqu’à un an. a publié il y a deux ans les résultats d’une technique de production d’Ig antitoxine A de CD à partir de colostrum de bovin immunisé pendant la gestation. Avant de tester l’efficacité thérapeutique de cette préparation, il était important de vérifier que les Ig atteignaient bien le côlon après administration orale et que leur passage au travers du tractus digestif supérieur n’altérait pas leurs propriétés. C’est chose faite, selon cette nouvelle publication de l’équipe de C.P. Kelly. Après administration orale d’un concentré d’Ig contenant des Ig spécifiques anti-CD chez six patients porteurs d’une iléostomie terminale, 50 % en moyenne de la dose ingérée (Ig totale ou Ig spécifiques) étaient retrouvés dans le liquide iléal. Dans tous les cas, ce liquide gardait ses propriétés neutralisantes vis-à-vis de la toxine A de CD. L’efficacité curatrice, voire préventive, de la préparation de l’équipe de Harvard va donc pouvoir être évaluée en pathologie humaine. À quand la mise sur le marché de préparations d’antibiotiques oraux contenant systématiquement des anticorps anti-CD ? Mots clés : Intestin – Thérapeutique – Crohn – Budésonide. Gastroenterology 1999 ; 116 : 294-300 Colite à Clostridium difficile (CD) : vers une immunothérapie passive spécifique ? Plusieurs études ont montré que les formes sévères ou récidivantes de colite pseudo-membraneuse étaient associées à une réponse immunitaire humorale inappropriée vis-àvis de CD et de ses toxines. Depuis la fin des années 70, plusieurs équipes ont pu pallier cette anomalie au moyen d’une immunothérapie passive préventive ou curatrice, tant chez l’animal que chez l’homme. L’équipe de C.P. Kelly, à Harvard, tua s Ac lités e e L Gut 1999 ; 44 : 212-7 troentéro gas lo sur Interne t gie n Mots clés : Colite pseudo-membraneuse – Clostridium difficile – Immunothérapie. Site Internet : http://www.edimark.fr E-mail : [email protected] 69